Le camp de Verneuil

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Le Motor Transport Corps Repair Unit 301, de Washington à Verneuil.

Brochure américaine
  • Le corps expéditionnaire américain qui vient en France est doté de nombreux engins motorisés, dont il faut assurer la maintenance et les réparations. A la fin de l’année 1917, des experts sont rassemblés à Camp Meigs, près de Washington. Il s’agit d’officiers et de soldats volontaires, dotés d’une formation de mécaniciens. Ils sont répartis en trois unités : les Mechanical Repair Shops 301, 302 et 303. Le matériel indispensable est réuni. 700 machines outils sont achetées à des entreprises spécialisées.
  • Entre le 2 et le 17 janvier 1918, les trois Repair Units sont embarquées à Hoboken (New-Jersey) à bord des navires Mercury et America, qui voguent vers la France sous la protection du croiseur Seattle. Le 17 janvier, débarquement de l’Unit 301 à Saint-Nazaire ; la traversée de l’Atlantique, commencée sous une violente tempête de neige, a été exempte de rencontres avec les sous-marins allemands.
  • Les soldats américains sont hébergés un mois dans les environs de Saint-Nazaire, puis ils prennent le train pour Nevers. Jusqu’en juillet, seuls quelques membres des équipes de construction viennent à Verneuil ; les autres s’installent à la caserne Pittié de Nevers.

Le camp américain de Verneuil.

Le colonel Hegeman
  • Le terrain qui est choisi s'étend entre l'Aron et la voie ferrée Decize-Cercy. M. Benoist d'Azy, propriétaire de plusieurs fermes, cède aux Américains 30 hectares (la superficie sera étendue l'année suivante à 48 hectares). Une véritable ville s'y établit à la fin de l‘été 1918. Les soldats chargés des infrastructures et plus de 2000 prisonniers allemands logent d'abord sous des tentes, ils construisent ensuite des baraquements et des hangars. Le mess des officiers est installé au château de Faye ; la chapelle du château sert pour les offices religieux (le chapelain se nomme William C. Hickey) ; une cantine et deux foyers confiés au Y.M.C.A. (Young Men Christian Association, organisme chargé de l'animation socioculturelle) complètent la ville américaine.
  • Dans son roman semi-autobiographique Tonin, le Decizois Gabriel Breton retrace la construction et la vie éphémère de ce camp :
Des baraques immenses poussèrent comme des champignons et s'alignèrent bientôt en longues voies rectilignes. Des marchandises les plus diverses s'amoncelèrent sous leur toit de toile. Une ville véritable avait surgi du sol avec ses casernements, ses cantines, ses salles de spectacle, sa petite église. Des milliers d'individus de toutes races s'y affairaient à longueur de journée, construisant, aménageant et entassant sans cesse tout ce dont l’armée américaine a besoin pour soutenir ses combats. [...] Au mois d'octobre 1918, le camp était terminé. Les baraques débordaient de tout. On pouvait allègrement affronter une nouvelle année quand stupidement, par une matinée pluvieuse de novembre, le canon s'arrêta... Le grand silence du front dut sans doute effrayer les habitants de cette cité de bois (Gabriel Breton, Tonin, Paris, Editions du Scorpion, 1965, p. 149).
  • Le Mechanical Transport Repair Park 772 est prêt au milieu de juillet 1918. Il est commandé par le colonel Harry A. Hegeman ; ses adjoints sont le lieutenant-colonel J.-P. Bubb et les capitaines Frank S. Long, Raymond L. Keith, Olaf H. Danielson, Edward F. Bauer, Robert M. Clendening et F. Oestermeyer. Les Unités 302 et 303 rejoignent l’Unité 301 ; plusieurs centaines de prisonniers allemands sont affectés à des tâches subalternes. Le personnel (dont l’effectif maximal atteint 7000 hommes) loge d’abord sous des tentes puis dans des baraques en bois ; le plus grand confort est apporté dans les bâtiments collectifs (douches, cuisines, hôpital).

Une usine ultramoderne.

  • Le Mechanical Transport Repair Park de Verneuil est divisé en quatre groupes, répartis en 19 dépôts et ateliers : pneus, radiateurs, soudure, fonderie, roues, électricité, forge, cycles, alimentation en gaz et pétrole, etc…
  • Les ateliers les plus vastes sont le dépôt de stockage du matériel (environ 13000 mètres carrés), le bâtiment de levage des camions, les ateliers des moteurs.
  • Depuis le front, des trains apportent presque chaque jour des véhicules automobiles (camions, ambulances, motos...) et des véhicules hippomobiles (trains de canons, attelages divers...) abîmés ou en panne. Un premier contrôle technique a été effectué par des équipes de première intervention dans les parcs de dépôt de chaque unité combattante (chaque équipe est composée de 35 hommes dirigés par un lieutenant). Un second contrôle a eu lieu dans les parcs de révision, à Neufchâteau (Vosges), Sampigny (Meuse), Dijon ou Paris ; les pièces trop endommagées ou inutilisables ont été enlevées. Le camp de Verneuil reçoit le matériel de fabrication américaine ; le matériel de fabrication étrangère (française et anglaise surtout, et les prises à l’ennemi) est acheminé sur Romorantin, où un camp similaire a été installé.
  • Le camp de Verneuil applique les méthodes de travail qui ont cours dans l’industrie automobile à Detroit : l’efficacité est le mot d’ordre. Chaque atelier est dirigé par deux officiers: un mécanicien en chef, responsable de la technique, et un chef-contremaître, responsable de la main-d’œuvre.
  • Les véhicules qui arrivent à Verneuil passent d’abord par l’atelier de récupération ; ils y sont désossés ; les pièces sont soigneusement triées, marquées, acheminées vers les ateliers spécialisés. En un an, plus de 600000 pièces spécifiques passent par cet atelier.
  • Les pièces neuves proviennent pour la plupart des États-Unis, d'autres sont usinées à Verneuil. L’atelier de dessin industriel est doté d’un matériel très moderne (photostat, machines à imprimer les plans au bleu). Il faut parfois créer de nouveaux outils, ou adapter les plans de véhicules à leur seconde vie.
  • Dans l’atelier des moteurs, des ouvriers tournent et ajustent d’innombrables pièces. Des ateliers sont organisés pour la réparation des radiateurs, des batteries, des roues. Des milliers de pneus sont entassés dans un dépôt ; les moins abîmés sont vulcanisés et remoulés, avant d’être replacés sur les roues.
  • Une forge et un laminoir travaillent les tôles et les barres métalliques ; les pièces de cuivre, d’aluminium et de bronze passent à la fonderie.
  • L’électricité est fournie par un générateur Diesel de 200 chevaux (le même qui équipe les sous-marins). La centrale de gaz produit par électrolyse de l’oxygène et de l’hydrogène ; elle dispose aussi de réservoirs d’acétylène. Les bouteilles de gaz produites à Verneuil servent pour les ballons et pour les hôpitaux (La production de cette centrale chimique atteint 1150000 pieds cubes d’oxygène (40000 m3), 2300000 p. c. d’hydrogène (80000 m3) et 775000 p.c. d’acétylène (27000 m3)).
  • La finition des véhicules qui vont repartir au front est assurée dans les derniers ateliers : on remet en état les sièges, les capotes des voitures, la peinture, les phares… Selon les responsables du camp, beaucoup de propriétaires civils d’automobiles seraient jaloux de ces véhicules fignolés.
  • Les hangars sont bondés de pièces, de denrées de toutes sortes. L’hôpital est devenu indispensable lors de la grande épidémie de grippe espagnole. Un cimetière est établi dans un terrain qui jouxte le canal et l'actuelle D 169, près du hameau de Saint-Gervais (Délibération du conseil municipal de Verneuil, 27 octobre 1918).
  • Les Américains tiennent des statistiques très précises : pendant la période de fonctionnement du camp, 5141 camions, 1970 automobiles, 357 ambulances motorisées, 4622 motos, 1763 bicyclettes et 5788 charrettes sont assemblés ou remis en état à Verneuil (Brochure Repair Unit 301, M.T.C. et A History of the Motor Transport Corps Reconstruction Park 772 presented by William Rumbaugh, Imprimerie Fortin, Nevers, 1919, B.M. Nevers, cote 2 N 517).

La gare de triage de Marcy.

  • Sur la commune de Champvert, les Américains installent une gare de triage le long de la voie ferrée (près du château de Marcy). Plusieurs voies de garage permettent de ranger les trains qui attendent pour charger ou décharger du matériel militaire au dépôt et à l'usine de Verneuil ; ces lignes de triage mesurent cinq miles - environ 8 km - et comprennent 19 aiguillages. Les locomotives font le plein de charbon et d'eau. Les manœuvres se font en collaboration entre les militaires américains et des cheminots de la compagnie P.L.M. ; des maisons provisoires sont construites pour héberger les personnels civils (Le provisoire a duré puisque ces baraquements sont encore visibles, mais en ruines).

Le Champ d'entraînement de Decize.

  • Un autre site a été prévu pour servir de champ d'entraînement physique pour l'école d'instruction américaine. Il s'agit d'un champ de 380 mètres de long sur 80 mètres de large, situé entre l'Aron et la rue de la Raie (commune de Decize). Il appartient à MM. Lecoeur et Laforêt. Ceux-ci refusent de le céder et la municipalité de Decize hésite à entreprendre une expropriation, faisant valoir qu'il y a déjà un vaste champ de tir, mis à la disposition de l'armée française à Caquerêt. Le projet est abandonné.
  • D'autres sites sont convoités par les troupes américaines. Les autorités établissent plusieurs listes d'immeubles vacants pouvant intéresser l'armée américaine. A Avril-sur-Loire le château de Champère, appartenant à M. Bossy ; à Champvert, le château de Vanzé, appartenant aux héritiers de Rouhëre ; à Decize, la caserne Charbonnier, dont les soldats du 79e R.I. seraient déplacés à Châtillon-en-Bazois ; à Saint-Léger, plusieurs bâtiments. L'armistice est signé avant que ces locaux ne soient affectés à nos nouveaux alliés.
Caricature
Vue générale
Déchargement d'un véhicule

La liquidation du camp américain.

  • Le 4 avril 1919, les soldats américains du camp de Verneuil célèbrent le Second Service Stripe Celebration, le deuxième anniversaire des Repair Units 301, 302 et 303. Cette fête d’adieux est agrémentée par un programme musical très varié et un banquet où l’on déguste, entre autres merveilles gastronomiques, de la « tortue aux croûtons », du rôti de veau de Bretagne et des « potatoes en crème ».
  • Le 21 mai 1919, le préfet Léon Dhommée prévient tous les maires concernés que les troupes américaines s'apprêtent à quitter leurs installations dans la Nièvre. Déjà une partie des stocks de marchandises a été regroupée dans les camps les plus importants. Déjà des pillages, des ventes sauvages ont eu lieu. Les militaires français doivent assurer la reprise de tous les établissements américains ; la gendarmerie doit veiller à empêcher tout pillage, tout trafic illégal. M. L..., aubergiste à Champvert, n'a pas le temps d'écouler les marchandises américaines qu'il détient de manière illégale ; la gendarmerie dresse un procès-verbal et confisque son trésor de guerre (Paris-Centre, 7 juin 1919).
  • Un inventaire complet est effectué par le génie militaire (une compagnie du 1er Régiment de Génie est basée à Decize et Cercy-la-Tour). Les services des subsistances fixent les prix de produits et équipements à vendre. Ainsi, on apprend le 16 janvier 1919 que des lots de vêtements en caoutchouc sont mis en vente (les bottes entre 20 et 45 F la paire, les imperméables 40 F et les chapeaux imperméables de toile cirée 3 F). Des fils de fer barbelés et grillages sont vendus par lots de 100 kilos, en priorité aux agriculteurs et viticulteurs. Les chevaux sont mis en vente dans une dizaine de centres de regroupement, dont celui de Tonnerre, dans l'Yonne.
  • Les machines-outils, les réserves de produits métallurgiques et de pièces sont transportées prioritairement vers les usines des départements sinistrés (la Meurthe-et-Moselle, la Meuse et les Vosges) puis chez les industriels locaux : Schneider regroupe au Creusot des tonnes d'outillage et de pièces métalliques.
  • Le 31 juillet 1919, le capitaine d'infanterie Frederick G. Neumeier envoie un certificat de liquidation au préfet de la Nièvre, que celui-ci paraphe le 4 août. Le préfet demande aux maires s'ils désirent reprendre les baraquements militaires pour l'usage collectif de leurs administrés (écoles, logements, établissements industriels nouveaux...) Bien peu répondent positivement, car les camps américains sont le plus souvent situés loin des bourgs.
  • La liquidation du camp de Verneuil se fait sous les ordres de M. Soyer, sous-intendant, et de M. Antoni, agent administratif. On cherche vainement des industriels qui puissent reprendre les installations : la société P.L.M. est contactée, sans résultat, de même que les industriels de Decize. Il faut donc tout démonter. En quelques mois, l'immense usine est démantelée, plusieurs hangars sont reconstruits chez les cultivateurs des fermes voisines, à Decize (des garages, des scieries). Les artisans de la région achètent de petites machines-outils. M. Ligonie lance sa compagnie de cars en réemployant un camion Packard.
  • La liquidation de l'immense bric-à-brac américain a inspiré à Gabriel Breton quelques descriptions savoureuses :
Une bonne partie de cette camelote paraissait bien inutile et quelque peu démodée, en tout cas des moins nécessaires à l'idée que l'on pouvait se faire des besoins d'une armée en campagne. Il y avait certes des rues entières de boîtes de conserve, des monceaux de toile de tente, des montagnes de couvertures, des milliers de paires de chaussettes, des souliers de toutes pointures, des bottes de tous genres. Tout cela présentait une utilité certaine pour l'homme des tranchées, mais à côté, on découvrait des quartiers entiers de baraquements remplis de pots de peinture, d'objets de cuisine, casseroles et poêles à frire, des salles de bain complètes avec chauffe-eau, robinetterie et le reste, des tuyaux d'arrosage. [...] Mais, grâce au ciel, le génie de la race américaine n'avait pas pensé qu'aux objets matériels. Une allée entière était consacrée à l'instruction morale et spirituelle. On y avait découvert des milliers de Bibles, des brochures bien-pensantes, des tracts de toute nature vous expliquant et vous dépeignant comme il convenait les misères de la vie en ce bas monde et les heures glorieuses qui vous attendaient dans l'autre [...] Ayant ainsi pris soin des âmes, on ne pouvait s'étonner de trouver pour le service des corps un quartier entier de produits pharmaceutiques. Sur plus de deux kilomètres attendaient sous les tôles ondulées les remèdes les plus divers : des milliers et des milliers de flacons, de sirops, de boîtes de pilules, des paquets de pansements, des bouteilles et des bouteilles de désinfectant, de la mort aux rats, des poudres contre les vermines. Il y avait de quoi soigner et guérir de tous les maux, de préserver de toute espèce de contagion et d'épidémie le corps expéditionnaire pour plusieurs années (Tonin, op. cit., p. 152-153).
  • La compagnie du génie chargée de la surveillance des baraquements dissuade les cambrioleurs, mais elle n'empêche pas l'accaparement des produits et le favoritisme. En novembre 1919, des lots de 2000 paires de chaussettes et de tournevis sont cédés à plusieurs commerçants des environs, choisis en-dehors de toute concurrence. Les trafics continuent, des mercantis de toute espèce profitent de l'aubaine : des toiles achetées 50000 francs sont revendues 150000 francs deux jours plus tard, des lits acquis 35 francs pièce coûtent le double dans les magasins (Le Socialiste Nivernais, 19 juin 1920).
  • Le scandale du camp de Verneuil est révélé par la presse à la fin de l'année 1920. MM. Dubois et Lethorre, responsable de la liquidation des stocks, cessent leurs fonctions le 26 octobre, à la suite d'une enquête demandée par le docteur Régnier, député-maire de Decize. M. Gaston Lethorre, inspecteur général des services automobiles, mis en cause dans la presse nationale, fait insérer un rectificatif dans La Tribune Républicaine : il n'a pas été sanctionné pour des malversations, il a simplement terminé le mandat qui lui avait été confié. Mais le scandale des stocks laisse une fâcheuse impression dans l'opinion locale.
  • Un peu plus tard, la remise en valeur des terres agricoles suscite de nouvelles polémiques. Les agriculteurs qui ont loué leurs terrains aux Américains se plaignent du manque de main d’œuvre  ; leurs anciens ouvriers agricoles ont déserté les champs pour aller grossir les rangs des ouvriers d'usine et obtenir de meilleurs salaires ; personne n'accepte plus les médiocres rémunérations offertes aux ouvriers agricoles.

L’usine d’automobiles Ford-Verneuil.

Les Ford Verneuil
  • L'usine continue dans les derniers hangars. Plus de 600 personnes sont employées en 1920 au démantèlement et à la poursuite d'activités de montage. Plusieurs petites entreprises sont chargées de vendre des stocks de pièces, et même des véhicules entiers, qui sont montés sur place. La société René Pontvianne s'installe en mai 1921 ; jusqu'en 1929, elle vend des camionnettes Ford Verneuil ; sur les châssis à usage militaire, elle aménage quatre types de carrosseries adaptées aux besoins civils : la Boulangère, la Normande, la Torpédo et le Fourgon. Ces véhicules se vendent de 10500 à 11400 francs. Les sociétés Dumas (Onésime Dumas (1890-1977), originaire de Lurcy-Lévis (Allier), a été ensuite à l'origine de l'entreprise Dumas-Colinot, qui a un dépôt à Decize depuis quelques années), Perrin et Rivoire, Morange liquident des éléments métalliques, du petit outillage, des tôles, des toiles de tentes, des charpentes...
  • Une autre entreprise fabrique quelque temps des poteaux en béton.
  • L'ancienne cantine des soldats américains devient un débit de boissons, exploité par M. Rozette, puis par M. Martin.

L'exhumation des soldats américains enterrés dans la Nièvre.

  • Au cours de leur séjour, 18 soldats américains ont été inhumés dans un petit terrain cédé momentanément, et répertorié sous le matricule American Cemetery n° 4552. La plupart appartenaient à des unités de mécaniciens (Mechanichal Repair Shops : 301, 302, 303, 420) (First Lieut. George R. Mason ; Sd. Lieut. James F. Schuman ; Q.M. Sgt. Arthur N. O’Dell ; Sgt. Earl T. Stinehart ; Pvt. Russell G. Barnette, William F. Kennedy, Howard J. Swann, George G. Trego).
  • De septembre 1920 à mars 1921, plusieurs autorisations d'exhumations ont été données afin que leurs restes soient transférés par train à Saint-Nazaire ou à Anvers et, de là, en Amérique.

Le souvenir du camp ravivé à Verneuil.

  • Du camp américain de Verneuil, il ne reste qu'une dizaine de poteaux et des plaques de béton le long de la route qui mène à la gare (désaffectée). Toutefois, le souvenir du camp a été ravivé récemment.
  • Quatre-vingts ans après la liquidation du camp, les descendants du soldat Mac Carthy sont venus à Verneuil. De leur discussion avec la secrétaire de mairie, Véronique Bernier, et avec le maire Paul Rebourg, est né un intéressant projet d'exposition. Regroupant documents d'archives, photos, objets apportés par les habitants de la commune, l'exposition s'est tenue dans la mairie de Verneuil du 13 au 15 novembre 1998 ; elle a attiré plus de quatre cents visiteurs ; un recueil de documents reste à la disposition des visiteurs (Le Journal du Centre et Communauté 58-Sud, novembre 1998. Les descendants d’un autre Sammy de Verneuil, le soldat Barton, restent en contact avec la famille Ferret).
  • En septembre 2014, une stèle a été inaugurée le long du Canal du Nivernais, entourée de deux mâts portant les drapeaux français et américain. Une plaque explique la participation des Américains aux deux Guerres Mondiales et leur présence dans notre région. Bob Mac Carthy, petit-fils d'un des soldats du camp de Verneuil, était présent avec son épouse. A la mairie de la commune, une nouvelle exposition a retracé l'existence du camp de Verneuil.




Sources :
Brochure Repair Unit 301, M.T.C. et A History of the Motor Transport Corps Reconstruction Park 772 presented by William Rumbaugh, Imprimerie Fortin, Nevers, 1919, B.M. Nevers, cote 2 N 517.
Le Journal du Centre, 30 septembre 2014.
Pierre Volut, Le Canton de Decize pendant la Première Guerre mondiale, 2001, pp. 52-57 ; et Un Siècle à Decize, DVD-ROM, 1918 C.

Texte et images proposés par Pierre Volut et mis en page par Michel Mirault le 6 décembre 2016