Lac des Settons

Le flottage du bois a façonné les paysages de Bourgogne. Au cœur du parc national du Morvan, le lac des Settons est l'aménagement le plus spectaculaire. Avec ses 366 hectares, c'est le plus grand lac artificiel créé fin 19^e, pour le flottage du bois.

C'est aujourd'hui, une réserve de pêche et une grande base de loisirs.

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Le lac est profond de 6 mètres en moyenne. Mais près du barrage, la profondeur atteint 18 mètres.

Un ouvrage tout en granit, qui sert aujourd'hui à réguler les eaux de l'Yonne, et donc, de la Seine en aval.

Depuis le ponton de la base de loisirs, en haute saison, ils sont une trentaine à travailler pour surveiller les plaisanciers, sur les 13 kms de rives.

C'est le lac le plus important de Bourgogne. Les rives ont un petit air du Canada, les îles font penser à des bayous : un lieu d'évasion, en plein Morvan. La nature y est préservée, c'est un plaisir. On se sent un peu coupé du monde, mais à quelques kilomètres, on peut retrouver facilement la civilisation. C'est l'endroit idéal pour se mettre au vert, le temps d'un week-end. Un week-end dans la nature, dans les arbres, dans l'eau. Loin des bouchons citadins. Se détendre à l'air frais, aux sources, recharger ses batteries.

Pourquoi le barrage des Settons a-t-il été construit entre 1854 et 1858 ?

L’histoire permet de remonter le courant. Pas facile de se dire qu’à l’origine, l’important était le barrage et non le plan d’eau. Au XIXe siècle, lors de sa mise en service, la vocation principale de l’actuel poumon touristique du Morvan était de maintenir le débit de l’Yonne, voie indispensable pour acheminer le bois de chauffage vers Paris.

Du besoin, identifié à partir des années 1820, à sa réalisation, entre 1854 et 1858, il aura fallu une trentaine d’années. Le nouveau barrage a permis de lisser, sur toute l’année, le débit de la Cure et des rivières aval. Le trafic n’était jusqu’alors possible que pendant sept à huit mois seulement, du fait de la faiblesse du tirant d’eau en période de sécheresse.

Le secteur forestier est alors majeur pour l’économie morvandelle. Rien que dans le bassin de la Cure, 13.000 hectares de bois étaient exploités. Les bûches étaient alors jetées dans la rivière à partir de petites retenues privées. C’est largement en aval, au port de Vermeton, dans l’Yonne, que sont constitués les trains de bois de 75 mètres de long, qui cheminent ensuite vers Paris.

La construction de la digue des Settons nécessite 32.000 m³ de moellons de granite, appariés au mortier, à la main. Les travaux durent quatre ans.

L’inauguration est organisée le 13 mai 1858. Sa mise en service suscite certaines inquiétudes. Comme celle, relayée par des médecins de campagne qui craignent de voir les fièvres proliférer, du fait des miasmes et de l’eau stagnante du réservoir. Les craintes sont rapidement levées.

Quelques suintements apparaissent dès les premières années d’exploitation et pour prévenir une rupture de barrage comme à Bouzey, dans les Vosges, en 1895, la digue sera renforcée.

Quarante ans après la construction de la digue des Settons, en novembre 1898, l’État décide donc de la renforcer avec un mur de garde, aménagé sur la face amont du barrage. L’ensemble a de ce fait l’aspect qu’on lui connait aujourd'hui.

Source

Matthieu Villeroy, 16 septembre 2022, Journal du Centre