La Poste

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La Poste de Decize.

La Poste au XIXe siècle.

  • Longtemps, le relais de poste a été l’hôtel du Dauphin (appelé ensuite Hôtel de la Poste) à Saint-Privé. Il était situé sur la route postale Nevers-Luzy. Deux maîtres de poste ont laissé leurs noms dans les archives : Joseph Coquille le Jeune pendant la Révolution, et M. Ravary en 1851. Le bâtiment a été détruit en 1992.
  • À la fin du XIXe siècle, le transport des voyageurs étant assuré par les chemins de fer ou par des véhicules privés, la Poste conserve l’acheminent du courrier. Pour plus de commodité, le bureau est installé dans une maison de l'actuelle rue du Docteur-Gros (nommée à cette époque rue de la Poste).
  • Le courrier est distribué par deux facteurs de ville. En 1834, on a numéroté toutes les maisons de Decize. Des boîtes aux lettres sont disposées devant la mairie et à Saint-Privé (puis au Faubourg d'Allier après 1840). En 1853, un service de dépêches est organisé entre Decize et Saint-Pierre-le-Moûtier.
  • À la fin du XIXe siècle, il y a en ville deux distributions de courrier par jour.
La Poste en 1921

Les facteurs au cours des derniers siècles.

  • Le 3 décembre 1808, un piéton provisoire est nommé à Decize. Ce facteur à pied se nomme Jean Barbier. il est né à Saint-Léger-des-Vignes. Pour un salaire de 600 francs par an, il doit assurer deux tournées par semaine dans tout le canton.
  • En 1905, le Petit Journal présente un facteur decizois. Andoche-Etienne Pillon, né à Lormes le 26 décembre 1832, exerce ses fonctions à Decize depuis 52 ans(1).
  • Les facteurs sont d’abord des piétons. Les distributions dans l’agglomération de Decize ne sont pas très longues. La desserte de Saint-Maurice, des Feuillats et des fermes isolées sur la rive gauche de la Loire exige plusieurs heures de marche ; il en est de même pour les facteurs ruraux. Puis, le progrès aidant, les facteurs sont équipés de bicyclettes, de mobylettes et enfin de voitures jaunes. Mais le volume du courrier augmente, le tri est de plus en plus centralisé et la fermeture de petits bureaux de campagne entraîne des tournées beaucoup plus longues.

La Poste en 1900.

  • Le receveur se nomme M. Héliez. Son adjoint est M. Pothin. Les demoiselles des Postes sont Mlles Louër et Graillot et Mme Durieux.
  • Chaque jour de semaine, le courrier de Paris et de Nevers arrive à 3 h 15 et repart à 22 h 30. Pour La Machine départ à 15 h.
Tarif d'affranchissement des lettres :
- jusqu'à 15 grammes : 0,15 F
- de 15 à 30 grammes : 0,30 F
- de 30 à 45 grammes : 0,45 F
  • Les lettres non affranchies sont taxées au double de l'affranchissement normal.

Le télégraphe.

  • Un bureau de télégraphie privée est prévu à Decize (sur la ligne Nevers-Cercy avec embranchement pour Château-Chinon) dès 1861. Il s'installe à la gare de chemin de fer en 1867. Six ans plus tard, le télégraphe passe sous le contrôle de l'État et en 1877 un Ministère des Postes et Télégraphes est institué. La commune fournit un bureau de télégraphie au rez-de-chaussée de la mairie. Le bureau de télégraphie est installé ensuite à la Poste. Les Decizois demandent en 1885 qu'il ouvre de sept heures du matin à neuf heures du soir. Pour le port des télégrammes au domicile des destinataires, le conseil municipal demande en avril 1921 la nomination d'un facteur-enfant.

Le téléphone.

  • Le téléphone arrive assez tard à Decize.
  • En 1906, il n'y a que 17 abonnés dans la commune. Le n°1 est la mairie. Cette année-là, on installe des lignes entre Decize, Dornes, Toury-Lurcy et Neuville.
  • Le développement du téléphone et l'automatisation complète ont entraîné en 1969 la construction d'un Central Téléphonique situé à la place de l'ancienne Usine à Gaz. Les progrès récents de l’informatique et la miniaturisation des matériels ont rendu ce bâtiment obsolète.

L'ancienne mairie et le nouveau bureau de poste.

  • Jusqu'en 1777, Decize n'avait pas d'Hôtel de Ville. Les échevins et conseillers se réunissaient chez l'un d'entre eux ou dans des locaux loués. Les élections avaient lieu dans l'église ou sur la place publique.
  • Léonard Robinot le Jeune et son épouse Adrienne Delin vendent alors à la municipalité pour la somme de 18000 livres un immeuble situé dans la grand-rue, et d'assez vastes dépendances. On y installe l'hôtel de ville, l'école, la prison, le bureau du juge, et même une caserne de passage.
  • Lorsque le nouvel hôtel de ville est inauguré (en 1911), l'ancienne mairie doit être "reconvertie". Elle abrite trois classes et l'internat de l'école primaire supérieure pendant la Première Guerre Mondiale.
  • En 1912, le conseil municipal approuve un devis de 20467 francs pour la construction d'un bureau de poste à l'emplacement de l'ancienne mairie.
  • Le devis atteint 50000 francs en 1913. La guerre suspend ce projet.
  • Le bâtiment de l'ancienne mairie est en mauvais état. Le 4 décembre 1918, une partie de sa toiture glisse et s'effondre dans la rue de la République, dont la circulation est interrompue pendant plusieurs jours(2).
  • En 1921, un nouveau projet est présenté par M. Laroque, architecte à Moulins. Coût : 400000 francs. Les travaux commencent aussitôt.
  • Le nouveau bureau de poste est inauguré le 29 octobre 1922.
  • Des bâtiments annexes seront construits dans l'arrière-cour, jusqu'à la rue Denfert-Rochereau.

Compte-rendu burlesque de l'inauguration : La poste et les postillons(3).

  • « C'était, dimanche, la grande journée annoncée depuis longtemps par M. le député-maire Régnier. On allait inaugurer l'hôtel des postes et, pour cela, on avait invité quelques amis politiques de couleur cendre et... ces messieurs de la préfecture.
  • Donc, pour ces multiples réceptions, pompiers et musiciens étaient mobilisés.
  • À 11 heures 1/2, les troupes decizoises au grand complet se rendirent à la gare au devant de M. le préfet. Les vieux musiciens étaient anxieux, en se rappelant qu'il y a quelques années ils avaient salué à la gare le débarquement d'un préfet... absent(4).
« Pourvu qu'il vienne », se disaient-ils entre eux.
  • M. le préfet ne devait pas descendre du train, mais le rendez-vous avait été donné dans la cour de la gare, parce qu'il devait venir de La Machine, où il était allé inaugurer un monument.
  • Soudain arrivait, en vitesse, un autobus de cette localité. « C'est lui », pensèrent nos musiciens, et, les embouchures aux lèvres, ils allaient attaquer la Marseillaise, quand M. le député Régnier leva les bras au ciel : « Arrêtez, malheureux ! Il n'est pas là-dedans ; vous devriez savoir que M. le préfet ne voyage pas avec les pékins. »
  • Quelques instants après arrivait une superbe limousine, de laquelle descendirent les légumes préfectorales, et les cuivres ronflèrent.
  • Puis, pompiers en tête, le cortège défila jusqu'à l'Hôtel des Négociants, où avait lieu aussitôt l'« inauguration » d'un banquet démocratique à 18 francs par tête, discours compris.
  • Après s'être copieusement « tapé la cloche », les convives officiels se dirigèrent place de l'Hôtel-de-Ville, où nos pompiers se livraient impatiemment à des exercices d'alignement sur la bordure du trottoir.
Zim, la boum ! Zim la ira, Ces bons militaires !
  • « À vos rangs, fisque ! » crie le lieutenant, qui ne perd pas un pouce de sa taille.
  • Le commandant-toubib Régnier, le grand préfet et le petit préfet, tous argentés sur tranche, s'avancent et la clique decizoise sonne « Aux champs » :
« V'là l'général qui passe... etc., etc. »
  • Enchanté de la revue des troupes, le représentant du gouvernement remet quelques médailles en chocolat aux vieux sauveteurs, tandis que M. le maire distribue aux vieilles dévotes des chapelets bénis par saint Aré.
  • Enfin, le cortège pénètre quelques minutes à peine dans le nouvel hôtel des postes, où chaque Decizois aura bientôt la faculté de venir souscrire aux nouveaux « appels au peuple » de M. le ministre des Finances du Bloc National.
  • Alors que MM. Provost-Dumarchais et Geoffroy-Saint-Hilaire(5) s'extasient devant les guichets tout neufs, M. Régnier entraîne vivement M. le préfet à l'hôtel de ville, où il lui fait admirer son rond-de-cuir tout fraîchement épousseté par son garde-champêtre.
  • Après cette courte et peu intéressante visite, qui constitue toute la cérémonie d'inauguration, nos officiels remontent en auto, tandis que les musiciens s'époumonent dans un pas redoublé.
  • M. le maire, qui avait, comme on le voit, bien fait les choses, nous gratifia le soir, d'un bal populaire à l'hôtel de ville.
  • J'dis alors à ma femme : « Passe-moi mon complet / Qu't'as rafistolé / Pour la noce à Ugène » et me voilà parti au bal, où ce n'était pas facile de pénétrer. Il y avait foule et M. le maire n'a pas voulu qu'on danse dans la salle où il y a des tableaux, parce qu'il a peur qu'on abîme la peinture, mais il n'a pas peur que le public s'abîme les pieds.
  • Si encore on avait pu mettre les belles-mères au vestiaire, comme précédemment !. Cette fois, M. Régnier n'a pas osé en donner l'ordre. C'est un signe de sagesse ! »

Le Centre de Tri des Vignots.

  • Le Centre de Production s'est installé au port des Vignots en avril 1997.
  • À partir du Centre des Vignots, 21 tournées de lettres et écoplis et une tournée de colis desservent Decize, La Machine et 16 autres communes. Chaque jour, 16000 objets sont distribués et 1000 objets partent de Decize.
  • En 2000, la Poste de Decize emploie une cinquantaine de personnes.

Quelques flammes postales de Decize.

Quelques flammes postales


(1) Paris-Centre, vendredi 6 décembre 1918.
(2) Paris-Centre, vendredi 6 décembre 1918.
(3) La Tribune du Centre, 4 novembre 1922, article signé : Le Pipelet de Guy Coquille.
(4) Inauguration de l'hôtel de ville, 18 septembre 1911. Cf. Decize et son canton au XIXe siècle et à la Belle Epoque, p. 353.
(5) Étienne Geoffroy-Saint-Hilaire a été élu député de la Nièvre avec le docteur Régnier en novembre 1919. Gaston Provost-Dumarchais est sénateur depuis le 9 janvier 1921.


Texte communiqué par Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm