Jullien Amédée

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  • Premier enfant de Claude Annet JULLIEN avoué à Clamecy, né à Lormes en 1788 et de Marie Anne Jeanne Jacquette DIDIER née à Avallon en 1799, Marie Antoine Amédée JULLIEN naît à Clamecy le 30 novembre 1819.
  • Il passe ses premières années à Clamecy, est mis quelque temps en pension à Avallon où réside son grand-père maternel veuf depuis 1818. Il revient ensuite à Clamecy où il suit les cours du collège jusqu'à l'âge de 12 ans. Il poursuit sa scolarité au collège Rollin à Paris puis, libéré des obligations militaires, il obtient une licence de droit. Employé comme clerc dans différentes études notariales parisiennes où il gravit rapidement les échelons, il souhaite devenir titulaire d'une étude aux abords de Paris. La Révolution de 1848 secouant la capitale, Claude Annet JULLIEN craint pour son fils et lui achète en 1849 une étude située à Tannay qui vient de se libérer. Amédée JULLIEN qui n'a pas été concerté sur ce projet se plie néanmoins à la volonté de son père et s'éloigne de Paris. Il commence à rédiger ses premiers actes dès 1849. Il vendra cette étude en 1860 mais exercera ses fonctions jusqu'en mars 1861.
  • Il s'unit le 28 juillet 1850 à Emma Palmyre PIÉTRESSON SAINT-AUBIN née à Entrains le 22 août 1828 et issue d'une famille aisée. Son père François Auguste PIÉTRESSON SAINT-AUBIN, personnage très influent à Entrains, en fut le maire de 1840 à 1850. Son grand-père maternel Nicolas Augustin PAILLARD était un général des guerres de la Révolution qui devint baron sous l'empire.
    De cette union naquit tout d'abord une fille, Marie Claudine Marguerite née à Tannay le 8 juin 1851. Elle eut pour parrain son grand-père paternel et pour marraine sa grand-mère maternelle. Des jumelles naîtront le 16 janvier 1853 mais elles ne vivront que quelques jours. L'une reçut les prénoms de Eugénie Marie Louise, l'autre ceux de Jeanne Augustine Berthe.
  • Il devient conseiller municipal de Tannay en septembre 1852, secrétaire de session du conseil à compter du 6 février 1854, adjoint au maire par arrêté du 3 mars 1854 et enfin maire le 26 juin 1854. Il est reconduit à ce poste par un décret impérial du 14 juin 1855 et par un autre du 14 juillet 1860. Pendant sa charge de maire, il va s'intéresser à diverses choses. Par exemple, il proposera d'éclairer les rues pendant l'hiver, de numéroter les habitations, de faire reconnaître légalement l'établissement de Tannay tenu par les soeurs de la Charité de Nevers, d'alimenter Tannay en eau. Il va s'intéresser également au passage du chemin de fer qui éviterait, notamment, de dépendre des flotteurs de Clamecy qui acheminent le bois sur Paris. Il fait donc une requête en 1857 pour que soit prolongé jusqu'à Clamecy puis jusqu'à Nevers, l'embranchement de Laroche à Auxerre. Il doit renouveler sa requête en février 1860 mais, en mai 1861, ses espoirs sont déçus car le tracé de la ligne du chemin de fer ne passe pas par la vallée de l'Yonne, de Clamecy à Chitry, pour ensuite aller vers l'ouest. Il sollicite alors tous les maires du canton de Tannay et toutes les personnalités influentes pouvant appuyer sa requête avant que ne soit clôturée l'enquête déposée à la sous-préfecture de Clamecy sur le projet de chemin de fer Auxerre-Nevers.
  • L'année 1861 est celle de son retour à Paris. Il assiste à la séance du conseil municipal d'août 1861 mais n'assiste pas à la suivante. Il semble avoir été entravé dans l'accomplissement de sa charge de maire par l'agitation de certains conseillers municipaux, si l'on en juge par le fait qu'il présenta sa démission au préfet de la Nièvre en avril 1856, peu de temps en fait après sa nomination. Bien qu'il maintienne cette démission, celle-ci sera sans effet. Afin de le maintenir à son poste, l'autorité supérieure lui propose de substituer au conseil, une commission. Il n'utilisera pas cette possibilité et s'engagera à exercer ses fonctions jusqu'en 1861. Le 17 novembre 1861 un nouveau maire est nommé mais la commune restera difficile à gérer.
  • Il s'attachera à ce que sa fille Marie Claudine Marguerite reçoive une excellente éducation. Il quittera donc Tannay pour s'installer avec sa famille à Paris où il assumera des fonctions d'administrateur et de censeur.
    Il reviendra régulièrement dans la Nièvre, à Entrains, le village de sa belle-famille situé à quelques dizaines de kilomètres de Tannay. Ce fut un homme très apprécié, aimable et généreux.
  • Il a le goût des arts et de la musique. Il joue notamment du violon.
    Durant les années où il vécut à Paris, il prit des cours de peinture dans l'atelier de Jean Charles RÉMOND, artiste reconnu. Il réalisera divers tableaux et gravures inspirés en majeure partie par des paysages de sa Nièvre natale. Il participera à divers salons et expositions avec des périodes d'interruption de 1842 à 1848, participera à un salon en 1852, s'interrompra à nouveau jusqu'en 1863, vraisemblablement trop absorbé par sa charge de travail.
    En 1871 il se lance dans la peinture sur faïence. Dès qu'il peut rentrer sur Paris, retenu dans la Nièvre à cause des troubles de la Commune, il présente ses réalisations à Théodore DECK, faïencier très réputé. Celui-ci les apprécie beaucoup et lui propose de travailler selon sa méthode. Il réalise alors des pièces que le maître Théodore DECK fait figurer aux expositions de Londres en 1871 et de Vienne en 1873. Lors de cette dernière exposition, le nom d'Amédée JULLIEN figurera parmi dix autres artistes.
    Il s'intéressera également à l'archéologie qu'il découvre, semble-t-il, lors de ses sorties consacrées à la peinture. Entrains était une importante localité à l'époque gallo-romaine et le travail du sol mettait au jour des vestiges de cette période. Il se constituera une collection de pièces archéologiques. En 1875, lors de la construction d'une chapelle funéraire, il assistera à la sortie de terre d'une statue d'Apollon assis. Cette statue trouvera sa place au musée des antiquités nationales à Saint Germain en Laye en 1876.
  • Le musée de Clamecy (aujourd'hui musée d'art et d'histoire Romain ROLLAND) est créé en 1876 à l'initiative de la municipalité, au premier étage de l'hôtel de ville. Après quelques travaux d'aménagement et la mise en place des œuvres d'art recueillies et stockées dans une autre pièce, le musée ouvre ses portes au public le 30 décembre 1876. Amédée JULLIEN en fut le principal fondateur et le premier directeur. Il le dirigea de 1876 à 1887. Il est à l'origine des premières collections exposées, essentiellement des tableaux, des faïences et diverses curiosités. Des pièces d'archéologie y trouveront également leur place. Par la suite, de nombreuses donations viendront enrichir le musée.
    Tout en constituant les collections du musée de Clamecy, il consacre beaucoup de temps à l'étude. Il est l'auteur de « la Nièvre à travers le passé », un ouvrage sur la topographie historique des villes principales de la Nièvre et sur lequel il travaillera de 1876 à 1883. Cet ouvrage édité en 1883, a été réédité récemment par les éditions SIRED. Cette réalisation, ainsi que le travail accompli au musée de Clamecy, lui valurent les palmes d'officier d'académie le 14 juillet 1884.
    Il avait d'autres projets d'ouvrages en tête, l'un sur le passage de Jeanne d'Arc dans le Nivernais, et l'autre sur les châteaux de la Nièvre. Malheureusement, ces ouvrages ne seront pas achevés. Début 1886, sa santé fut atteinte et, le 6 novembre 1887, alors qu'il poursuivait la lecture du catalogue du musée de Clamecy qu'il projetait de réaliser, il est frappé d'une congestion cérébrale. Il meurt à Clamecy le 10 novembre 1887 dans la maison de ses parents, rachetée en 1883 par sa sœur Juliette et son mari Alphonse MERLOT.
    Amédée JULLIEN et son épouse furent inhumés à Entrains.

Il fut :
Vice-Président d'honneur de la Société Scientifique et Artistique de Clamecy,
Directeur et principal fondateur du musée de Clamecy,
Membre de la Société Nivernaise des Sciences, Lettres et Arts,
Membre fondateur de la Société de Topographie de France.


Martine NOËL
Source : Les Annales des Pays Nivernais n° 140