Immigration de 1800 à 1975:Les Italiens

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Les italiens en Bourgogne

Les Italiens de la Nièvre ne dépassent pas eux non plus la centaine durant quasiment tout le second Empire. Ils progressent durant les années 1880 mais moins fortement que dans les autres départements. Aussi ne culminent-ils qu’à 240 individus en 1886.

La première moitié du XIXe siècle correspond à une intensification des anciens courants et à un début d’extension des zones de provenance. Les joueurs d’orgue et surtout les « figuristes » ambulants, venant souvent de la région de Lucques59, sillonnent toujours la Bourgogne, l’intégrant dans leur vaste circuit migratoire. Mais on note surtout un essor des plâtriers qui séjournent par petits groupes dans des villes comme Dijon, Chalon-sur-Saône ou Nevers, provenant souvent des mêmes communes de la Valsesia qu’au siècle précédent.

La croissance de l’immigration féminine italienne connaît une accélération durant les années 1880 dans toute la Bourgogne. Entre 1881 et 1891, elles passent ainsi de 22 à 80 dans la Nièvre. Après 1891, le nombre de femmes italiennes décroît dans toute la région mais moins fortement que celui des hommes, les départs de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle affectant davantage les jeunes célibataires. D’où une proportion croissante des femmes italiennes jusqu’en 1911. Elles passent entre 1881 et 1911, de 12 à 27% dans la Nièvre. L’amplification des mariages mixtes au XIXe siècle traduit également une volonté d’établissement en Bourgogne ou du moins en France, encore que ce phénomène soit difficile à mesurer précisément. En 1873, sur 16 plâtriers-peintres italiens recensés à Nevers, huit sont mariés à une Française depuis plusieurs années et ont fondé une famille et huit autres, plus jeunes, sont célibataires. Une seule femme italienne est mentionnée dans la ville, veuve d’un plâtrier.


Avec moins de 230 Italiens en 1921, la Nièvre accueille toujours la plus faible population italienne de Bourgogne. Mais celle-ci croît toutefois atteignant 660 personnes cinq ans plus tard et se stabilisant à environ 1050 personnes à partir de 1931. Hormis le bâtiment, aucun secteur ne se détache dans l’emploi des transalpins. Ceux-ci se dispersent dans les mines, carrières, industries chimiques et autres tuileries… A La Machine, les effectifs italiens sont faibles, oscillant entre 10 et 40 personnes durant les années 1920, ces travailleurs étant pourtant considérés comme d’excellents piqueurs au rocher. Certains sont recrutés par un vieil ouvrier sarde envoyé en 1919 à cet effet dans sa région natale, d’autres après s’être présentés au bureau d’embauchage de la Mine. Mais l’entreprise rechigne à utiliser l’intermédiaire du Commissariat à l’émigration de l’État italien, les modalités de recrutement étant trop contraignantes.


Source : Informations et graphiques tirés de Histoire et mémoire des immigrations en région Bourgogne 2005/2008 - Pierre-Jacques Derainne