Guerres de religion - Chapitre IV

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La Sainte Ligue (1577-1589)

Lorsque les États généraux de Blois se sont achevés, l'unité du royaume était en danger. François d'Alençon, frère du roi Henri III, duc d'Anjou, était l'héritier du trône et de ce fait, tous ceux qui attendaient le rétablissement de la paix espéraient en lui.

Le duc d'Anjou reprend La Charité.

Henri III en son Conseil, sollicita des avis sur l'opportunité de faire la guerre aux protestants dès le mois de janvier 1577.

La porte du Croux

Les huguenots, occupants de la ville de La Charité s'en prenaient à toutes les villes et campagnes alentours. On se plaignait à Nevers que cejourd'hui au matin, ceux de la ville de La Charité, ennemis du Roi, sont venus jusqu'auprès des portes de Nevers et ont emmené plusieurs vignerons et autres hommes qu'ils ont pris par les vignes, avec tout le bétail, etc.; il a été conclu que, pour avoir lesdits hommes et le bestial, on rendit les prisonniers qui sont en cette ville, etc., et pour éviter toute surprise, il y aura chaque jour deux hommes sur la tour de Sainct Cire pour avertir lorsqu'ils verront approcher des troupes(1). Des mesures sont prises pour assurer la sécurité de la province : construction d'un pont de bateaux sur la Loire, par ordre du Roi, pour permettre la prise de La Charité, fermeture de la porte du Croux à Nevers, le boulevart de ladite porte sera rempli de terres et immondices.

Le 7 avril 1577, le duc d'Anjou (François d'Alençon 1555-1584) avec une armée de 20000 hommes qui cantonnait à Romorantin, arriva à La Chapelle-Montlinard. Cette paroisse du Cher contrôlait l'accès au pont de la Charité. Il était accompagné du duc de Nevers (Louis de Gonzague 1539-1595) et des jeunes ducs de Guise (Henri Ier 1550-1588) et d'Aumale (Charles Ier 1555-1631) à la tête des deux premiers corps d'armée. Une partie de ces forces traversèrent la Loire au gué de Pouilly.
Le 19 avril, le capitaine comte de Martinengue, noble vénitien de la suite de Catherine de Médicis, gouverneur de Gien, commandant d'un troisième corps d'armée stationné à la Chapelle-Montlinard, fut blessé sur le pont d'un coup de couleuvrine et mourut quelques jours après. Aussitôt, Armand de Gontaut-Biron, grand-maître de l'artillerie de France, disposa ses canons contre la ville. Le 20, Guise et Nevers font approcher les gabions sur les tranchées avec 3 canons. Le 21, Guise prit la contrescarpe durant la nuit. Le 22, l'artillerie fut rapprochée et Anjou donna deux canons au capitaine Pierre, lieutenant du sire de Martinengue, en face de la tour de Confain, avec deux autres que le sieur de Saint-Agnan avait apportés de Bourges.
Les dispositions étaient faites de manière que le duc de Guise, avec trois canons, battait la tour du côté de Nevers, tandis que le duc de Nevers portait le feu de cinq canons sur la porte de la Marche. Le capitaine de Saint-Luc, avec son régiment et quatre canons foudroyait du même côté la partie basse vers la rivière, et le duc d'Aumale commandait sur les derrières une batterie dirigée sur une grosse tour à laquelle il mit le feu. Enfin M. de Saint-Agnan, placé sur la rive du Berry enfilait avec son feu un pont de bois par lequel on allait au ravelin.
Le 29, deux des arches du pont furent rompues, de sorte que ceux qui défendaient le ravelin perdirent toute communication avec la place et se trouvèrent sans espoir de secours. Le 30, la ville fut vigoureusement battue et les brèches devinrent praticables. On continua néanmoins le feu avec la plus grande vigueur le 1er mai; et les huguenots, n'osant plus paraître sans danger, commencèrent à perdre courage et demandèrent à parlementer, lorsqu'ils virent qu'on se préparait à l'assaut général.
Des otages furent donnés de part et d'autre, et enfin la ville fut rendue à discrétion le 1er mai 1577. Le seigneur des Landes, gouverneur, les officiers : Le Nocle le jeune, Magileron, de Villanueve, Chemelier et son frère, La Reinuille, Valenuille et la garnison sont sortis avec leurs chevaux et leurs épées et se sont rendus au château de Sauvages à Beaumont-la-Ferrière, qui appartenait à Jacques de Morogues, et où il se retirèrent. Le duc d'Anjou fit son entrée par la brèche. Les assiégés avaient perdu 20 ou 30 morts et deux fois plus de blessés. Ceux du camp du roi, quelques 30 soldats morts et un peu plus de pionniers. On saisit dans la ville des munitions, des provisions et les maisons des protestants furent pillées (2).

La Charité-sur-Loire : le château (Logis du prieur).

Le duc d'Anjou rassembla ses troupes pour marcher sur Issoire, laissant la place de la Charité aux mains du duc de Nevers. Celui-ci acheva d'abattre les deux arches du pont de pierre qui avaient été rompues pendant le siège, une des tours carrées du château et emporta à Nevers trois cloches du prieuré que l'on trouva chez les protestants pour les placer dans les églises de l'abbaye Saint-Victor et de Saint-Arigle (3) (4).

Les protestants de La Charité se rebellent encore.

Louis de Gonzague, duc de Nevers, avant de quitter la place de La Charité, rétablit dans sa fonction le gouverneur Charles de La Ferté-Meung, seigneur de Doys (Berry), avec un capitaine protestant nommé Pierre Hélyot.
Mais, Hélyot s'empressa de chasser le gouverneur et se déclara seigneur de La Charité. Le duc choisit alors de donner la gouvernance de la place au sieur de Giry, le bailli de Nivernais. Dès que celui-ci se présenta, Hélyot lui refusa l'entrée de la ville et continua de piller les habitants et le prieuré. Le roi intervint alors en envoyant les troupes des capitaines La Motte-Fénelon, Saint-Germain, Lespinasse, Montigny et de La Rivière qui furent également repoussées.
La population inquiète craignait un nouveau siège. Un habitant réussit à se saisir d'Hélyot, mais dès que celui-ci fut arrêté, il fit appel au bailli de Bourges, qui le fit sortir de La Charité et lui rendit la liberté ! Une fois libéré, Hélyot se réfugia au château de Dompierre et reprit le commandement de ses hommes de main pour prendre et piller le pays avoisinant jusqu'à Pouilly.
Enfin, le 1er janvier 1578, il tomba dans une embuscade sur la route de Mesves et fut tué (3).

Le royaume en paix (1578-1584)

Le 6 mai 1576, par l'édit de Beaulieu, le roi Henri III, avait passé l'éponge sur les massacres, amnistié les prisonniers, fait établir la parité entre les deux partis dans les Parlements et autorisé le culte protestant dans tout le royaume.
En 1577, la paix de Bergerac, grâce à laquelle fut donné d'édit de Poitiers, permit aux protestants de faire leur culte en dehors des villes, à raison d'une seule ville par baillage ou par sénéchaussée, sauf à Paris. Cet édit fut confirmé par celui de Nérac par lequel le roi Henri III accordait pour une durée de six mois, quatorze places de sureté supplémentaires aux protestants dans les provinces de Guyenne et de Languedoc, ainsi qu'en Picardie, sous le commandement du roi de Navarre. Mais, lorsque ce délai fut écoulé, les protestants refusèrent de rendre ces places.
La ville de Péronne (Somme), qui faisait partie des quatorze places de sureté attribuées aux protestants par l'édit de Beaulieu, refusa de les accueillir. Les autres villes picardes se groupèrent avec Péronne et formèrent une Ligue catholique pour rester dans l'obéissance au roi et la fidélité à l'Église catholique, par tous les moyens, y compris militaires.
Dès 1576, un accord permit de fédérer toutes les Ligues catholiques du royaume. Le duc Henri de Guise, avait suscité une Ligue à Paris et en prit la tête. Le roi lui même, approuva la Ligue pour ne pas s'en désolidariser et s'efforcer de maintenir la paix et l'unité du royaume.
Pendant ce temps, le roi de Navarre unissait sous son autorité la plupart des villes du midi.
Enfin, la paix de Fleix (Vienne) consacra la fin de la guerre le 26 novembre 1580.

Dans le Nivernais les protestants conservaient donc les places dont ils étaient maîtres comme Entrains. Mais à La Charité, le roi nomma le sieur de Rochefort comme gouverneur avec pour mission de veiller à la bonne entente entre les habitants. Le reine mère Catherine de Médicis est venue visiter le prieuré (5).
L'évêque de Nevers Gilles Spifame de Brou mourut à Paris le 7 avril 1578 et fut inhumé dans la cathédrale Saint-Cyr un mois après. Dès le 26 mai Arnaud Sorbin de Sainte-Foy (1532-1606), prédicateur du roi, l'un des instigateurs des massacres de la Saint-Barthélemy, fut pourvu par le roi de l'évêché de Nevers, où il sera un vigoureux contre-réformateur. Le théologien Louis Hébert fut nommé évêque de Bethléem, à Clamecy l'année suivante, poursuivant l'implantation dans la province d'un clergé catholique qui leur reste fidèle.
Le roi Henri III parcourut la Loire et logea à La Charité. Au passage, il s'arrêtait aux eaux de Pougues dont le médecin du duc de Nevers lui avait vanté les effets bénéfiques. Son frère François d'Alençon avait rencontré Henri de Navarre en Guyenne pour signer la paix à Fleix, près de Bergerac.
Le duc de Nevers, Louis de Gonzague, ne consentait pas à réparer le pont de pierre de La Charité qu'il avait fait détruire au cours du siège de 1577. Pour garantir la sécurité des habitants, il fit venir une garnison nouvelle et permit la réparation des remparts. Mais, le prieur et seigneur temporel de La Charité, Philippe de Lénoncourt (1527-1592), évêque d'Auxerre, accepta de faire reconstruire les arches du pont en échange d'un péage perçu pour le prieuré. Il fit aussi réparer partiellement l'église priorale Sainte-Croix et les chapelles qui entouraient le chœur, qui avaient été détruites par l'incendie vingt ans plus tôt. Le 21 mars 1582, il est venu lui-même au prieuré pour bénir l'église.

Chacun choisit son camp. (1584-1588)

Le 10 juin 1584, le duc d'Anjou, François d'Alençon, frère du roi, atteint de tuberculose, mourait dans son fief de Château-Thierry (Aisne). Il était le dernier des fils de Catherine de Médicis et son frère Henri III qui régnait, n'avait pas d'héritier. Si celui-ci venait à disparaître, la couronne reviendrait au descendant du dernier fils de Saint Louis, Henri, à présent roi de Navarre et protestant ! La perspective de la venue sur le trône d'un prince huguenot, renforçait le parti catholique, à présent groupé dans la Sainte Ligue.
De son côté, le roi de Navarre, devenu l'héritier du trône, pour renforcer sa position militaire va traiter avec le roi Philippe II d'Espagne. Par le traité de Joinville (31 décembre 1584) l'espagnol accorda son soutien financier et militaire au roi de Navarre.
Le roi Henri III fut contraint d'embrasser le parti de la Ligue, de s'en déclarer le chef, d'interdire le culte protestant dans tout le royaume et de sommer les protestants de rendre toutes les places qu'ils détenaient. Le 7 juillet 1585, par le traité de Nemours, il déclara le roi de Navarre et le prince de Condé déchus de leurs droits à la succession royale. Enfin par l'édit d'Union (à Rouen, le 15 juillet 1588), il amnistiait les Ligueurs de toutes les poursuites intentées contre eux.

La campagne des princes allemands

Mais les protestants, libres dans leurs places fortes du midi, alliés avec les espagnols, vont reconstituer une armée et appeler en renfort 6000 reîtres et 20000 suisses pour contenir l'armée royale dans le nord du royaume. Les princes réformés allemands et suisses étaient prêts à fournir ces renforts pour que la religion nouvelle gagne enfin la France.
Des éléments de cette armée venue de Lorraine, commandée par le duc de Bouillon (Guillaume Robert de la Marck 1563-1588), profitaient de leur présence en Nivernais pour commettre des exactions : les chanoines augustiniens de l’église de Donzy, souhaitaient mettre à l’abri les reliques de saint Caradeuc, patron de leur église depuis 1180. Ils choisirent pour cela l’église de Thury (Yonne), dont les prieurs-curés étaient aussi de l’Ordre de Saint-Augustin et parce que cette paroisse semblait éloignée des incursions des bandes calvinistes. Hélas, une troupe de "reîtres" allant rejoindre la Loire pillèrent et rançonnèrent la paroisse de Thury, et ayant découvert la châsse de saint Caradeuc, la brisèrent et jetèrent à la rue les reliques qu’elle contenait.
Les protestants espéraient toujours obtenir le soutien du duc de Nevers, Louis de Gonzague. Ils passèrent donc près de Clamecy sans pénétrer au delà du faubourg de Beuvron. Mais leurs troupes se répandirent aux environs et y causèrent de graves dommages en particulier à Coulanges-sur-Yonne. Pour éviter la fureur des soldats, les chartreux de Basseville et les religieuses du Réconfort se réfugièrent à Clamecy où ils restèrent jusqu'à la fin de la guerre.
L'armée du roi établit ses positions autour des armées ennemies : ils laissèrent à Clamecy les deux régiments de Saucemeure et de Montaugier, sous les ordres du capitaine Augustin. Ils rejoignirent à Varzy le jeune duc d'Epernon (Jean-Louis de Nogaret 1554-1642) qui à la demande du roi, regroupa ses forces en deux corps d'armée : un commandé par le duc de Nevers et un autre par le duc de Mayenne.
Lorsque l'armée des mercenaires voulut traverser la Loire, le roi Henri et le duc de Guise avaient fait garder tous les passages, gués ,bacs et ponts depuis La Charité jusqu'à Gien. Le duc de Nevers pouvait écrire au roi : Tous les bords de la rivière de Loire sont retranchés, et tous les passages et les Quais entre Pouilly et Dony [sic] comblés de tant de pierres, d'arbres, et d'autres embarras, que votre Majesté en doit avoir l'esprit en repos. (6) À La Charité, la place commandée par le jeune et vaillant Rochefort refusa de leur ouvrir le passage : les étrangers furent repoussés vers le Nord et poursuivis par les troupes des ducs de Guise et de Mayenne. Ils tentèrent de passer le fleuve à Cosne, puis à Neuvy où les attendaient deux frégates armées de canons, puis à Gien.
Rejoints à Vimory, près de Montargis, ils furent battus le 26 octobre 1587 par l'armée royale commandée par le duc de Guise. Des survivants tentèrent de rejoindre la Normandie, mais ils furent à nouveau rejoints par Guise à Auneau près de Chartres, qui les contraignit à regagner leur pays. Le duc de Guise revint victorieux auprès de Henri III.

La guerre des trois Henri.

Après cette campagne victorieuse, le duc Henri de Guise, chef incontesté de la Ligue, se sentait pousser des ailes. Le roi Henri III n'avait plus d'héritier direct et le trône devait revenir au roi Henri de Navarre, qui était le chef des huguenots.
Le duc de Guise, qui se disait descendant des Carolingiens, approuvait la déchéance des droits à la succession du roi de Navarre et du prince de Condé, à cause de leur appartenance au parti huguenot, allié avec l'Espagne et soutenu par Elisabeth d'Angleterre, qui venait de faire exécuter Marie Stuart, catholique, reine d'Écosse et ancienne reine de France. Les Guise souhaitaient que la couronne allât à Charles, cardinal de Bourbon (1523-1590), qui avait été évêque de Nevers de 1540 à 1546, et qui fut désigné par le Parlement de Paris sous le nom de Charles X.
Toutes ces prétentions amenèrent le roi à faire assassiner le duc de Guise, à Blois, le 23 décembre 1588.
Mais, ainsi décapitée, la Ligue continuait ses efforts pour gagner les provinces. Le duc de Nevers essaya de nommer un gouverneur catholique à La Charité : Mr de Carouge, qui ne fut pas à la hauteur. Le roi de Navarre, de passage en Nivernois, se vit refuser l'entrée de la ville. Il y eût encore un nouveau gouverneur en la personne de Gilles Andrault, seigneur de Langeron, qui reçût le soutien d'une garnison de 100 hommes d'armes.
La ville d'Auxerre était au contraire attachée à la Ligue. Son évêque, Jacques Amyot (1513-1593), était présent à Blois le jour de l'assassinat du duc de Guise, et on l'accusa d'être complice de ce crime : quand il voulut rentrer à Auxerre, il faillit être tué et ne réussit pas à célébrer les offices de la Semaine Sainte et de Pâques 1589.
A Nevers, la Ligue s'efforçait de convaincre les échevins en leur écrivant : Messieurs, Nous eusmes advis le mois passé des pratiques que faisoit contre vous le seigneur de Nevers. Aussitost & dès le 17. dudit mois, [Avril 1589] nous vous en fismes advertir, afin de ne vous pas laisser séduire par ses artifices, mais d'estre constans & perseverer en la sainte Vnion en laquelle vous estes entrez; considerans que hors d'icelle, il n'y a point de salut, soit au ciel, ou en la terre. Et craignant que nos lettres n'ayent esté surprises, nous vous faisons cette rechearge à mesme intention, & pour vous prier d'estre asseurez que vous ne manquerez point de secours en tout ce qui vous sera besoin. Priant Dieu, Messieurs, apres nos affectionnées recommandations à vos bonnes graces, qu'il vous donne en santé ce que vous désirez. A Paris, ce 3. May 1589. Les gens tenans le Conseil général de l'Vnion des Catholiques estably à Paris, vos bons amis. Senault.
Enfin, le 1er août 1589, un moine ligueur fanatique, Jacques Clément, en vint à assassiner le roi Henri III, croyant ainsi assurer la victoire de la Ligue et la sauvegarde du trône de France.

(à suivre)

Notes

(1) AM Nevers, Série BB, 1er mars 1577
(2) J. D. L., gentilhomme français, Relation ou Discours du siège devant La Charité, l'an 1577, Paris, de Lastre, 1577, et Orléans, Holot, 1577, in-8°, citée par le père Lelong, dans sa Bibliothèque de la France de 1719, n°7922
(3) Jean-François Née de la Rochelle, Mémoires pour servir à l'Histoire civile, politique et littéraire, à la Géographie et à la Statistique du Département de la Nièvre et des contrées qui en dépendent, 1827, Bourges, Paris, tome I, pp. 307-308
(4) Si réellement le duc Louis de Gonzague fit amener à Nevers les trois cloches du prieuré de La Charité, elles en connaissaient déjà le chemin; car nous lisons dans l'Histoire manuscrite de La Charité : En 1572, M. le Prieur, par une lettre du 14 février, donna ordre au sieur Challudet de poursuivre le grenetier de Gien pour la restitution des cloches du prieuré desquelles il s'était emparé dans le temps que la ville fut pillée par les Allemands (huguenots) et lesquelles il avait vendues à ceux (aux habitants) de Nevers qui les ont mises dans les paroisses de Saint-Victor et de Saint-Arigle. M. Duvivier (Album du Nivernais, tome 2, p. 40) dit qu'elles furent restituées la même année. Le duc, ajoute M. Duvivier, ordonna que les trois grosses cloches du prieuré fussent transportées à Saint-Victor. Ce serait donc pour la seconde fois. Abbé Sery, chanoine, Reconstitution de l'ancienne église de St-Victor, Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, 1899, pp.461-462
(5) L. Lebœuf, histoire de La Charité
(6) de Gomberville, Les mémoires de Monsieur le duc de Nevers, prince de Mantoue, 1665, Paris, tome I, pp.770-772

Alain Raisonnier 3 mars 2020