« Gambon Charles Ferdinand » : différence entre les versions

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=='''GAMBON Charles Ferdinand (1820-1887)'''==
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*Il nait à Bourges (Cher) le 19 mars 1820, fils d'un marchand drapier originaire du canton du Tessin, en Suisse, qui s'est établi à Bourges.
Il nait à Bourges (Cher) le 19 mars 1820, fils d'un marchand drapier originaire du canton du Tessin, en Suisse, qui s'est établi à Bourges.
*Il fait ses études et son droit à Paris, est reçu avocat à dix-neuf ans, prend part à la fondation du Journal des Écoles, feuille démocratique du quartier latin, se lie avec Félix Pyat, son compatriote et son aîné de dix ans, dont le nom est déjà célèbre, et retourne en province, où sa famille le fait nommer (en 1846) juge suppléant au tribunal civil de Cosne.
*Il fait ses études et son droit à Paris, est reçu avocat à dix-neuf ans, prend part à la fondation du Journal des Écoles, feuille démocratique du quartier latin, se lie avec Félix Pyat, son compatriote et son aîné de dix ans, dont le nom est déjà célèbre, et retourne en province, où sa famille le fait nommer (en 1846) juge suppléant au tribunal civil de Cosne.
*Il conserve, dans ces fonctions, des allures indépendantes, combat la candidature de M. [[Politiques Delangle Claude Alphonse|<u>Delangle</u>]], et, partisan avoué des doctrines radicales, organise en 1847 le banquet réformiste de Cosne, où il refuse de porter un toast au roi, et proclame la souveraineté nationale. Cette démonstration fait traduire le jeune magistrat devant la cour de cassation, qui le condamne à cinq années de suspension.
*Il conserve, dans ces fonctions, des allures indépendantes, combat la candidature de M. [[Politiques Delangle Claude Alphonse|<u>Delangle</u>]], et, partisan avoué des doctrines radicales, organise en 1847 le banquet réformiste de Cosne, où il refuse de porter un toast au roi, et proclame la souveraineté nationale. Cette démonstration fait traduire le jeune magistrat devant la cour de cassation, qui le condamne à cinq années de suspension.

Version du 2 avril 2022 à 14:54

Charles Ferdinand Gambon

Il nait à Bourges (Cher) le 19 mars 1820, fils d'un marchand drapier originaire du canton du Tessin, en Suisse, qui s'est établi à Bourges.

  • Il fait ses études et son droit à Paris, est reçu avocat à dix-neuf ans, prend part à la fondation du Journal des Écoles, feuille démocratique du quartier latin, se lie avec Félix Pyat, son compatriote et son aîné de dix ans, dont le nom est déjà célèbre, et retourne en province, où sa famille le fait nommer (en 1846) juge suppléant au tribunal civil de Cosne.
  • Il conserve, dans ces fonctions, des allures indépendantes, combat la candidature de M. Delangle, et, partisan avoué des doctrines radicales, organise en 1847 le banquet réformiste de Cosne, où il refuse de porter un toast au roi, et proclame la souveraineté nationale. Cette démonstration fait traduire le jeune magistrat devant la cour de cassation, qui le condamne à cinq années de suspension.
  • Il accueille avec enthousiasme la proclamation de la République, qu'il avait appelée de ses vœux, et est élu, le 23 avril 1848, le 6e sur 8, par 29.552 voix (75.213 votants, 88.295 inscrits) représentant de la Nièvre à l'Assemblée constituante.
  • Il prend place à la Montagne et vote : contre le bannissement de la famille d'Orléans, contre le rétablissement du cautionnement, contre les poursuites envers Louis Blanc et Caussidière, contre le rétablissement de la contrainte par corps, pour l'abolition de la peine de mort; il lève seul la main avec Félix Pyat pour l'abolition de l'institution de la présidence de la République, et se prononce ensuite pour l'amendement Grévy, puis pour que la Constitution soit soumise à la ratification du peuple, rejette l'ensemble de cette Constitution, fait une vive opposition au gouvernement présidentiel de L.-N. Bonaparte, et vote contre la proposition Rateau, pour l'amnistie générale, contre les crédits de l'expédition romaine, pour la mise en accusation du président et de ses ministres, pour l'abolition de l'impôt sur les boissons, etc.
  • Réélu, le 1er, par le département de la Nièvre, le 13 mai 1849, représentant du peuple à l'Assemblée législative, avec 43.443 voix (65.811 votants, 88.144 inscrits), il reprend sa place à la Montagne, se signale parmi les adversaires les plus décidés de la politique de l'Élysée, et signe avec plusieurs de ses amis la protestation de Ledru-Rollin contre l'expédition de Rome, ainsi que l'appel aux armes.
  • Il se rend, le 13 juin 1849, au Conservatoire des Arts-et-Métiers, et est pour ce fait décrété d'accusation par autorisation de l'Assemblée, arrêté et condamné par la haute cour de Versailles à la déportation : il est dirigé sur la prison d'État de Belle-Isle, et de là transféré au pénitencier de Corte, en Corse.
  • Rendu à la liberté par l'amnistie de 1859, il rentre dans la Nièvre et s'y occupe de travaux agricoles, sans négliger la propagande républicaine.
  • Le 19 septembre 1868 a lieu, dans la 2e circonscription, une élection au Corps législatif en remplacement de M. de Montjoyeux, nommé sénateur. Les adversaires intransigeants de l'Empire se rassemblent sur son nom ; il réunit alors, comme candidat non assermenté, 1.872 voix contre 15.706 au candidat officiel, le baron de Bourgoing, élu, et 3.865 à M. Girerd, de l'opposition modérée. Les voix qui se sont portées sur lui sont annulées au recensement.
  • Propriétaire d'un domaine à Léré (Cher), il fait en 1869 une campagne restée célèbre pour engager les citoyens à refuser l'impôt : prêchant l'exemple, il laisse saisir par le fisc sa ferme et une de ses vaches qui est mise en vente aux enchères publiques ; mais personne dans le pays ne veut s'en rendre acquéreur. « La vache à Gambon » est bientôt légendaire. La Marseillaise, journal d'Henri Rochefort, ouvre une souscription à cinq centimes pour racheter la vache ; il accepte la vache offerte à trois conditions : « qu'elle reste la propriété de la République, qu'elle soit achetée sur le marché de Sancerre où a eu lieu la vente par le fisc, et qu'elle constitue un premier fonds de rachat pour toutes les injustices dont ses frères, les pauvres paysans, les ouvriers et les soldats, sont victimes. » (Lettre du 5 janvier 1870.)
  • Aux élections du 8 février 1871 pour l'Assemblée nationale, il est porté sur la liste radicale de la Nièvre ; il échoue avec 24.484 voix sur 64.512 votants ; mais il est élu le même jour, représentant de la Seine, le 14e sur 43, par 136.249 voix (328.970 votants, 547.858 inscrits). Il se rend à Bordeaux, vote et proteste contre les préliminaires de paix, et quitte bientôt l'Assemblée pour venir à Paris, dont le 10e arrondissement l'élit membre de la Commune, le 26 mars, par 10.734 voix.
  • Il donne le 5 avril sa démission de représentant, s'associe aux actes de la majorité de la Commune, avec laquelle il opine constamment, et devient, le 10 mai, un des cinq membres du comité de salut public, qui lance les dernières proclamations au peuple et à la garde nationale. Lorsque l'armée de Versailles pénètre dans Paris, il prend un fusil, se bat sur plusieurs barricades, et, la lutte terminée, réussit à passer à l'étranger.
  • Le conseil de guerre l'ayant condamné à mort par contumace, il se rend à Lausanne et y vit jusqu'à l'amnistie de 1879. De retour en France, il participe, avec Félix Pyat, à la rédaction du journal la Commune.
  • Aux élections générales de 1881, il est le candidat des démocrates-socialistes dans l'arrondissement de Cosne, où il obtient, sans être élu, 5.524 voix contre 6.842 à M. de Bourgoing, élu, et 4.671 à M. Fleury, opportuniste.
  • Il prend sa revanche l'année suivante. Le décès de M. de Bourgoing appelant de nouveau au scrutin les électeurs de la circonscription, le 11 juin 1882, il engage encore la lutte, réunit au premier tour 5.895 voix contre 5.818 à M. A. de Bouteyre, 2.977 à M. Fleury et 727 à M. Ducoudray, et est nommé, au scrutin de ballottage, par 8.023 voix (16.312 votants, 23.105 inscrits), contre 7.984 à M. Assézat de Bouteyre.
  • Il prend place à l'extrême-gauche de la Chambre, vote sans exception avec le groupe intransigeant : contre les ministères opportunistes, contre la politique intérieure et extérieure de M. J. Ferry, contre les crédits du Tonkin, etc., et prend la parole pour soutenir un projet dont il est l'auteur, et qui tend à l'abolition des armées permanentes. Il vote pour le rétablissement du scrutin de liste (qui sera fatal à sa réélection).
  • Porté d'abord sur la liste du congrès républicain radical de la Nièvre, il se sépare de ce congrès à la suite de dissentiments qui portent sur la candidature ouvrière, et forme une liste purement socialiste, en tête de laquelle il ne réunit que 5.836 voix. Le même jour il en obtient 50.213 dans le département de la Seine.
  • Il figure encore au scrutin complémentaire du 13 décembre de la même année, comme candidat du « comité central » des radicaux-socialistes dans la Seine : il recueille 16.163 voix seulement sur 347.089 votants, et se retire à Cosne, où il meurt le 16 septembre 1887, dans le faubourg qui a reçu depuis le nom de faubourg Ferdinand-Gambon.
  • Une rue de Nevers porte son nom.




Sources :
Dictionnaire des Parlementaires français, Robert et Cougny
Dictionnaire des Parlementaires français, Jean Jolly
Site de l'Assemblée Nationale
--m mirault 8 juillet 2011 à 08:32 (CEST)