Gadoin Jacques

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GADOIN Jacques (1892-1974) : Sénateur de la Nièvre de 1946 à 1965

Jacques GADOIN
  • Il nait le 1er décembre 1892 à Cosne-sur-Loire.
  • C'est la guerre qui a orienté Jacques Gadoin vers la vie politique. Jusqu'en 1939, il se consacre au secteur bancaire, après des études menées successivement au collège de Cosne, sa ville natale, puis au lycée Janson De Sailly, et à la Faculté de Droit de Paris, où il obtient une licence en droit, et un diplôme d'études supérieures d'économie politique.
  • Déjà mobilisé pendant toute la durée du premier conflit mondial, il l'est de nouveau en septembre 1939.
  • Fait prisonnier par l'ennemi, il est rapatrié en France, pour raisons sanitaires, au mois d'août 1941 ; dès son retour, il s'engage dans la Résistance.
  • Lors de la libération du territoire, il assure les fonctions de sous-préfet de Cosne à titre provisoire d'août à octobre 1944 et s'engage, dès les premières municipales, dans la gestion politique. Élu conseiller municipal de Cosne en avril 1945, il en devient premier adjoint au maire.
  • Puis, en septembre, il est élu conseiller général du canton de Cosne, et accède à la vice-présidence du conseil général de la Nièvre.
  • Aussi se présente-t-il dans ce département, le 8 décembre 1946, aux élections au Conseil de la République, sous l'étiquette RGR-UDSR, et avec le soutien du MRP et du PRL. Avec 231 voix sur 574 suffrages exprimés, il remporte l'unique siège à pourvoir.
  • Lors du renouvellement du 7 novembre 1948, il se présente, au premier tour, en candidat individuel, avec l'étiquette UDSR, puis conduit la Liste de Concentration Républicaine Antimarxiste, présentée au second tour avec Jean Doussot, candidat du RPF. Cette liste remporte alors les deux sièges à pourvoir, Jacques Gadoin recueillant lui-même 377 voix sur 761 suffrages exprimés.
  • La même démarche prévaut le 18 mai 1952, puisque la Liste d'Entente Républicaine, constituée avec les mêmes participants, remporte à nouveau les deux sièges à pourvoir, Jacques Gadoin attirant 417 voix sur 761 suffrages exprimés.
  • Au Conseil de la République, il rejoint le groupe de la Gauche Démocratique, et siège à la Commission des affaires économiques, et à celle de la comptabilité, qu'il préside à partir du mois d'août 1951.
  • C'est sur les sujets économiques et financiers que portent la plupart de ses interventions publiques : projet de loi relatif à diverses dispositions d'ordre financier, fixation du budget de reconstruction pour 1947, revalorisation de la retraite du combattant (1947), législation sur la répartition des produits industriels (1948), proposition de résolution tendant à mettre à la disposition de l'industrie les fonds qui lui sont indispensables (1949), interdiction des ventes à primes, nantissement de l'outillage et du matériel d'équipement (1950), création d'un institut national de la propriété industrielle (1951).
  • Il consacre alors l'essentiel de son activité à la présidence de la Commission de comptabilité.
  • Sur le plan local, il accède à la mairie de Cosne après les municipales de 1953, et siège continûment au conseil général de la Nièvre.
  • Les 2 et 3 juin 1958, il vote pour les pleins pouvoirs, et pour la révision constitutionnelle.
  • Lors du renouvellement du Conseil de la République le 8 juin 1958, les deux sortants sont réélus au second tour ; Jacques Gadoin remporte alors 397 voix sur 766 suffrages exprimés.
  • Sénateur sortant, Jacques Gadoin se présente aux élections sénatoriales de 1959 comme candidat isolé. Il est élu au second tour, tout comme François Mitterrand qui se présente alors sur la liste de l'Union démocratique et socialiste de la Résistance. Au Palais du Luxembourg, Jacques Gadoin intègre le groupe sénatorial de la Gauche démocratique dont il devient trésorier.
  • Comme au cours de son précédent mandat, les travaux parlementaires de Jacques Gadoin démontrent l'intérêt qu'il porte aux questions économiques et financières. De 1959 à 1961, cet ancien banquier préside la commission chargée de vérifier et d'apurer les comptes. Il est également membre de la commission des affaires économiques et du plan. Au cours de cette période, il dépose plusieurs rapports et avis au nom de celle-ci. Il s'exprime en qualité de rapporteur dans des débats portant sur les projet de lois de finances pour les années 1960, 1961, 1962 et sur les projets de lois portant sur la suspension des droits de douane d'importation applicables aux légumes secs et à certains autres produits.
  • Au cours des trois premières années de son mandat, ses interventions au cours des débats parlementaires sont nombreuses. Parmi les plus remarquables, on peut citer celle du 3 novembre 1960 qui fait suite à la décision du Gouvernement de suspendre les droits de douane applicables à certains produits agricoles. Il s'agit ainsi de faire face aux conséquences de la sécheresse estivale sur les récoltes. A cette occasion, Jacques Gadoin, rapporteur de la commission des affaires économiques et du plan, regrette par deux fois que le Sénat soit consulté alors que les mesures débattues sont déjà appliquées. Le pouvoir législatif ne peut, selon lui, dans ces conditions exercer « un droit de contrôle efficace ».
  • Il prend également la parole le 9 novembre 1961 en qualité de rapporteur de cette même commission dans le débat autour de la proposition de loi relative au captage des eaux du Val de Loire au profit de la ville de Paris. Il défend les intérêts des riverains et des élus locaux de tout le bassin ligérien et énumère les conséquences négatives d'un tel projet. Selon lui, les besoins en eaux des terres agricoles de la plaine alluviale et de la ville d'Orléans pourraient ne plus être satisfaits.
  • En 1961, il dépose au nom de la commission des affaires économiques et du plan un rapport sur le projet de loi autorisant la ratification du traité de commerce signé à Port-au-Prince en 1959 entre la France et Haïti. Au nom de la commission, il intervient en séance le 12 juillet 1961 afin de soutenir la ratification du traité de commerce signé à Port-au-Prince le 28 décembre 1959 entre la France et Haïti. Ce nouveau traité, qui fait suite à la dénonciation du précédent signé en 1952 vise à rééquilibrer la balance commerciale entre les deux pays, jusqu'alors constamment défavorable à la France. La même année, il rédige également un rapport d'information suite à la mission menée par la délégation de la commission des affaires économiques et du plan sur le développement de la recherche et de l'exploitation du pétrole au Sahara.
  • La fin de son mandat est marquée par la rareté de ses interventions. Il est en effet absorbé par ses nouvelles fonctions de Questeur du Sénat : en 1962, il est en effet l'un des trois élus du Bureau du Sénat chargés de l'administration de cette institution, conjointement avec son Président. Il participe ainsi à la gestion du personnel et des moyens matériels mis à disposition des sénateurs, à la conservation du Palais du Luxembourg et à la préparation du budget. Cette charge l'oblige à renoncer à tout travail parlementaire au sein d'une commission permanente (interdiction de cumul qui n'est levée qu'en 1989). Jacques Gadoin s'exprime cependant, à titre personnel, au cours de la discussion du projet de loi de finances pour 1963, sur les crédits consacrés à la justice.
  • En février 1960, il vote le projet de loi autorisant le Gouvernement à prendre, par application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'État, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. En 1965, il vote également le projet de loi portant sur la réforme des régimes matrimoniaux et, deux ans plus tard, le projet de loi relatif à la régulation des naissances.
  • Sur le plan local, il est réélu conseiller général du canton de Cosne-sur-Loire (Nièvre) en avril 1958 et mars 1964. Jacques Gadoin se représente aux élections sénatoriales du 26 septembre 1965 mais perd au second tour face à Pierre Barbier de la liste d'Union démocrate socialiste. Suite à cet échec, il n'exerce plus de responsabilités politiques à l'échelle nationale. Il achève son mandat de conseiller général et se consacre à la gestion de sa commune jusqu'en 1971. Il décède trois ans plus tard, le 19 avril 1974 à Cosne-sur-Loire à l'âge de 81 ans.
  • Au cours de sa vie, il a reçu de nombreuses distinctions : il était chevalier de la Légion d'Honneur à titre militaire, et chevalier du Mérite agricole. Il avait également reçu la Croix des services militaires volontaires, et les Palmes académiques.



Source : Site du Sénat.
--m mirault 23 octobre 2011 à 08:23 (CEST)