Escroqueries

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1891 - Les mendiants riches

Nous lisons dans l'Echo du Morvan :

La police de Château-Chinon-Ville vient de mettre la main sur un individu qui pratique un métier assez lucratif, sinon très-honorable.

M. Clément, commissaire spécial de police, surprenait, il y a quelques jours, dans les rues de la ville, une femme demandant l'aumône. Cette malheureuse, privée de ses deux mains, exhibait aux passants ses moignons répugnants avec une telle adresse que presque tout le monde lui faisait la charité.

Arrêtée séance tenante, elle opposa une vive résistance au commissaire qui, malgré ses pleurs et ses supplications, la déposa au violon.

Quelques heures après, M. Clément arrêtait dans une voiture en station, route de Lormes, à un kilomètre de la ville, un jeune homme de 22 ans, fort, valide, qui fumait un gros cigare en attendant la recette de la malheureuse estropiée.

Cet individu nommé Balbino Gaillardo, sujet espagnol, est un de ces exploiteurs qui louent des infirmes pour leur faire exercer la mendicité à leur bénéfice.

L'industrie est de rapport, comme je viens de le dire : M. Clément a trouvé dans la voiture de Balbino trente-deux kilos de sous et plus de mille francs en or.

Sa complice, une fille nommée Joséphine Bayga, âgée de 21 ans, également née en Espagne, a été internée à l'hôpital, où elle a mis au monde une fillette bien conformée.

  • Le Journal de la Nièvre, juillet 1891. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 19 novembre 2022 à 18:00 (CET)

1892 - Concurrence déloyale entre carriers

Cour d'Appel de Bourges.

Nous lisons dans la Démocratie du Cher :

Il est venu hier, jeudi, devant la Cour d'appel, une affaire dont il a été beaucoup parlé dans la Nièvre. Cette affaire, du reste, est assez intéressante. Voici les faits :

Dans le courant de l'année dernière, M. Roblin, qui possède près de Decize des carrières de sablon, expédiait à divers clients plusieurs wagons de marchandises. Mais, à plusieurs reprises, on constatait que ce sablon avait été rendu impropre à toute fabrication : on l'avait détérioré avec du gravier et diverses autres matières qu'on avait jetées dans les wagons. Les faits s'étaient produits à la gare de Decize, mais quel était le coupable ? Voilà ce qu'on se demandait.

Quelques mois plus tard, en novembre, le même fait se renouvela. Mais cette fois, le sieur Parmentier, éclusier, aperçut l'auteur du méfait, un nommé Cornillat, qui venait de procéder à sa petite opération. Cornillat avait lancé dans les wagons du sable rouge. M. Roblin fut prévenu, et aussi le chef de gare.

Enfin deux jours après, le 14 novembre, Cornillat recommençait à jeter du sable rouge dans les wagons chargés de sablon. Pincé flagrante delicto par deux employés, il fut immédiatement conduit devant M. le chef de gare auquel il dut faire des aveux.

Quel était le but de Cornillat en commettant, à différentes reprises, cette mauvaise action ? Parbleu, il n'est pas difficile de le deviner, puisque Cornillat lui-même est marchand de sablon.

Il cherchait tout simplement à détériorer la marchandise de son concurrent, afin de mieux vendre la sienne. En effet, mélanger du sable rouge ou du gravier à du sablon, c'est rendre celui-ci non-seulement impropre, mais nuisible à toute fabrication. Or, on se représente la tête du fabricant lorsque, croyant recevoir une excellente matière première, il s'aperçoit qu'on lui a expédié une marchandise avariée et dangereuse.

En tout pays, je crois, on qualifierait la concurrence de Cornillat de concurrence déloyale.

C'est bien ainsi, en tout cas, que l'a qualifiée à l'audience d'hier M. l'avocat général. Et Cornillat, qui avait été condamné par le tribunal correctionnel de Nevers à 8 jours de prison seulement, a vu sa peine s'élever à 15 jours.

Il est fâcheux que M. Cornillat ne puisse pas en appeler devant une autre juridiction. De ce fait, le voilà privé très certainement du plaisir de voir s'augmenter le nombre de jours durant lesquels le gouvernement de la République va prendre soin de sa santé.

Mais j'y pense : qui donc, dans cette bonne ville de Decize, remplacera au lutrin ce saint homme de Cornillat ? Ma parole, la cour de Bourges est inexcusable pour n'avoir pas songé à l'embarras dans lequel va se trouver le curé dont M. Cornillat était le chantre tant aimé[not 1]

  • La Tribune Républicaine, 17 janvier 1892. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 20 novembre 2022 à 09:40 (CET)

1894 - Une femme de chambre qui roule les agents d'affaires

Marie Bonneau a vingt-quatre ans ; elle est originaire de la Nièvre. Simple femme de chambre, mais douée d'une intelligence très-vive et d'une rare distinction naturelle, elle a réussi à faire de nombreuses dupes dans un monde généralement fort prévenu contre de semblables entreprises : dans le monde des agents d'affaires de Paris.

Ayant trouvé au mois de février dernier la photographie d'un billet à ordre de 20000 fr., elle se rend chez un agent d'affaires qui, chose curieuse, se méprenant sur la valeur réelle de la pièce, se chargea de la négocier, et remit à sa cliente d'occasion une somme relativement importante.

Encouragée par ces heureux débuts, elle quitte sa place, se fait conduire dans un des premiers hôtels de la capitale, s'y fait inscrire sous le nom d'emprunt de Mme d'A..., riche propriétaire de la Nièvre, y dépense 30 fr. par jour sans éveiller aucuns soupçons, grâce à ses façons distinguées et hautaines.

Bien posée désormais, elle fabrique de toutes pièces des billets pour des sommes considérables et réussit, grâce à d'ingénieuses combinaisons, à se faire prêter différentes sommes d'argent par des agents d'affaires et des banquiers : au moment de son arrestation, elle négociait un emprunt de 10000 fr. sur une propriété de son pays natal, appartenant à Mme d'A..., sous le nom de laquelle elle s'était présentée. Le notaire de la localité, consulté, avait naturellement fourni les meilleurs renseignements.

À raison de ces innombrables escroqueries, Marie Bonneau comparaissait jeudi devant la 8e chambre correctionnelle de la Seine. Le tribunal, malgré une vigoureuse et habile défense de Me Émile Point, avocat de la prévenue, a condamné cette dernière à deux ans de prison, en décidant toutefois que cette peine se confondrait avec celle que subit actuellement Marie Bonneau, pour délits du même genre antérieurement commis.

  • Le Journal de la Nièvre, 30 octobre 1894. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 19 janvier 2023 à 17:05 (CET)

1894 - Un chevalier d'industrie

M. Andrieu, commissaire de police à Nevers, instruit actuellement une affaire d'escroquerie des plus compliquées, dont un sieur Hippolyte-Léon Simonin est inculpé.

Hippolye Simonin, dit Peine à Vivre, natif de Saint Eloi, est âgé de trente ans ; il se prétend représentant de fabricants de bicyclettes, mais en réalité c'est un chevalier d'industrie de première force, il faut le reconnaître, car depuis longtemps à Avallon, à Saint Benin d'Azy, à Nevers, etc., il a su piétiner sur les marges du Code sans se faire pincer, mais... tant va la cruche !

Donc, avant-hier, Simonin se présentait chez une aubergiste rue de Clèves, à Nevers, pour rentrer en possession d'un tricycle laissé en garantie de sa pension. Comme il n'apportait pas un rouge liard sur les 124 fr. dus, Mme P... refusa de lui rendre la machine, d'où colère du quidam, qui essaya de s'en emparer par la force. Sans perdre la carte, Mme P... ferma à clé le local où était remisé le tricycle et s'en vint conter ses malheurs au commissariat de police.

L'enquête ouverte sur la plainte de Mme P... amena l'arrestation de Simonin ; une perquisition s'ensuivit. On a découvert dans le garni qu'il occupait rue Saint-Gildard quantité d'objets de provenance suspecte : meubles, lingerie, etc., etc.

Il est établi dès à présent que Simonin, en dehors de l'exploitation d'une ancienne chanteuse de café-concert, ne vivait – et très largement – que d'escroqueries. Une de ses principales opérations, pendant les six à sept mois qu'il a habité Nevers, consiste dans l'achat de maisons en rentes viagères ; il avait soin de faire spécifier dans l'acte que, dans le cas où l'une des parties contractantes se dédirait, elle payerait à l'autre une indemnité de 500 fr. Et le malin s'arrangeait toujours pour forcer le pauvre diable qui avait confiance en lui à s'exécuter : son moyen le plus sûr consistait à négliger le payement des rentes – bien qu'il eût touché le prix des loyers grâce à des billets qu'il faisait escompter – pour forcer le propriétaire à rentrer dans son bien et verser les 500 fr. de dédit. Plusieurs petits propriétaires de Nevers et de Saint Benin d'Azy ont été victimes de cet escroc audacieux.

D'ici peu Simonin sera mis à la disposition de M. le juge d'instruction.

  • Le Journal de la Nièvre, 28 avril 1894. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 19 janvier 2023 à 16:42 (CET)

1897 - Escroquerie en foire

Samedi matin, M. Louis Jaillard, tuilier à Lurcy le Bourg, se trouvait sur le champ de foire de Nevers près de deux individus qui semblaient discuter le prix d'un cheval.

Tout-à-coup le vendeur déclara à son interlocuteur qu'il ne voulait plus traiter avec lui.

Celui-ci s'approcha alors de M. Jaillard et lui dit tout bas : « Achetez-moi le cheval à n'importe quelles conditions ; ce que vous ferez sera bien fait ; vous payerez et je vous rendrai aussitôt l'argent ; je vous donnerai 15 fr. en plus pour commission. »

Confiant, M. Jaillard marchanda le cheval et le vendeur le lui laissa pour 430 fr.

M. Jaillard paya et se rendit sur l'invitation du marchand dans une auberge voisine, histoire d'arroser le marché. Mais pendant qu'il s'y rendait naïvement, les deux compères – on a compris qu'il avait eu affaire à deux maîtres escrocs – disparurent, abandonnant le cheval sur le champ de foire.

M. Jaillard s'aperçut trop tard qu'il venait d'être volé, et malgré ses recherches, il ne put retrouver les deux individus. Il n'eut d'autres ressources que de porter plainte aux gendarmes de service.

Le malheureux M. Jaillard a néanmoins vendu le cheval pour la somme de 100 fr.

Ces deux escrocs sont âgés l'un de quarante à quarante-cinq ans et l'autre de trente à trente-cinq ans.

  • Le Journal de la Nièvre, 11 janvier 1897. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 22 janvier 2023 à 11:04 (CET)

1897 - Un remède-miracle

Dimanche dernier, M. Charles Comte, âgé de 29 ans, propriétaire au hameau de Marault (commune d'Arleuf), a été victime d'un de ces chevaliers d'industrie qui exploitent les campagnes sous les noms de sorciers, de regogneux ou d'herboristes.

Depuis longtemps, Comte se plaignait d'une vive douleur dans les reins, et qui ne lui laissait aucun repos. Un herboriste, de passage au Marault, ayant appris l'état de Comte, se présente chez lui et, après les salamalecs d'usage, s'offrit de lui enlever son mal moyennant la somme de 7 francs.

« Et pour vous guérir, disait-il à notre morvandiau épaté, je n'userai pas de poils de cochons, ni d'eau prise dans trois fontaines avant le lever du soleil, jamais ! Arrière ces procédés diaboliques dont se servent les voleurs et les escrocs ! Moi, j'ai une eau et un liniment merveilleux connus même en Amérique. »

Du moment que les Américains employaient le remède de son visiteur, il n'y avait plus à hésiter : Comte lui fit tirer quarante sous sur le prix de vente et, moyennant un beau Napoléon, il obtint de l'herboriste la remise de deux fioles.

Ce médecin improvisé recommanda alors à Comte de verser chaque matin quelques gouttes d'un liquide rougeâtre renfermé dans la première bouteille, dans le creux de la main, et avec le contenu de la seconde, de se frotter fortement les reins trois fois par jour et pendant vingt jours. Au bout de ce temps, il serait guéri.

Le malade suivit à la lettre les recommandations de son médecin, si bien que mardi, à la suite d'une friction plus accentuée, une douleur intolérable se manifesta, en même temps qu'une enflure commençait à se dessiner sur les reins.

Il se décida alors à prévenir un médecin et la gendarmerie. Le premier croit reconnaître dans les médicaments prescrits de l'eau légèrement additionnée de vin, et du vinaigre mélangé d'huile. Les gendarmes, ayant constaté une escroquerie, ont dressé procès-verbal contre cet inconnu qui court encore.

D'après nos renseignements, cet individu aurait fait de nombreuses victimes dans la commune d'Arleuf.

Combien nous faudra-t-il encore citer de tels exemples pour décider nos morvandiaux à accueillir à coups de trique ces écumeurs de campagne, qui ne vivent que de la crédulité des gens à l'aide d'escroqueries par trop grossières ?

  • Le Journal du Morvan, 22 mai 1897. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 22 janvier 2023 à 11:45 (CET)

1897 - 68 condamnations, plus une

Tribunal correctionnel de Château-Chinon.

Ader Jacques, 58 ans, originaire de Bourges, n'a pas de métier bien déterminé ; il confectionne aussi bien les chaussons de lisières que les fleurs artificielles. Sa grande compétence en tout semble résulter de ses nombreux états de services pénitenciers qu'il reconnaît avec orgueil avoir bien remplis. Ader a en effet subi 68 condamnations et c'est d'un ton dégagé qu'il vient s'asseoir au banc des prévenus pour la 69e fois.

L'histoire n'est pas longue : à leur arrivée à Château Chinon, Ader et sa compagne avaient faim et pas un sou dans la poche. On avise un brave homme d'aubergiste qui s'empresse de servir au couple affamé un plantureux festin, digne des meilleurs jours.

Après le café et le pousse-café, le quart-d'heure de Rabelais sonne... d'un son fêlé pour l'aubergiste qui n'a que la ressource d'envoyer chercher les gendarmes.

La femme Ader ayant déclaré qu'elle croyait que son mari avait de l'argent pour payer, et ce dernier ne l'ayant pas contredite, le tribunal l'acquitte purement et simplement. Ader digérera pendant trois mois à l'hôtel des habits gris.

  • Le Journal du Morvan, 25 septembre 1897. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 22 janvier 2023 à 12:14 (CET)

1902 - Un naïf !

Jean-Marie Danodière, 21 ans, journalier au service du meunier M. Dusaule, vient livrer en gare de Decize une vache vendue par M. Dusaule et il reçoit 301 francs de l'acquéreur qui embarque l'animal dans un wagon à bestiaux. Sur le pont de Saint-Privé, Danodière est accosté par deux individus. L'un se prétend Russe et l'autre marchand de bestiaux à Imphy ; ils parlent si bien que le jeune homme leur remet ses 301 francs ; les deux hommes garderont son argent pendant la journée. Puis, le naïf s'avise qu'il s'est fait escroquer. Il porte plainte à la gendarmerie.

1950 - La marquise parachutiste tomba sur un pépin.

« La marquise Moncorgé de Villeroy, venue tout récemment à Nevers, s'était attribué le grade de « générale de l'armée française » et avait fondé l'école des infirmières parachutistes. Elle recrutait des jeunes filles désireuses d'épouser cette courageuse mais dangereuse carrière. Il n'en coûtait aux élèves qu'une somme de 700 francs pour suivre ses cours.

Malheureusement, la marquise n'était ni marquise ni générale. Pour se faire des ressources, elle avait inventé cette école de toutes pièces. Elle s'appelait tout simplement Claire Moncorgé et demeurait 12 rue Gasparin, à Lyon. Elle est maintenant en prison et ne fera plus de dupes. »

  • Le Journal du Centre, Février 1950

1950 - La fausse comtesse de Mortemart

Émule de la précédente, voici Yvonne Millot, veuve Boudard, née à Clamecy. Elle s'est souvenue de sa province natale lorsqu'elle décida de jouer à la comtesse.

« Quarante condamnations, cinquante ans d'interdiction de séjour, tel est son palmarès.

On reste confondu devant l'ingénuité inépuisable des escrocs. La sexagénaire Yvonne Millot n'a rien inventé, mais simplement usé du « truc » vieux comme le monde, l'usurpation d'identité. Elle est née à Clamecy, non loin d'Entrains sur Nohain, où se dresse le château des ducs de Mortemart. Voilà un nom qui en impose et lui permet d'inspirer confiance à ses futures victimes. »

La pseudo-comtesse de Mortemart soutire des prêts qu'elle ne rembourse pas, descend dans des hôtels où elle oublie de régler les factures, se fait transporter gratuitement. Volontairement amnésique devant les policiers et les juges, elle abandonne la particule et commet d'autres forfaits sous d'autres pseudonymes : Nécard, Nétard, Ricard, Bénard et même Boudard (le nom de feu son époux).

Écrouée à la prison de Compiègne, Yvonne Millot tente de se suicider en se coupant une veine avec un rasoir. Mais, là encore, la manoeuvre échoue.

La liste de ses méfaits s'allonge. Au printemps 1950, elle descend dans un hôtel de Combs-la-Ville (Seine-et-Marne), afin de régler l'achat d'une propriété dans une commune voisine. Se disant fort riche, elle réussit à éblouir une servante de l'hôtel, à qui elle réclame 10000 francs pour compléter l'achat de sa propriété. Le lendemain, second emprunt de 20000 francs à cette servante naïve. « Je vous rembourserai à 14 heures précises » dit-elle, mais elle disparaît juste après le petit-déjeuner, non sans avoir laissé à l'intention de sa dupe un pourboire de 200 francs.

  • Le Journal du Centre, Septembre 1950.

1952 - Le faux réparateur de machines à coudre

« Le parquet de Dijon vient d'écrouer l'escroc Henri Bidaud, né à La Ferté-sous-Jouarre, en Seine-et-Marne, le 16 novembre 1929. Se disant chargé par les établissements Singer d'entretenir les machines à coudre des clientes, Bidaud se présenta chez Mlle Dubois à Clamecy, Mme Dupaquier à Saulieu, et chez bien d'autres couturières. Après avoir nettoyé la machine à coudre, il réclamait environ 1500 francs, affirmant avoir changé une pièce défectueuse. Non seulement il n'avait rien changé, mais il lui arrivait, comme ce fut le cas chez Mme Dupaquier, d'emporter des pièces appartenant à la machine de la cliente. C'est d'ailleurs la plainte de Mme Dupaquier qui a provoqué l'arrestation de l'indésirable personnage, qui s'apprêtait à opérer notamment à Châtillon-sur-Chalaronne, dans l'Ain. »

  • Le Journal du Centre, Mardi 12 février 1952.

1952 - L'étudiante naïve et le faux médecin

Né le 5 décembre 1926 à Aire-sur-la-Lys, Paul Decaestecker est originaire d'une honorable famille. Il a commencé des études de médecine sous l'Occupation, mais sa vie s'est déréglée. Fréquentant des individus louches, Decaestecker a été condamné plusieurs fois pour escroqueries, il a déjà connu la prison. Malade, soigné en sanatorium, il s'est épris d'une jeune infirmière, avec laquelle il devait partir en A.O.F. afin de soigner les lépreux... Mais l'idylle a cessé et Decaestecker a repris contact avec la pègre parisienne.

En janvier 1952, il a rencontré Simone Nolot, 19 ans, étudiante originaire de l'Allier, qui l'a présenté à sa famille. Le couple a ensuite effectué un « voyage de noces » à Lyon et il est venu s'installer dans le Bourbonnais, à Varennes-sur-Allier, où le « docteur » et sa compagne ont mené grand train à l'Hôtel de la Poste. Passant à Saint Parize le Châtel, où Simone avait une amie, Paul Decaestecker a fait miroiter devant les jeunes filles des éventuels emplois dans « sa clinique ».

Le couple a été appréhendé sur la route, à Montbeugny, près de Moulins. Les gendarmes ont rappelé au « docteur » plusieurs grivèleries aux dépens des hôteliers, 15000 francs à Varennes, 10000 à Vichy, vol d'un sac à main, etc... Decaestecker a été écroué à la Mal-Coiffée de Moulins.

Quant à la jeune Simone, relâchée dans un premier temps avant d'être à nouveau arrêtée chez ses parents à Saint-Parize, elle devra méditer quelques mois sur ses illusions de vie facile.

  • Le Journal du Centre, 13 et 19 février 1952.

Notes et références

Notes

  1. Le rédacteur de la Tribune n'oublie pas son habituel refrain anticlérical..

References