Discussion:Bac à sable

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NEVERS - 1794

Un prêtre sans la grâce de Dieu

A quelques minutes près, il aurait pu être sauvé...
30 Mars 1794. Nevers est en fête, aujourd'hui on guillotine un prêtre. La veille, après un procès mené à charges, Philippe LEVACQ,
l'aumonier du couvent du Réconfort à Saizy a été condamné à mort. Certes, comme tous les écclésiastiques, il aurait dû être jugé à Paris
mais on s'est arrangé. le peuple veut un condamné. Il en aura un ! Accusé de manoeuvres antirévolutionnaires, mais aussi d'avoir dépouillé le
couvent devenu Bien National, Philippe Levacq subira le même sort que les nobles honnis : la guillotine. Digne jusqu'au bout, malgré les cris
de la populace, le prêtre monte sur l'estrade poisseuse de sang. Sans ménagement, il est basculé sous la lame et tandis que le silence se fait
le bourreau Jean Tisserand lâche la corde. La tête de Philippe Levacq tombe dans le panier. Tisserand s'en empare et la brandit, le peuple
exulte sa joie mauvaise. Comme il a trouvé une tabatière dans la poche de Levacq, le bourreau s'ingénie même à en fourrer les narines du
supplicié. Mais, tandis que l'on s'esclaffe, deux hommes, porte-parole du tribunal révolutionnaire fendent la foule et hurlent : Arrêtez tout
cet homme est innocent ! Il s'en est fallu de quelques minutes et Philippe Levacq, blanchi par le tribunal, aurait eu la vie sauve mais à
l'homme de Dieu, il a manque cette ultime grâce de Dieu.

  • Source : Koikispass - Crimes dans la Nièvre

Asnan

Extrait. Rédigé par le curé d'Asnan et transmis directement à M. de Necker.

Juge : Le juge cumulant dans plusieurs seigneureries réside à Tannay et se fait suppléer à Asnan par un subordonné. Il augmente
indûment les droits d'audience et transforme tous les litiges en extraordinaires de sorte que la première séance coûte aux plaideurs vingt
écus et souvent davantage. On se plaint de sa facilité à recevoir les présents et il est notoire qu'il en reçoit des deux parties.

La paroisse compte six procureurs qui, avec peu de patrimoine, soutiennent une état distingué (sic). Les huissiers étant des ignorants ce
sont les procureurs qui font les exploits et il arrive souvent que l'exploit n'étant qu'ordonné, les partis s'accommodent : mais il faut<br< payer quand même. La paroisse a quatre huissiers qui se font payer à volonté les exploits. La paroisse compte six notaires. Chacun d'eux,
ayant peu d'ouvrages, le prix de leurs actes n'en est que plus considérable.

" Le procureur fiscal d'[Asnan]] est très influent, parce qu'il est bien avec l'intendant, avec son subdélégué et avec le seigneur. La
crainte qu'il inspire comme répartiteur est telle qu'elle l'a fait choisir comme syndic. Il ne surveille ni les huit cabarets, ni les
deux boulangers ni les maraudeurs de nuit. Par contre, il est très vigilant au moment des récoltes ; ses avis menaçants attirent chez lui
les pauvres paysans qui, pour échapper à ses tracasseries s'accommodent avec lui. Il met aussi à contribution laboureurs et manoeuvres et
exige d'eux des travaux sans rétribution. Dans l'automne dernier, un laboureur lui ayant refusé une journée, il le fit cruellement
éxécuter le lendemain par les huissiers. "

" Il y a sept ans, le juge condamnait à trente livres d'amende chacun, au bénéfice de la fabrique, quatre jeunes gens qui avaient insulté
le curé. Le procureur fiscal s'est accommodé avec les parents et s'est approprié le tout. Ni le fabricien, ni le seigneur, informés de
cette injustice n'ont réussi à faire entendre cette aumône. "

Impôts : Il n'y a pas de grands propriétaires à Asnan, pas même le seigneur qui ne jouit que de droits honorifiques. Les impôts sont
répartis au gré absolu du procureur fiscal et leur inégalité est choquante. Les plus pauvres manoeuvres ne payent pas moins de vingt cinq
livres seize sous pour les tailles et huit livres dix sous pour les vingtièmes.

Dimes : Les revenus de la Cure d'Asnan se composent de la moitié de la dime estimée à quatre cents livres et d'un supplément tenant
lieu de casuel ( une mesure de froment et treize sous par feu ). Le tout représente une valeur de trois cents livres à cause des
insolvables. l'autre moitié de la dime ainsi que les divers bébéfices vont aux bénédictins de ||Corbigny]]. or, jamais ces religieux, qui
ont vingt cinq mille livres de rente, n'ont accordé aucun secours aux pauvres, ni même à la fabrique d'Asnan qui n'a pas de fonds.
Le curé est obligé d'acheter de ses deniers les ornements du culte et d'user à cela son patrimoine personnel.

Signé : Abbé Gaste, curé d'Asnan

  • Source : Le Morvan coeur de la France. J. Bruley. Tome 1, page 327 et 328


Histoire et archéologie

De La Rochelle propose pour Clamecy trois étymologies différentes et d'origine romaine.
Des esclaves seraient venus s'établir entre l'Yonne et le Beuvron et auraient dit : clam ic ; ici nous sommes cachés.
La ville fondée par un capitaine romain nommé Clémentius, se serait appelée urbs clementii.
Quelques auteurs la nomme urbs clementiacum, on pourrait bien faire venir la dénomination d'un temple que les Romains y auraient élevé à
la Clémence.
Bullet prononce Clameciacus, clam, ec, ac ; jonction, rivière, habitation. Cette dénomination convient à la position de Clamecy. De
l'époque gallo-romaine, on a découvert des médailles et les traces d'une voie dans les bois du marché.

La petite patrie des Clamecycois, qu'un titre du 6ème siècle, cité pour la première fois, reçu sa charte d'affranchissement en 1213 des
mains d'Hervé de Donzy, époux de la célèbre comtesse Mahaut. Pendant la guerre de 100 ans, la ville fut entièrement ravagée de 1358
à 1360. elle eut à subir au 16ème siècle une série de combats, de sièges et de funestes pillages provoqués par les guerres de religion qui
étendaient leurs ravages particulièrement entre Auxerre et Corbigny. Mais à partir de ce siècle, la ville fut florissante grâce au
flottage des bois du Morvan qui venaient aboutir par l'Yonne à Clamecy où ils étaient triés aux écluses et assemblés en trains de bois.
A partir du 18ème siècle, ce trafic prit une énorme extension. La création du canal du Nivernais (1834) et l'usage des péniches ont fait
disparaître ce pittoresque moyen de transport.

La résistance au coup d'Etat du 2 Décembre 1851 fut ardente et durement réprimée.

L'église de Saint Martin est une ancienne collégiale, classée monument historique, commencée au 12ème siècle, agrandie au 13ème et 14ème
siècle et commencement 16ème siècle.
L'église de Béthléem (1927) est construite en béton armé par l'architecte Renaud de Nevers qui a cherché, par le style et la
décoration de l'église, à évoquer le souvenir de Béthléem. Au tympan du portail, mosaïque de la Nativité et un beau Chemin de Croix
cénotaphe à la mémoire des cinquante évêques de Béthléem (1225-1793)..
les noms de quartier ou d'église rappellent d'autant mieux l'Orient que les mariniers appellent ce faubourg Beillant ou La Judée. En voici
la raison : Le 24 Octobre 1168, Guillaume IV de Nevers partit pour les Croisades, rédigea un testament par lequel il demandait à être
enterré à Béthléem en Palestine ; il léguait aux évêques de Béthléem l'hôpital de Pantenor à Clamecy, lieu d'asile pour les malades
revenant de Terre Sainte. Peu après les croisades, le royaume latin de Jérusalem fut reconquis par les Infidèles et les évêques de
Béthléem vinrent se réfugier à Clamecy ; ils y construisirent une chapelle qui fut restaurée au 15ème siècle. Cette chapelle devint "la
cathédrale", de ce curieux et "fantôme d'évêché" comme l'appelait Saint Simon, et qui dura jusqu'à la Révolution. Aujourd'hui, le titre
d'évêque de Béthléem est prté par l'abbé de l'Abbaye de Saint Maurice d'Agaune en Suisse.

Clamecy a vu naître Jean II de Bourgogne, comte de Nevers, dit Jean de Clamecy, l'écrivain et pamphlétaire Claude Tillier, le sculpeur
Boisseau, le physicien et astronome Marié-Davy (1820-1893), Rolland Rolland.

  • Source : Le Morvan, coeur de la France. J. Bruley. Tome III, page 205 et 206