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Quand à ce, mon très redoubté et souverain seigneur, depuis ce que suis arrivé en cestrui mon pays de Rethelois, sont survenues des choses bien estranges par deça, et tout ce se fait par monseigneur de Charrolois ou de son ordonnance, ainsi que d'une partie vous y ay desjà adverty et que le seigneur de Croy vous a bien au long de tout fait advenir, comme il m'a dit, et que ce porteur, mon serviteur, vous dira plus à plain s'il vous plait.<br>
Quand à ce, mon très redoubté et souverain seigneur, depuis ce que suis arrivé en cestrui mon pays de Rethelois, sont survenues des choses bien estranges par deça, et tout ce se fait par monseigneur de Charrolois ou de son ordonnance, ainsi que d'une partie vous y ay desjà adverty et que le seigneur de Croy vous a bien au long de tout fait advenir, comme il m'a dit, et que ce porteur, mon serviteur, vous dira plus à plain s'il vous plait.<br>
Aprez ce que j'ay veu ces choses et meismes que, comme plusieurs me rapportent chacun jour, préparer plusieurs gens de guerre, et que le Comte de Saint Pol a levé et liève chacun jour grant nombre de gens de guerre, et les fais tenir et tirer vers Brouxelles et en Hayneau, j'ay à toute diligence envoyé en Nivernois et mandé faire ce que escript m'avez, et aussy en Picardie, et y ay très bien pourveu, se Dieu plaist. Et y sont les seigneurs de Crèvecuer (''chambellan du Comte de Nevers et principal conseiller''), et de Miraumont (''Pierre, capitaine des archers du Comte de Nevers''), mes serviteurs, qui y besoingnent en toute diligence. <br>
Aprez ce que j'ay veu ces choses et meismes que, comme plusieurs me rapportent chacun jour, préparer plusieurs gens de guerre, et que le Comte de Saint Pol a levé et liève chacun jour grant nombre de gens de guerre, et les fais tenir et tirer vers Brouxelles et en Hayneau, j'ay à toute diligence envoyé en Nivernois et mandé faire ce que escript m'avez, et aussy en Picardie, et y ay très bien pourveu, se Dieu plaist. Et y sont les seigneurs de Crèvecuer (''chambellan du Comte de Nevers et principal conseiller''), et de Miraumont (''Pierre, capitaine des archers du Comte de Nevers''), mes serviteurs, qui y besoingnent en toute diligence. <br>
Et oultre plus, pour toutes les choses que je apperçoy ainsy tourner et qui peuent touchier à vous, et que plusieurs me advertissent chacun jour que chacun jour que c'est à moy que on en demande, et que je garde ma personne, que féablement, on m'a mandé de plusieurs lieux, mesmement que mondit seigneur de Charollois a dit qu'il me tient pour son ennemy mortel et que je me estoye allié avec ledit seigneur de Croy, lequel a fait publier par les pays de Brabant et Haynau estre son ennemy, et tous ces alliez, j'ai trouvé ettrouve moyen de moy fortiffier tant de mes amys que d'autres estrangers et de leurs places, pour moy aidier et vous servir, se besoing est. Et dedens six jours, espoir cy avoir ung nommé Jehan de La Marche (''Jean de la Marck, seigneur de Sedan, père de Guillaume, le Sanglier'' '''des Ardennes''') qui s'est envoyé offrir à moy, et aussi aucuns députez des Liégois qui désirent fort à moy faire plaisir. J'ay en cestuy pays de Rethelois de bien bonnes et fortes places et qui puet-estre, à ce que je voy, vous seront bien séans, que je metz et mettray, ce Dieu plaist, en point ou mieulx que pourroi.<br>
Et oultre plus, pour toutes les choses que je apperçoy ainsy tourner et qui peuent touchier à vous, et que plusieurs me advertissent chacun jour que chacun jour que c'est à moy que on en demande, et que je garde ma personne, que féablement, on m'a mandé de plsieurs lieux, mesmement que mondit seigneur de Charollois a dit qu'il me tient pour son ennemy mortel et que je me estoye allié avec ledit seigneur de Croy, lequel a fait publier par les pays de Brabant et Haynau estre son ennemy, et tous ces alliez, j'ai trouvé ettrouve moyen de moy fortiffier tant de mes amys que d'autres estrangers et de leurs places, pour moy aidier et vous servir, se besoing est. Et dedens six jours, espoir cy avoir ung nommé Jehan de La Marche (''Jean de la Marck, seigneur de Sedan, père de Guillaume, le Sanglier'' '''des Ardennes''') qui s'est envoyé offrir à moy, et aussi aucuns députez des Liégois qui désirent fort à moy faire plaisir. J'ay en cestuy pays de Rethelois de bien bonnes et fortes places et qui puet-estre, à ce que je voy, vous seront bien séans, que je metz et mettray, ce Dieu plaist, en point ou mieulx que pourroi.<br>
Pour toutes lesquelles choses, mon très redoubté et souverain seigneur, je ne sçay se vouldriez que voise devers vous ou se vostre plaisir sera que je y persévère et continue, vous advertissant que j'espoire avoir fait et feray une bonne oeuvre et d'y avoir esté et y estre, car cestui pays est marchissant à Haynau et n'y a d'icy à Brouxelles que XXIIII ou XXVI lieurs.<br>
Poutr toutes lesquelles choses, mon très redoubté et souverain seigneur, je ne sçay se vouldriez que voise devers vous ou se vostre plaisir sera que je y persévère et continue, vous advertissant que j'espoire avoir fait et feray une bonne oeuvre et d'y avoir esté et y estre, car cestui pays est marchissant à Haynau et n'y a d'icy à Brouxelles que XXIIII ou XXVI lieurs.<br>
J'ay chacun jour nouelles d'icellec qui sont bien estranges, et y est le maréchal de Bourgoigne et l'évesque de Tournay, qui enfont à leur entendement, mais quoy qu'il soit, je me garderay d'eulx et de leurs entreprises, et tellement que je espoire au plaisir Dieu que vous vous pourrez encores aidier et servir de moy.<br>
J'ay chacun jour nouelles d'icellec qui sont bien estranges, et y est le maréchal de Bourgoigne et l'évesque de Tournay, qui enfont à leur entendement, mais quoy qu'il soit, je me garderay d'eulx et de leurs entreprises, et tellement que je espoire au plaisir Dieu que vous vous pourrez encores aidier et servir de moy.<br>
Et en vérité, mon très redoubté et souverain seigneur, vous me trouverez léal serviteur et prest toute ma vie de vous obéir et servir en tout.<br>
Et en vérité, mon très redoubté et souverain seigneur, vous me trouverez léal serviteur et prest toute ma vie de vous obéir et servir en tout.<br>
Si vous supplie que, après la réception de cestes et par vous sceue l'occuppacion que j'ay, vous plaise me voulloir mander vostre bon plaisir et à toute diligence l'acompliray, comme raison est et tenu y suis, priant le Saint Esperit qu'il vous ait en bonne garde, doint bonne vie et longue et accomplissement de voz haulx et nobles désirs.<br>
Si vous supplie que, après la réception de cestes et par vous sceue l'occuppacion que j'ay, vous plaise me voulloir mander vostre bon plaisir et à toute diligence l'acompliray, comme raison est et tenu y suis, priant le Saint Esperit qu'il vous ait en bonne garde, doint bonne vie et longue et accomplissement de voz haulx et nobles désirs.<br>
Escript en ma ville de Massières sur Meuse, le XXIX jour de mars.<br>
Escript en ma ville de Massières sur Meuse, le XXIX jour de mars.<br>
Vostre très humble et très obéissant serviteur et subget, Jehan, comte de Nevers, de Rethel et d'Estampes.
Vostre très humble et très obéissant serviteur et subget, Jehan, comte de Nivers, de Tethel et d'Estampes.


Jehan
Jehan

Version du 8 juin 2020 à 15:22

Lettre du Comte de Nevers au Roi de France - 1465

Grands mouvements dans la Flandre - Dangers personnels auxquels il est exposé.br>

" Mon très redouté et souverain seigneur, je me recommande à vostre bonne grâce tant et si très humblement comme plus puis. Se vous plaist savoir, mon très redoubté et souverain seigneur, que ce jour d'uy est arrivé devers moy, en ceste ville de Masières (Mézières), viellu mon serviteur, par lequel m'avez escript que je meisse ordre et provision en pays de Nivernois, Rethelois et aussy ès pays et places dont il vous a pleu moy bailler la charge, et que incontinent me tire par devers vous. Quand à ce, mon très redoubté et souverain seigneur, depuis ce que suis arrivé en cestrui mon pays de Rethelois, sont survenues des choses bien estranges par deça, et tout ce se fait par monseigneur de Charrolois ou de son ordonnance, ainsi que d'une partie vous y ay desjà adverty et que le seigneur de Croy vous a bien au long de tout fait advenir, comme il m'a dit, et que ce porteur, mon serviteur, vous dira plus à plain s'il vous plait.
Aprez ce que j'ay veu ces choses et meismes que, comme plusieurs me rapportent chacun jour, préparer plusieurs gens de guerre, et que le Comte de Saint Pol a levé et liève chacun jour grant nombre de gens de guerre, et les fais tenir et tirer vers Brouxelles et en Hayneau, j'ay à toute diligence envoyé en Nivernois et mandé faire ce que escript m'avez, et aussy en Picardie, et y ay très bien pourveu, se Dieu plaist. Et y sont les seigneurs de Crèvecuer (chambellan du Comte de Nevers et principal conseiller), et de Miraumont (Pierre, capitaine des archers du Comte de Nevers), mes serviteurs, qui y besoingnent en toute diligence.
Et oultre plus, pour toutes les choses que je apperçoy ainsy tourner et qui peuent touchier à vous, et que plusieurs me advertissent chacun jour que chacun jour que c'est à moy que on en demande, et que je garde ma personne, que féablement, on m'a mandé de plsieurs lieux, mesmement que mondit seigneur de Charollois a dit qu'il me tient pour son ennemy mortel et que je me estoye allié avec ledit seigneur de Croy, lequel a fait publier par les pays de Brabant et Haynau estre son ennemy, et tous ces alliez, j'ai trouvé ettrouve moyen de moy fortiffier tant de mes amys que d'autres estrangers et de leurs places, pour moy aidier et vous servir, se besoing est. Et dedens six jours, espoir cy avoir ung nommé Jehan de La Marche (Jean de la Marck, seigneur de Sedan, père de Guillaume, le Sanglier des Ardennes) qui s'est envoyé offrir à moy, et aussi aucuns députez des Liégois qui désirent fort à moy faire plaisir. J'ay en cestuy pays de Rethelois de bien bonnes et fortes places et qui puet-estre, à ce que je voy, vous seront bien séans, que je metz et mettray, ce Dieu plaist, en point ou mieulx que pourroi.
Poutr toutes lesquelles choses, mon très redoubté et souverain seigneur, je ne sçay se vouldriez que voise devers vous ou se vostre plaisir sera que je y persévère et continue, vous advertissant que j'espoire avoir fait et feray une bonne oeuvre et d'y avoir esté et y estre, car cestui pays est marchissant à Haynau et n'y a d'icy à Brouxelles que XXIIII ou XXVI lieurs.
J'ay chacun jour nouelles d'icellec qui sont bien estranges, et y est le maréchal de Bourgoigne et l'évesque de Tournay, qui enfont à leur entendement, mais quoy qu'il soit, je me garderay d'eulx et de leurs entreprises, et tellement que je espoire au plaisir Dieu que vous vous pourrez encores aidier et servir de moy.
Et en vérité, mon très redoubté et souverain seigneur, vous me trouverez léal serviteur et prest toute ma vie de vous obéir et servir en tout.
Si vous supplie que, après la réception de cestes et par vous sceue l'occuppacion que j'ay, vous plaise me voulloir mander vostre bon plaisir et à toute diligence l'acompliray, comme raison est et tenu y suis, priant le Saint Esperit qu'il vous ait en bonne garde, doint bonne vie et longue et accomplissement de voz haulx et nobles désirs.
Escript en ma ville de Massières sur Meuse, le XXIX jour de mars.
Vostre très humble et très obéissant serviteur et subget, Jehan, comte de Nivers, de Tethel et d'Estampes.

Jehan