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====Lettre de Charles VI au Duc du Bourgogne - 1419====


..par lesquelles il donne cours, dans son Royaume, aux espèces que le Duc de Bourgogne a fait frapper dans les Monnaies.<br>
" Charles, par la grâce de Dieu, Roy de France, à nostre Prévost de Paris, aux Généraulx Maistres de nos Monnoies ; et à tous nos austres Justiciers et Officiers ou à leurs Lieutenans, salut. Il est venu à nostre cognoissance que, par aucuns hayneux et nostre très cher et très amé cousin le Duc de Bourgogne, et pour lui  vouloir faire et porter dommage et déplaisir, la monnoie  qu'il a accoustumé de faire  forger, ouvrer et monnoies, en ses monnoies de Bourgogne, laquelle a eu cours en nostre Royaume : c'est assavoir, blancs doubles pour dix deniers tournois la pièce, et petits blancs pour cinc deniers tournois, et a esté prinse et employée de personne à autre, sans aucun refus et difficulté, et semblablement, et en telle valeur comme la nostre, a de nouvel esté, et est indelhuement et sans cause, resurée et estre prinse et allouée en plusieurs villes et lieux de nostred. Royaume, ainsi que estre souloit ou temps passé, auquel refus de lad. monnoie de nostredit cousin, aucuns se sont légièrement inclinés pour ce que plusieurs deniers d'icelle monnoie, pour fautre de bien monnoier et blanchir, leur ont semblé et semblent de moindre valeur et alloy qu'elle n'est ; laquelle chose a esté et est ou très grand préjudice et dommage de nous et de nostred. cousin, qui chaque jour, continuellement, sans cesser, s'emploie, à toutes puissances et à grans frais et charges de lui, ses pays et subgets, à la  laquelle conservation et deffense de nostredit Royaume, attende aussi que ladite monnoie de nostre cousin, vouidiz Généraulx Maistres  de nosd. monnoie, avez fait faire bon et soufisant effay, par quoy nul ne peut ou doit raisonnablement reffuser, ne luy empescher son cours en toutes denreés et marchandises, ne autrement, en quelque manière que ce soit ou puisse estre, et plus seroit, se pourveu n'y estoit ; par quoy, nous, informés souffisamment des choses dessud. voulans remedier et pourveoir à icelles, et affin que nostredit cousin, par le moyen de ladite monnoie et austres revenus, puisse continuer nostre service, et en icelui entretenir le grand nombre de Gendarmes et de trait qu'il a et tient en sa Compagnie ; vous mandons et enjoignons très expressement, et à chacun de vous, en commenctant par ces présentes, que en nostred. ville de Paris, et partout ailleurs où besoing sera, esmects de vos Juridictions et Gouvernemens, vous faites faire par cry solmnel et voix de trompe, tellement que nul n'en puisse prétendre ignorance ; commandons de par nous, que doresnavant, aucun de vos subgets, ne austres demourans et conservans en nostre Royaume, et quelque estat qu'ils soient, ne soient ni hardis de reffuser, ne empescher à prendre et empoier ladicte monnoie de nostredict cousin, soient lesdicts blancs, grans et petits, gros de vint deniers tournois, ou demy gros de dix deniers tournois la pièce : à laquelle monnoie, pour considération des choses dessusd. avons
De ce fait, vous donnons pouvoir, autorité et mandement espécial.<br>
Mandons et commandons à tous nos subgets, prions, requérons nos amis, alliés et bienveillans, que à vous et à chacun de vous, et à vos Commis et Depputés es chois dessusd. circonstances et dépendances d'icelle, obéissent et entendent diligemment, et donnons conseil, confort et ayde, se mestier est, et requis en sont.<br>
Donné à Pontoise, le dernier jour de May, l'an de grâce mil quatre cent dix neuf et de nostre règne le trente neuvième.<br>
Sgné, par le Roy, en son Grant Conseil<br>
G. Barran. "<br>

Version du 13 juin 2020 à 13:14