Decize bâtiment mairie

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La mairie en 1911

LE COMICE AGRICOLE ET L'INAUGURATION DE L'HOTEL DE VILLE DE DECIZE :

  • Dimanche 17 et lundi 18 septembre 1911, deux jours de festivités à Decize. Face à la gare se déploie un grand calicot : Bienvenue à Decize !
  • Le premier jour est consacré au comice agricole de l'arrondissement de Nevers. Parmi les produits exposés, le jury remarque les 150 espèces de blés rassemblées par M. Saget, les poules congolaises de M. Maurice Rérolle, les poules Faverolles de Mme de Froment et, bien sûr, les bovins venus des meilleurs élevages. Il distribue des prix à diverses machines agricoles comme la vêleuse articulée de M. J.-M. Blanc (de Beaulon, dans l'Allier) et la couveuse La Nivernaise construite par M. de La Morinière dans son atelier des Montapins à Nevers.
  • Depuis trois mois Decize et Saint-Léger ont leur Syndicat Vinicole, présidé par M. Berthillot et regroupant une dizaine de producteurs. Cependant, la viticulture semble bel et bien condamnée sur les collines de Vauzelle et de Saint-Léger, face à la concurrence du Midi et de l'Algérie.
  • Trois sociétés musicales sont là pour la double occasion : celles de Decize, La Machine et Nevers, soit 150 exécutants. Deux concerts sont donnés sous le kiosque des Halles par l'Harmonie de Decize. Au programme le premier jour :
- Hanoï, marche de M. Galerne ;
- Poète et Paysan, ouverture de Suppé ;
- La Marquise amoureuse, fantaisie de Farigoul ;
- L'Or et l'Argent, de Franz Lehar ;
- Marche des dollars, de Romsberg.
  • Les musiciens et leur chef doivent être obsédés par les soucis financiers car, après l'or, l'argent et les dollars, ils jouent le lendemain une sélection des Diamants de la couronne d'Auber et Diamantine, une polka de Peters...
  • D'autres soucis financiers sont mis en avant par les correspondants de la Tribune Républicaine : toutes ces fêtes coûtent cher, les décorations, les illuminations, les banquets et les frais de déplacement des musiciens représentent plus de 3600 francs. « On inaugure l'Hôtel de Ville et l'on augmente les droits de place (au marché) », soupire Jean d'Aron (T.R., 14-9).
  • Lundi 18, les officiels se rendent en cortège et en musique à la gare, autour du docteur Gros et du sénateur Petitjean. Hélas ! les députés Roblin et Jousselin (élu de la circonscription de Cosne) ont annoncé leur forfait, le préfet est indisponible et il n'a envoyé aucun représentant. Humiliés par cet affront, les notables decizois feront donc la fête en famille. Un banquet rassemble 70 convives.
  • Ensuite les attractions se déroulent au bord de la Loire. Une course de natation se dispute entre l'écluse de la Jonction et le pont du faubourg d'Allier. Augendre gagne devant quatre autres hardis nageurs. Suivent cinq gondoles enrubannées et les musiciens embarqués dans une péniche, qui offrent un concert sur l'eau.
  • Le soir, la mairie est illuminée, au gaz et à l'électricité (il faut ménager les deux sources d'énergie). Des feux d'artifices sont tirés et les danseurs se retrouvent dans le hall de la mairie et dans la grande salle du premier étage pour un bal éclairé par des ampoules électriques. Tout un chacun a le droit de pénétrer dans les moindres recoins du nouvel Hôtel de Ville (NIV, 24-9 et T.R., 21-9).

Brève présentation de la mairie :

La mairie sous un aspect plus actuel
  • Le projet de construction d'un nouvel Hôtel de Ville a été débattu pour la première fois en novembre 1900. D'autres travaux plus urgents l'ont retardé : le pont du faubourg d'Allier, l'Hôpital, la réparation de la machine des eaux...
  • En novembre 1904, une somme de 1000 F a été votée et versée à M. Camuzat, architecte à Nevers, chargé d'établir un plan et un devis. Un site a été choisi pour la future mairie : face à la Tour Guy-Coquille, à la place de l'ancien hôpital Saint-Jacques. En 1906, une commission a étudié les conditions d'expropriation des immeubles à détruire.
  • Les vieux bâtiments ont été démolis en 1907 et 1908. Le conseil municipal a alors voté une somme de 70000 F nécessaire aux premiers travaux (11-2-1909), et une provision de 182000 F (23-5-1909). L'année 1909 a été consacré au gros œuvre ; le terrassement et la maçonnerie ont été confiés à l'entreprise Moine de Decize. M. Franc, sculpteur à Nevers, a reçu commande de décorations diverses.
  • La répartition des locaux s'est faite entre les bureaux, la salle de bal, la salle de banquets et réunions et un petit salon (au premier étage), une salle de théâtre et une bibliothèque populaire dans les combles (20-8-1911). La Caisse d'Épargne de Decize a obtenu la location de plusieurs salles ouvrant sur la rue Jean-Jacques Rousseau. Des marchés ont été passés avec l'entreprise Courpied pour les escaliers, avec la société Zani de Besançon pour l'installation d'un chauffage central. Un contrat d'assurance a été souscrit auprès de la Mutuelle de la Seine et de la Seine-et-Oise.
  • L'aspect de la place Guy-Coquille a changé. Une rampe a été posée le long de la rue Jean-Jacques Rousseau ; l'escalier monumental prévu a été abandonné. Deux petits locaux servant autrefois de corps de garde et de débarras de chaque côté de la tour de l'horloge ont été détruits. Ils ont été remplacés par des niches destinées à abriter des fontaines. Un nouvel égout collecteur a été posé tout au long de la rue de la République (avril 1910).
  • En mai 1913, un équipement électrique définitif sera posé par la société Force et Lumière Électriques (18-5-1913).
  • Quant à l'ancienne mairie, vendue à la ville par Léonard Robinot en 1777, il a été décidé de la transformer en bureau de poste. Des travaux y ont été entrepris et la municipalité a proposé de la louer aux P.T.T. Le bureau de télégraphe et le téléphone y étaient déjà installés dans l'ancienne salle de classe.

Texte communiqué par Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm