Decize

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  • Decize s'étend sur une superficie de 48,22 km² avec une altitude minimum de 183 mètres et un maximum de 243 mètres. Ses habitants les Decizois(es) sont, d'après le recensement publié en 2012, au nombre de 5980 avec une densité de 124,01 personnes par km².

Tableau récapitulatif du recensement de la population

1968
1975
1982
1990
1999
2006
2007
2009
Population
7175
7528
7437
6876
6450
5975
5903
5792
Densité moyenne 148,80 156,10 154,20 142,60 133,80 123,90 122,40 120,10

Source : INSEE et Cassini

1793 1800 1806 1820 1831 1836 1841 1846 1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
Population 2309 2729 2503 2453 3068 3195 3355 3479 3994 4069 4362 4594 4538 4511 4927 5101 4977 5192 4990 5080 4816 4449 4384 4308 4134 4765 5039 6594

Source : Archives de la Nièvre et Cassini

  • Cette ville, construite sur un rocher au milieu d'une île entourée de deux bras de la Loire, située pour être commerçante de par ses cours d'eau, ses routes et sa ligne de chemin de fer avait une grande importance dans le pays des Éduens. Elle faisait partie de la république éduenne à l'époque gauloise avec pour capitale Bibracte. C'est aussi une des plus anciennes villes du département. Guy Coquille, dans son Histoire du Pays et Duché de Nivernois, 1595-1602, dit que Decize est une petite ville assize en une isle environnée de la rivière de Loire, qui n'est pas une isle plate comme sont ordinairement les isles sur rivières ; mais est eslevée, et surgit en une petite montagne en rochier, en laquelle est le chasteau et partie de la ville...
    Jules César l'appelle Decetia dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules. Elle prend le nom de Decize en 1539 et le nom de Decize-le-Rocher en 1793. Rocher-la-Montagne sera un autre nom révolutionnaire.
  • Un événement très important et probablement le plus ancien se déroule à Decize en 52 avant J.-C..
    Jules César qui se trouve à Bourges, et, bien que très engagé dans la lutte contre Vercingétorix, y vient en personne. Les principaux des Éduens l'ont sollicité pour arbitrer un différend survenu à Bibracte. Cotus et Convictolitan se prétendent tous les deux élus vergobrets(1). César convoque le Sénat éduen ainsi que tous ceux intéressés par le débat. Après s'être fait remettre un compte détaillé, il contraint Cotus à renoncer à cette fonction et confirme l'élection de Convictolitan. En récompense de sa médiation, il demande aux Éduens 10 000 hommes de pied et toute leur cavalerie. Il part ensuite mettre le siège devant Gergovie(2).
  • Des découvertes archéologiques attestent d'une occupation romaine. En haut de la ville existait un édifice, vraisemblablement un temple, tel que les Romains avaient l'habitude d'en construire sur des hauteurs. À une époque inconnue, ce temple fut remplacé par l'église chrétienne. Vers le milieu du VIe siècle, Euphrasius et Auxilius deux ermites, trouvent refuge dans une grotte et la transforment en chapelle. C'est à cet endroit même que se trouve aujourd'hui l'église de Decize placée sous le vocable de Saint-Aré qui fut évêque de Nevers de 549 à 558. Son corps fut inhumé dans la chapelle des ermites dédiée à Notre-Dame-de-la-Crotte. Cette chapelle, reconstruite au Xe siècle est la crypte qui se trouve placée sous le chœur de l'église actuelle.
    Ruines du château
  • Après avoir été sous la domination des Évêques, Decize passe sous celle des comtes de Nevers. Au Xe siècle ils font construire une forteresse, aujourd'hui en ruines, sur le rocher. C'est vers le XIIe siècle que Decize est entourée de fossés, puis fortifiée vers la fin de ce siècle. La porte du Marquis d'Ancre témoigne de cette époque. Une rue située en centre ville porte ce nom.
    Decize doit son affranchissement vers 1226 à Mahaut de Courtenay, fille de Pierre de Courtenay et d'Agnès de Nevers.
    L'affranchissement des vassaux eu pour conséquences l'établissement de la commune. Les premières franchises sont révélées par un acte datant de 1442.
  • La situation stratégique de Decize, dans une île rocheuse de la Loire, aux confins du Nivernais et du Bourbonnais, passage obligatoire pour plusieurs vieilles routes commerciales (Moulins-Auxerre et Autun-Bourges) a très tôt justifié la construction d'un château. Celui-ci surplombait le fleuve en amont.
  • La ville s'est développée en contrebas, protégée par trois enceintes successives de tours et de murailles.
  • La dernière enceinte, dont quelques tours subsistent, a été bâtie à la fin du XIIe siècle, sur l'ordre du comte Pierre de Courtenay.
  • Pendant longtemps, la ville est restée ceinturée de ces remparts. On y entrait par six portes :
- la Porte de Loire, ouvrant en face du Pont de Saint-Privé (en 1583, elle était en très mauvais état, elle a été détruite au siècle suivant) ;
- la Porte d'Allier, ou Porte du Marquis d'Ancre, ouvrant sur le pont de Crotte ;
- la Porte Rosière (ou des Rosiers) et la Poterne de la Croix-Voisin, ouvrant sur les friches sablonneuses des Halles ;
- la Porte de l'Abreuvoir, ouvrant sur un port et l'abreuvoir des chevaux (actuel Champ-de-Foire) ;
- la Porte Larnière ouvrant sur la Saulaie.
  • Decize voit son développement s'accroître jusqu'à la fin du XVIe siècle, bien qu'elle ait eu à souffrir des attaques de pillards et de gens de guerre.
    Plus grave encore, le 12 mai 1525, une bande de 3000 Italiens conduite par le comte de Bellejoyeuse qui se rend de Lyon en Picardie pour résister à une menace d'invasion des luthériens, demande asile aux échevins Guillaume Coquille (père de Guy Coquille) et Guillaume Coppin. Ceux-ci refusent sous le prétexte que la comtesse de Nevers, Marie d'Albret veuve de Charles de Clèves, a ordonné de ne laisser entrer aucuns gens de guerre sans son autorisation. Ils évoquent aussi le fait que Decize est une petite ville et qu'elle est pauvre. Ils ont surtout en mémoire le souvenir du passage de deux bandes dirigées, l'une par le capitaine Maulevrier (Manlévrier dans Les Annales de la ville de Decize par M. F. Tresvaux de Berteux), l'autre par le duc de Chiffort (Cliffort dans Les Annales de la ville de Decize par M. F. Tresvaux de Berteux) qui n'ont laissé derrière elles que misère et cruauté. Les échevins demandent que le comte de Bellejoyeuse diffère son entrée dans la ville, le temps d'obtenir les instructions de la comtesse de Nevers. Ils proposent aux soldats de leur donner des vivres pour se restaurer en dehors des murs de la ville. Malgré cela, les émissaires du comte ne veulent rien entendre et la bande approche. Jean-Pierre de la Boue, seigneur voisin qui connaît Bellejoyeuse pour l'avoir rencontré dans les guerres du Milanais, propose de le rencontrer et de lui faire part des demandes des habitants. L'entrevue échoue. Alors que le peuple est prêt à se défendre contre ces visiteurs de mauvaise augure, Guillaume Coquille, Jean-Pierre de la Boue et Antoine Germain lieutenant du bailly du château, tentent une dernière proposition. Ils offrent au comte 200 écus pour lui, des vivres pour ses soldats et un endroit pour loger tout ce petit monde aux environs de la ville. Hélas ! Toutes ses tentatives seront vaines. Les portes de la ville sont alors fermées. Les Decizois, mal armés et sans chef pour les commander, se heurtent aux Italiens beaucoup mieux équipés qui mettent le feu devant la porte du pont de Crotte. Rapidement, l'incendie fait rage. L'affrontement qui dure trois heures donne raison aux assiégeants. Ils franchissent les remparts, ravagent l'église Saint-Aré, dégradent les vases sacrés et les vêtements sacerdotaux, immolent l'archiprêtre Lyon-Sellier.
    Vierge à l'Enfant XVI ième siècle
    Ils pillent la ville, massacrent un grand nombre de Decizois ou leur infligent les pires tortures pour les rançonner, violent les femmes. Bellejoyeuse, installé dans le couvent des sœurs de Sainte-Claire et protégeant quelques habitants du déchaînement de ses soldats, reste de marbre devant les plaintes des victimes arrivées tant bien que mal jusqu'à lui. La mise à sac de la ville durera deux jours. Bellejoyeuse, redevenu maître de ses troupes, reprend sa route vers la Picardie. Plus de 300 morts seront dénombrés ; des bœufs et des chevaux victimes des violents affrontements encombrent la ville.
    Lors de l'enquête du lieutenant du bailliage, un curieux incident survient. Une foule venue nombreuse dans l'église Saint-Aré s'extasie face à la statue de la Vierge qui pleure des larmes de sang, là où l'archiprêtre Lyon-Sellier a été immolé.
  • La peste, qui fit d'importants ravages durant six mois, se déclare le 14 avril 1529.
  • Après toutes ces catastrophes, d'autres attendent les Decizois.
    Pendant la nuit du 1er septembre 1559, un incendie se déclenche dans une maison de la ville. Le feu se propage rapidement aux maisons voisines et à la ville tout entière. La propagation du feu est facilitée car les constructions sont en bois et les rues étroites et sinueuses. 300 ou 400 habitations seront réduites en cendres en moins de cinq heures. Seules 25 resteront debout. Suite à ce violent incendie et aux graves conséquences qui s'ensuivirent, les Decizois demandèrent à être exemptés de tailles pendant 9 ans.
    Le 27 septembre 1585 une crue survenue très rapidement cause des dégâts considérables dans tous les bas quartiers de la ville. Le matin du 27 septembre, la Loire était si basse qu'on en passait à pied sec le bras droit, qui sépare l'île du faubourg Saint-Privé. À midi, une crue se manifesta tout à coup et ses progrès furent si rapides qu'à minuit les eaux s'élevaient au niveau de l'autel de l'église de Saint-Privé et détruisaient l'escalier du clocher de cette église, tandis que du faubourg de Crotte, elles emportaient le pont et renversaient les maisons qui se trouvaient sur leur passage.
  • François de Bonnay sieur de Voumas est établi gouverneur du château par lettres-patentes de Charles II, duc de Nevers et de Mantoue du 6 novembre 1648, et par lettres-patentes de Louis XIV du 22 décembre de la même année. Il tient Decize en état de siège et oblige les habitants à surveiller nuit et jour les portes d'accès et les remparts. Il veut les clés de la ville et cherche à prendre possession de l'administration civile. Ses agissements mécontentent les échevins qui adressent une plainte au marquis de Saint-André Montbrun, gouverneur général de la province. Pour tenter d'apaiser les esprits, celui-ci décide que les clés de la ville seront conservées par les échevins à charge pour eux de les déposer chaque soir au château. La situation reste tendue.
    En janvier 1650, Mazarin ordonne l'arrestation des princes de Condé et Conti et du duc de Longueville. Ils sont emprisonnés au château de Vincennes. Cet événement provoque le soulèvement de leurs partisans dans une France en pleine Fronde. La Bourgogne, le Limousin, l'Angoumois et le Périgord entrent en révolte. La princesse de Condé se réfugie dans le château-fort de Montrond en Berry. Decize devient pour le pouvoir royal un lieu important à protéger, c'est un endroit qui peut servir de communication entre les pays séparés par la Loire. En juin 1650 Louis XIV fait écrire aux échevins pour les informer qu'il donne l'ordre au marquis de Saint-André Montbrun, lieutenant général en Nivernais, de se rendre très rapidement à Decize pour organiser la bonne et suffisante garde des habitants et du château, et pour conserver la ville sous son obéissance. Celle-ci serait placée sous l'autorité du marquis et, en son absence, sous celle du gouverneur du château. Les Decizois renforcent leur milice et assurent immédiatement la garde de la ville et du château. La tension continue entre les échevins et le gouverneur. Anne d'Autriche, régente, fait écrire à Saint-André de Montbrun et lui demande de se rendre à Decize dès qu'il le peut et qu'après avoir rétabli l'intelligence entre le gouverneur et les habitants, vous fassiez en sorte que ceux-ci soient employés à la garde du château. La tentative de médiation échoue.
    Le roi est informé des reproches faits par les échevins à François de Bonnay. Il est accusé d'avoir contrarié les citoyens, abandonné son poste, fait entrer des individus armés et sans scrupule dans le château qui auraient troublé le service de la milice bourgeoise. Devant l'échec de toutes les tentatives visant à ramener le calme, Louis XIV écrit aux échevins le 7 février 1652 pour leur demander de mettre hors du château François de Bonnay et la garnison qu'il a établie et de veiller à faire exécuter l'ordre donné au commissaire d'artillerie, de faire un inventaire de toutes les armes et munitions qui se trouvent dans le château. Le château fortement armé jusqu'au milieu du XVIIe siècle fut dépouillé par Roger de Bussy-Rabutin d'une grande partie de son artillerie et de ses munitions pour servir le siège de Montrond.
    Roger de Bussy-Rabutin
  • À cette époque, Roger de Bussy-Rabutin qui s'est rallié au roi après avoir combattu activement pendant la Fronde, est gouverneur du Nivernais et du Donziais. En avril 1652, il s'adresse aux Decizois pour les encourager à être au service du roi et à la conservation de la ville. Il ordonne aux échevins de surveiller les Decizois, de les soumettre aux gardes de jour comme de nuit, de chasser de la ville ceux qui donneraient sujet de douter de leur fidélité pour le service du roi.
  • Mazarin se rend à Decize le 27 janvier 1660 suite à l'acquisition du duché de Nivernais. Il l'abandonne en 1661 au profit de son neveu Jules-Philippe Mazarini Mancini qui épousera, en 1670, Louise-Magdeleine de Damas, fille du marquis de Thianges.
  • Une partie des échevins est supprimée par une ordonnance du 17 décembre 1676. Le roi veut qu'il n'en reste que deux pour gérer les affaires de la ville, aidés par le procureur du droit commun. Puis, alors que les échevins sont élus tour à tour et d'année en année, le roi veut les nommer lui-même. Il va jusqu'à vouloir supprimer les élections dans le but de détruire libertés et anciens usages. Les Decizois se rebellent contre ces décisions. Plus d'une décennie plus tard, ils n'accepteront pas Jean-Baptiste Langlois, sieur de la Prévostière, nommé maire selon un édit royal d'août 1692 qui met en place maires et assesseurs dans certaines villes du royaume. Il est amené à se plaindre à l'intendant de Moulins des injures et de la mauvaise volonté des habitants.
  • La ville de Decize use de la possibilité qui lui est offerte par les édits de mai 1761 et de novembre 1771 permettant de réunir les charges municipales, celles de maire, celles des deux échevins, des deux assesseurs, d'un procureur du roi, d'un greffier, d'un receveur et d'un contrôleur.
  • Le premier maire de Decize sera Guillaume Godard de la Motte en 1772 (en 1769 dans Les Annales de la ville de Decize par M. F. Tresvaux de Berteux).

  • Les ponts sur la Loire furent édifiés à une époque inconnue mais la situation de la ville de Decize laisse supposer qu'ils sont aussi anciens que la ville elle-même. On sait qu'ils existaient vers 1620.
    Le pont de Crotte ou de Saint-Gilles construit initialement en pierre, rompu par la crue de 1585, est rétabli en 1716. À nouveau dévasté par l'inondation de 1790, il est remplacé par un pont en bois qui sera démoli en 1804 et enfin remplacé en 1831 par un pont suspendu qui sera lui-même remplacé par un nouveau pont en 1904.
    Le grand pont de la Loire ou de Saint-Privé construit bien avant 1620, moitié en bois et moitié en pierre, est entièrement refait en 1775, ouvert à la circulation en 1777 et élargi en 1894.
L'ancien pont suspendu
  • En 1836 un barrage est construit sur la Loire pour permettre la jonction entre le Canal Latéral à la Loire et le Canal du Nivernais.
  • Un avis favorable est donné à la pétition très argumentée que les Decizois ont adressé à l'Assemblée nationale en 1789. La ville deviendra chef lieu d'un district administratif et siège de justice. À cette époque, Decize qui est notamment un entrepôt des vins du Beaujolais et du Mâconnais, compte :
trois fourneaux pour la fonte,
treize forges,
plusieurs carrières de plâtre,
deux mines de sablon pour le blanc des faïences,
d'importantes mines de charbon de terre,
deux manufactures de verre,
des commerces de bois et bestiaux.

Le district sera composé de six cantons : Decize, Béard, Anlezy, Cercy-la-Tour, La Nocle et Lucenay-les-Aix.

  • Au cours du XVIIIe la ville de Decize fait venir un médecin et un chirurgien rémunérés chacun de 600 livres et établit deux sœurs grises(3) pour la distribution des médicaments aux indigents.
  • L'activité industrielle florissante aux XIX e et XXe siècles s'est considérablement réduite au fil du temps.
En 1836 un abattoir est construit au bord de l'Aron. Il fonctionnera pendant un siècle.
Joseph Boigues crée en 1897 l'usine de céramique (UCD) qui prend la place d'une tuilerie construite en 1825 par Jean Billot.
Une Société des Eaux de Saint-Aré est créée en 1913 pour exploiter la source située sur le domaine de l'Eau-Salée. L'eau de Saint-Aré est reconnue pour ses vertus laxatives, diurétiques et hypotensives. L'exploitation de cette source est abandonnée en 1970.
Colombes-Goodrich spécialisée dans la fabrication des produits caoutchoutés autres que les pneus, démarre le site de Decize en 1942 dans une usine de feutre créée en 1922 par un Américain du nom de Warburton. Des courroies y seront fabriquées. Cette usine prendra, par la suite, le nom de Kléber-Colombes, Kléber Industrie puis Anvis. Elle sera le principal employeur de la ville de Decize.
En 1945 l'usine aéronautique Voisin devenu SNECMA, s'installe faubourg Saint-Privé sur le site de la caserne. Ce site a hébergé une équipe d'ingénieurs et de techniciens allemands venue de BMW et des ouvriers Decizois. Cette équipe avait pour mission l'étude et la réalisation de prototypes(4).
  • Decize qui est également la ville natale de Maurice Genevoix est un des secteurs touristiques du Sud Nivernais.

(1) Magistrat unique que les notables et les Druides élisaient chaque année et qui avait le droit de vie et de mort sur tous les citoyens.
(2) Le siège de Gergovie est une des batailles principales de la Guerre des Gaules.
(3) Appelées ainsi à cause de la couleur de leur habit. Leurs activités portent sur la prise en charge des hôpitaux, les soins à domicile, la participation aux convois funéraires, l'accueil des mendiants et des pèlerins.
(4) Moteur de Mirage Atar créé par Hermann Oestrich (Groupe « O »). Son turboréacteur BMW 003 équipe en série le chasseur Heinkel 162 à la fin de la guerre 1939-1945. (L'Express, publication du 20 mai 1999).



Sources : Histoire de Decize et de ses environs par Louis-Mathieu Poussereau.
La Nièvre à travers le passé par Amédée Julien.
Decize, rue par rue brochure Camosine n° 75.
La Patrimoine des Communes de la Nièvre, Flohic Éditions.

Article complété par l'insertion d'un texte de Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/

Martine NOËL Août 2013 et Février 2014.

Relevé dans la presse

Tentative de parricide dans le faubourg Saint-Privé.

  • Le jeune Sabourin, 17 ans, tailleur d'habits, a tenté de tuer à coups de cognée son père, marchand d'eau de Javel, qui dormait dans son lit. Au premier coup, M. Sabourin père, ayant eu la tête fendue, eut la force de sauter à terre juste à temps pour éviter une nouvelle attaque. D'un brusque mouvement, il fit dévier la cognée, qui alla frapper son agresseur. Le docteur Régnier, aussitôt appelé, prodigua ses soins aux deux blessés, qui perdaient leur sang en abondance. Le jeune Sabourin, qui a déjà maintes escapades à son actif, paraît ne pas jouir de toutes ses facultés. C'est un lecteur passionné de feuilletons à grand effet ; il a la tête bourrée de crimes, d'attaques nocturnes, etc... Il a voulu mettre en action une des scènes d'un roman qui l'a beaucoup impressionné. Il a été conduit en prison à Nevers.
  • Le journal La Tribune, qui déplore l’influence des feuilletons, en publie régulièrement un depuis le mois de mars : Le Bureau de placement, écrit par Camille Bias, qui précède La Fiancée d’avril, par Guy Chantepleure, et Plus Riche, par Mary Floran. Les faits divers rapportés dans les journaux sont autrement plus excitants : ainsi, le 14 janvier, plusieurs colonnes sont consacrées aux « deux femmes coupées en morceaux à Lyon » par le tueur Richetto. (17 juillet 1900).

Tentative de meurtre à La Machine.

  • Le mineur Claude Leblanc, 32 ans, pris de boisson, se rend chez son voisin Grandjean, qui est couché. Leblanc se dispute avec Mme Grandjean, 26 ans. Celle-ci gifle l'ivrogne ; son nez saigne ; il part en proférant des menaces. Leblanc revient quelque temps plus tard, armé d'un fusil Lefaucheux, il brise deux vitres et tire dans la maison. Le premier projectile frappe le mur, la seconde balle atteint Mme Grandjean à l'épaule droite. Grandjean vient au secours de son épouse ; il repousse l'envahisseur à coups de manche à balai. Le docteur Dezautière, appelé pour soigner Mme Grandjean, la fait hospitaliser au Creusot. Leblanc est conduit en prison. (Dimanche 12 août 1900).

Cambriolage à Saint-Privé.

  • Mme Gentilhomme, dont le mari est facteur, habite un appartement au premier étage d'une maison sise rue de la Caserne. Elle doit s'absenter quelques minutes pour descendre dans sa cour ; pendant ce temps, un individu pénètre chez elle. Elle remonte et se met à coudre dans sa cuisine, quand elle entend un bruit dans la chambre voisine. Elle ouvre et découvre le cambrioleur, occupé à vider un tiroir de l'armoire ; Mme Gentilhomme appelle au secours ; le rôdeur la bouscule violemment ; elle s'évanouit au moment où survient son mari. Aucun objet n'a été volé. Le signalement du cambrioleur est très vague : ce serait un chemineau, aperçu dans le quartier depuis quelques jours.
    (Le Journal de la Nièvre, mardi 28 mai 1901).

Les forcenés de la Saulaie.

  • Deux militaires du 13e R.I. étaient venus boire dans l'auberge de M. Martin, à La Saulaie. Ayant atteint un état de grande ébriété, ils se sont mis à tout démolir. Avec leurs épées-baïonnettes, ils brisaient tout ce qu'ils voyaient et menaçaient les autres clients. Le maréchal des logis Petit a arrêté l'un des deux énergumènes et il est parvenu à maîtriser l'autre, non sans avoir reçu une blessure à la main gauche. Les deux ivrognes ont été conduits à la caserne Charbonnier, où ils ont été immédiatement enfermés au cachot.
    (La Tribune Républicaine, 1er janvier 1902).

Cambriolages et visites inopinées.

  • Dans la nuit du 3 au 4 janvier, un individu a escaladé et brisé une fenêtre du bureau de M. Sanglé-Ferrière, receveur de l'enregistrement à Decize, rue Denfert-Rochereau, et il a dérobé 4500 francs. Le maréchal des logis Petit est chargé de l'enquête. Dans la rue Louis-Blanc toute proche, un locataire, M. X..., trouve un étrange visiteur en train d'ouvrir une porte sur le même palier. L'homme lui explique : « Ce n'est donc pas ici que demeure Mme V... », puis il s'enfuit. Il tentait de pénétrer chez la femme de ménage de M. Sanglé-Ferrière, chez qui un vol avait été commis quelques jours plus tôt.
    (Le Petit Nivernais, 5 et 12 janvier 1902).

Vagabonds, voleurs et contrebandiers.

  • A La Machine, les gendarmes ont arrêté Jean-Louis Marlandi, 44 ans, sujet italien sans domicile fixe, qui se livrait à la mendicité. A Decize, des colporteurs d'allumettes de contrebande ont été interceptés: il s'agit d'Émile Decaudin, un cuisinier de 35 ans, d'Antoine Béraud, un ouvrier mineur de 36 ans, et d'Auguste Maurel. Le tribunal correctionnel de Nevers a jugé quatre délinquants issus du canton de Decize : Étienne Bondoux, scieur de long âgé de 49 ans, a reçu une peine de 15 jours de prison pour tentative de vol de poissons ; Émile D..., journalier à Decize âgé de 25 ans, qui chassait avec des engins prohibés, a écopé d'une amende de 50 francs ; Henri Roy, marinier de Decize, âgé de 24 ans, ira un mois en prison pour coups et blessure ; il rejoindra Jean Blateyron, un Machinois sans profession âgé de 20 ans, puni de la même peine pour violences et voies de fait.
    (La Tribune Républicaine, 2, 6 et 14 février 1902).

Un naïf !

  • Jean-Marie Danodière, 21 ans, journalier au service du meunier M. Dusaule, vient livrer en gare de Decize une vache vendue par M. Dusaule et il reçoit 301 francs de l'acquéreur qui embarque l'animal dans un wagon à bestiaux. Sur le pont de Saint-Privé, Danodière est accosté par deux individus. L'un se prétend Russe et l'autre marchand de bestiaux à Imphy ; ils parlent si bien que le jeune homme leur remet ses 301 francs ; les deux hommes garderont son argent pendant la journée. Puis, le naïf s'avise qu'il s'est fait escroquer. Il porte plainte à la gendarmerie.

La domestique aimait trop les bijoux.

  • Chez M. Arbault, horloger-bijoutier, c'était la consternation. Il manquait dans la vitrine et dans les tiroirs un tour de cou, une bague en or, deux autres bagues, un bracelet en argent et une paire de boucles d'oreilles. Les objets manquants ont été évalués à 69 F. Ce n'est pas une fortune. Mais, pour la jeune domestique, ces bijoux représentaient l'élégance, la richesse, le rêve. Un rêve dont elle a été rapidement réveillée ! Marie B..., 15 ans, a avoué son larcin et restitué tous les objets.
    (La Tribune Républicaine, 12 avril 1903).

Au 13e R.I., des sous-officiers en conseil de guerre.

  • L'affaire est inhabituelle. Le conseil de guerre vient de juger le sergent-major M... et l'adjudant B..., du 13e R.I. en garnison à Decize, pour vol et recel de tenues de sous-officiers. Le premier a été acquitté ; quant au second, il est condamné à un an de prison avec sursis.
    (Le Journal de la Nièvre, 21 juillet 1904).

Mascarade et scandale à La Machine.

  • Le mercredi des Cendres, deux mineurs se sont déguisés, l'un en curé, l'autre en bonne sœur, et ils distribuaient aux passants le pamphlet Les Corbeaux. Poursuivis par le garde-champêtre et par deux gendarmes, ils ont reçu l'aide de nombreux masques. « Ils ont usé de leur droit comme tous les autres masques : les uns ridiculisent l'infirmité, d'autres la pauvreté, d'autres encore avec leurs ventres proéminents la maternité et je ne crois pas que rien soit plus sacré que la maternité. Cependant personne n'avait songé à s'en offusquer. » Le correspondant de l'Observateur du Centre s'en prend à l'hypocrisie cléricale qui se cache sous de faux arguments évangéliques.
    (L'Observateur du Centre, 13 mars 1906).
Drame à Champvert
  • Deux femmes ont découvert dans un pré le long de l'Aron à Champvert le cadavre du jeune Pradel, domestique chez M. Maupoix, fermier à La Fougère. Le jeune homme avait disparu depuis le 18 mars. Pris en délit de chasse par des gardes, il s'était enfui et avait voulu traverser l'Aron pour échapper à ses poursuivants. Il s'est noyé.
    (La Tribune Républicaine, jeudi 12 avril).
Récupération politique
  • La version de l'Observateur du Centre est la suivante : « Un domestique de ferme, honnête et travailleur, surpris par le garde au moment où il emportait un lapin trouvé par hasard dans un collet s'enfuit [...]. Pour certains la vie d'un lapin est plus précieuse que celle d'un travailleur ».
    (L'Observateur du Centre, 27 mars 1906).

Chez Salomon.

  • « Tous les vendredis la salle de justice de paix est envahie. Il y a spectacle. Tous, grands et petits, viennent y prendre un moment de récréation. Vendredi dernier, affaire Foulet contre Delau. Les témoins ont rivalisé de cocasserie avec le juge. L'un nous dit cette bouffonnerie : « J'ai été présent à toute la conversation, mais je ne puis rien dire, parce que je suis sorti pour satisfaire un petit besoin. » L'autre est moins drôle mais tout aussi ridicule. Sérieusement, il fait une longue narration des faits qui ont précédé l'affaire. Arrivé là, il s'arrête court, il ne sait plus rien. Sa mémoire a une éclipse. Un troisième déclare qu'il était sourd à ce moment-là. Il a, dit-il, des accès de surdité qui ne durent pas. Enfin, le juge se déclare suffisamment éclairé. « Attendu, dit-il, que Delau a eu tort d'appeler Foulet canaille, condamnons... (un temps d'arrêt)... Delau (la figure de Foulet est joyeuse) au tiers des dépens... et Foulet au reste (nez de Foulet), c'est-à-dire aux deux tiers (hilarité et tumulte). A une autre affaire ! »
    (L'Observateur du Centre, 25-5-1907).

Un meurtre incompréhensible.

  • Le 27 novembre 1907, des ouvriers agricoles de Germancy font une macabre découverte. Dans le bois des Brosses, ils trouvent un corps décapité, déjà bien décomposé, emballé dans une chemise, un gilet de coton et un paletot, et partiellement recouvert de fougères. Cinquante mètres plus loin, ils ramassent la tête, qui porte des traces de fractures sur le côté du crâne.
  • Le docteur Régnier, médecin légiste, le juge de paix et le maréchal des logis Bonnard identifient le cadavre. C'est celui de Paul Didullieux, un adolescent de 15 ans originaire de La Machine, domestique à Dornes. Le jeune homme avait disparu du domicile de ses parents le dimanche 24 mars ; il n'avait pas gagné la ferme de ses employeurs ce jour-là.
  • Le corps semble avoir été découpé en tronçons. Des chiens errants l'ont peut-être déchiqueté. Après examen des plaies au crâne et aux jambes, la première hypothèse des enquêteurs est la suivante : Paul Didullieux aurait été renversé par une automobile ; les occupants du véhicule, affolés, auraient porté son cadavre dans le sous-bois afin d'éloigner les soupçons... Evidemment, il ne s'agit que d'une hypothèse...

Un apache machinois.

  • A Paris, la police a arrêté à l'Hôtel du Lion d'Or, 102 rue de Charenton, le dénommé André Schneider, 20 ans, serrurier né à La Machine, et sa compagne Marie Lebrise, 21 ans, domestique d'origine bretonne. Tous deux appartenaient à la bande de Hemmero, qui a commis de nombreux cambriolages. Schneider confectionnait de fausses clés qui étaient utilisées par les monte-en-l'air.
    (Journal de la Nièvre, 21 mars1907).

Un enfant tué par une automobile.

  • A Saint-Léger-des-Vignes, le petit Baptiste Lafaye, 3 ans 1/2, fils d'un mineur de plâtre, a été renversé par une automobile alors qu'il traversait la route pour retrouver sa mère au bord du canal. Il a été tué sur le coup. Le véhicule roulait à plus de 40 km/h, une vitesse excessive dans la traversée d'une agglomération (Journal de la Nièvre, 14 août). Le conducteur, un Parisien qui revenait de Saint-Honoré-les-Bains, était effondré ; il a proposé de payer une indemnité aux parents.
  • Le tribunal correctionnel de Nevers, considérant qu'il y avait eu homicide par imprudence, a condamné le conducteur Maurice Nénon, 23 ans, à 15 jours de prison avec sursis et à 200 F d'amende, et le propriétaire, M. Jean-Louis Fleury, à un mois de prison avec sursis et à 200 F d'amende. M. Fleury a fait appel et il a été acquitté.
    (Journal de la Nièvre, 29 décembre 1907).

Dément ou démente ?

  • A la gare de Decize, les cheminots et les voyageurs ont assisté à un spectacle inhabituel. Un jeune homme de 25 ans, pupille de l'assistance publique et demeurant à Saint-Léger, s'est tout d'abord complètement dévêtu sur le quai de la gare. Interpellé et sommé de se rhabiller, il s'est exécuté et il est sorti dans la cour de la gare. Là, il a avisé une charrette attelée d'un cheval. Se prenant pour un cow-boy, il a sauté sur le cheval et il a tenté de le faire partir au galop. L'énergumène a été conduit sous bonne garde à sa mère nourricière.
    (Le Journal de la Nièvre, 22 mars 1908).

Arrestation à Decize d'un insoumis.

  • Jean Denis, 30 ans. Il est écroué à Bourges (La Tribune Républicaine, 7 janvier). Il y aurait un antimilitariste notoire à la caserne Charbonnier. Ce serait un ancien élève des Maristes de Decize ; il a été dénoncé par le Petit Nouvelliste de Decize.
    (La Tribune Républicaine, 18 février 1909).

Au conseil de guerre.

  • Charles Cl..., originaire de Decize, soldat au 10e R.I. en garnison à Auxonne, a eu une conduite inadmissible qui lui a valu 6 mois de prison. Pendant les manœuvres, il a bu avec un autre militaire chez la cabaretière Mlle Lieutet. Sommé de payer ses consommations, il a refusé et il a menacé de faire son affaire à la patronne, puis il s'est enfui. A la caserne, on a retrouvé dans son paquetage divers objets volés, dont deux photos représentant la cabaretière. Le conseil de guerre a sévèrement puni ce compatriote qui fait honte aux Decizois.
    (Le Journal de la Nièvre, 22 octobre).

L'affaire du porc tuberculeux.

  • Une affaire bizarre a opposé un éleveur au vétérinaire Garcin. Le 31 décembre 1909, celui-ci avait refusé la vente de la viande d'un porc tuberculeux. Le propriétaire a porté l'affaire en justice, en plaidant que le vétérinaire avait commis un excès de zèle : seule la partie avariée de l'animal aurait dû être retirée de la vente. Or l'expertise commandée par l'éleveur n'a pas été effectuée dans les formes légales. En conséquence, le juge a débouté les deux plaideurs et les a condamnés conjointement aux dépens.
    (Le Journal de la Nièvre, 6 février 1910).

Le caissier des mines en fuite !

  • À La Machine, tout le monde recherchait M. Blaise Boguet, caissier de la Compagnie des Mines. Les derniers témoins l'ont vu à la gare de Decize, où il était allé accompagner son fils, soldat permissionnaire. Quelque temps plus tard, il a été retrouvé en Suisse, chez sa sœur. Le caissier aurait détourné une somme relativement élevée qu'il tentait de placer dans une banque helvétique.
    (Le Nivernais, 2 et 9 avril 1911).

«On sait encore s'amuser gentiment dans notre pays

  • Grand succès des conscrits de Saint-Léger qui ont animé les rues de la ville et attiré de nombreux compatriotes à leur bal.
    (Le Nivernais, 16 avril 1911).

Des chanteurs qui s'amusent moins gentiment.

  • Jeanne Seurre, 32 ans, et son compagnon Louis-Félix Batailly, 33 ans, voulaient chanter dans l'auberge Cousson ; comme le patron a refusé, ils ont brisé une vitre ; ils se sont également rendus coupables d'outrages envers les gendarmes qui sont venus interrompre leur scandale.
    (La Tribune Républicaine, 22 avril 1911).

Deux tristes sires.

  • Le dragueur decizois Jean Jaillot a été conduit en prison, où il doit purger une peine de deux mois pour coups et blessures. Il avait jeté par-dessus le parapet du quai de la Vieille-Loire le plâtrier Rozier avec lequel il s'était disputé. Les gendarmes ont également arrêté le nommé Lapôtre, un verrier de 19 ans, déjà coupable de trois agressions en quelques jours : un coup de couteau, une morsure et un coup de poing ; comme cela ne suffisait pas, Lapôtre avait aussi brûlé le jeune Gustave Charpentier avec du verre en fusion.
    (L'Indépendant de la Nièvre, 9 décembre 1911).

Des affaires sordides dont les victimes sont jeunes.

  • Un nouveau meurtre à Decize. Marie-Louise Vincent, épouse Samsoen, a eu la gorge tranchée au rasoir par son mari, Paul-Guillaume Samsoen, 33 ans, ancien militaire.
  • Samsoen a été caporal clairon au 13e R.I., puis au 85e R.I. Il a longtemps servi aux colonies, où il a pris des habitudes d'intempérance et de violence. De retour en métropole, il a quitté l'armée ; dernièrement, il était journalier à Decize. C'est la jalousie qui lui inspiré ce crime horrible. Il soupçonnait (à tort) sa femme d'entretenir des relations avec deux hommes. Les enquêteurs ont retrouvé un calepin dans lequel il a écrit sa volonté de se venger de sa femme et du restaurateur Palisson.
  • Le drame a eu lieu alors que Mme Samsoen tenait son enfant dans ses bras ; celui-ci a été éclaboussé du sang de la malheureuse victime. Le père l'a toutefois épargné. Comprenant la gravité de ses actes, il s'est enfui, a jeté le rasoir dans la Loire depuis le pont neuf. Il a été arrêté à Saint-Léger.
    (L'Observateur du Centre, 21 mars et La Croix du Nivernais, 23 mars 1913).
  • Aux assises de la Nièvre, l'assassin a été condamné aux travaux forcés à perpétuité pour homicide volontaire commis avec préméditation.
    (L'Observateur du Centre, 8 août 1913).
  • D'autres affaires tragiques sont venues endeuiller le canton de Decize à la fin de l'année 1913, et elles concernent toutes de très jeunes gens, déçus ou malmenés par la vie. Eugénie Noël, originaire de Millay, une jeune servante de 19 ans, était domiciliée chez Mme Laurent, négociante en grains à Saint-Privé. « Elle s'était trouvée enceinte et subitement sa grossesse avait disparu d'une façon anormale ». Elle avait accouché seule d'un enfant viable le 9 août et l'avait jeté dans la fosse d'aisance. Un mois et demi plus tard, les gendarmes ont fait vider cette fosse et ils ont découvert des fragments du petit crâne et une épaule. La fille Noël a été arrêtée (L'Observateur du Centre, 3 octobre 1913). Elle a été condamnée en police correctionnelle à un an de prison, « n'ayant pas la misère pour excuse ».
    (Le Journal de Decize, 2 novembre 1913).
  • La même semaine, à La Machine, le jeune Gilbert Peyre, 17 ans, pupille de l'assistance publique, s'est jeté sous un train entre le puits Marguerite et l'atelier de lavage. Son corps a été traîné sur plus de cinquante mètres. Il a laissé une lettre d'adieux à ses parents adoptifs.
    (L'Observateur du Centre, 3 octobre et La Croix du Nivernais, 5 octobre 1913).
  • Un jeune étranger, Joseph Weber, citoyen autrichien né à Vienne le 6 juin 1895, a été découvert dans un piteux état à Brain, le long de la route nationale. Il se tordait de douleur sous l'effet d'un poison. Sa vie a été sauvée de justesse grâce à l'intervention du docteur Dejean. M. Boigues, qui parle couramment l'allemand, l'a interrogé : il se rendait à pied de Paris à son pays. Il avait effectué une tentative de suicide aux motifs incompréhensibles.
    (L'Observateur du Centre, 3 octobre et La Croix du Nivernais, 5 octobre 1913).
  • A Charrin, on a retrouvé une noyée. Le corps était très décomposé, il manquait la tête et les bras. Les témoins ont reconnu la jeune Marie Martin, qui avait disparu depuis le 21 novembre 1912. Cette jeune fille, âgée alors de 22 ans, était en proie à des idées noires et elle s'est certainement suicidée.
    (L'Observateur du Centre, 19 décembre et La Croix du Nivernais, 21 décembre).
  • Deux jeunes gens de Saint-Léger, Louis Charbonnier, 17 ans, et Jean Lazare, 18 ans, travaillant tous les deux à la Verrerie, ont avoué un horrible viol commis sur la personne d'une enfant de 12 ans, Philomène G... Ils ont été conduits à la prison de Nevers.
    (La Croix du Nivernais, 13 avril 1913).

Un enfant martyr.

  • Les gendarmes de Decize ont recueilli trois enfants abandonnés. Le petit Étienne Jouart, 9 ans se cachait avec deux autres enfants en bas âge dans un chariot stationné au champ de foire. L'aîné était sale et portait des marques de violence sur le corps. Les gendarmes ont arrêté le dénommé Eugène Duchêne, vannier ambulant de 19 ans, qui vivait maritalement avec la mère de ces enfants.
    (L'Indépendant de la Nièvre, 21 mars 1914).

Un voleur de vin astucieux.

  • François Pion, 40 ans, marié et père de six enfants, avait trouvé un moyen peu coûteux de se procurer du vin. Il cambriolait un wagon de vin stationné à la gare de Decize. Au moyen d'un vilebrequin et deux arrosoirs, il opérait chaque nuit. Mais les gendarmes, prévenus par un employé de la gare, étaient en planque et ils ont pu arrêter le voleur.
    (L'Indépendant de la Nièvre, 9 mai 1914).

Textes communiqués par Pierre VOLUT http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/