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Onze témoins ont été entendus. Les renseignements pris sur l'accusé ne lui sont pas défavorables.
Onze témoins ont été entendus. Les renseignements pris sur l'accusé ne lui sont pas défavorables.
M. Sauty, substitut, a prononcé le réquisitoire.
M. Sauty, substitut, a prononcé le réquisitoire.
Défendu très habilement par M<sup>e</sup> Saget, avoué à Château-Chinon, ancien huissier à Nevers, Moreau a été acquitté.
Défendu très habilement par M<sup>e</sup> Saget, avoué à Château-Chinon, ancien huissier à Nevers, Moreau a été acquitté.


==Sources==
==Sources==

Version du 31 mai 2021 à 14:24

L'acquittement de François Moreau, de Corancy

Lundi dernier s'est ouverte la quatrième session des assises de la Nièvre, sous la présidence de M. Choppy, conseiller à la cour d'appel de Bourges, assisté de MM. Thiénard, juge, et Coulon, juge-suppléant au tribunal de Nevers.

La première affaire appelée concernait la tentative d'assassinat commise le 11 septembre dernier par le nommé François Moreau, âgé de 30 ans, né à Châtin, cultivateur aux Vouas, commune de Corancy, sur sa belle-mère, Mme Duruisseau.

Moreau avait épousé en 1896, à Montigny-en-Morvan, Melle Jeanne Duruisseau, mais le ménage ne fut pas heureux, à la suite de dissentiments entre les époux, la femme dut plusieurs fois se réfugier chez ses parents et, finalement, en février 1897, elle quittait définitivement le domicile conjugal.

Après avoir exercé pendant plusieurs années le métier de cuisinière, elle revint à Montigny, en 1903, et demanda le divorce pour faire cesser sa situation irrégulière.

Appelée en conciliation avec son mari, Mme Moreau refusa obstinément de reprendre la vie commune. Moreau, attribuant cette détermination aux conseils de sa belle-mère, conçut contre cette dernière un vif ressentiment et se laissa aller à des menaces de mort contre sa femme et Mme Duruisseau, ajoutant qu'il se suiciderait ensuite. Il acheta même un revolver dans le but de mettre son projet à exécution.

Le 11 septembre, Moreau se rendit à Montigny, dans l'après-midi, avec, a-t-on dit, l'intention d'exécuter ses menaces. Il alla rejoindre sa belle-mère dans un champ où elle travaillait ; c'est là qu'une vive discussion s'engagea entre eux au sujet du divorce pendant.

C'est au cours de cette discussion que Moreau tira sur Marie Duruisseau trois coups de revolver dont l'un atteignit la malheureuse très gravement à la tête.
Son acte criminel accompli, Moreau s'éloigna et se tira à son tour une balle de revolver qui ne lui fit qu'une blessure légère.

Quant à Mme Duruisseau, transportée à l'hôpital de Nevers, elle en sortit le 29 septembre à peu près guérie. Toutefois la balle n'a pu être extraite et la vision de l’œil droit est encore menacée par les suites de sa blessure.

Onze témoins ont été entendus. Les renseignements pris sur l'accusé ne lui sont pas défavorables. M. Sauty, substitut, a prononcé le réquisitoire. Défendu très habilement par Me Saget, avoué à Château-Chinon, ancien huissier à Nevers, Moreau a été acquitté.

Sources

  • Le Courrier de la Nièvre du 15/11/1903
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 11 mai 2020 à 12:42 (CEST)


Notes et références

Notes


References