Corvol l'Orgueilleux

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Histoire

Appelée également l'Argilleux, villa Corvillo, cette commune est située entre Varzy et Clamecy sur le ruisseau de Corbelin affluent du Sauzay. Ce dernier sert à flotter des bois de chauffage et à alimenter quatre moulins.

Cette commune, autrefois entourée de murs, avait une population de 1303 habitants. Les fortifications disparaissent en 1791. Elle était de la petite province de Donziais et du diocèse d'Auxerre. L'église paroissiale dédiée à saint Vincent, martyr, est bâtie sur les ruines d'une autre qui dépendait d'un couvent de bénédictins car, au haut du portail, il existe une pierre sur laquelle on a sculpté ces mots en gros caractères : Collegium sancti Benedicti, an. millesim. Il serait fort extraordinaire que cette pierre eût été placée là par hasard.

Le bourg, partiellement détruit en 1358, s'entoure de fortifications en 1390. Il était anciennement bâti entre deux bras de la rivière de Beuvron (rivière) qui se joignent au-dessus du moulin Joncereau. L'église n'en était pas éloignée mais les guerres l'ayant ruinée ainsi que toutes les maisons qui formaient ce bourg, on le rebâtit autour de ce couvent et qui, peut-être, avait été abandonné par les mêmes causes. On se servit de ce qui restait de son église pour en faire celle de la paroisse. Cependant, aucun auteur ni aucun titre du temps ne font mention de ce couvent de bénédictins et de la ruine du bourg. Il est certainement fort ancien. Saint-Germain, sixième évêque d'Auxerre de 418 à 448 donna, entre autres villages, Corvol à l'Oratoire Saint-Maurice. Il en est fait mention sous le nom de Corviacus, dans les statuts de saint Tétrice autre évêque d'Auxerre vers l'an 691.

Guillaume IV, comte de Nevers, après avoir fondé le prieuré de Faye auprès de Nevers fonda, sous la dépendance de celui-ci avec Ide de Carinthie sa femme, le prieuré de Saint-Marc de Fontenet, à une lieue de Corvol en 1177. Il était habité par des religieux de l'ordre de Grammont. Leur maison était vaste et bien bâtie mais tout cela est tombé faute d'entretien. Les biens ont été dissipés et, avant 1789, le prieur de Fontenet ne jouissait plus que du fermage de quelques terres et de menus droits de cens qui ne lui produisaient pas un gros revenu. De même les bâtiments de la maladrerie qui existait dans le voisinage de Corvol ont été détruits. La chapelle est découverte, ses murs tombent en ruine et les biens qui dépendaient de cet établissement ont été réunis, par ordonnance de Louis XIV, à l'Hôtel-Dieu de Clamecy comme plus voisin de cette maladrerie où l'on guérissait jadis les lépreux revenant de la Terre Sainte et de l'Orient.

En 1427, un nommé Ferrier et le bâtard de Coux, s'emparèrent de Corvol mais Claude Châtelus le reprit bientôt pour le duc de Bourgogne.

Corvol a été une des trente-deux châtellenies du duché de Nevers de laquelle dépendait Courcelles qui en est éloigné d'une lieue par le sud et dont plusieurs fiefs tels que Chaumont, Chamsimon, Chivres, Rosières situés dans le territoire de Corvol relevaient, ainsi que ceux de la Porte et de Villette.

Cette commune recueillait en abondance du froment, du seigle, de l'orge et de l'avoine. Elle possédait de beaux prés, d'excellents pâturages, un vignoble dont le vin était léger, délicat et des bois qui s'exploitaient pour le chauffage de Paris.

On y a placé un notaire et un receveur des impositions qui percevait aussi celles de Courcelles et de Trucy.

Au début du 19e siècle, Gilbert-Thomas Varennes construit une papeterie à l'emplacement d'un ancien foulon à draps.

Une famille Courvol, ancienne dans le Nivernais et noble, prétend tirer son nom de cette commune. Sa généalogie est imprimée dans le Dictionnaire de Moréry, où l'on retourne le nom de Corvol de toutes les manièręs. Il y a cependant une grande différence entre Corvol et Courvol. Cette même famille possédait aussi la terre de Corvol ou Courvol-Dam-Bernard dans le canton de Brinon, de l'arrondissement de Clamecy.

Corvol l'Orgueilleux est aussi la patrie du Général Guiton (1761-1819), baron de l'Empire, de Thomas-François Belin, médecin (1768-1826).

Source

  • Département de la Nièvre et des petites contrées qui en dépendent. Tome 2 par Jean Née de La Rochelle et Pierre Gillet (1827)
  • Le patrimoine des communes de la Nièvre. Flohic éditions
  • Martine NOËL (discussion) 22 mai 2021 à 13:07 (CEST)

Notes et références

Notes


References