Chroniques Toury sur Abron 18e

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Transcrit le 10/5/2004 par Bernard Laudet

Chronique paroissiale de Toury-sur-Abron au début du 18e siècle

 

Transcriptions des remarques faites par Monsieur Florimond Augustin DAUBOY, curé de Toury-sur-Abron de 1710 à 1747, desservant de Lurcy

Ces remarques, portées sur le registre paroissial (BMS, archives communales), sont quelquefois à la suite des actes de l’année concernée, mais aussi réparties partout où il restait de la place libre, dans les registres antérieurs. Elles ont été reclassées par année. J’en ai très certainement oubliées.

Jusqu’à 1714, il retrace l’état de sa cure à son arrivée, puis année après année il donne des informations sur la vie de sa paroisse et de la culture.

En 1736 Monsieur Dauboy se fit réprimander pour la mauvaise tenue de ses actes, et ses remarques disparurent presque totalement.

Il existe dans ces BMS, près de 40 pages de sermons et prêches, qui semblent, pour partie, de la main de Mr Dauboy ; ils n’ont pas été transcrits ici.

Il existe aussi dans ces BMS des tables annales BMS de 1640 à 1794 (voir le chapitre Statistiques)

Conventions de transcriptions :l’orthographe et l’accentuation du texte sont respectés, les majuscules inusitées de nos jours ont été supprimées, la ponctuation a été ajoutée, les parties non lisibles sont figurées par des pointillés, entre crochets les abréviations utilisées et en italiques mes notes ou commentaires.

Abréviations utilisées : £ : livre tournois (par simplicité, plutôt que #)

Copie d’un extrait baptistaire de cette eglise. Le vingtiéme janvier 1634 a été baptisé Simon Dauboy fils de pierre Dauboy huissier royal et de dame Anne Dénosier son épouse. Son parrein a été Simon Maisser et sa marreine dame Antoinette Gendeau, qui ont declaré ne savoir signer ; ainy signé Maraud curé de Toury Led. Simon Dauboy fut dans la suite curé dud. Toury (Un de ses successeurs fut Mr Rousset, puis Mr Florimond Dauboy, puis Mr Rousset..)

1683 à 1720 (Dépenses afférentes à l’église)

(Ce texte est d’un seul tenant)

Mémoire ou état de ce qui s’est passé par raport à l’eglise

  • 1e - J’ay remarqué sur des papiers volants ecrits par feu messire guillaume Rousset, mon prédécesseur qu’en 1683 feu M[onsei]gneur Edouard Valot Evêque de Nevers fit sa visite dans notre Eglise le jour de la St Barthelemi et qu’il y bénit le ciboire et le soleil d’argent qui ont couté 51 £ à Moulins chez le sieur Daillan orfévre et que la cloture du cimetiére se fit la méme année susd., n’ayant presque jamais été fermé jusqu’alors, que led. sieur Rousset avoit conte avec les fabriciens et après leur conte rendu des deniers de l’Eglise, ils se trouvoient entierement quitte envers elle, ayant autant ….pour lad. Eglise qu’ils en avoient recu.
  • 2° - Que le 18 de mars mil six cent quatre vingt onze on donna 140 £ à Lourdin et Valet charpentiers de Moulins pour avoir refait tout à neuf le clocher et que Mons[ieur] Seig[ne]r (?) de Toury en avoit fourni tout le bois.
  • 3° - Que le 12 juillet 1690 on donna la som[me] de 42 £ 5 s[ols] pour couvrir tout à neuf le…..de l’eglise qu’on se servit neanmoins de quelques vieilles tuilles creuses qui se trouvérent encore jusqu’apres à servir, et que la chasuble des habis blans a couté en 1681 24 £ à la fabrique.
  • 4° - Et le le petit vaisseau d’argent dont on porte le viatique a couté 4 £ 10 s[ols]en lad.année.
  • 5° - Que le 19e 8bre 1698 on bénit et exposa dans l’eglise de Toury l’image de St Martin et celle de St Amable toutes deux travaillées par le pere le Conte sculpteur à Moulins, lesd. deux images coutérent 40 £.
  • 6° - Que le 25e mars 1699 le Sieur Vincent Bernard Seigneur de Toury changea l’ancien calice, qu’il en coute 40 £ de retour qu’il donna de son argent.
  • 7° - Que le 4e 9bre 1700 on acheta une banniére toute neuve qui couta 36 £, toutes lesd. sommes, à la réserve des 40 £ données pour le retour du calice, provenoient des quêtes et des deniers de la fabrique.
  • 8° - que le 4e avril 1707 on ouvrit le tronc qui n’avoit pas eté ouvert depuis plus de sept ans et qu’on y avoit trouvé la somme de 70 £.
  • 9° - Qu’en l’année 1705 la voute du coeur étant fendue en quatre endroits et menaçoit ruine on la fit raccomoder par fory masson de Lucenay, il en couta 80 £.
  • 10° - Qu’en la méme année 1705 on fit avancer l’autel dans le fond jusqu’au mur étant aupres ….à la place du balustre, ce furent Monsieur bernard de Toury et Marguerite Berthelot son épouse qui en firent la dépense aussy bien que du marchepied qui est au bas dud. grand autel.
  • 11° - Que les trois vaisseaux d’argent des Saintes Huiles ont été acheté 14 £ des deniers de la fabrique lad. année 1705.
  • 12° - Qu’en 1706 au mois de juillet on fit faire la balustre que l’on voit à présent dans l’Eglise, il en couta pour le tout la somme de vingt livres 20 £ que l’on donna à maitre Labrie menuisier à Lucenay.
  • 13° - Qu’enfin en 1717 on fit batir la sacristie, qui couta de dépense 200£ sans conter les charrois et quantité de corvées, qui ont été données par les habitans. Toutes les dépenses cy dessus ont été faites aux dépens de lad. fabrique, si on en excepte les articles du retour pour l’echange du calice et pour le transport du maitre autel. Or le revenu de lad. fabrique jusqu’icy n’a consisté qu’en deniers provenants des questes que l’on fit dans l’Eglise les fétes et dimanches avec ce qui est de reste de l’argent dés royautés et confreries quand on on en à prélevé l’argent pour le luminaire .

Et pour dernier article des remarques dud. Sieur Rousset de tems immémorial selon l’ancienne coutume la fabrique a toujours fourni aux curés dud. Toury les ciergespour dire leurs messes de tous les jours et pour les services journaliers et enterremens des morts. Le dernier dés memoires dud. Sr Rousset etoit ainsy signé Rousset curé de Toury le 24e de novembre 1709 Dauboy curé de Toury, le 1er janvier 1720.

  • 14° - (Confrérie du Corps de J.C)

J’ay vû ecrit sur un reste de vieux registre de cette eglise que la confrerie du corps de J.C y étoit etablie depuis mil cinq cens quatre vingt quatre et que son etablissement étoit tel que celui ou celle qui en étoit le chef, donnait un pain pour être porté et béni à l’Eglise le jour de la féte du corps de nôtre Seigneur qui pouvoit être ensuite distribué entre tous les confreres, en outre que led. chef donnoit une livre et demi de cire en faisant faire à ses dépens le luminaire de l’Eglise qui se fait encore actuellement tous les ans la veille de la susd. fétes ; pour les autres confreres il est marqué qu’ils donneront chacun cinq sous ou un quarteron de cire. Que le chef de la confrerie sera encore obligé de paroitre à la porte de l’Eglise au dehors le jour de lad. féte après vépres pour presenter sa place à un autre qui viendra la prendre pour l’année suivante. On écrira ensuite à la …du catalogue des confreres celuy ou celle qui se présentera pour être led. chef et pour recueillir les deniers de la confrerie l’année suivante. Quand une fois on se sera fait inscrire sur led. catalogue pour être confrere , ce sera pour tous les ans et il ‘y aura que le chef de lad. confrerie qu’on inscrira tous les ans à cause qu’il changera annuellement. S’il n’aime mieux continuer, après qu’on aura sut le nom du chef pour l’année suivante, l’ancien chef ira avec le fabricien rendre conte par devant le sieur curé de tout ce qu’il aura reçu pour lad. confrerie tant en aide qu’en argent et aprés qu’il aura donné entre les mains dud. sieur curé la somme de trois livres quatre sous pour dire huit messes tant pour les confréres defunts qui vivants suivant le réglement qui a été fait le 7e juin 1716 par Mr l’archidiacre dans sa visite en datte dés jour et an susd. signé Dollet archidiacre en plus bas Raboin comme on peut le voir dans les registres de lad. année 1716 et du consentement desd. confreres led. fabricien demeurera chargé du reste dud. argent pour en faire l’application au profit de l’eglise selon ses besoins et de l’avis du sieur curé. La lecture de ce règlement a été faite au prône afin que tous les confreres en eussent connoissance et qu’ils puissent donner leur consentement de leur gré et volonté, ainsy qu’ils l’ont donné à ce que les principaux habitans auroient réglés à leur absence, savoir pierre petitrenaud metayer des Rets, christophe gendeau metayer chez Millin, gabriel gachot chef de la communauté Collemein, gabriel david metayer à Remond, Louis Meunier metayer à gueland, jean Tureau metayer à Couvoux, gilbert poirier metayer chez Billon, jean petitrenaud meunier au moulin de Toury, Mathieu picaud metayer chez Paneté, louis digonnat chef de la communauté Bateau, Leonard journet metayer chez Reynaud, Francois Aubert chirurgien et Charles dechaume maréchal au bourg dud. Toury qui ne savent tous signer enquis, ainsy signé le 14e du mois de juin de lad. année 1716 Dauboy curé. Chaque confére de la confrerie du Corps de J.C ne donne plus que 5 s[ols] par règlement de M.M. fontaine Evêque de Nevers pendant sa visite le 13 de juin 1726.

  • 15° - J’ai pris possession de la cure de Toury sur Abron le le 4e de janvier 1710 Dauboy.

Cette susd . année 1710 Boquet charpantier de cette p[aroi]sse fit l’echelle ou on monte au clocher, et mis sous le benitier a la porte de l’Eglise le gros pié de chéne qui y est, il en eu 3 £.

  • 16° - Cette susd. année je fis encore rétablir tous les ornements de la sacristie, qui étoient en fort mauvais ordre ; poulet tailleur de la ville de decize en eu 24 £.
  • 17° - En 1711 Dame Marie Bernard Bourgoing dame de Toury fit azurer les deux retables dés petits autels de la Ste Vierge et de St Eloy, elle fit ensuite peindre par le sieur dubois les petites etoiles que l’on y voit.
  • 18° - monsieur Rousset curé lega par son testament 20 £ au profit de l’Eglise pour en faire la chaire où on dispense la parole de dieu, je la fis faire par Beauvalet menuisier à Lucenay qui eu encore 25 £ de notre fabrique pour faire le confessionnal et pour en fournir le bois.
  • 19° - La susd. année led. Dubois eu cent sous pour inscrire les sentences qui sont dans la sacristie, après l’avoir blanchie.

20° Encore la susd. année les dames de la visitation de Nevers donnerent six beaux bouquets pour mettre sur n[otr]e autel, on les estimoit 16 £.

  • 21° - En 1712 Ravion charpantier de chassenay fit la croix qui est auprés de la cure, il en eu 30 s[ols], gachot donna le bois. #(en fin de page) laquelle croix fut otée pour y substituer une croix de Mission plus élevée, et ensuite conduite prés du moulin de Toury et plantée dans det endroit des trois chemins, où il n’y en avoit jamais eu #.
  • 22° - En 1713 Madame de Bourgoing dame de Toury donna à notre sacristie une belle aube ornée d’une dentelle au point à la reine , on l’estimoit 24 £.
  • 23° - En 1714 je fis venir le missel imprimé à Lion chez Valfroy, tout mauvais et petit qu’il set, il ne laisse pas de couter 8 £ parce que celuy qui en avoit la commission s’en acquitta mal.
  • 24° - La chasuble dont la …est d’une moüére verte, un galon d’argent fin au bord couta avec le tabernacle fait à Nevers en 1716 par le sieur Barbaran sculpteur, la somme de 259 £, trois personnes ont contribuées pour la dépense de lad. chasuble l’an 1714.
  • 25° - La méme année on acheta pour le tabernacle un voile vert à deux pans bord…d’un floret en soie, il en couta compris la façon 24 £.
  • 26° - Lad. année 1714 Tevenin menuisier de decize et le Bas serrurier eurent cent sous pour nous faire le petit coffre ou tronc qui est dans nôtre sacristie.
  • 27° - En 1716 le 14 de 7bre pierre petitrenaud et Nicolas Bateau planterent la premiére croix qu’il y ait eu auprés de la fontaine de St Martin ; ce furent Mesdames de Melins et Bourgoing soeurs et dames de Toury qui la firent faire par gabriel david en l’honneur de St Martin.

Et depuis ce tems là Simonne plessier maitresse dans la communauté gachot y a fondé une procession , avec une grand messe ensuite à l’Eglise pour le 4e juillet à cause qu’à pareil jour nous avions été grélé d’une étrange maniére les années 1714 et 1716. Lad. fondation est du mois de decembre 1719 reçue Deroüéry notaire royal à Lucenay les hayes.

  • 28° - En 1717 nous avons fait venir de Nevers les fonts baptismaux faits par Barbaran er Renaud sculpteurs, ils nous reviennent à 80 £.
  • 29° - Le 13e de 7bre l’an que dessus j’ay fait la bénédiction de la figure de St Georges travaillée par led. sieur Barbaran, elle coûte 30 £ dont Claudine Merot personniére dans la communauté gachot en a donné 20 £ et les autres 10 £ ont &t& fournies par la fabrique.
  • 30° - J’ay acheté le petit missel pour les messes des trépasses, le processionnal et fait relier …rituel du diocése, ces trois articles coutent cinq livres 5 £.
  • 31° - En l’année 1718 nous avons fait faire tout à neuf les deux jougs de nos cloches, ils coutérent 10 £ pour Bausire charpantier à Dornes, 11 £ pour déchaume marechel qui les attacha et fournit le fer. La méme année Bereau sellier de decise eu 28 s[ols] pour nous avoir fait l’anneau de cuir qui attache le battant à notre plus grosse cloche.
  • 32° - La méme année ous vendimes à Maons[ieur] Oudoux notrre vieux tabernacle pour le placer à son Eglise de Vaucoulmain, il nous en donna la somme de 10 £.
  • 33° - L’année cy dessus le sieur Richecourt relieur à Moulins eu 24 s[ols] pour nous avoir relié notre rituel.
  • 34° - La méme année je fis paver le petit porche ou chapiteau à l’entré de n[otr]e Eglise, il nous en couta 40 s[ols].
  • 35° - En 1719 j’ay acheté une navette pour y mettre l’encens , dont on use à l’autel, elle nous cota 24 s[ols].
  • 36° - Quand je suis venu à Toury j’a trouvé maître gachot fabricien, il n’avoit pour lors entre les mains que dix sept livres de la fabrique. Depuis ce tems là en différentes fois il a encore eu le maniment de plus de 234 £ ou environ, qui provenoient des confreries ou des …jettées dans le tronc qu’on ouvrit à la fin de l’année 1719 et on y trouva 71 £ qui s’amassoient depuis dix ans qu’on n’avoit pas ouvert led. tronc. Led. gachot a rendu bon conte de tout cet argent et l’a employé au payement des ouvrages marques cy devant pour les reparations ou embellissement de l’Eglise , ainsy que pour avoir acheté en lad. année 1719 un surplis de toile de baptiste à notre sacristie et pour avoir donné 10 £ pour faire égaler notre cimetiére .

le surplus qui auroit manqué à l’entier payement dés dépenses pour lad. Eglise , le déboursé ayant surpassé la recepte , a été fourni par d’autres pieux bienfacteurs, j’ay arreté et arrangé ces mémoires cy dessus ce jourd’huy 20e jan[vie]r 1720 jour auquel on adit la messe premiére pour la fondation de Simonne pleissier. F.Dauboy Curé de Toury.

  • 37° - J’ay payé à maître Jacques Magnanon la somme de vingt cinq livres pour avoir appuyé par des croix de St André notre clocher, qui chanceloit et pour l’avoir planché par le dessous, fait à Toury ce 4e jan[vie]r 1721 Dauboy
  • 38° - Le 23e avril an que dessus j’ay changé à Moulins la clochette dont on sonne à la messe, j’ay donné au sieur Roux 12 s[ols] de retour.
  • 39° - Le vingt troisiéme jour d’octobre 1721 j’ay donné vingt livres de l’argent de la fabrique pour le missel imprimé à Anvers et qui set actuellement dans la sacristie.
  • 40° - Le trente d’avril 1722 j’ay fait venir de Lion les deux grands livres de chants l’antiphonaire et le spautier, ils me coûtent quarante cinq livres cy 45 £.
  • 41° - le 3e may, j’ay acheté et fait venir de Lion un graduel qui coute vingt trois livres cy 23 £

Pratiques qui aident les clers à vivre saintement et conformement à leur etat et condition

  • 1° - En la vue, que nôtre Seigneur n’a pas choisi l’etat de sa vie, mais l’a reçu de son pere eternel, je me propose d’aimer et bénir tous les etats soit exterieurs, soit interieurs, que dieu m’envoïera.
  • 2° - Je ne parleray de mes peines intérieures qu’à quelques amis dont j’aurai reconnu la piété et suffisance, non pour être plaint, mais pour être assisté de conseille.
  • 3° - Je rechercheray d’avoir en vûë notre Seigneur ………………

(7 pages des BMS)

1707

  • En 1707 le blé segle valoit communement 6 ou 7 sous le boisseau, je donnay méme du froment à 6 s[ols] à Lurcy, ou j’ecris pour leur curé ; tout etoit à si vil prix que les propriétaires ne pouvaient plus faire valoir leurs biens et les impots etant aussy excessifs, ils commencerent à abandonner la plupart des domaines, on donnoit des vaches garnies pour 19 £ et une paire de boeufs communs pour 60 £. Ls choses ont eté en cet etat plus de quatre ou cinq ans.

1709 (Famine)

  • L’année 1709 il fit un froid très rigoureux , il commença le jour des Rois et ne finit que le jour de la Conversion de St Paul, il fut si violent qu’il gela toutes les vignes dans le pais , les arbres et surtout les arbres fruitiers jusque dans le tronc, et plus du tiers des blés pendans à la racine , ce qui produisit une si grande et si cruelle famine que le blé qui commença à renchérir au mois de mars à valoir 34. Il alla toujours en augmentant et à tel point qu’il s’en vendit assez communément cent sous le boisseau, le froment se vendit sept francs le boisseau, l’orge un écu et l’avoine 45 sous (en marge : le tout à la mesure de decize). Encore etoit-ce une faveur que d’en donner à ce prix à quelques personnes ; il semblait que c’etoit une grace qui ne s’accorde qu’à la connoissance et quand on l’avait acheté il y avait encore bien de la peine à le conduire à cause des voleurs qui le prenoient de force et de violence sur les chemins. Une si grande affliction n’a pu être que l’effet des péchés des hommes dont il mourut le quart pour le moins de faim. Cela au printems les pretres ne pouvoient faire autre chose que d’inhumer les pauvres qui mourroient dans les rues et dans les prés en mangeant l’herbe comme les bêtes. C’est mon prédécesseur mr rousset qui a fait ces remarques dans ce tems là j’etois curé à Taise où les vivres étoient encore plus chers, la famine plus grande et la mortalité plus commune Dauboy ce 30 de xbre 1709.

Marge : Le vin se vendoit jusqu’à 180 £ ou même jusqu’à 200 £


1710 à 1714 (État des lieux et travaux à son arrivée)

Le 4e jour de l’année 1710 que je pris possession de la cure de Toury, je trouvay la maison dans un grand désordre et préte à tomber . Il n’y avoit point d’escalier pour monter au grenier qui menacoit aussy ruine, les poutres en étant cassées. La place du cabinet planchée et le vestibule qui est à l’entrée faisoit un grand vuide sans plancher et c’étoit le chemin de la cave par un mauvais escalier du.. … Toutes les portes étoient pourries ; les seules et les bas murs de l’écosier avoient manqué, le toit de la maison étoit percé en plusieurs endroits , les carreaux des chambres et cabinets étoient pour la plupart otés à la place où se fait aujourd’huy la cuisine il n’y avoit qu’un vieux manteau de cheminée à quart brulé, et l’espace qui restoit sans aucun plancher servoit pour lors de grange. Il n’y avoit point de four et dans tout le logis je n’y ay trouvé que trois portes qui ayent pu me servir en les faisant raccommoder. Il n’y avoit que quinze losanges de mauvaises vitres dans toute la maison pour repousser le vent. Je fus donc d’abord obligé de faire marché avec le charpantier, menuisier, masson, vitrier et serrurier, qui eurent ….sous la forme de 200 £ de mon argent pour remettre le batiment de lad. cure en l’état, ou on le voit aujourd’huy 21 may 1714. Il est vray que j’ay premierement eu en vûë ma propre commodité, je n’ay pas de me proposer le bien pour mon successeur et c’est là en agir en bon pere de famille.

Pour ce qui regarde les héritages de lad. cure je les trouvay tous sans arbres, ayant été gelés par le froid de…. , j’en trouvay beaucoup de .. qui avoient formés un assez beau verger dans l’endroit ou est aujourd’huy le jardin. Il y avoit un buisson de ronce ? forte de mauvais bois dans le bas du verger en la place d’un fort petit jardin étoit, ou on voit maintenant une petite grange.

Sur le champ je fis arracher les racines des arbres morts et la bocage ? et fis bécher …..l’enclos. Cela achevé je dressay le jardin à quatre grands carres sans les hors d’oeuvre au bas , je fis elever une terrace sur la base de laquelle on planta de l’aube épine pour separer le jardin d’avec le bocage qui étoit au bas ce que j’ay reduit comme j’ay pu en nature de pré. Je rendis encore praticable l’entrée du pré proche les planches, ou il y avoit une fondriére que j’ay dessigné et fait perdre par des transports de terre et par le moyen de bons fosses que je fis faire autour.

Dans le méme sens je fis l’echange avec mesdames de Toury du petit pré de fondation qui est au delà de la riviere vis-à-vis et tout à l’opposition du pré qu’elles me donnerent en echange et qui est dessous de la barre entre le pré de gabriel gachot et un autre petit pré cure joignant la fontaine pelerin. Ces deux petits pres étant donc devenus propres à la cure, je les réünis ensemble par la destruction que je fis d’une haye vive qui étoit entre deux, et je les ay separé du pré dud.gachot par un fossé sur lequel j’ay fait planter une haye vive. La méme année je fis encore faire une quantité de toises de fossés tout autour des champ de St Martin de la barre de la vign…que du jardin . Étant aussy ennuyé de faire un grand circuit pour avoir de l’eau à la fontaine de St Martin qui étoit au dedans du champ, je la fis mettre dans led. jardin en reculant la haye , ce fut un peu au mécontentement du bourg, mais il en fallu passer par là.

Tous les susdits ouvrages avec les arbres et plants que j’ay mis dans le jardin m’ont coûté le tout exactement calculé la somme de quatre cent cinquante £. Si les réparations que j’ay faites ne sont guéres apparentes, elles sont du moins assez proportionnées au batiment de la cure, qui est assez laid de luy méme . Je ferai de mon mieux pour entretenir les choses dans l’état ou elles sont. J’ay de différents fruits et excellents dans le jardin, et les ay eu dans les meilleurs jardin que je connais comme à Moulins, à Sauvigny, à St pierre le Moutier et à Nevers. Je me recommande aux priéres de mes successeurs à Toury. 21e may lundy de pentecôte 1714 Florimond Augustin Dauboy.

Le nombre de communians en 1713 étoit de 143 personnes.

Enfin la construction de la grange, les reparations faites aux presbitére, l’établissemnt du jardin avec des reparations faites aux autres heritage me coûtent la somme de 650 £ pour le tout jusqu’au susd.jour 21e may 1714.

Pour menuisier auxdites reparations, je me suis servi des Beauvale de Lucenay les Aix. Pour les serrures et autres petites ferrures je me suis servi de maître Le Bas de decize. Le vitrier étoit pierre Goicard de decize, led. vitrier eu luy seul en particulier 24 £.

1713 (Legs)

Le sixiéme jour de decembre mil sept cent, vincent bernard, Seigneur de Toury fit son testament, et en autres articles il lega et donna à l’Eglise de Toury sur Abron la somme de vingt livres en rente annuelle, pepétuelle et fonciére qu’il a specialement affectée et hypothequée sur le domaine Remond dependance de sa Seigneurie de Toury.

Pour être lad. somme de vingt £ de rente employée à entretenir d’huile à perpetuité la lampe de l’Eglise devant le St Sacrement, laissant neanmoins led. testateur la liberté à ses héritiers, successeurs et ayant causes d’entretenir à leurs frais à perpetuité lad. lampe. Quoy faisant ils seront déchargés de payer lad . rente de vingt livres et en cas de négligence et au défaut d’entretenir par eux lad. lampe le Sr curé dud. Toury et fabriciens feront payer par lesd. héritiers…dud. testateur.

Lesd. héritiers ainsy qu’ils y sont obligés m’ont délivré une expedition du sud. testament, comme elle pourra se trouver dans les titres de la cure, et en cas qu’elle se perdît, la minute est chez Lagoutte notaire royal à Nevers.

En 1713 on nous demanda l’amortissement du fond de la rente ..vingt livres, mais à force de remontrances, et de defenses que nous fimes gabriel gachot fabricien et moy curé, nous n’en avons encore rien payé jusqu’icy à la reserve de quelques menus frais, et si on revient à redemander l’amortissemnt qui est de 66 £ 13 s[ols] nous aurons nôtre recours sur les héritiers ou ayant cause dud. Sr de Toury, ainsy que nous y renvoïe le sieur Turgot intendant de Moulins le 7e 7bre 1714. J’ecris cecy le 7e jan[vie]r 1718.

1714 (Il existe dans ces BMS un autre sonnet qui n’a pas été transcrit)

Sonnet très spirituel et très dévot sur le bon employ du tems

Le tems m’a demandé dés jours passes le conte Et moi j’ay répondu : le conte veut du tems, Car celuy qui sans conte a perdu tems de tems Comment s’il n’a du tems, pourrat-il rendre conte

Le tems m’a refusé de differer le conte, Soutenant que mon conte a refusé le tems, Que n’en ayant usé quand il étoit tems En vain je demandois du tems pour rendre conte

O dieu ! quel conte peut rappeller tems de tems Et quel tems peut suffire à faire un si grand conte À qui vivant sans conte à mal agi du tems !

Helas ! pressé du tems et plus pressé du conte Je rens l’ame et ne puis rendre conte du tems Puisque le tems perdu n’entre point dans le conte

(2 lignes en latin, attribuant ce texte au R.P Tillon frère Minime de Decize) 21 feb.1704 Lisez les souvent. Vers………du fruit ,…de les scavoir par coeur Dauboy 8e de juin 1714

1714

Le 1er jour de may 1714 il géla bien serré en plusieurs endroits et surtout dans les paroisses circonvoisines, le blé qui étoit déjà considérablement cher augmenta incontinent de beaucoup et se vendit jusqu’à cinquante sous à la mesure de decize ; on avoit déjà…..pour de l’argent ; mais par un effet de la bonté de dieu les blés qui étoient tous gelés en épys repousserent en pied, et ou on croioit communement geler à moitié il s’en recueilli plus ou pour le moins autant que s’il n’eut pas gelé ; de sorte que le blé descendit promptement de 40 s[ols] a 15 s[ols] apres la moisson quelques restes de tramois.

1714

Le 7e de 7bre 1714 il m’en couta seize francs tant pour les arcs boutans et autres reparations que je fis faire à la maison de la cure pour les materiaux.

1715

Le huit de may il gréla considérablement dans cette paroisse mais la gréle qui fit le plus de mal et qui emporta le tiers de la récolte, fut celle qui tomba en abondance et fort grosse le 4e de juillet de lad.année 1714.

Le blé s’est vendu communement 10 et 9 s[ols], plusieurs en ont acheté à un écu de 3 £le reseau, je parle du segle, le froment est toujours plus cher de 3 ou 4 s[ols]. Le commerce, il n’y en eu point et l’argent fort rare et tout à bon marché. Le vin se vendoit par tonneau 60 £ cette année de 1715.

Mgr n[otre] Evêque tint son synode le 1er de may et par tout le diocése la fete et l’office de St jacques et philippe fut transferer au dimanche suivant. Ce premier de may étoit le mercredy d’apres le dimanche de quasimodo;

En lad. année 1715 le nombre des communians étoit de 148 personnes.

1716

Le 4e de juillet de la susd. année mil sept cent seize il gréla et il fit si grand orage dans cette p[arois]sse que tous les blés et autres grains furent partie renversés, partie ébrainés et la dépense qu’il falloit faire pour les lever montoit au tiers de leur valeur. On ne laissa pas que d’avoir encore assez de segle.

Le blé s’est vendu s’est vendu toute l’année 8 s[ols] et 7 s[ols] et 6 d[eniers] le b[oisseau] et a été le prix commun. Les bestiaux à très bon marché, il n’y avoit point de commerce et l’argent fort rare. Gros hyver. Le vin se vendoit 40 à 44 le tonneau.

Le nombre de communians étoit de 140 personnes.

1716 Visite de Mons[ieur] l’archidiacre

Le septiéme jour de juin de l’année mil sept cent seize, nous Louis Marie Dolet de Sauliére , chanoine archidiacre de decise en l’Eglise de Nevers , en continuant le cours de nos vistes, nous nous sommes transportés sur les trois heures du soir en l’Eglise paroissiale de St Martin de Toury sur Abron, ou nous avons été reçu à la porte de l’Eglise à la manière accoutumée par mr Florimond Dauboy prêtre curé de lad. paroisse. Nous avons visité le St Sacrement, que nous avons trouvé décemment placé, les fonts baptismaux fermans bien, et sur ce qui nous a eté representé et que nous avons vû nous mémes qu’ils etoient trop bas, les paroissiens nous ont promis qu’ils les feroient elever au plus tôt. Nous avons trouvé les Stes huiles enfermées dans des vaisseaux d’argent renouvellées, le bassin qui est d’airain bien nettoyé, l’eau tres propre.

Nous avons ensuite visité l’Eglise, qui est en bon etat, tres propre et bien entretenuë, ensuite nous avons visité les vaisseaux sacrés qui consiste en calice, cibore, un soleil qui ..monté sur sur le pied du ciboire , un boite propre pour porter le viatique aux malades, l’huile des infirmes , le tout d’argent, des ornemens de toutes les couleurs qui sont tres propres, les livres servant au plein chant en assez bon ordre.

Ensuite, apres avoir exhorté les peuples que nous avons trouvé bien instruits, fort attentifs à la parole de Dieu à remplir dignement leurs devoirs et à seconder les intentions de leur pasteur. Nous avons demandé au sieur curé, qui etoit le procureur fabricien, laquel nous a repondu maitre gabriel gachot habitant et p[ro]prietaire de la p[aroi]sse, nous nous serions ensuite informé du sieur curé conjointement avec le procureur fabricien, s’il n’y avoit aucun revenu attaché à la fabrique, lequel nous a dit qu’il n’y avoit pour toute fondation que celle d’une lampe ardente entretenuë à perpetuité devant le Saint Sacrement pour la somme de vingt livres par an, de laquelle fondation etoient chargées Mesdames Bernard, dames de Toury, comme héritieres et bien tenantes de feu Mons[ieur] de Toury leur frere suivant le contrat reçu Lagoutte, que le reste du revenu de lad. fabrique ne consistoit qu’en quétes et aumônes publiques, et en la confrerie erigée depuis longtems sous le nom du Corps de Dieu, dont e revenu est de 19 £ # (en marge, écriture de Dauboy) de douze livres tout au plus ; on ne paye que tres mal depuis cette visite le revenu tant en cire qu’en argent ne paye que 4 ou 5 £, les messes payées # pour la commune année et que les remontrances qui nous ont eté faites par le sieur curé et les habitans de regler le nombre de messes dont ils sont entre eux en dispute et pour le bien de la paix et à la pluralité des voix, nous les avons fixées à huit messes par an pour le repos de l’ame des confreres, lesquelles messes seront payées suivant les status et reglemens du diocese à huit sous, faisant la somme de trois livres quatre sous qui seront prises sur lad. confrerie , desquelles chefs nous avons dressé notre proces verbal pour valloir ce que dessus ; ainsi signé le present original ce jour estant Dollet archidiacre, Delaunay prieur de Lucenay, Daubois curé de Toury, et plus bas Raboin, J.Grisolle curé de Lurcy sur abron Raboin.

1717

Le 13 et 14 d’avril les petits fruits souffrirent beaucoup de la gelée dans cette paroisse, et le 12 de mayde la méme année 1717 il fit encore une autre gelée qui n’y laissa presque point de vin. L’année a été bien féconde en segle qui vendoit 6 £ (?) le charroy et sterile en froment. Le blé s’est vendu toute l’année 7 s[ols], d’autrefois 7 s[ols] 6 d[eniers] le boisseau et a été le prix commun. Le froment 9 s[ols] 10 d[eniers] le b[oisseau]. Le vin 40 £ ou 44 £ le tonneau. Les bestiaux ont été très bon marché, il n’y avoit point de commerce et l’argent fort rare.

Paix générale dans le royaume. L’été a été bien sec et hyver assez doux.

Le nombre des communions étoit de 145 personnes.

1718

Cette année de 1718 le 6e xbre je fis un chanté en service pour les trepasses de pierre petitrenaud metayer de Rets.

J’approuve et reconnois les actes ecrits cy dessus et je signe icy tous ceux qui n’auroient pas été signer à cause qu’il ne restoit de place en blanc au bout de la ligne Dauboy curé de Toury sur Abron.

Il ne s’est point trouvé d’enfans propres à faire leur premiére communion cette année 1718.

Le nombre des communians étoit de 160.

Toute l’année 1718 s’est presque passée sans pluie ce qui causa que le froment ne fut pas abondant, outre qu’il avoit été un gelé d’hyver, qui fut fort rigoureux pendant quinze jours et sans nége. Au commencement de l’année le froment ne se vendoit que dix sous, mais depuis le mois de may jusqu’à la fin de xbre il se vendit toujours 14 s[ols] le b[oisseau]. A toute l’année le segle ne s’est vendu que 7 s[ols] 6d[eniers] le b(oisseau] ou tout au plus 8 s[ols]. La vendange fut abondante, néanmoins le vin ne devint pas à meilleur marché que 24 £ ou 28 £, de 45 £ qu’il avoit valu depuis la derniére vendange. Grande chaleur pendant tout l’été. Paix générale par tout le royaume. Pas d’argent, pas de commerce, mortalité de brebis.

1718

Les vendanges furent abondantes en 1718 et on commença à les faire le 9e de 7bre.

1718 (Plantation d’une vigne)

Ayant une terre de cinq boisselées ou environ nommée pourillon ou la Rets appartenant à la cure par fondation, située au dessous de la petite vigne ou plante gachot , tenant de minuit à la vigne des Seigneurs de Toury , et d’orient et de midy du champ qui est appellé Corda du domaine Millien, n’etant pas propre d’ailleurs à produire du grain, je resolu d’y faire planter une vigne , et en 1718 le 7e de 7bre Claude Riberon dit la violette commança les fosses de l’enceinte dont il se trouva 47 toises, du côté dud. Corda qu’il garni de plan d’epines. Incontinent après qu’elle fût bouchée et fermée de haye, led. claude Riberon avec Jean Barbe aussy pionnier firent les fosses de lad . vigne. Elle se trouverent au nombre de 940 toises après qu’on les eu mesurées qui me coutent 34 £ 14 s[ols] 9 d[eniers] à raison de 9 denier par fosses (toise).

La méme année j’y fis conduire 26 charrois de fumier bien pourry dans le dessein d’aider le chapon à pousser plus promptement racine. L’année suivante savoir 1729, au mois de mars, je fis planter lad. vigne, qui s’acheva justement le dernier jour dud. mois de mars : voilà au juste ce qu’il m’en coute tant pour la nourriture des ouvriers et payements des vignerons de Cossaye, qui m’ont choisi dix milliers de chapon dans les vignes du sieur curé de cossaye et dans celles de Messieurs de la Grange, que pour le payement des ouvriers qui ont pris de l’argent et pour le fermier, j’ay fais dépense de la somme de quatre vingt livres y compris les susd. 34 £ 14 s[ols] 9 d[eniers ] que j’ay donné pour les fosses , nonobstant cette dépense j’ay en une journée de chacune dés maisons et particuliers de toute la paroisse, ce qui m’a valu et épargné, le tout supputé, une somme de quinze livres. Il est entré trente six journées de manoeuvre dans lad. vigne , tant la terre étoit difficile à manier, et six journées de bouviers tant pour la conduite dud. fermierque pour conduire la bouchure pour la haye et aller querir le chapon à Cossaye. Messire honorat Oudoux, prêtre, Bachelier de Sorbonne, curé de Vaucoulmain et doyen de Dornes aidé par Martin Bernard vigneron de la p[aroi]sse de Cours sous magny a planté le premier cep ou pied de cette vigne le 17e de mars 1729 à Toury. Dauboy

1719

Les vignes furent grélées de la cinq[uième] partie en 1719 dans cette p[aroi]sse, dans celle de Lurcy et un peu dans celle de Cossaye, du côté de decise ou il gréla aussy dans la p[aroi]sse de St Aré et dans celle de St Privé, et ce le 24e juillet 1719.

La moisson des grains etoit faite.

Le 14e d’aoust féte de l’Assomption de la très Sainte vierge, Mons. Louis Philippes de Launoy, prieur de Lucenay les aix fit faire solennellemnt par mons. Dubois curé de Cossaye la bénédiction de sa maison priorale après l’avoir fait rétablir tout à neuf. Il y eu grande assemblée à cette cérémonie pour les prétres du voisinage qui y assiterent etoient les curés cy, grisolle de Lurcy, Guéron de St Genest, Gamonet de St Romain, et Dauboy de Toury.

1719

L’année de 1719 une des plus séches qu’on eut vûë il y avoit longtems a été fort stérile en foin, en froment, en avoine, en orge, et en toutes sortes de legumes en ce païs cy depuis l’annonciation…il ne tomba point d’eau ou très peu jusques à la Toussaint à l’exception du 24e juillet qu’il en tomba considerablement et encore plus de gréle, qui fit grand ravage dans les vignes.

Les chaleurs furent excessives et causerent beaucoup de maladie parmi le peuple et la plus commune étoit le flux de sang qui fit mourir beaucoup de personnes . Et on n’entendoit plus dire autre chose qu’un tel se meurt, un tel est bien malade, cet autre vient de mourir et l’alarme étoit partout.

Le vin se vendoit 28 £ le tonneau , sur la fin il se vendit jusqu'à 36 £. Le blé valoit communement 9 s[ols] le boiss[eau] et le froment 14 s[ols], que le milieu de l’année le segle se vendit 14 s[ols], le froment 20 s[ols], enfin sur la fin le segle vingt à 28 s[ols] et le froment 24 s[ols]. Le foin se vendoit communement 4 £ le quintal et trois sous le faix de paille.

Guerre contre l’Espagne, peu de commerce, grandes diminutions sur la monnoye, gros casuel pour les curés. Il se fit dans cette Eglise trois services pour les trépasses, j’en eu dix francs deduction …pour chacun, chose extraordinaire en cette paroisse, j’ay eu 100 £ de casuel sans y comprendre oblations et les retributions pour les messes qui m’ont toutes été fournies à 8 s[ols]. L'hyver ne fut pas rigoureux.

Le nombre de communians étoit de 160 personnes.

1720

Le dixiéme d’avril 1720 Révérendissime Charles Fontaine Evêque de Nevers en son synode réduisit les fétes de St Jacques apôtre, de St laurent, de St Barthelemi, de St Louis et de St Matthieu à la seule obligation d’entendre la messe et permet le travail servil pour le reste de la journée.

Le 10e de may 1720 Messire Charles Fontaine Evêque de Nevers faisoit sa visite à Cossaye, et il appela les paroissiens de Toury pour les confirmer.

1720 (Crise financière)

Cette année de 1720 a été assez abondante en blé et en grains, très abondante en en foin et de mémoire d’hommes on n’avoit pas recuëilli davantage. Copieuses et riches vendanges , mais le vin fut de mauvaise qualité et fort vert, à cause que toute l’année fut pluvieuse, il ne laissa pas cependant que de se vendre au pois chérement, mais le prix le plus commun étoit de 30 £ par tonneau . Au commencement et à la fin de l’année le blé de vendoit 14 s[ols] le bois[seau]. Au mois d’août il valut jusqu’à 24 s[ols] et ce à cause que la monnoye augmentait sans cesse considerablement.

Les ecus de 6 £ monterent jusqu’à 12 £ et continuellement ; il paraissoit des arrêts qui tantôt diminuerent, tantôt augmenterent les especes et l’argent n’ayant pas un prix fixe toutes les marchandises devinrent plus cheres qu’on ne les avoit jamais vës. Grand commerce dans le royaume, un grand nombre de gens riches devinrent pauvres, et de très mal à leur aise devinrent commodes ; les uns parce qu’on leur remboursoit et les autres parce qu’ils remboursoient avec des billets de banque, argent de papier inventé par le sieur Law #on prononcoit Law comme si on dit Las# anglois établi controlleur general en France par M. le duc d’Orléans régent.

Quantité de terres changerent de maitres. Cette méme année dans notre voisinage Mad. d’Anlezy de Monparreux vendit dornes à Monsieur Alexandre, Mad. de Lamenay vendit lamenay et toute sa terre de Cossaye avec Craux à Mons. Rodot et à monsieur le marquis des pouilly ; les mémes eurent encore de Mademoiselle de Bessay des Gentils la terre d’Aglan. Monsieur Bonfils acheta de Messieurs de dardigny et Cossaye la terre de Bauvoir qui fut venduë 175000 £ quoiqu’elle fut en trés mauvais etat , ainsy que Dornes qui fut vendu 190000 £, et Lamenay Craux avec ce qui est dans Cossaye , dépendance dud. Lamenay qui fut vendu 400000 £ ; Aglan vendu 53000 £.

Il ne s’est manqué que de treize francs que mon casuel ne m’ait tant valu que l’année précédente ; j’ay fait trois services vulye (?) chantés, et j’ay eu trois libera à dire tous les dimanches de l’année, revenu bien extraordinaire dans cette paroisse. Depuis que je suis curé icy je n’ay jamais manqué de retributions pour mes messes, et souvent on m’en a tant donné à célébrer que j’ay souvent aussy été obligé de les faire acquitter par mes confreres voisins.

Le nombre de communiants de la paroisse étoit cette année de 157 personnes. L’hyver a été fort doux. Depuis plus de 50 ans les bestiaux n’avoient été si chers, je vendis un jour 60 £ une petite vache toute seule.

J’ay faits ces sortes de remarques qui sont en général assez indifférentes, mais quelques uns les rejettent, elles ne déplaisent peut être pas aux autres.

Les rentes furent encore réduites la fin de l’année 1720 au denier cinquante.

Les fetes de la Toussaint et trepasses me procurent ordinairement la retribution d’env[iron] huit messes à 8 s[ols] par chacune messe, je dis des libera pour environ trente sous. Les offrandes du pain et du vin pouvoient valoir trois livres, et est à peu prés les mémes revenu pour chacune année.

1720 (Vigne de la cure)

En 1720 j’ai eu deux pintes de vin de ma vigne (c’est la vigne de la cure de Toury plantée dans un champ de cinq boisselées , nommé pourillon ou La Ress) pour la premiére récolte que j’y fis ; nous nous en servimes les autres prétres et moy dans le St sacrifice dés messes que nous dimes la méme année le jour et féte de l’illustre Saint Martin nôtre patron. Comme nous nous étions encore servi le 9e de 9bre de lad. année avec trois messes que célébrérent Messieurs durand curé de St parize, grisolle curé de Lurcy, Dubois curé de Cossaye pour la premiére fois qu’on a acquitté le service porté par la fondation gachot faite en 1729 par simonne plessier pour être acquittée annuellement et à perpétuité led. jour 9e 9bre. Nota que lesd. deux pintes de vins me coutent justement la somme de cent dix livres 110 £ y compris générallement toutes les dépenses menües et grosses que j’ay faites pour lad. vigne depuis le jour que j’ay commencé à l’établir jusqu’à ce jour 12e 9bre 1720 que je l’ay donnée à pierre henry vigneron pour la façonner moyennant la somme de 14 £ par an Dauboy.

Et à présent qu’hugues Vannereux en est le vigneron je luy donne 20 £ pour la facon ordinaire de lad. vigne …fais faire à mes frais les provins, et fournir puissement, j’écris cecy le 23e août 1732.

1720 (Partage d’un bois)

En mil sept cent vingt j’ay fait faire le partage du petit bois ou buisson nommé l’ourdon appartenant pour les deux tiers à la cure et l’autre tiers à Charles Déchome qui joüissoit du tout, par le peu d’attention de feu monsieur Rousset. Pendant ce tems là, il le détruisit pour la plus grande partie, en en usant comme l’unique propriétaire.

Ainsy de commun concert avec led. Déchome nous fimes fossoyer led. ourdon par les nommes Riberon et Souty pionniers ; il nous en couta vingt six livres 26 £ pour environ 32 trois cen vingt toises de fosses qui font le circuit dud. ourdon. Ce qui étant achevé nous donnames dix huit livres 18 £ à Claude et Leonard Taupin tant pour une haye qui fait le circuit que pour celle qui partage le tiers dud. bois app[artenant] aud. Déchome et le separer d’avec les deux autres tiers, qui appartiennent à la cure et qui sont du côté des crois de monts.

Il faut remarquer que dans le partage dud. ourdon qui est dans la reconnoissance que m’en a donné Déchome pardevant Deroüery, qui a reçu le terrier de la cure, il est dit que la portion de Déchome est separé des deux miennes par un fossé, au lieu qu’il n’y a qu’une simple haye , c’est que nous avions resolu de fairece faire led. fossé ce qui ne s’executa pas. Ma part étant marquée et separée et bien separée, je fis couper tous les vieux bois en buissons pour faire pousser les taillis tout de nouveau. Pour lesquelles dépenses, il m’en a couté pour le tout pour ma portion trente cinq livres 35 £.

Couté et arrété ce 11e de may mil sept cent vingt Dauboy

1721

Le 28e may la gelée gata un peu les vignes en cette paroisse et la moitié du bas quartier de la mienne fut bien endommagée de ce froid pour la premiére fois.

1724

Mercuriale ou prix des blés en 1724

Le segle se vendoit 17 s[ols] le boisseau

Le froment se vendoit 24 s[ols]

L’avoine se vendoit 8 s[ols]

L’orge se vendoit 9 s[ols]

Le foin 5 £ le charroy

Le tonneau de vin se vendoit 30 £

La susd. année fut fort pluvieuse , méme les tems de la moisson ; l’hyver assez doux, l’été sans grondeuse chaleur et bien modéré.

Le nombre de communians de nôtre paroisse a paques a été de 137.

1724

Le nombre des communians de Toury n’a été que de cent trente quatre en lad. année 1724.

L’année de 1724 a été féconde en grains, le prix du segle a été 14 s[ols] pendant toute l’année, l’orge et l’avoine se vendoient 10 s[ols] le boiss[eau] et le froment communement 26 s[ols] le boisseau. Le vin d’icy se vendoit 60 £ le tonneau, le foin étoit rare et se vendoit pour le moins 20 £ le charroy. Paix générale, grand commerce par tout le royaume, les denrées pour la v…et toutes les autres marchandises étoient fort chére. Il y eu peu d’hyver et l’été fut excessivement chaud, surtout l’automne dans le commencement.

1725 Vendange

Mémoire des dimes de vins pour 1725 qu’on vendengea le 18 8bre.

Dans la vigne Gueland j’eu trois tinées et un quart de tinée de dime, dans la petite vigne gachot trois tinées, dans la grande vigne gachot onze tinées, dans toutes les autres vignes de la paroisse trois tinées et demi, laquelle vendange a rendu six…….

Dans la vigne de la cure , il y eu 26 tinées de vendange savoir 12 dans le quartier et 14 dans celuy…….

1726

Lad. année le boisseau de segle se vendoit 14 s[ols]

Le boiss[eau] de froment 20 s[ols]

Le boiss[eau] d’avoine de 10 s[ols]

Le boiss[eau] d’orge 10 s[ols]

Le charroy de foin avoit fait 6 £

Le tonneau de vin se vendoit 60 £

L’hyver a été modéré. Grande chaleurs en été. Beaucoup de grêle le 26e juillet

Nombre de communians a été de 138

1726

Le deux de juin 1726 Messire charles fontaine illustrissime evêque de Nevers vint dans nos cantons y faire ses visites, il se logea dans le château de Toury et y resta jusqu’au quatorze du méme mois. De là il alloit chaque jour ans une paroisse du voisinage y faire sa visite, et s’en revenoit le soir. Ce fut en ce temps qu’il abolit les royautés qui se faisoient dans la campagne et pour remplacer l’argent que les fabriques en pouvoient retirer, il ordonna qu’on donneroit pour chacun mariage quarante sous pour l’Eglise.

Le 16e juillet il tomba sur le soir en un demi quart d’heure beaucoup de gréle, il y en avoitde grosses comme des oeufs de poules, et …il n’y avoit plus dans cette paroisse que les orges et les avoines à lever et quelque peu de froment qui furent entiérement perdus ainsy que les fruits et les vignes, et le chanvre. Toutes les vitres de nôtre eglise du côté du midy furent cassées. Toute la paroisse de Lurcy fut battüe ; on n’y avoit pas fait la moitié de la moisson. Dauboy

1727

En lad. année le boisseau de segle se vendoit 14 s[ols]

Le boiss[eau] de froment 17 s[ols]

Le boiss[eau] d’avoine de 7 s[ols]

Le boiss[eau] d’orge 8 s[ols]

Le charroy de foin avoit fait 4 £

Le tonneau de vin 44 £

Paix générale et peu de commerce dans le royaume

Le nombre des communians à paques a été de 136

Mission

Il se fit une mission en lad.année 1727 par messieurs Mablot, Lemaître, et Sontonas prêtres du séminaire de Saint joseph de Lion qui emplanérent la croix le quatriéme de juillet à l’entrée de la ruë de St Martin.

1728

En lad. année la mercuriale du boisseau de segle a été de 14, 14 et 13 s[ols]

Le boiss[eau] de froment 14 et 18 s[ols]

Le boiss[eau] d’avoine de 10 s[ols]

Le boiss[eau] d’orge 10 s[ols]

Le tonneau de vin se vendoit 40£

Le charroy de foin 6 £

L’été a été fort sec et l’hyver pluvieux. La gelée de printemps avoit beaucoup fait de mal aux bleds. Peine générale dans le royaume, le commerce étoit à bas et l’argent fort rare.

Le nombre de communians a paques pouvoit être de 138.

1728

Au printems de l’année 1728 le 29e d’avril et le 4e de may, il fit deux fortes gelées qui portérent beaucoup de tort aux fruits de la terre, et il n’en resta que trés peu dans mon jardin. Les vignes souffrirent beaucoup et les bourses mémé qui ne furent pas endommagées, ne formoient presque rien.

1728 (Déclaration de patrimoine de Dauboy)

Voilà cy dessous la declaration qui fut donnée pour cette paroisse de Toury au clergé dans la vûë qu’on s’étoit proposé de faire un nouveau … au département général pour la repartition des impositions du clergé de France.

Déclaration que donne à Messieurs de l’assemblée générale de France, qui sera tenuë en l’année 1730 et à Messieurs du bureau diocésain du clergé de Nevers, Florimond Augustin Dauboy curé de la paroisse de Toury sur Abron qui a St Martin pour patron et titulaire de son Eglise et pour présentateur à sa cure le sieur prieur de Langy.

  • 1° - Il déclare que le gros de son revenu consiste en dimes de blé tant seigle que froment , et pour le peu d’orge et d’avoine qu’il y a reste au fermier et ne fait pas un objet pour faire portée de l’accense, qui ne se fait jamais que verbalement, et la quantité qui luy en revient tant la meilleure que la moindre année, l’une compensée par l’autre ne monte qu’à quatre cens boisseaux de seigle et trente deux boiss[eaux ]de froment, partie mesure de decize, partie mesure de Moulins à raison de 13 s[ols] le boisseau de segle et 15 s[ols] le boisseau de froment , selon la mercuriale commune d’une paroisse qui est partie du Bourbonnois, partie du Nivernois, ainsy la mercuriale tient un milieu entre celle de Moulins et celle de Decize.

Etat de la mercuriale des années suivantes sur lesquelles je régle un revenu fixe et arrété pour chacunes des dix années dont il est question. Mercuriale :

1713 : segle à 26 s[ols]

1714 : segle à 26 s[ols]

1715 : segle à 9 s[ols]

1716 : segle à 7 s[ols] (il faut remarquer que ces prix sont inférieurs à ceux cités

1717 : segle à 6 s[ols] précédemment)

1718 : segle à 7 s[ols]

1723 : segle à 9 s[ols]

1724 : segle à 13 s[ols]

1725 : segle à 14 s[ols]

1726 : segle à 13 s[ols]

Pour la mercuriale du froment, elle se tire juste en ajoutant quatre sous par boisseau par dessus la mercuriale commune du segle, et c’est sur pied qu’est dressé ce calcul et qu’il a vendu et consommé son blé ; ainsy mercuriale commune de froment 17 s[ols] le boisseau pour les dix années.

Laquelle sud. quantité de quatre cens boiss[eaux] de segle et trente deux de froment étant évaluée selon les mercuriales des susd. dix années ne produit que la somme de deux cens quatre vingt sept livres quatre sous par an. 287 £ 4 s[ols].

On ne fait pas mention des novales (?), car s’il y en a, elles sont portion des grains cy dessus raportes, étant levées avec les anciennes dimes qui se percoivent dans l’etenduë de la paroisse de Toury et dans les voisinespar droit de faite du laboureur. Le curé déclare encore qu’il ne dime pas seul dans la paroisse, et qu’il a pour codecimateurs les sieurs prieurs de Lucenay les aix, Langy et le Seigneur de dornes qui entre eux trois levent pour le moins la sixiéme partie des dimes de Toury.

  • 2° - Il déclare qu’il a un petit terrier, qui pour luy donne par an la somme de huit livres 8 £.
  • 3° - Il déclare que les terres d’ancien fond de la cure qui sont d’en[viron] vingt boisselées pouvoit luy valoir par chacun an quatre livres.
  • 4° - Il déclare une…fondation faite par jean et Louis saunier le 20e de juin 1468 recuë Renaud me , cette fondation donne deux petites assiettes de pré de la contenance chacun d’une petite chartée de foin de très mauvaise qualité et d’une petite piéce de terre qui font sept boisselées mesure de decize , lesquels prés et terres ne produisent par an que dix livres de rente. 10 £

Le titre de la fondation donne bien d’autres droits, mais je n’en jouis pas , les curés qui ont été avant moy les ayant laissé perdre. Nota, que je vins de faire planter de la vigne dans l’une des dux petites piéces de terre de trois boisselées, mais je n’en ay encore rien tiré ; pour laquelle fon[datio]n je dois dire tous les lundis de l’année une messe avec un de profundis à la fin, et tous les dimanches un libera. Je l’acquitte, quoique , bien à charge, son amortissement en du vieux tems , je n’en sais point la date.

  • 5° - Il déclare une rente fonciére de dix livres par la comm[unau]té Gachot recuë des…le 30 xbre 1729 à condition que chacun année à perpétuité, il assemble trois prêtres pour faire un service pour les défunts, outre le service, il chantera deux grands messes, ….une fois le St Sacrement en …le bénédiction, fera encore d’autres priéres et le tout moyennant la susd… rente de dix livres par an 10 £.
  • 6° - Il déclare qu’il ne peut avoir par chacun an qu’un tonneau de dime de vin qualité assez mince et qui ne peut valoir par un commun que trente livres 30 £.
  • 7° - Il déclare que le casuel, savoir mariages, sepultures, bâtémes et droits de passion ne peut par commune année aller au delà de quatorze livres 14 £.

car il est fort mal payé, les paroissiens etant tous de pauvres païsans, et un nombre seulement de 130 communians.

Toutes lesquels susd. sommes font celle de trois cens soixante et trois livres quatre sous de revenu chacun an. Mais les reparations des trois mauvais batimens, qui sont de construction fort sujette au déperissement, me coûtent pour le moins la somme par chacune année la somme de trente trois livres quatre sous et très souvent beaucoup plus. Partant il ne reste aud. curé de Toury pour sa nourriture et son entretien que la somme que la somme de trois cens trente livres de revenu clair et net 330 £.

Nous soussigné certifions et affirmons la presente déclaration veritable sous les peines enoncées en la déliberation de l’assemblée générale du clergé du 12e xbre 1726, de laquelle déclaration nous avons remis double à Mons[ieur] le syndic de ce diocéze de Nevers.

1729

Le nombre dés communians de cette année 1729 étoit de 136 personnes, y compris les sept qui ont fait leur premiére communion.

Le boisseau de segle se vendoit 14 s[ols]

Le boiss[eau] de froment 20 s[ols]

Le boiss[eau] avoine 10 s[ols]

Le boiss[eau] d’orge 10 s[ols]

Le tonneau de vin 30£

Le charroy de foin 6 £

L’hyver a été fort rigoureux, long et presque semblable à celui de 1709, le printems et l’automne bien pluvieux.

1730

Mercuriales

Le boisseau de segle se vendoit 15 s[ols]

Le boiss[eau] froment 18 s[ols]

Le boiss[eau] orge 13 s[ols]

Le boiss[eau] avoine 8 s[ols]

Le charroy de foin 6 £

Le tonneau de vin 24 £

L’hyver fut fort doux et pluvieux ainsy que le printems qui jetta beaucoup d’herbes dans les bleds, qui ne fut pas abondant dans le tems de la récolte. Abondance de vin mais peu dans cette paroisse à cause de la grêle du 27 7bre, rareté de foin. Peu ce commerce , paix générale.

Nombre de communians à Pâques 139

1730

C’est en 1730 que fut creusé et fait le puit de la maison lottemin, dit gachot, devant les grandes portes de n[otre]eglise du côté de la foire.

1731

Le boisseau de segle se vendoit 18 s[ols]

Le boiss[eau] de froment 22 s[ols]

Le boiss[eau] d’avoine 13 s[ols]

Le boisseau d’orge 13 s[ols]

Le charroy de foin 20 £

Le tonneau de vin 30 £

L’hyver fut fort long. Il y eu de la nége plus de deux mois, il en tomba quantité le 5e de fev[rier] qui étoit le mardy gras, il en resta encore à Pâques. L’année fut fort séche, presque sans pluie tout l’été. Abondance de segle, peu d’orge et d’avoine, et assez de froment. Le foin étoit bien rare , il valoit 3 £ ou 2 £10 s[ols] le quintal communément.

Il n’y avoit ni vente ni commerce de bestiaux boeufs et vaches qui furent presque toutes malades au printems d’un ch…qui leur coupoit la langue, ce mal pouvoit leurs venir de la rareté de l’herbe la terre étant si séche. L’hyver ayant été si rude etil venoit quantité de monde à nôtre marché surtout ceux qui etoient de dela de la Loire, comme de Druy, parigny et autres.

Nombre de communians à Pâques 140

1731

La grele gâta nos vignes le 14e août 1731

1732

En lad.année de 1732 il se forma une si grande abondance de chenilles qu’elles désolérent toute la campagne, mangeant une grande partie de tous les fruits, tous les glands et les feuilles dés arbres, il y eu méme des ordres de la cour pour les détruire chacun viérs soy, mais ce fut inutilement, elles ne perirent que vers la St Jean d’elles mémes.

1732

Mercuriales et prix des grains en lad. année

Le boiss[eau] d’avoine se vendoit 8 s[ols]

Le boiss[eau] d’orge 10 s[ols]

Le boiss[eau] de segle 14 s[ols]

Le boiss[eau] de froment 17 s[ols]

La charroy de foin 4 £

Le tonneau de vin 24 £

L’année fut fort humide et pluvieuse ce qui rendit la semaille difficile à faire.

Abondance de foin et de vin qui n’etoit pas bon. Il y eu quantité de paille et peu de grains à cause qu’il s’étoit jetté quantité d’herbes aux printems dans les bleds. L’hyver fut fort doux. Grand commerce de bestiaux et paix générale dans le royaume.

Le nombre de communians à Pâques pouvoit être de 140.

1733

Mercuriales ou prix dès grains de 1733.

Le boisseau de froment se vendoit 20 s[ols]

Le b[oisseau] de segle se vendoit communément 14 s[ols] mais sur les trois derniers mois de l’année il valoit 18 s[ols]

Le boiss[eau]d’orge l’un portant l’autre se vendoit 10 s[ols]

Le tonneau de vin se vendoit en ce païs cy de prix commun 44 £ le tonneau

Le charoy de foin se vendoit 5 £

Le tems des semailles fut très beau, et hyver très doux, le printems il y eu de grands débordements d’eau qui causérent de grands dommages dans le royaume, et nous n’avons jamais vû la petite riviére d’Abron si grosse. Ses eaux courroient tout le bas du pré du jardin qui est au dessus de la fontaine de St Martin. Il se fit une très mauvaise moisson à cause de la mauvaise semaille de l’année précédente et de l’abondance des eaux de l’été et de la grêle qui nous désola surtout le 29e juillet. Grand commerce de bestiaux qui se vendoient très chers. La guerre après une paix commenca contre l’empereur à cause que la France vouloit remettre et maintenir Stanislas père de nôtre reine sur le trône de Pologne. Sur la fin de l’hyver dans les mois de mars surtout il y eu pour tout le monde un rhume …..qu’on le regardoit comme une espéce de contagion, il en mourut beaucoup de personnes mais le plus grand nombre n’en fut que malades. Les nouvelles apprenoient que dans l’Europe les petits et les grands etoient presque tous attaqués.

1733

Grêle

Le dix de juillet 1733 il grêla considerablement dans les paroisses de devay, charrin, Cossaye, Lucenay la ville et Toury, surtout dans le village de Moncouvou dit gland chez les Gachot. Les vignes furent plus de la moitié battues et on ne moissonna presque rien dans le grand champ gland, tenant à …Beraud, qui fait partie dud.champ….

1734

Mercuriales ou prix dès grains de 1733 (il doit s’agir de 1734)

Le boisseau de froment se vendoit 20 s[ols] et 24 la moitié de l’année et 18 s s[ols] sur la fin

Le segle se vendoit communément 20 s[ols]jusqu’à la moisson, ensuite il baissa jusqu’à 13 s[ols]

Le boiss[eau]d’orge et d’avoine l’un portant l’autre, l’un vendu 10 s[ols] et sur la fin 7 s[ols] et 6 [deniers]

Le tonneau de vin se vendoit 44 £

Le charroy de foin 6 £

Le tems de la semaille fut assez fâcheux, et il resta des bleds à faire. L’hyver très doux et il commanca à néger et à faire bien froid pour commancer l’hyver de l’année suivante 1734. Il se fit une très bonne moisson et abondance de biens sur la terre , beaucoup de fruits de toute espèce, quantité de glands. Un médiocre commerce de bestiaux et inférieur à celui de la derniére année. L’été ne fut pas grandement chaud.

La guerre continuoit pour la méme raison que la derniére année , on la faisait en Pologne, en Allemagne, en Italie : on fit bien des conquétes.

Dans l’été jusqu’à la fin de l’autome quelques personnes furent blessées , d’autres tuées par une béte farouche que l’on disoit courir et se voir sur les deux bords de l’Allier et de la Loire. Les uns la nommoient yenne, d’autres civette, quoiqu’il en fut elle intimidoit bien des gens, et fit plus de peur que de mal.


  • Cruë de l’Abron en 1734

De mémoire d’homme on n’a vû plus grossir la riviere d’Abron qu’en 1734 le dimanche 15e de may

Elle monta jusqu’au coin ou angle du pré de la cure du côté de la garenne et couvrit de la hauteur de deux pieds tout ce petit vallon du pré du jardin au dessous de la fontaine de St Martin

  • Foire le jour de la St Jean 1734

En 1734 la fête de l’Eucharistie se rencontra le 24 de juin, fête de la St Jean, et dans le diocész le fête de St Jean fut remise au lendemain 25 de juin, et la foire ne fut ni bonne ni nombreuse à cause qu’on croioit qu’elle seroit aussy renvoyée au 26e dud.mois de juin.

1734

En 1734 j’ay déclaré que je possédois pour mon bénéfice une maison, in jardin, vingt boisselées de terres, quatre oeuvres de vignes, deux charois de foin, des dimes gros de mon revenu , qui peuvent monter par chacun an a 400 boiss[eaux] de blé segle, une fondation de dix livres, le tout evalué à 300 £. J’ay cité pour memoire. C’etoit pour satisfaire à une déclaration du Roy, qui vouloit lever le dixiéme dés revenus pour tous ses sujets de quelque qualités et conditions qu’ils fussent. Cependant le clergé en a été déchargé, attendu que l’assemblée avoit accordé un don gratuit de 12000000.

1734

Epitaphe de Strutton patrington


L’epitaphe suivante se lit sur une tombe qui est erigée dans le cimetiére de heydon dans le comté d’york.

Cy-gît le corps de guillaume Strutton de patrington enterré le 29e may 1734 agé de 97 ans qui eut de sa premiére femme 28 enfans et de sa deuxiéme 17, pére de 44, ayeul de 86, bisayeul de 97 et trisayeul de 23 en tout 251 . Ce que dessus a été tiré du Mercure historique de Berlin de lad. année 1734.

1735

Le prix du segle a été différent tantôt 13 s[ols] tantôt 14 tantôt 14…et après cela 18 s[ols] mais pour le faire egal, il faut le prendre a 14 le boisseau pour toute l’année. 20 le froment, le boiss[eau] d’orge et d’avoine 10 s[ols]. Le prix d’un tonneau de vin 70 £ et de mauvaise qualité.

Il tomba beaucoup de pluye surtout jusqu’au mois d’octobre, on eut de la peine à lever les foins de la terre . presque point d’été, peu de chaleur , beaucoup d’herbes dans les bleds, peu graines et mauvais comme …dans l’europe. Il gréla beaucoup le premier de juillet chez..Gachot et Remond , presque stérilité. Petite et mauvaise vendange , il eu un peu de fouin et assez de ……… commerce de bestiaux. Guerre contre l’empire.

1737

Le nombre de communians de cette paroisse a été de 125 personnes cette année que paques étoit le 21e jour d’avril.

1737

L’année 1737 il fit considérablement froid au cour de la St Jean du mois de juin, et egalement la veille de lad. St Jean, il fit froid à glaces, et il se trouva des pois haricots de geler étant monter deja bien haut.

1740

Le nombre de communians pour la pâque de cette année 1740 est de cent trente personnes.

1743

Le vint trois 7bre Messire Guillaume d’Hugues Evêque de nevers fit sa visite dans cette paroisse et dans celle de Lurcy que je desservois.

1746

En outre ils ont reçu quatorze livres des quêtes dans l’Eglise par l’ouverture du tronc au commencement de l’année 1746.

Ils ont encore reçu cinq livres provenants du mariage de Thérese Girard , et de l’ouverture de terre pour feue Marie Danjan du 21 et 26 juin led.an.

Nota : qu’au lieu de cent dix livres seize sous de l’autre part lesdits fabriciens n’ont reçu que trente livres seize sous et que par consequence il leur revient quatre vingt livres ce 27 juin 1746.

Le dernier de decembre 1746 nous avons ouvert le tronc de notre fabrique , il s’y est trouvé douze francs des questes faites dans l’Eglise, dont est chargé Nicolas Fo ucher fabricien avec vingt sous que je lui avois remis le mois d’aoustpour reste d’une ouverture de terres.

1747

Plus ils ont reçu des mariages de Marguerite Vanereux d’Annet Co eur et de l’ouverture de terres pour feu Francois Gendeau 4 £ 18 s[ols] le 7e d’avril 1747.

Ils ont reçu 4 £ 10 s[ols] de l’ouverture de tere pour Claude Merot Jarre de la confrerie de St Roch ce 6 août 1747.

Statistiques : nombre de naissances et décès

Relevés chaque année à Toury-sur-Abron de 1690 à 1792 (tirées des tables des BMS).

Il est clair que le nombre des décès est minoré, comme toujours à cette époque. Si l’on raisonne à population constante sur cette période, ils seraient minorés de 17%.