Chasse aux loups dans le canton de Decize

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Les loups menacent (1790-1798)

L’organisation de la louveterie

A notre époque, les enfants ne connaissent les loups que par les dessins animés et les zoos et quelques reportages sur leur réintroduction controversée dans les parcs naturels. Au XVIIIe siècle, les loups constituaient une menace réelle, amplifiée par la peur et les récits d’agressions, d’animaux et de bergers dévorés. Pour lutter contre ce fléau des campagnes, l’Ancien Régime avait créé un corps de gardes-louvetiers chargés d’organiser des battues, des chasses, avec le concours des paysans. La Révolution ne modifie pas la louveterie royale, et les agriculteurs sont encouragés à tuer eux-mêmes les féroces prédateurs ; ils reçoivent la somme de douze livres s’ils présentent une tête de gros loup au conseil de leur commune, et trois livres pour une tête de louveteau.

De véritables spécialistes de la chasse aux loups se distinguent dans le département, comme le célèbre Tuyot, de Nevers, « preneur de loups et de moineaux ». Le directoire départemental écrit au citoyen Rolant, d’Arthel : " Citoyen, l’humanité t’appelle à grands cris contre une bête féroce qui dévore les enfans et les animaux domestiques. Prends les armes et contribue, par ton zèle et ton talent, à rendre la sécurité à nos campagnes désolées. […] Puissent ton industrie et ton zèle être aussi heureux contre ce fléau de l’humanité que les armes de nos frères des frontières le sont et le seront encore contre les hordes déchaînées par les brigands couronnés. Salut et fraternité. Signé : Gallois. Le 26 Ventôse An IV.'"

Des battues autour de Decize

Malgré ces précautions, malgré la poudre et le plomb distribués aux communes, la menace revient chaque année. Les loups commettent des ravages répétés dans les campagnes ; ils s’enhardissent jusqu’à venir tuer des bestiaux dans les cours des fermes. Les communes de Lucenay-les-Aix, de Champvert et de Sougy, parmi d’autres, adressent un important courrier au directoire du département et à la maîtrise de louveterie de Nevers pour demander de l’aide. Pendant le printemps et l’été de 1790, 33 gros loups et 131 louveteaux sont abattus. Quelques chasseurs des environs de Decize reçoivent une prime :

le 7 mars, le garde forestier Jean Vérat, de Champvert, a tué un gros loup ;
le 27 avril, à Fleury, Jean Bertau : un gros loup ;
le 30 avril, à Fleury, le journalier Pierre Champlong : un gros loup ;
le 15 mai, à Fleury, Laurent Bonnet : deux louveteaux ;
le 25 mai, à Champvert, Noël Pitou : un gros loup ;
le 1er juin, à Avril, Claude Fougère : six louveteaux ;
le 1er juin, à Fleury, le voiturier Richard Pascaud : sept louveteaux;
le 14 juin, à Toury-sur-Abron, Antoine Jaudet : quatre louveteaux ;
le 21 juin, à Champvert, le forgeron Claude Durin : un gros loup ;
le 25 juillet, à Sougy, le potier Jean Poupon : un gros loup.