« Charbon à Lucenay les Aix projet » : différence entre les versions

De Wiki58
Aller à la navigationAller à la recherche
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 7 : Ligne 7 :


Fondée sur :
Fondée sur :
*les résultats de [[Charbon à Lucenay les Aix sondages|huit sondages]]et de premières données sur les caractéristiques du charbon ;
*les résultats de [[Charbon à Lucenay les Aix sondages|huit sondages]] et de premières données sur les caractéristiques du charbon ;
*une estimation du marché ouvert au charbon de Lucenay à l'horizon 1995-2005, réalisée par Management Analysis Center (M.A.C.) ;
*une estimation du marché ouvert au charbon de Lucenay à l'horizon 1995-2005, réalisée par Management Analysis Center (M.A.C.) ;
*l'étude préliminaire d'un projet minier compatible avec les perspectives de consommation et les potentialités du gisement, réalisée par SOCOMINE ;
*l'étude préliminaire d'un projet minier compatible avec les perspectives de consommation et les potentialités du gisement, réalisée par SOCOMINE ;

Version du 7 juin 2021 à 11:02

En février 1986, le même BRGM [1] présente un projet de mise en valeur du gisement de charbon de Lucenay-lès-Aix, incluant une esquisse économique, un résumé et des conclusions. Ce document est référencé 86 DAM 004 PM

Il commence par un avant-propos :

Le Département de la Nièvre a confié au B.R.G.M. l'esquisse économique du projet de mise en valeur du gisement de charbon de Lucenay-Les-Aix. Le financement de cette étude a été assuré conjointement par le Département de la Nièvre et la Caisse Nationale de l’Énergie.

Fondée sur :

  • les résultats de huit sondages et de premières données sur les caractéristiques du charbon ;
  • une estimation du marché ouvert au charbon de Lucenay à l'horizon 1995-2005, réalisée par Management Analysis Center (M.A.C.) ;
  • l'étude préliminaire d'un projet minier compatible avec les perspectives de consommation et les potentialités du gisement, réalisée par SOCOMINE ;
  • une première analyse des coûts de transport, des aménagements nécessaires au projet et de son impact régional, réalisée par le Cabinet Roignot ;

Cette esquisse économique permet d'évaluer les fourchettes dans lesquelles devraient se situer le prix de revient du charbon de Lucenay et la rentabilité du projet.

Et sa conclusion est la suivante :

Les réserves du gisement de LUCENAY-LES-AIX sont évaluées à 200 millions de tonnes de charbon en place. La partie septentrionale du gisement contiendrait, à elle seule, de 1'ordre de 60 millions de tonnes, économiquement exploitables à ciel ouvert, soit un potentiel de charbon commercial de 45 à 50 millions de tonnes. Les premières analyses du charbon brut et du charbon lavé permettent de n'exclure aucune utilisation, sauf la cokéfaction. Elles sont cependant insuffisantes pour préciser les caractéristiques des différentes qualités de charbon susceptibles d'être livrées sur le marché et leurs proportionsrespectives. La teneur en soufre du charbon est en moyenne, après lavage, de 0,9 %. Le pouvoir calorifique inférieur du charbon lavé est en moyenne de 6 800 th/t. Les réserves exploitables à ciel ouvert peuvent justifier un projet capable de produire de l'ordre de 2 Mt/an de charbon commercial. Compte tenu des délais nécessaires aux études permettant de fonder une décision d'investissement, et à l'extraction des stériles jusqu'à l'accès au charbon ("découverture initiale") le projet ne pourrait pas entrer en production avant la deuxième moitié de la décennie 1990. L'étude du marché s'est donc efforcée de cerner celui-ci à l'horizon 1995-2005. Elle repose sur deux hypothèses d'évolution du prix international du charbon : l'une de stabilité, l'autre de croissance moyenne de 1,5 % sur la période 1985-1995. Cette dernière hypothèse était celle retenue jusqu'ici par EdF pour ses propres projections. On a supposé, dans les deux cas, qu'EdF continuerait d'acheter le charbon français à un tarif préférentiel par rapport au charbon importé. Enfin, on a fait l'hypothèse que le prix des hydrocarbures ne subirait pas de bouleversements entraînant, par exemple, la remise en route, au détriment des centrales à charbon, des centrales au fuel qu'EdF garde "sous cocon". Ces hypothèses peuvent être légitimement mises en doute puisque, au moment où nous écrivons ces lignes (février 1986), la chute du prix du pétrole en dessous de 20 $ et la baisse du dollar ramènent, en France, le prix du fuel autour de 7 centimes la thermie, ce qui conduit GdF à baisser de 8 % à 10 % le prix de vente du charbon au secteur "Industrie et chauffage".

Un certain nombre d'experts considèrent cependant que, si le prix du pétrole doit se situer à un niveau bas pendant trois à huit ans, il remontera "quelque part après 1990" - ce qui est justement l'horizon intéressant le projet de Lucenay.[2] L'étude du marché a porté sur la zone située à moins de 250 km du gisement et couvrant les régions Bourgogne, Centre, Franche-Comté, Auvergne ainsi que le Sud et l'Ouest de l'Ile-de-France et le Nord de Rhône-Alpes. Sa consommation de charbon a été de 5,3 Mt en 198^ dont 3,5 Mt pour les centrales thermiques. La réduction du nombre d'heures d'appel de celles-ci et leur fermeture progressive entraînera, malgré une certaine expansion de l'emploi du charbon dans l'industrie, le résidentiel et le tertiaire, une diminution rapide de la consommation régionale. Une fois toutes les centrales thermiques de la zone arrêtées - entre 2002 et 2006 - celle-ci ne devrait pas dépasser 2,2 à 2,5 Mt/an. Avec les hypothèses de prix faites ici, l'évaluation économique montre que, pour une production d'au moins 800 000 t/an, le charbon de Lucenay pourrait être vendu au secteur "Industrie, chauffage" au delà de la zone de 250 km que nous nous étions fixée a priori, et qu'au delà d'une capacité de production de l'ordre d'un million de tonnes par an il pourrait concurrencer régionalement le charbon importé pour l'alimentation des centrales thermiques. On peut donc considérer qu'à l'horizon 2005 - soit après une dizaine d'années de production et alors que les centrales thermiques de 250 MW seront toutes arrêtées ou presque - la production de Lucenay pourrait fournir de l'ordre de 0,8 Mt/an au secteur "Industrie, chauffage soit en couvrant 30 % à 35 % des besoins de ce marché dans la zone étudiée, soit en débordant celle-ci. Avant 2005, un chiffre du même ordre pourrait être atteint en contribuant, simultanément, à l'alimentation des centrales thermiques de la zone. La mise en service de groupes thermiques de 600 MW dans la région de Lucenay, pour remplacer partiellement la capacité des centrales arrêtées, ne semble pas exclue entre 1995 et 2005. L'alimentation d'un ou deux groupes de 600 MW entraînerait une consommation supplémentaire de l'ordre de 0,6 ou 1,2 Mt/an. Entre 1995 et 2005 le marché du charbon de Lucenay pourrait donc être compris entre 0,8 et 2,0 Mt/an. Les perspectives de consommation de charbon en France sont évaluées à 26 Mt à l'horizon 1995 et à 28 Mt à l'horizon 2000. A cette époque, la production française pourrait être comprise entre 5 et 10 Mt/an. Une production supplémentaire de 0,8 à 2 Mt/an ne paraît donc pas hors de propos si son économie est favorable et si elle s'intègre dans un plan d'ensemble.

Pour l'évaluation économique du projet, nous avons retenu trois scénarios en deçà de la borne supérieure de cette fourchette. Lucenay charbon tableau 1 Ces scénarios ne visent qu'à baliser le champ des possibilités.

Pour une capacité de production initiale de 0,8 Mt/an, le coût d'investissement serait, aux conditions économiques de 1985, de l'ordre de 2 milliards de francs. Compte tenu du temps nécessaire à la découverture initiale, cette somme serait dépensée sur une période de six ans environ. Des méthodes d'extraction moins coûteuses en investissement que celle retenue ici (rouespelles) mais éventuellement plus chères en coûts d'exploitation devraient être examinées en variante à un stade ultérieur des études. Le nombre d'emplois créés serait de l'ordre de 350 à 400. Le tableau ci-dessous indique la fourchette probable du coût de production et du prix de revient, frais financiers compris, en moyenne sur vingt ans, en monnaie constante, pour le premier et le troisième scénario. Lucenay charbon tableau 2 (1) La conversion en centimes par thermie est effectuée sur la base d'un PCI de 6 000 th/t

Avec les hypothèses de prix de vente et de coût moyen de transport dans la zone d'étude retenues ici, à savoir : Lucenay charbon tableau 3

le charbon de Lucenay pourrait être vendu avec profit sur le marché Industrie et chauffage dès un seuil de production de 0,8 Mt/an. Pour cette capacité de production, il ne serait concurrentiel avec le charbon importé livré aus: centrales thermiques que dans l'hypothèse où son prix augmenterait. S'il restait stable la capacité de production devrait dépasser le million de tonnes - ce que permettrait justement l'alimentation d'un nouveau groupe de 600 MW dans la région de Lucenay.

Les conclusions qui précédent sont encourageantes mais fragiles au plan technique comme au plan économique et commercial. La reconnaissance, par huit sondages seulement, de la partie du gisement retenue pour l'étude d'une exploitation à ciel ouvert, l'absence de données géotechniques et hydrogéologiques, l'impossibilité de définir, sur quelques analyses, les caractéristiques des catégories de charbon commercial susceptibles d'être produites, et par conséquent, de faire une étude précise du marché, limitent la fiabilité d'hypothèses déterminantes pour la conception et l'économie du projet, telles que :

  • le montant des réserves de charbon,
  • la part de stériles nécessitant l'emploi d'explosifs,
  • la pente des talus de la fosse,
  • les tonnages susceptibles d'être écoulés et leur prix de vente "carreau mine",
  • la concurrence des produits pétroliers.

Bien que l'on ait examiné ici le projet de Lucenay comme s'il était indépendant, il conviendrait, à un stade ultérieur, de prendre en compte les plans de production à long terme de CdF.

Avant d'engager les études et travaux permettant d'aboutir au rapport de faisabilité nécessaire au montage du financement et à la décision d'investissement, il paraît souhaitable de conforter les hypothèses retenues ici par une phase intermédiaire aboutissant à une étude préliminaire de faisabilité.



Notes et références

Notes


References

  1. Bureau de Recherches Géologiques et Minières
  2. cf. : "Le pétrole et les sources d'énergie concurrentes" – Pierre DESPRAIRIES, "Revue de l'Energie", octobre 1985.