Châtillon en Bazois château

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Le Château et la Tour

Bref descriptif

  • Ce château a plus de 1000 ans d'histoire.
  • Dès l'an 900 une Seigneurie lui est connu.
  • Au cours des guerres entre Louis XI et Charles le Téméraire, cette place forte considérée comme imprenable fut prise d'assaut plusieurs fois.
  • La demeure actuelle est situé à l'emplacement de l'ancienne forteresse des sires de Chatillon, cave du XIIIe siècle, tour fortifiée du XIVe siècle, logis de la fin du XVe siècle, communs du XVIIe siècle remanié au XIXe siècle.
  • Site d'exception, cette ancienne place forte sur un piton rocheux est entourée par la rivière et le canal du Nivernais.
  • Le jardin élaboré et plein d'inventivité répond au bocage environnant et sert de miroir à ce château raffiné.

Source : http://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/


Un article du Journal du Centre du 12/07/2015

  • L’automobiliste qui traverse Châtillon-en-Bazois ne saurait deviner que derrière les hauts murs qui longent la route, s’élève l’un des lieux les plus magiques de la Nièvre.
    Il est des châteaux qui ne racontent qu’une histoire. La leur. Lisse, chronologique comme l’illustration figée d’un manuel scolaire.
    Puis, il y a des bâtisses qui arborent fièrement mais discrètement leur passé, même riche d’une généalogie millénaire. Ces lieux magiques semblent ignorer le temps, tellement leurs murs respirent la vie.
    Châtillon est de ceux-là. Il aurait pu en être autrement, sans ce hasard qui réécrit les destins. Ici, le hasard est une rencontre. Celle d’un homme d’abord, de sa famille ensuite.
Vue générale - Photo Philippe Depalle
  • Un jour de 1971, Roger Sribny, un peintre, plus habitué des archets de Saint-Paul-de-Vence que des berges de l’Aron doit visiter un château sur les conseils d’un cousin (*) dans le Bazois.
  • On l’accompagne à Châtillon, visiblement ce n’est pas sur celui-là que son attention s’est portée. Et puis de l’extérieur, il ne semble pas très prometteur. Mais les grilles finissent toujours par s’ouvrir. Ici, elles le furent sur une passion. C’est le coup de foudre. Le château a livré toute son architecture, si particulière. Si son piton rocheux s’élevait au-dessus du Rhin, personne ne sourcillerait. Sur les bords de Loire, l’édifice ne dépareillerait pas. Les toitures de ses échauguettes lui procurent un air oriental. Et cette tour, sentinelle au-dessus du canal est le signe, et le vestige médiéval de sa vocation première, celle d’abriter la demeure du seigneur de la région.
  • Le seigneur est parti depuis longtemps. La coquille est magnifique mais vide. L’écrin a perdu ses bijoux. Quand la famille s’installe. Il ne reste que la vieille table de la cuisine. Massive, immense, ancrée dans son antre culinaire. Un lit à baldaquin est aussi là comme pour rappeler que des vies se sont écoulées ici. Une légende dit que la couche aurait servi à Hitler alors qu’il se rendait à Montoire pour sa tristement célèbre poignée de main avec Pétain.
  • Les funestes légendes ne brisent pas les envies, surtout pas celles d’un résistant de la première heure comme Roger Sribny, dont une partie de la famille a péri dans les camps nazis.
  • Amoureux des arts et de l’histoire, comme son épouse, il a patiemment redoré le blason des lieux où seuls une quinzaine de choucas avaient élu domicile. Pendant des années, ces locataires à plumes et les nouveaux propriétaires partageront la même demeure. Et il n’était pas rare de croiser le “châtelain” avec un volatile noir sur l’épaule…
  • Depuis, plus de quarante années sont passées. Doucement les cicatrices du temps s’effacent, alors que d’autres blessures s’ouvrent chaque jour. Il suffit d’un orage de grêle pour rappeler que la toiture plus que centenaire allait allonger l’ardoise des travaux. Des poutres qui cassent, des murs qui s’affaissent. C’est cela la vie de château.
Dépendance - Photo Philippe Depalle
  • Aujourd’hui, toutes les pièces de ce puzzle d’histoire ont été reconstituées, rassemblées en un magnifique ensemble. Les bâtiments attenants – le petit château – sont devenus un gîte, très haut de gamme au charme incomparable. L’ancienne tour de garde qui, durant la révolution, servit de prison accueille désormais des hôtes de marque dans un cadre dépouillé dessiné comme une œuvre d’art. Les jardins et leurs bassins dessinés par Chantal Sribny-Moreau sont labellisés jardins remarquables de France. Des expositions offrent régulièrement aux artistes un cadre unique à leurs œuvres. Vision majestueuse du canal du Nivernais et de l’Aron qui l’enserrent de part et d’autre, le château s’ouvre au public chaque été. Comme une part du rêve d’un couple de passionnés, distribuée à chacun.

(*) Ce cousin n’est autre que Pierre-Paul Zivy. Ce dernier, a créé la première base de location pour le tourisme fluvial, dans les années soixante, sauvant ainsi le canal du Nivernais d’une mort annoncée.

Article de Jean-Philippe Bertin pour le Journal du Centre du 12/07/2015