Canal latéral à la Loire

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  • Le canal latéral à la Loire, de Digoin à Briare, est ouvert à la navigation le 17 décembre 1837. A l'origine de ce canal, il y a une constatation : le fleuve est trop irrégulier pour permettre une navigation continue. Pendant près d'un demi-siècle, d'importants groupes de pression vont se heurter pour inciter les gouvernements successifs soit à construire un canal latéral de Roanne à Nantes (ce sera la thèse développée par Auguste Mahaut (Auguste Mahaut est une personnalité parmi les mariniers. Il possède une flottille de péniches, dont certaines sont rattachées au port de Saint-Léger. Il a milité toute sa vie pour construire des canaux et il a publié de nombreuses brochures. Une stèle commémore ce grand navigateur fluvial à Marseilles-les-Aubigny), soit à faire draguer le fleuve et continuer la navigation traditionnelle (ce sera la thèse des entrepreneurs de bateaux à vapeur Inexplosibles et des industriels de Touraine).
  • Très vite, avec le développement industriel, à Decize le canal l'emporte sur la Loire

Statistiques du Conseil Général de la Nièvre, A.D.N. cote 1N34-35.

ANNÉE
TONNAGE À LA DESCENTE
TONNAGE À LA REMONTE
NOMBRE DE BATEAUX
1845
36 571,6
29 474,1
1846
38 872
30 044
1847
60 812
40 920
1 492 + 1 185
1848
40 286,2
22736
946 + 1 001
1849
62 592
13 336
1 093 + 859
1850
65 368
29 229
1 398 + 964


  • À l'écluse de l'Acolin, le tonnage se répartit ainsi en 1849 :
- houille : 78 800 T (83% du tonnage)
- fer et fonte : 7 514,6 T
- plâtre : 4 358 T
- charbon de bois : 3 782 T
- vins : 1 313 T
  • À la satisfaction des élus nivernais, l'ingénieur de la navigation tire un bilan très positif de cet ouvrage. Le canal latéral à la Loire "forme le noeud d'une double communication de la Méditerranée avec l'Océan et le lien de trois grands entrepôts : Lyon sur le Rhône d'une part, avec Orléans sur la Loire, et Paris sur la Seine de l'autre". Il permet de "développer toutes les forces productives du pays que le canal parcourt, en facilitant et assurant l'approvisionnement de toutes les industries locales, l'élevage et l'exportation de leurs produits (Rapport de l’ingénieur de la navigation au Conseil Général de la Nièvre, A.D.N. cote 1N34-35).
  • Or Decize se trouve presque au centre de ce réseau, et le canal du Nivernais permet d'autres débouchés. Encore faut-il relier les différentes voies navigables. Un canal de jonction est creusé entre Saint-Maurice et la Loire ; une enquête de commodo vel incommodo est ouverte à la mairie ; si la plupart des habitants sont favorables à cette jonction, ceux de la Saulaie se plaignent, car la longue digue insubmersible élevée sur la rive opposée entre le pont du faubourg d'Allier et Chevannes risque de rejeter le cours du fleuve de leur côté.
  • Les bateaux peuvent maintenant déboucher dans la Loire. Mais d'autres difficultés doivent être surmontées. En période de basses eaux, les péniches passant d'un canal à l'autre, trop lourdement chargées, sont bloquées par les bancs de sable du chenal de la Loire. Un barrage est nécessaire pour relever le niveau d'eau entre la jonction et Saint-Léger.


Sources :
- VOLUT Pierre, Decize et son canton au XIXe siècle et à la Belle Epoque, 1999, pp. 67-69 ; et CD-ROM Histoire de Decize, XIX, 214.
- DECAMPS Christian, Canal du Nivernais, Mailly-le-Château, 1990, p. 8-15.
- PARINET Catherine et Alain, Les Canaux de Bourgogne, Editions Ouest-France, pp. 83-84 et 106-108.
Texte proposé par Pierre Volut et mis en page par Michel Mirault le 15 novembre 2016