« Breton Gabriel correspondances de juillet 1916 à septembre 1916 » : différence entre les versions

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::Ma chère Maman,<br>
::Ma chère Maman,<br>
::Je viens de recevoir un mot où tu me fais honte de ma flemme ; il est vrai qu'il fait chaud et que je ne suis pas courageux de ce temps-ci, mais je pense bien que Guite a reçu celle où je lui souhaitais sa fête.<br> Notre cours est un peu prolongé vu que les récupérés n'arrivent que le 11 et le 21. Cela ne nous fera commencer rien de sérieux avant les premiers jours de septembre. Je compte que le cours finira dans sept à huit jours ; en tous cas je pense pouvoir aller vous voir avant le dix août.<br> À part cela rien de neuf, il me paraît certain que nous passerons encore un hiver, ça ne va pas vite et chaque pas coûte bien cher ; enfin il faut espérer que les Boches finiront par crever de faim si on ne peut les avoir autrement.<br> Je vais quelques fois à la pêche, mais la Saône ne vaut pas les Vernes sur l'[[Abron]] et il n'y a pas assez d'arbres, ce qui fait que l'on y rôtit tout à son aise.<br> Mon vieux commandant Fischer se traîne péniblement ; la chaleur le fatigue ; je ne sais pas trop s'il va durer longtemps.<br> Je vous ai déjà dit que mon habit allait bien, mais en ce moment je suis plus souvent en blanc et en képi qu'autrement.<br> Rien de neuf ici et pas de nouvelles sensationnelles. On ne se croirait guère en guerre sans quelques vêtements noirs par ci, par là, toujours facile dans les rues et les rumeurs les plus extraordinaires circulent.<br>
::Je viens de recevoir un mot où tu me fais honte de ma flemme ; il est vrai qu'il fait chaud et que je ne suis pas courageux de ce temps-ci, mais je pense bien que Guite a reçu celle où je lui souhaitais sa fête.<br> Notre cours est un peu prolongé vu que les récupérés n'arrivent que le 11 et le 21. Cela ne nous fera commencer rien de sérieux avant les premiers jours de septembre. Je compte que le cours finira dans sept à huit jours ; en tous cas je pense pouvoir aller vous voir avant le dix août.<br> À part cela rien de neuf, il me paraît certain que nous passerons encore un hiver, ça ne va pas vite et chaque pas coûte bien cher ; enfin il faut espérer que les Boches finiront par crever de faim si on ne peut les avoir autrement.<br> Je vais quelques fois à la pêche, mais la Saône ne vaut pas les Vernes sur l'[[Abron]] et il n'y a pas assez d'arbres, ce qui fait que l'on y rôtit tout à son aise.<br> Mon vieux commandant Fischer se traîne péniblement ; la chaleur le fatigue ; je ne sais pas trop s'il va durer longtemps.<br> Je vous ai déjà dit que mon habit allait bien, mais en ce moment je suis plus souvent en blanc et en képi qu'autrement.<br> Rien de neuf ici et pas de nouvelles sensationnelles. On ne se croirait guère en guerre sans quelques vêtements noirs par ci, par là, toujours facile dans les rues et les rumeurs les plus extraordinaires circulent.<br>
::À bientôt, je pense, et mes meilleurs baisers. G. Breton.<br><br>     
::À bientôt, je pense, et mes meilleurs baisers. G. Breton.<br>


<small>(1) Du 21 juin au 15 juillet, le 56e R.I. est au repos au camp de Saffrais. Ensuite, il est transporté à Verdun. Il occupe le fort de Souville et attaque Fleury.</small><br><br>
'''Lundi 14 [août 1916].'''
[[Image:Guerre 1914-1918 128.jpg|thumb|300px|<center>Fleury</center>]]
::Ma chère Maman,<br>
::Rien de nouveau dans notre patelin, sauf l'arrivée de nos récupérés qui se poursuit. J'ai eu la lettre de Guite avant la tienne ; tous les jeunes Decizois sont arrivés mais je les ai fait mettre dans la compagnie n° 3 parce que ce ne sont pas des gens très costauds et que j'aurais peur de leur faire du mal, ce qui serait très ennuyeux.<br> Nous avons hélas des nouvelles de notre 56 qui a attaqué Fleury et Thiaucourt, 1400 hommes, 38 officiers, tous mes camarades qui restaient sont tués ! Commandant Gaudry, capitaine Burteaud, Thévenet, Daniel et une masse de lieutenants et sous-lieutenants. Le vieux 56 a vécu dans les ruines de Fleury. En même temps qu'eux attaquait le 3<small><sup>e</sup></small>, 5<small><sup>e</sup></small> ancien ; heureusement que notre meunier n'était pas là-dedans !<br> Heureusement que les Russes avancent un peu, mais nous, nous ne pouvons pas, nous ne pourrons jamais percer ; je suis certain de cela depuis de longs mois, malheureusement il y a trop d'imbéciles qui pensent le contraire ; que dit de tout cela le sénateur ? Il est fini, du reste il ne se rend jamais compte. Maintenant toute la presse entonne l'air que nous accrochons les Boches et que nous maintenons 129 divisions sur notre front, ce qui ferait 65 corps d'armée. Mais à part une 40<small><sup>e</sup></small> division active, tout le reste est de la Landwehr ou de la Landsturm<small><sup>(1)</sup></small>, ce qui correspond à nos R.I.T. ; nous faisons garder le Bois Brûlé par les territoriaux, eux font la même chose, de sorte qu'il n'y a qu'aux secteurs d'attaque que l'on retrouve les mêmes régiments.<br> Ça peut durer longtemps ainsi.<br> Enfin voici l'offensive qui approche ; cette fois ce sera pour le printemps avec nos récupérés. Seulement les Boches viennent de lever 150000 mineurs de Westphalie qui seront de meilleurs soldats que nos rachitiques. Ce qui me console c'est qu'ils doivent crever de faim, mais ce sera encore long et dur.<br> Je vous embrasse bien fort toutes les deux. Serai-je invité au mariage de Jacques ?<br> Gabriel.<br>
 
'''Le 15.'''
::Ma chère Maman,<br>
::Le vent souffle au départ, mais je crois pouvoir être tranquille quelque temps encore, car je ne suis pas encore le premier, il s'en faut, à partir. Personne n'est encore parti mais tous les jours on s'attend à quelque chose. Dès que je verrai les premiers départs, je vous ferai venir à Chalon ou au Bourgneuf, si je ne peux aller à [[Decize|<u>Decize</u>]]. En tous cas, je ne me fais pas de bile dans mon petit coin et fais le plus de zèle possible avec mes petits de la classe 16 qui me restent. Peut-être partirai-je avec eux, ce que j'aimerais autant pour former un bataillon de marche quelque part. Je vous écrirai demain de plus grandes explications et surtout dès que je serai fixé sur ce que l'on mitonne en ce moment. Je suis tout de même plus heureux que les pauvres bougres de devant Verdun et c'est l'essentiel.<br> Ma chère maman, je vous embrasse bien fort.<br> […] Tout mon bon souvenir aux amis et connaissances et au colonel si vous le voyez.<br> Bons gros baisers.<br> Gabriel.
 
'''Le 30 août 1916.'''
::Ma chère Maman,<br>
::Nous sommes dans la jubilation d'apprendre enfin que la Roumanie vient de déclarer la guerre et que la Bulgarie et les Autrichiens vont finalement prendre pour leur rhume tout ce qu'ils pourront ; c'est parfait et je crois que cela va bien abréger la guerre d'au moins 6 mois. Ici je continue d'instruire mes récupérés du mieux que je peux, ils ne sont pas trop mauvais et j'espère bien que nous arriverons à en faire quelque chose ; je suis toujours bien tranquille, mais le commandant Fischer, lui, s'en va et je ne sais pas encore qui va le remplacer ; en tous cas c'est bien ennuyeux car nous étions bien tranquilles avec lui ; enfin il ne faut pas désespérer d'avance et nous finirons peut-être par en avoir un aussi bon.<br> Je tâcherai de venir un dimanche, mais je voudrais pouvoir tirer un lapin, c'est pourquoi je préfère attendre encore un peu que les battues soient autorisées.<br> Rien reçu de Jacques et ne viendrai que s'il m'invite officiellement, je ne veux pas me déranger autrement.<br> Que fait Guite à ce sujet ? Veut-elle se décider à aller y passer deux jours ? En ce cas, peut-être ira-t-elle par Chalon !<br> Je vous embrasse bien fort toutes deux.<br> G. Breton.<br><br>     
   
<small>(1) Du 21 juin au 15 juillet, le 56e R.I. est au repos au camp de Saffrais. Ensuite, il est transporté à Verdun. Il occupe le fort de Souville et attaque Fleury.<br> (2) Dans l'armée allemande de 1914-1918, la Landwehr correspond à l'armée de réserve (soldats entre 25 et 39 ans) ; la Landsturm rassemble les troupes territoriales (soldats de 40 à 45 ans).</small><br><br>


Texte de Pierre Volut  http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm  et http://lesbleuetsdecizois.blogspot.fr/ mis en page par [[Utilisateur:Mnoel|Martine NOËL]]
Texte de Pierre Volut  http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm  et http://lesbleuetsdecizois.blogspot.fr/ mis en page par [[Utilisateur:Mnoel|Martine NOËL]]

Version du 15 août 2016 à 14:40

Guerre 1914-1918 57.jpg

Anniversaire, nouvelles du 56e.

Le dimanche 16 [juillet 1916, lettre postée à Chalon].

Ma chère Maman,
J'ai reçu vos lettres pour ma fête et je veux dire pour mes 26 ans ; espérons que les prochaines se fêteront à la maison. J'ai reçu aussi les habits, ils vont bien ; du reste je pense avoir au moins deux jours vers la fin du mois et je passerai voir Duchemin s'il avait à rectifier ; je me suis acheté un képi mais j'avais demandé un peu d'étoffe pour en faire faire un et Duchemin aura oublié.
Nous avons fêté le 14 juillet avec assez d'embarras et je pense pourtant que ce n'est pas encore le moment de faire des histoires, mais je crois surtout que nous avons besoin d'argent pour faciliter le prochain emprunt ou tâcher d'émouvoir les gens et de libérer quelques villages. Cependant la classe 17 va partir en partie et dans quelques semaines ils seront aux tranchées ; puis nous allons dresser nos récupérés ; je pense avoir trois mois de bon avec eux parce que je pense que l'on ne peut songer à nous déplacer avant que notre mission soit terminée.
Tous nos soldats du 56 ont quitté le Bois d'Ailly et sont quelque part en Lorraine, à ce que l'on dit(1). Je ne sais pas ce que l'on vient faire de ce côté-là en ce moment.
Les Anglais avancent dans la Somme mais je pense que cela doit coûter cher pour eux et qu'ils doivent avoir beaucoup de casse. Je me demande si nous allons encore passer un hiver mais ça se pourrait bien.
Je ne sais pas si nous resterons à Chalon ou si nous irons au Bourgneuf ; nous avons passé deux jours dans la montagne à manœuvrer avec la classe 17, ils ne sont pas trop mauvais, mais ils sont jeunes.
Reçu une carte de la vieille Marie, mais j'ai aussi des nouvelles du chien et du chat, tout va bien.
Je suis installé très bien à Chalon mais tout est terriblement cher et ma solde ne peut que suffire à me payer ma pension et ma chambre bien juste ; je te demanderai de m'envoyer régulièrement 100 F tous les quinze jours ; c'est idiot de nous donner 400 F sur le front et la moitié ici, quand c'est l'inverse qui devrait se produire.
Mon commandant Fischer ne va pas très fort, il est malade et le cœur ne fonctionne pas très bien ; je [ne] crois pas qu'il aille bien loin.
Je vous embrasse bien fort toutes les deux. G. Breton.

Le mercredi 26 [juillet 1916]

Ma chère Maman,
Je viens de recevoir un mot où tu me fais honte de ma flemme ; il est vrai qu'il fait chaud et que je ne suis pas courageux de ce temps-ci, mais je pense bien que Guite a reçu celle où je lui souhaitais sa fête.
Notre cours est un peu prolongé vu que les récupérés n'arrivent que le 11 et le 21. Cela ne nous fera commencer rien de sérieux avant les premiers jours de septembre. Je compte que le cours finira dans sept à huit jours ; en tous cas je pense pouvoir aller vous voir avant le dix août.
À part cela rien de neuf, il me paraît certain que nous passerons encore un hiver, ça ne va pas vite et chaque pas coûte bien cher ; enfin il faut espérer que les Boches finiront par crever de faim si on ne peut les avoir autrement.
Je vais quelques fois à la pêche, mais la Saône ne vaut pas les Vernes sur l'Abron et il n'y a pas assez d'arbres, ce qui fait que l'on y rôtit tout à son aise.
Mon vieux commandant Fischer se traîne péniblement ; la chaleur le fatigue ; je ne sais pas trop s'il va durer longtemps.
Je vous ai déjà dit que mon habit allait bien, mais en ce moment je suis plus souvent en blanc et en képi qu'autrement.
Rien de neuf ici et pas de nouvelles sensationnelles. On ne se croirait guère en guerre sans quelques vêtements noirs par ci, par là, toujours facile dans les rues et les rumeurs les plus extraordinaires circulent.
À bientôt, je pense, et mes meilleurs baisers. G. Breton.

Lundi 14 [août 1916].

Fleury
Ma chère Maman,
Rien de nouveau dans notre patelin, sauf l'arrivée de nos récupérés qui se poursuit. J'ai eu la lettre de Guite avant la tienne ; tous les jeunes Decizois sont arrivés mais je les ai fait mettre dans la compagnie n° 3 parce que ce ne sont pas des gens très costauds et que j'aurais peur de leur faire du mal, ce qui serait très ennuyeux.
Nous avons hélas des nouvelles de notre 56 qui a attaqué Fleury et Thiaucourt, 1400 hommes, 38 officiers, tous mes camarades qui restaient sont tués ! Commandant Gaudry, capitaine Burteaud, Thévenet, Daniel et une masse de lieutenants et sous-lieutenants. Le vieux 56 a vécu dans les ruines de Fleury. En même temps qu'eux attaquait le 3e, 5e ancien ; heureusement que notre meunier n'était pas là-dedans !
Heureusement que les Russes avancent un peu, mais nous, nous ne pouvons pas, nous ne pourrons jamais percer ; je suis certain de cela depuis de longs mois, malheureusement il y a trop d'imbéciles qui pensent le contraire ; que dit de tout cela le sénateur ? Il est fini, du reste il ne se rend jamais compte. Maintenant toute la presse entonne l'air que nous accrochons les Boches et que nous maintenons 129 divisions sur notre front, ce qui ferait 65 corps d'armée. Mais à part une 40e division active, tout le reste est de la Landwehr ou de la Landsturm(1), ce qui correspond à nos R.I.T. ; nous faisons garder le Bois Brûlé par les territoriaux, eux font la même chose, de sorte qu'il n'y a qu'aux secteurs d'attaque que l'on retrouve les mêmes régiments.
Ça peut durer longtemps ainsi.
Enfin voici l'offensive qui approche ; cette fois ce sera pour le printemps avec nos récupérés. Seulement les Boches viennent de lever 150000 mineurs de Westphalie qui seront de meilleurs soldats que nos rachitiques. Ce qui me console c'est qu'ils doivent crever de faim, mais ce sera encore long et dur.
Je vous embrasse bien fort toutes les deux. Serai-je invité au mariage de Jacques ?
Gabriel.

Le 15.

Ma chère Maman,
Le vent souffle au départ, mais je crois pouvoir être tranquille quelque temps encore, car je ne suis pas encore le premier, il s'en faut, à partir. Personne n'est encore parti mais tous les jours on s'attend à quelque chose. Dès que je verrai les premiers départs, je vous ferai venir à Chalon ou au Bourgneuf, si je ne peux aller à Decize. En tous cas, je ne me fais pas de bile dans mon petit coin et fais le plus de zèle possible avec mes petits de la classe 16 qui me restent. Peut-être partirai-je avec eux, ce que j'aimerais autant pour former un bataillon de marche quelque part. Je vous écrirai demain de plus grandes explications et surtout dès que je serai fixé sur ce que l'on mitonne en ce moment. Je suis tout de même plus heureux que les pauvres bougres de devant Verdun et c'est l'essentiel.
Ma chère maman, je vous embrasse bien fort.
[…] Tout mon bon souvenir aux amis et connaissances et au colonel si vous le voyez.
Bons gros baisers.
Gabriel.

Le 30 août 1916.

Ma chère Maman,
Nous sommes dans la jubilation d'apprendre enfin que la Roumanie vient de déclarer la guerre et que la Bulgarie et les Autrichiens vont finalement prendre pour leur rhume tout ce qu'ils pourront ; c'est parfait et je crois que cela va bien abréger la guerre d'au moins 6 mois. Ici je continue d'instruire mes récupérés du mieux que je peux, ils ne sont pas trop mauvais et j'espère bien que nous arriverons à en faire quelque chose ; je suis toujours bien tranquille, mais le commandant Fischer, lui, s'en va et je ne sais pas encore qui va le remplacer ; en tous cas c'est bien ennuyeux car nous étions bien tranquilles avec lui ; enfin il ne faut pas désespérer d'avance et nous finirons peut-être par en avoir un aussi bon.
Je tâcherai de venir un dimanche, mais je voudrais pouvoir tirer un lapin, c'est pourquoi je préfère attendre encore un peu que les battues soient autorisées.
Rien reçu de Jacques et ne viendrai que s'il m'invite officiellement, je ne veux pas me déranger autrement.
Que fait Guite à ce sujet ? Veut-elle se décider à aller y passer deux jours ? En ce cas, peut-être ira-t-elle par Chalon !
Je vous embrasse bien fort toutes deux.
G. Breton.

(1) Du 21 juin au 15 juillet, le 56e R.I. est au repos au camp de Saffrais. Ensuite, il est transporté à Verdun. Il occupe le fort de Souville et attaque Fleury.
(2) Dans l'armée allemande de 1914-1918, la Landwehr correspond à l'armée de réserve (soldats entre 25 et 39 ans) ; la Landsturm rassemble les troupes territoriales (soldats de 40 à 45 ans).


Texte de Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm et http://lesbleuetsdecizois.blogspot.fr/ mis en page par Martine NOËL