Bachelot Roselyne

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Roselyne BACHELOT NARQUIN (1946- )

Roselyne Cora Marcelle Narquin est née le 24 décembre 1946 à Nevers, de Jean Narquin, nivernais de souche, et d'Yvette Le Dû, tous les deux chirurgiens dentistes.

Elle reste très peu de temps dans la Nièvre puisqu'à l'âge de 7 ans, on la trouve pensionnaire dans un collège privé du Maine et Loire.

Elle se marie en 1968 avec Jacques Bachelot et son fils Pierre naît en 1970.

Docteur en pharmacie de formation, Roselyne Bachelot entame une carrière politique dans les années 1980. Elle devient ensuite ministre de l'Écologie et du Développement durable (2002-2004) dans les gouvernements Raffarin I et II, sous la présidence de Jacques Chirac. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, elle est nommée ministre de la Santé (gouvernements Fillon I et II, de mai 2007 à novembre 2010), et ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale dans le gouvernement François Fillon III (du 14 novembre 2010 au 10 mai 2012).

Roselyne Bachelot en 2010 - Photo: portail du Gouvernement

A la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, Roselyne Bachelot décide de mettre de côté sa carrière politique pour se concentrer sur la télévision où elle intervient dans diverses émissions depuis octobre 2012.

Initiée à la politique par son père, Roselyne Bachelot milite au sein du RPR. Conseillère générale de mars 1982 à juin 1988, et conseillère régionale des Pays de la Loire en 1986, elle reprend en 1988, le siège de son père à l'Assemblée nationale.

Dans une interview à Paris Match, elle raconte: "Mon père a fait ses premières armes contre François Mitterrand dans la Nièvre. Il a vu un grand fauve politique au plus près. Il lui a porté la contradiction dans les bistrots du Morvan et observé sa façon de faire de la politique sans foi, ni loi."

Parce que la Nièvre est sa terre d’enfance, Roselyne Bachelot viendra dédicacer en octobre 2012 un livre à Coulanges les Nevers. A la question "Pourquoi avez-vous souhaité venir signer votre livre dans la Nièvre?", elle répond: "C’était très important. Je n’ai fait que deux ou trois séances de dédicaces, dans des lieux qui comptaient pour moi. J’ai encore de la famille à Nevers et dans la Nièvre. J’ai passé toutes mes vacances d’enfance à Fertrève, chez mes grands-parents. La Nièvre et le Maine-et-Loire sont mes deux amours."

Interview publiée dans le Journal du Centre le 16 novembre 2019

Vous êtes née à Nevers, et votre père Jean Narquin à Champvert. Quelle est votre histoire nivernaise ?

Je suis une petite-fille d’agriculteurs nivernais, qui avaient leur ferme à Fertrève. Mes grands-parents ont d’abord vécu à Champvert avant de prendre en fermage la Basse-Cour-de-Saint-Cy, à Fertrève, où ils sont restés toute leur vie. Mon père, Jean Narquin, a fait sa communale à Fertrève et il a passé son baccalauréat au lycée de Nevers.

Ils étaient d’ailleurs trois personnalités dans sa classe. Il y avait Raymond Vilain, le très grand chirurgien esthétique, et aussi André Harris. Mon père a fait ses études à Paris mais sa première installation a été à Nevers, comme dentiste assistant. Ce qui fait que je suis né dans la clinique du Dr Corcodel, à Nevers.

Mon père était aussi très lié avec son cousin, Georges Mathé (né à Sermages), un des plus grands cancérologues français. J’ai aussi énormément de cousins et cousines qui sont agriculteurs, à la fois Narquin et Loisy, puisque ma grand-mère était une Loisy. Je suis la nièce de Marcel Narquin, qui a été adjoint au maire de Nevers, Jean-Louis Ramet. Et Edwige Avice, qui a été ministre de François Mitterrand, est aussi une cousine, avec laquelle je suis très liée. Son père était boulanger à Anlezy. On est toutes les deux des petites-filles Loisy. Mon père, au lendemain de la guerre, a fait toutes ses armes en politique contre François Mitterrand. Je raconte ça dans un livre, la Petite-Fille de la Ve. Il s’est installé ensuite dans le Cher, à Aubigny-sur-Nère, et en 1956 dans l’Anjou.

Quels souvenirs en gardez-vous ? Pendant toute ma jeunesse, je passais un mois de vacances dans la ferme de mes grands-parents. J'en garde un souvenir extraordinaire. La Nièvre, c’est mon pays ! Quand je ferme les yeux, je suis dans cette ferme. J’entends les bruits, le caquètement des poules, le meuglement des vaches, le bruit des sabots de ma grand-mère. Il n’y avait pas l’eau courante. On s’éclairait à la bougie…

Surtout, j’ai gardé des souvenirs culinaires. Ma grand-mère était une cuisinière hors pair et je crois que c’est ça qui me manque le plus. Le coq au vin sur la cuisinière à bois, la tourte aux poires… Oh là là ! Et d’ailleurs, dans le livre que j’ai écrit, Bien dans mon âge, je donne la recette des œufs en meurette de ma grand-mère. Ce fut une enfance d’une simplicité extraordinaire. Le matin, c’était devoirs de vacances, puis broderie et ensuite on jouait aux dames pour perfectionner l’esprit. Il y avait aussi la messe le dimanche, avec une haute personnalité, le curé Lesage, qui était l’aumonier du Tour de France !


Observez-vous ce qui se passe à Nevers ? Non. Ma famille a été très impliquée dans la vie politique nivernaise. Je ne veux pas m’en mêler, ni qu’on m’instrumentalise. D’autant que j’ai quitté la vie politique en 2012 et je n’ai pas, en étant sortie par la porte, l’envie d’y rentrer par la fenêtre.

Je passe trois ou quatre heures par jour à écrire, c’est un bonheur absolu. J’ai consacré 30 ans de ma vie à la politique. J’ai considéré qu’il était temps de laisser la place à d’autres.

Pourquoi avoir arrêté la politique en 2012 ? Mon père citait toujours cette phrase de Clemenceau : "La politique c’est comme un hamac, on a beaucoup de mal à monter dedans ; quand on est dedans, on est ballotté de droite à gauche, et en général on se casse la gueule quand on en sort." Moi, j’avais décidé que je ne me casserais pas la gueule en sortant du hamac ! Ma décision était irrévocable et je n’ai absolument pas l’intention d’y contrevenir, malgré d’innombrables sollicitations depuis 7 ans.

Et tout ce qui se passe aujourd’hui, cette espèce d’aigreur, d’animosité, de contestation perpétuelle, de jalousies, tout cela me paraît tellement délétère… Je pense que j’ai gagné le droit à un peu de repos. J’écris des livres, je m’occupe de quatorze associations humanitaires, j’ai mon travail de journaliste à LCI, à RTL, j’ai une émission sur France musique, j’écris un éditorial pour Nice matin, des articles pour la revue Forum opéra… Je passe trois ou quatre heures par jour à écrire, c’est un bonheur absolu. J’ai consacré 30 ans de ma vie à la politique. J’ai considéré qu’il était temps de laisser la place à d’autres. Et de savourer d’autres fruits.


La télé est-elle arrivée par hasard ? J’avais décidé de prendre une année sabbatique en 2012, pour voyager, voir des vieux copains. Je suis partie au Brésil une quinzaine de jours et quand je suis rentrée, j’avais cinq propositions médiatiques. Dont un grand patron de presse qui m’a dit qu’il me regardait depuis dix ans, et attendait le jour où j’arrêterais la politique pour m’embaucher.


Vous a-t-on reproché cette reconversion ? Au départ, j’ai eu des commentaires parfois désagréables, mais qui se sont totalement calmés parce que, d’abord, j’ai fait mes preuves. Personne ne peut nier que je fais bien mon boulot. Sinon, de toute façon, ça ne dure pas.


Quel est l’esprit de votre émission sur LCI ? C’est un débat en face-à-face avec une personnalité, sur un sujet d’actualité. Il y a différentes tonalités. Tout dépend de la personne que je reçois, entre l’interview informative et l’interview plus incisive.


Comment jugez-vous le contexte politique ? La politique est toujours intéressante. Il se passe des événements qui sont en train de détruire des choses qu’on pensait éternelles. Les civilisations sont comme les hommes, elles sont mortelles disait Paul Valéry. Les partis politiques aussi. Cette reconstruction, elle se fait. La seule chose qui m’ennuie, c’est qu’on crédite certains hommes ou femmes politiques d’être les auteurs de ça. Non, ce sont les Français qui en décident, tout simplement. Ce n’est pas Emmanuel Macron qui a installé la confrontation entre lui et l’ex-Front national, ce sont les Français.


Et l’état du monde rural ? On ne veut plus de coq qui chante, d’usine qui pollue et même pas de cafés où les consommateurs font du bruit. Les gens deviennent fous. Et ensuite on dira : "Ah, le centre-ville, ou le monde rural, se désertifient." On se livre à des agressions contre les agriculteurs alors que ce sont des gens d’un courage formidable.

Si on veut de la bonne volaille, il faut accepter que les coqs chantent. Si on veut des centres-villes animés, il faut accepter de ne pas sauter dans sa voiture systématiquement pour aller au supermarché. Et accepter que des gens puissent faire du bruit, parce que c’est la vie !



Sources

  • wikipedia.fr
  • Journal du Centre
  • parismatch.com
  • geneanet.org


--Patrick Raynal 19 septembre 2015 à 12:30 (CEST)