Asnois

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Histoire

Asnois est bâti sur l'emplacement d'une agglomération gallo-romaine. On y a retrouvé de nombreux vestiges ; poteries, médailles de César, d'Auguste, de Tibère, de Néron et de Domitien.

Le nom d' Asnois, mentionné dans des actes du 10ème siècle avec le nom de ville, avait en 1439 un marché tous les lundis.

Propriété des seigneurs de Saint Verain, un de leur descendant vendit Asnois à Pierre de Digoine, en se réservant le château et la cinquième partie de la terre. Le nouvel acquéreur fit bâtir un château dans le bourg, et dès lors Asnois fut divisé en Asnois le Château et Asnois le Bourg. Les deux seigneurs partageaient les honneurs de l'église. L'un recevait l'encens le matin, l'autre le soir. Mais les choses ne se passèrent pas toujours de manière aussi pacifique. Les deux seigneuries finirent plus tard par être réunies.

Il ne reste rien des murs et tourelles qui enceignaient la cité du Moyen Âge.

On peut y voir l'église Saint Loup du 13ème siècle, à 450 mètres du village le château des 15 et 17èmes siècles.

Commune du canton de Tannay, ayant une population de 416 habitants, réunis pour le culte à la cure d'Amazy, quoiqu'il y ait dans le bourg, qui est séparé d'Asnois le Châtel, une église sous l'évocation de Saint Loup, qui fut desservie jusqu'à la Révolution de 1789, par les chanoines réguliers de la congrégation de Sainte Geneviève. Le curé, qui était à leur nomination, portait le titre de prieur.

Ce bourg, anciennement très peuplé, est beaucoup moins considérable aujourd'hui, par suite de malheurs qu'il a soufferts pendant les guerres civiles, et les incendies qui eurent lieu dans les années 1620, 1661 et 1718. Il est situé dans le diocèse de Nevers, à l'extrémité d'une plaine commandée autrefois par un château, qui fut bâti sur une colline assez élevée, dont la vue s'étend sur les vastes prairies baignées par la rivière de l'Yonne. Ce premier château fut autrefois fortifié, mais, comme il fut incendié depuis plus d'un siècle, il ne reste qu'un bâtiment en équerre, assez vaste pour loger une personne aisée. Le second château, détruit par une cause semblable, est bâti dans le milieu du bourg, et servait d'habitation au fermier des terres qui en dépendaient.

Le territoire, quoique caillouteux, est fertile, et produit des grains de toutes espèces, des vins rouges et blancs qui sont estimés, et se vendent pour être exportés ; des fruits en abondance, le chanvre et la navette pour faire de la toile ou de l'huile.

Les anciens seigneurs d'Asnois ont toujours eu, avant 1789, la qualité de sires, et ses habitants formaient avec ceux des bourgs d'Amazy, de Saligny, de Chevannes Changy et de Bidon qui en dépendaient, ce qu'on appelait autrefois une potée, dénomination singulière que l'on croit dérivée du mot latin potestas, et dont Coquille Guy a parlé dans son commentaire sur la coutume du Nivernais, chapitre 1, traitant de la justice et des droits de poté, article 7.

Les habitants d'Asnois ne sont sortis de leur état de servitude que par le bienfait de Regnaud de Saint Vérain, dit Rongefer, chevalier sire d'Asnois, qui les affranchis par une charte du mois d'Avril 1304, confirmé par le roi Philippe le Bel, et par Louis de Flandre, alors comte de Nevers.

La famille des seigneurs de Saint Vérain était une des plus illustres des comtés d'Auxerre et de Nevers. Elle posséda la Sirerie et la potée d'Asnois pendant les XI, XII, XIII et XIVèmes siècles, et c'est alors que l'on disait proverbialement : Les sires d'Asnois, fleur du Nivernais.

Cette seigneurie passa à la Maison de Beaujeu, par le mariage d'Isabeau de Saint Vérain, fille de Jean 1er et de la comtesse de Braziers, avec Jean de Beaujeu, dit du Colombier, fils de Robert de Beaujeu, seigneur de Joux sur Tarare, mort en Afrique en 1390, issu des anciens comtes de Forez. Ce Robert de Beaujeu est nommé avec sa femme Agnès de Vienne, dame de Chandenay, dans le titre de l'an 1380. Jean II de Saint Vérain, sire d'Asnois, céda son acte sous le scel du châtelet de Paris, le 5 Juin 1403 à sa soeur Isabeau de Saint Vérain, tous ses droits sur les terres d'Asnois, de Mons, Flay ou Flées et de Courcelles, situées dans la baronnie de Donzy, au comté, sous la réserve de l'usufruit sa vie durant, et de l'hommage aux possesseurs de la terre de Saint Vérain. L'acquisition de terre d'Asnois fixa l'établissement de Jean de Beaujeu dans le Nivernais. On apprend par une quittance, donnée à Paris à Marc Héron, trésorier de guerres, datée du 9 Octobre 1483, que Jean de Beaujeu avait une compagnie d'ordonnance, sous le gouvernement de M. le duc de Berry. cette quittance est de 300 liv. tournois, en prêts et parements, tant sur ses gages que ceux de trois autres chevaliers, bacheliers et de six écuyers de sa compagnie, que sur son état de 100 li. tournois par mois. Le roi Charles VI et le duc de Berry l'envoyèrent en Flandre faire des préparatifs pour le siège de Calais, que les Anglais avaient conquis vers la fin du règne de Philippe de Valois. Il est tué à la bataille d'Azincourt en 1415. Sa veuve, Isabeau de Saint Verain, mourut quatre ans après au château d'Asnois et fut inhumée à la paroisse le 29 Septembre 1419.

Pierre de Beaujeu, son fils, était alors au service de Charles VI, et s'attacha ensuite au roi Charles VII dont il reçut par lettres, datées de Chinon le 14 Février 1430, 600 liv. que son père avait empruntées pour le roi Charles VI, d'un sieur Vivier, bourgeois de Paris, resté dans l'obéissance des Anglais. Par là, il anéantit l'hypothèse qu'il avait constituée sur sa terre d'Asnois, au sujet de cet emprunt. En Avril 1433, ce seigneur épousa Marguerite de la Palice.

Le château d'Asnois fut alors exposé à de grands ravages, par les guerres qui s'élevèrent dans le royaume, entre les partisans du duc de Bourgogne et ceux qui tenaient le parti du roi. Pierre Beaujeu, dans des moments plus tranquilles, fit réparer le château d'Asnois et construire le grand escalier, au dessus de la porte duquel on voyait autrefois un écusson posé de côté, offrant l'empreinte de ses armes, qui sont un lion armé, lampassé et couronné, avec partie de celles de Montcoquier, représentant trois fleurs de lys, deux et un à la place ondée mise en chef. Ce Pierre de Beaujeu laissa huit enfants, dont, un, Blain de Beaujeu, dit Blenet, fut seigneur d'Asnois, et transigea le 25 Juillet 1464 avec sa mère, Jean et Pontus de Beaujeu, ses frères, Suzanne et Pinon de Beaujeu, ses soeurs, à qui il céda ses droits sur la terre de Montcoquier, et ses autres biens du Bourbonnais, à condition de l'acquitter envers Marie de Beaujeu, sa soeur, femme du seigneur de Ligonne. Il vendit de concert avec les mêmes, le 25 Juin 1469, le bourg d'Asnois avec une partie de la seigneurie, à Pierre de Digoine, seigneur de Thianges, qui fit construire dans le milieu du bourg une grande maison avec tours, dite improprement le Vieux-Château, par les gens du pays. Blain de Beaujeu s'étant réservé le château de la Maisonfort d'Asnois avec la cinquième partie de la seigneurie, en toute justice, haute, moyenne et basse, en rendit hommage à Jean de Bourg, du de Brahant, comte de Nevers, comme seigneur de Saint Verain, par acte du 1er Juillet 1474. Il avait épousé, le 4 Mars 1453, Catherine de Chamigny, fille de Pierre, seigneur de Taulay, et de Jeanne de Monmort, dont il eut Loup de Beaujeu, seigneur du château d'Asnois, qui se maria, le 17 Juin 1483 avec Catherine Gast, fille d'Arthault, seigneur de Montrond en Dauphiné, et d'Isabeau de Cromeaux. Il ne sortit de cette alliance qu'une fille, mariée le 6 Juin 1496, à Louis de Salazar, chevalier, seigneur de Montaigne, fils de Jean de Salazar, dit le grand chevalier, originaire d'Espagne, seigneur de Montaigne, de Marcilly, de Saint Just, engagiste d'Issoudun en Berry, et de Libourne en Guienne, chambellan du roi, capitaine de cent lances, et de Marguerite de la Trimouille, dame de Saint Fargeau. Annibal de Salazar, leur dernier fils, seigneur d'Asnois le Châtel par sa mère, épousa le 8 Juillet 1562 Anne de Charry, nièce de Jacques de Charry 1er, mestre de camp du régiment des gardes françaises, et fille de Pierre, seigneur de Vuée, et de Marguerite de Roy, dont il eut une fille unique, Henriette de Salazar, née au château d'Asnois, le 30 Décembre 1569, et mariée, par contrat du 12 Septembre 1585, à Adrien de Blanchefort et de Léonarde de Clèves, dame d'Asnois le Bourg.

Cette alliance éteignit les dissentions fréquentes qui s'étaient élevées entre les seigneurs d'Asnois le Châtel et d'Asnois le Bourg, dont les suites avaient été funestes.

Jean de Clèves, seigneur d'Asnois le Bourg, et Annibal, seigneur d'Asnois le Château, ayant pris querelle dans l'église de Saint Loup, au sujet des droits honorifiques, se battirent après l'office divin, sur la place même qui est devant cette église, et Jean de Clèves fut tué.

La seigneurie d'Asnois le Bourg ayant été achetée le 25 Mars 1469, de Blain de Beaujeu, par Pierre de Digoine, échut à titre de succession au fils de celui-ci, nommé Chrétien de Digoine, et ensuite à sa petite fille Anne de Digoine, qui le 13 Novembre 1472, les porta en dot à Jean II de Digoine, seigneur de Marcilly. De ce mariage sortit Georges de Damas, qui, du consentement de Jeanne de Rochechouart, sa femme, vendit Asnois le Bourg le 19 Novembre 1487 à Jeanne de Corbigny, veuve d'Adrien Perreaul, seigneur d'Agrie ou d'Aigrie, près de Nevers. Leur fille, Léonarde Perreaul, la porta en mariage avant 1509 à Hermand de Clèves, seigneur engagiste de Cressy en Ponthière. Ensuite, Pierre de Blanchefort en devint possesseur par son mariage du 1er Avril 1551 avec Léonarde de Clèves, fille d'Hermand, et il la transmit à son fils Adrien de Blanchefort, lequel, en épousant Henriette de Salazar, réunit en sa personne la seigneurie d'Asnois le Bourg et d'Asnois le Château, érigée en baronnie par lettres patentes à lui accordées le 2 Novembre 1606. Cet Adrien de Blanchefort, attaché comme son père au service de nos rois, mais plus enrichi par leurs bienfaits, ajouta aux bâtiments du château d'Asnois une forte tour carrée, très haute et construite sur le modèle de celle de Saint Jean de Losne, dont il avait été gouverneur pendant les années 1590 et 1591. Après la mort tragique d'Henri IV, il fut nommé maréchal de Nivernais par la noblesse de cette province, assemblée le 24 Juillet 1614 et, en 1615, il fut député de cette noblesse aux états généraux du royaume, avec le seigneur de Langeron. Après la session de ces états, terminé le 23 Mars 1615, il reçut ordre du roi Louis XIII de maintenir en son obéissance la noblesse et les troupes du Nivernais. Cette commission importante est du 14 Septembre 1616, et il s'en acquitta au gré de la Cour.

Adrien de Blanchefort mourut le 30 Octobre 1625. Ses armes et son éloge sont gravés sur un marbre noir, dans l'église de Saint Loup, à Asnois le Bourg. Les descendants de ce seigneur possédaient encore en 1747 la sirerie, potée et baronnie d'Asnois. Mais, après la Révolution de 1789, cette terre, confisquée au profit de l'état, par suite de l'émigration de ses nobles propriétaires, a été vendue en détail, et les établissements dépendants au château d'Asnois n'appartiennent plus au maître actuel de ce château.

Il y a à Asnois un notaire et un receveur des impositions qui perçoit aussi celles de Brèves et de Villiers sur Yonne.

Source

  • Mémoires pour servir à l'histoire politique et littéraire à la géographie du département de la Nièvre - Née de la Rochelle 1827
  • Le Morvan coeur de la France. J. Bruley - Tome III, page 205 et 206
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 25 avril 2020 à 15:26 (CEST)

Notes et références

Notes


References