Anciennes mesures du Nivernais

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Les anciennes mesures du Nivernais comparées a celles du système métrique Gaston Gautier, Bulletin philologique et historique (année 1904)

Mesures linéaires

En Nivernais, comme dans une foule de provinces, les mesures les plus diverses furent jadis employées.

Toise

La toise de Nevers mesurait 1 m. 94, soit 6 pieds de roi. Chaque pied ayant 3 décim. 24 comprenait 12 pouces, le pouce, de 2 centim. 70, renfermait 12 lignes de 2 millim. 33 et la ligne était formée de 12 points de chacun 0 millim. 19.

Aune

L'étalon de l'aune de Nevers avait 1 m. 19, soit 44 pouces de 0 décim. 27 environ; la demi-aune, également employée, avait donc 0 m. 595. Cette dernière mesure était une règle carrée portant sur une face les subdivisions suivantes: 1/3, 1/6, 1/12 et sur l'autre: 1/4, 1/8, 1/16.

Perche

On utilisait la perche de 18, 20, 22 ou 24 pieds, dont les longueurs respectives étaient: 5 m. 84, 6 m. 49, 7 m. 14 et 7 m. 79.

Lieue

Quant aux distances, elles s'évaluaient en lieues et demi-lieues [1]

Mesures de superficie

Lieu carrée

L'étendue d'une paroisse ou d'une région nivernaise s'évaluait en lieues carrées.

Bois

Arpent

Dans les anciens titres concernant les bois figurent communément les mots arpent et perche. On comptait aussi par demi-arpent et on ajoutait aux nombres exprimant des surfaces les fractions 1/3, 2/3, 1/4, 1/2, 3/4. L'arpent,de 51 ares environ, fut d'abord, selon la coutume du Nivernais, de 24 pieds pour perche et de 100 perches pour arpent; puis, à partir de 1669, il suivit l'ordonnance royale qui réduisait l'arpent à 22 perches carrées. Le premier fut alors désigné sous le nom de grand arpent et le second sous celui d'arpent de roi.

Perche carrée

La perche carrée, qui était de 18, 20, 22 ou 24 pieds, suivant l'époque et selon les régions, valait respectivement: 39, 42, 51 ou 60 centiares, et on ne négligeait point les fractions de perche quand il y en avait [2]

Toise carrée, pied carré

Quant à la toise carrée, elle représentait 3 cent. 79 tandis que le pied carré était de 10 décim. Carrés 55.

Terrains

Boisselée

Les mesures affectées aux terrains étaient très variables. Ainsi, à Nevers, la boisselée, qui était de 16 perches carrées 2/3 ayant chacune 22 pieds, valait 8 ares 51, tandis que celle de Decize n'étant que de 12 perches carrées 1/2 équivalait seulement à 6 ares 38.[3]

Journal

Le journal de 24 ares 31 (soit 40 perches carrées de 22 pieds chacune), aux environs de Nevers, était ailleurs de 21 ares, représentant 3 boisselées de 8 ares 50 chacune.[4]

Quartelée, septerée

Quant à la quartelée et à la septerée figurant sur certains titres, elles semblent indiquer l'une le quart, l'autre la septième partie de la boisselée: la valeur de la première pouvait donc être de 2 ares 12 et celle de la seconde de 1 are 21.

Razelée

Une mesure moins communément employée en Nivernais que la boisselée -et concurremment avec elle -est la razelée, portée au XVIIe siècle sur un registre de taille et de capitation dressé en 1779 pour la paroisse de Champvert. Un certain nombre de propriétaires y figurent avec l'énumération de leurs domaines, le nombre de chariots de foin recueillis et la quantité de razellées de terre emblavées, mais rien n'indique la grandeur de cette mesure. Sur la couverture en parchemin du rôle de la taile - qui est une reconnaissance de bordelage du XVIe siècle concernant des héritages sis à Champvert - le mot razellée figure plusieurs fois mais sans aucune indication qui puisse fixer sur sa surface. On y lit également que la redevance bordelière se composait d'une certaine somme d'argent et d'un rézeaul de froment. Ce qui laisse évidemment supposer que ce dernier terme devait correspondre à l'ensemencement d'une razellée ou rezellée de terre, comme le boisseau concordait avec la boisselée. Mais ici encore aucune indication d'étendue. Persuadé que la razelée était une mesure purement locale et désireux d'en connaître la valeur, j'adressai un appel aux confrères de sociétés savantes, et l'année suivante le président de la Société académique du Nivernais, M. Gueneau, plus heureux dans ses recherches, publiait dans les Mémoires de sa société une courte note relative à la razelée. Il établissait, d'après un compte de 1570, que "le rezeau, la plus grande mesure employée aux environs de Decize, valait 2 bichets, chacun d'eux étant de 4 boisseaux. Le rezeau y étant compté pour 8 boisseaux, la razelée devait être l'étendue emblavée avec 8 boisseaux de grains. Or le boisseau de Decize étant de 12 lit. 68, le rezeau contenait 12 lit. 68 X 8 = 101 lit. 44, et la boisselée étant de 6 ares 37 X 8 = 50 ares 96" [5], surface approximativement égale à l'arpent employé dans le reste de la province.

Vignes

Les mesures employées pour les contrées vignobles étaient plus variables encore que pour les terrains et les bois, car si les mots hommée et oeuvrée exprimaient l'un et l'autre le travail d'un homme en un jour, la superficie qu'ils représentaient variait non seulement avec la qualité du terrain, mais encore selon la manière de le cultiver.

Hommée

L'hommée qui, en 1660, valait à [Clamecy]] 4 ares 25 (ce qui faisait 12 hommées à l'arpent) atteignait, en l'an VIII, 6 ares 07 (soit 10 perches carrées de 24 pieds chacune) dans ce même canton et celui de Tannay. A Prémery, l'hommée était de 12 perches 1/3, soit 7 ares 49, tandis qu'à Châtillon en Bazois elle avait 8 perches et une surface de 4 ares 86. Les 10 perches carrées de 22 pieds chacune formant l'hommée de Corbigny, Moulins-Engilbert et Varzy représentent une étendue de 5 ares 10, alors que les 12 perches carrées 1/2 semblables employées à Château Chinon donnent 6 ares 40 et les 6 perches carrées 1/2 de Châteauneuf font 3 ares 32. A Donzy et Saint Amand 6 perches carrées 1/4 équivalent à3 ares 19 seulement. A Saint Saulge, l'hommée est de 3 ares 90 avec 10 perches carrées de 18 pieds chacune, tandis que dans le canton de Cosne elle est de 3 ares 90 ou de 2 ares 63, suivant qu'on la compte de 9 perches 1/4 ou de 6 perches 1/4 seulement, chacune d'elles ayant 20 pieds.

Oeuvrée

L'oeuvrée, employée dans un grand nombre de localités nivernaises, était non moins variable que l'hommée. De 13 perches carrées 1/2 ayant chacune 22 pieds, elle indique à La Charité une étendue de 6 ares 80, tandis que les 10 perches carrées de Lucenay représentaient 5 ares 10. L'oeuvrée est formée de 5 perches carrées à Béard, avec une surface de 4 ares 59, mais les 8 pieds 1/3 de Luzy, Nevers et Pougues ne donnent que 4 ares 25. Les 10 perches carrées de 10 pieds chacune font à [Pouilly sur Loire|Pouilly]] une oeuvrée de 4ares 22, alors qu'à Montigny elle a 12 perches de chacune 12 pieds, soit une surface de 4 ares 69. Dans un titre du XVIIIe siècle relatif à des vignobles situés près Nevers, on emploie indistinctement les mots hommée et oeuvrée, ce qui semble indiquer qu'on leur attribuait alors la même étendue.

Mesures de volume

Bois de chauffage pour l'approvisionnement de Paris

Les forêts nivernaises ont, de tout temps, contribué à l'approvisionnement de la capitale. Le bois de moule (ou moulée) envoyé jadis à Paris était de longueur invariable: 3 pieds 6 pouces; les dimensions de la corde, au contraire, différaient dans chaque canton et d'un port à l'autre. La couche est de 10 pieds et la hauteur de 5 à Brinon et Saint Saulge, ce qui donne 5 st. 99. A Tannay, la couche mesure 10 pieds 4 pouces et la hauteur 5 pieds 2 pouces, soit un volume de 6 st. 40. L'empilage se fait de la même façon dans les bois voisins de [Clamecy]], tandis que sur les bords flottables de cette région, la couche n'a que 8 pieds 4 pouces et la hauteur 4 pieds 2 pouces, ce qui donne 4 st. 16 de bois. Varzy est le seul canton où la corde soit de 5 st. 86, avec 9 pieds 2 pouces de couche et 5 pieds 2 pouces de haut. A Donzy, elle est de 4 st. 62, soit 9 pieds sur 4 pieds 6 pouces. A Château Chinon,on emploie la mesure de 8 pieds 6 pouces pour la couche et de 5 pieds pour l'élévation, ce qui donne 5 st. 09. La couche de 8 pieds 2 pouces est usitée à Corbigny; mais la hauteur étant de 4 pieds 10 pouces le volume est 4 st. 73. La corde de bois, de 4 st. 89, a la même couche à Lormes et à Ouroux, mais sa hauteur varie: ainsi elle est de 5 pieds dans ces deux cantons, mais seulement sur les ports de la Cure, tandis que sur ceux de l'Yonne, elle n'a que 4 pieds 9 pouces, ce qui réduit le volume à 4 st. 65. Il tombe même à 4 st. 57 au petit port d'Ouroux où la hauteur de la corde n'est que de 4 pieds 8 pouces.Cette dernière valait 4 st. 99 à Aunay, 4 st. 31 à la Roche-Millay et 4 st. 05 à Prémery avec une couche de 8 pieds et une hauteur de 5 pieds, 4 pieds 6 pouces et 4 pieds dans ces divers cantons.

Bois de chauffage consommé en Nivernais

La corde de bois de chauffage avait à Nevers et, en général, sur les ports de la Loire, 8 pieds de couche sur 4 de haut, le bois ayant ici 4 pieds, ailleurs 4 pieds 1/2 de long.[6] La corde la plus couramment employée était la première, valant 4 st. 38, soit 2 voies de Paris, la voie ayant 4 pieds sur 4 pieds. La seconde corde, à l'usage des poteries de Saint Amand en Puisaye, valait 4 st. 96. Quant au bois employé àla verrerie de Fours, il se vendait par cordes de 5 st. 84, ayant 16 pieds sur 4, avec des bûches de 2 pieds 8 pouces de long.

Bois de charpente

Le bois de charpente se mesurait à la toise courante, au pied cube et à la solive(de 3 pieds cubes), valant 0 st. 10. La solive se subdivisait en 6 pieds de solive: le pieden 12 pouces et le pouceen 12 lignes de solive.

Cordes de charbonnage

Le bois destiné à être converti en charbon variait de longueur, ainsi que les dimensions de la corde. La plus grande était celle de Montreuillon, valant 4 st. 40 avec 8 pieds 2 pouces de couche et 4 pieds 6 pouces de haut, le bois ayant 3 pieds 6 pouces. A Corbigny il a 3 pieds seulement, ce qui donne 4 st. 05, la hauteur ayant 4 pieds 10 pouces; tandis qu'à Montceaux, la corde est de 3 st. 29 avec 8 pieds de long, autant de couche et des bûches de 3 pieds. [Clamecy]] vient ensuite avec 2 st. 97, le bois de 2 pieds6 pouces étant empilé sur 8 pieds 4 pouces de long et 4 pieds 2 pouces de haut. On arrive à 2 st. 74 à Moulins, Luzy et Tannay avec des cordes de 8 pieds sur 4 et des bûches de 2 pieds 6 pouces de long. La corde de Saint Amand en Puisaye, qui mesure 2 st.46 avec du bois de 2 pieds 3 pouces de long, a 16 pieds de couche et 2 seulement de haut. Avec 8 pieds de couche et moitié de hauteur (les bûches ayant 2 pieds 2 pouces), la corde de Donzy est de 2 st. 37 et celle de Châtillon de 2 st. 23 (soit 4 pieds de haut, 8 pieds 2 pouces de large) le bois mesurant 2 pieds de long. Empilé sur 8 pieds de couche et 4 de haut à Cercy, Decize et Guérigny, La Charité, Nevers, [Pouilly sur Loire|Pouilly]] et Prémery, le bois formait une corde de 2 st. 19, tandis qu'elle n'était que de 2 st. 01à Cosne avec du bois de 1 pied 10 pouces de long empilé, comme à Saint Amand, sur 16 pieds de couche et 2 seulement de hauteur. Cervon vend à la corde de 1 st. 54, et celle de Saint Saulge n'a que 0 st. 82.[7]

Mesures de capacité pour les grains

Boisseau

La mesure généralement employée pour les grains était le boisseau, dont la grandeur était très variable. Ainsi à Corbigny, il était de 3 décal. 022; à [Clamecy]], de 2 décal. 382; à Entrains, de 2 décal. 033; à Donzy, de 2 décal. 074; à Nevers, de 1 décal. 961; à La Charité, de 1 décal. 938 (étalon en fer), et de 1 décal. 923 (étalon en bois); à Saint-Pierre-le-Moutier, de 1 décal. 607; à Cosne, de 1 décal. 47, et à Decize, de 1 décal. 361.[8] Quant au demi-boisseau de Saint Saulge, il valait 2 décal.472; celui de Châtillon en Bazois, 1 décal. 875; celui de Château Chinon, 1 décal. 773, tandis que le quartde Prémery représentait 1 décal. 631. En 1791, on employait également à Nevers le demi-boisseau, pesant 15 livres et valant 9 lit. 80, ainsi que la coupe ou 1/16e de boisseau, représentant 1 lit. 21. Au XIIe siècle, à La Charité, on utilisait le sextier ou septier, le quarteau, le muid et l'arche valant 2 muids. Rézeau. Dans les châtellenies de Decize, Champvert et Cercy la Tour, on se servait également d'une mesure spéciale: le rézeau, qui était, au XVIe siècle, la plus grande mesure usitée dans cette région du Nivernais et valait 8 boisseaux, c'est-à-dire un hectolitre. Ailleurs, c'était le muid, dont la contenance ne nous est point connue. Il en est de même de la quartellée, mentionnée dans certains titres.[9]

Mesures de capacité pour les liquides

Pinte

La mesure la plus fréquemment employée pour les liquides était la pinte, qui valait 1 lit. 25 à [Clamecy]], 1 lit. 16 à La Charité et 0 lit. 92 à Nevers.[10] Dans cette dernière ville on se servait encore en 1791 de la chopine ou demi-pinte, soit 0 lit. 46, et du setier ou 1/4 de pinte valant 0 lit. 23. La mesure d'huile ou pinte représentait à La Charité 0 lit. 74, tandis que celle de Nevers, qui valait 0 lit. 99, avait sa moitié appelée chopine ou demi-pinte, valant 0 lit. 49; son quart équivalait à 0 lit. 24 et le 1/8e à 0 lit. 12.

Potée

L'eau-de-vie se vendait encore à Nevers en 1791 à la potée ou demi-potée, dont les valeurs nous sont inconnues. Quant à la mesure du lait, elle paraît avoir été fixée à 0 lit. 24 pour toute la province.

Muid

Pour les mesures en gros des liquides, on employait le muid [11] et le tonneau valant 2 muids. Au XIIe siècle on employait encore à La Charité la tonne et la coupe.

Mesures de capacité pour les matériaux

Charbon de bois

Sur les ports nivernais de la Loire, le charbon se vendait à la banne [12]: celle-ci étant de 10 poinçons et chaque poinçon devant contenir 240 pintes, soit 23 hect. 03, quand, selon l'usage, on mesurait 5 poinçons combles et les 5 autres ras. Chaque poinçon valait donc 2 hectol. 30 et la pinte était de 0 lit. 95.

Charbon de terre

Le charbon de terre de La Machine, près Decize, se vendait à la bacherelle, évaluée sur place 12 décal. 55, tandis qu'au port voisin, celui de la Charbonnière, où on l'embarquait, elle n'était que de 10 décal. 64.[13] Une fourniture, c'est-à-dire un chargement, comprenait alors 132 bacherolles, soit un peu plus de 140 hectolitres au port et 165 à la mine.[14]

Plâtre et chaux

Le plâtre en pierre des environs de Decize se mesurait, comme la chaux, au poinçon comble de 7 pieds cubes, représentant 23 décal. 98. Le plâtre en poudre se vendait au boisseau comble de 1 décal. 998, soit 12 boisseaux par poinçon.

Ocre

Quant à l'ocre, sortie des usines de Saint Amand en Puisaye, elle s'évaluait en tonneaux dont la grandeur n'est point déterminée.[15]

Mesures de poids

Livre

Les mesures de poids employées à Nevers en 1791 étaient: la livre poids de marc composé de 2 marcs de8 onces chacun, l'once valant 8 gros, chacun comprenant 72 grains et pesant 3 deniers. Le demi-kilogramme ou la livre égalait 16 onces, l'once valait 31 gr. 25; le marc était de 250 grammes, le gros de 3 gr. 90 et le denier de 1 gr. 30. Le grain qui servait à évaluer le poids des monnaies nivernaises valait environ 1/20e de gramme.

Millier

Les masses de fonte ou gueuses sortant jadis des hauts fourneaux s'évaluaient par milliers et étaient généralement de 2, 3 et même 4 milliers pesant. Au commencement du XVIIIe siècle, on se servait, dans les forges, pour évaluer la production du fer, du millier poids de marc valant 48 myriagr. 95. Le minot de sel (ou quintal) valait au XIVe siècle 1 livre 7 deniers, soit 4 fr. 37, à La Charité; le muid de blé y était estimé 8 livres tournois, soit 55 fr. 82. L'ocre fabriquée à Saint Amand en Puisaye s'évaluait en tonneaux pesant chacun 700 livres. Le boisseau de froment pesait à Nevers 30 livres en 1694 et 46 livres en 1818.

Monnaies

Les comtes de Nevers faisaient autrefois battre monnaie à [Clamecy]]. Au XIIIe siècle elle était en argent à 3 deniers, 16 grains d'aloi et à la taille de 234 au marc, tandis que celle du Roi était de 3 deniers, 18 grains d'aloi et à la taille de 220 au marc.

Obole

En 1262, le comte Eudes fit avec le chapitre de Nevers un accord portant que sa monnaie serait de 3 deniers d'aloi et de 20 sols 1 denier au marc de Troyes. En 1276, Robert, comte de Flandre, délivra la boîte de sa monnaie de [Clamecy]] à 4 deniers d'aloi et à 18 sols 8 deniers de poids au marc le Roi. Ce même comte fit frapper de petites monnaies de bronze appelées oboles.

Ecu

Au XVIe siècle l'écu était de 3 livres. Celui de 6 livres était au titre de 10 deniers 21 grains et le marc valait 49 lb. 14 sols, ce qui donne 16 lb. 15 sols 9 deniers pour le fin qui entrait dans le marc de la monnaie des comtes de Nevers et 14 sols4 deniers pour la valeur de l'argent de chacune de leurs pièces .[16] La livre parisis valait environ 11 francs. Quant à la livre tournois, elle a varié selon les époques: de 7 francs en 1459, elle est de 4 francs en 1546. Elle se divisait alors en sols ou sous, chacun d'eux étant de 4 liards ou 12 deniers. Le liard valait donc 3 deniers et le denier était le 1/12e du sou. Au XIIIe siècle on emploie le dizain valant 10 deniers. Au XVIe on se sert de la pistole(10 fr.) et de la double pistole, le sol formant alors la monnaie courante.

Notes personnelles

La diversité des mesures jadis employées en Nivernais devait rendre très difficiles les opérations industrielles et commerciales. Et cependant, à l'heure actuelle, combien de gens, dans les campagnes nivernaises, n'ont pas encore reconnu les bienfaits du système métrique. On entend à chaque instant parler de toises, de cordes, de boisseaux, de boisselées, d'arpents, d'hommées, etc.; aussi nous a-t-il paru utile d'énumérer ici la valeur attribuée à ces mesures. On vend les bois à l'arpent de 50 ares, les vignes à l'hommée de 4 ares 25.[17]; les bûcherons font des cordes de bois dont les plus petites sont de 2 st. 1/2, tandis que les grandes n'ont pas tout à fait 5 stères. Ils en évaluent la dimension en pieds. On dit encore d'un puits qu'il a un certain nombre de pieds de profondeur. Le cultivateur vend son blé au boisseau de 20 litres et ses noix à la quarte (10 litres). Aux environs de Decize une récolte de pommes de terre s'évalue en poinçons de 200 litres. Quant à la boisselée, fréquemment employée pour les terrains, elle est de 8 ares 50 à Nevers, Decize et La Charité; de 12 ares 50 à Prémery et de 20 ares à Saint Saulge. Les tisserands mesurent encore la toile à l'aune et la toile à blouses ou à draps s'achète de la même façon. Sur les champs de foire les ventes d'animaux se font par pistoles de 10 francs et par écus de 3 francs. On substitue fréquemment au mot centime le mot liard, sans toutefois leur attribuer la même valeur. Un ouvrier entreprend de curer un fossé à la toise linéaire; de défricher un bois à la toise carrée; un maçon évalue un mur en toises cubes; il lui donne tant de pieds de hauteur et les briques qu'il emploie ont 4 ou 5 pouces d'épaisseur. Quelques vieillards vont au cabaret boire une chopine, un setier ou même un canon de vin, ce dernier représentant un verre ou 1/5e de litre. Les anciennes dénominations, on le voit, ne semblent pas devoir disparaître encore de sitôt en Nivernais.

  1. Gillet, dans l'Annuaire de l'an X, mentionne la palme, évaluée de 4 à 10 doigts, et assimilée par lui au décimètre; mais nous n'avons, dans aucun titre, rencontré cette dénomination.
  2. Le mot perche fut quelquefois remplacé par le mot corde, son équivalent. Un bois arpenté en 1643 contenait 460 arpents 20 cordes, le travail ayant été fait "à raison de 24 pieds pour perche ou corde".
  3. Au XIIe siècle les terres du prieuré de La Charité s'évaluaient en quartiers, soit par quarts d'arpent équivalant à 12 ares 75. On les vendait encore à la livrée, mesure correspondant à l'étendue nécessaire pour produire une livre de revenu.
  4. De nos jours, le journal représente la surface de terre qu'un attelage peut labourer en un jour. On dit vulgairement: "faire un journau".
  5. Gillet (Annuaire de l'an X) évalue le boisseau de Decize à 13 lit. 61 et la boisselée à 6 ares 38, ce qui ferait pour le rézeau 108 lit. 88 et pour la razellée 51 ares 04.
  6. Les fours à faïence de Nevers se chauffaient avec du bois compté au millier, chacun d'eux comprenant 340 bûches de 4 pieds de long. (Gillet,Annuaire de la Nièvre pour l'an X).
  7. Une vente de bois faite en 1676 par l'évêque de Nevers stipule que les cordes auront 8 pieds de long, 4 de haut et 2 pieds 1/2 entre les coupes. Au XVIIIe siècle, les bois de l'évêché, coupés à 18 ans, produisaient 50 cordes à l'arpent de 51 ares. (Notes personnelles.)
  8. L'Annuaire de la Nièvre(1842) donne 13 lit. 50 pour cette ancienne mesure.
  9. Un bail de 1602 indique une pièce de terre contenant la semence de 20 quartellées de grain. Au XVIe siècle à La Charité le sel se vendait au minot.
  10. Gillet, dans son Annuaire de l'an X, assimile le décalitre à la velte et le litre à la pinte
  11. En 1302, l'évêque de Nevers devait fournir au chapitre de Frasnay les Chanoines, 8 muids de bon vin, dont chaque chanoine recevait, aux principales fêtes de l'année, un situlus (ou seau à puiser).
  12. En 1705, on vendait 700 cordes de charbon faisant 15 bannes. En 1644, on paye 4 livres tournois une banne de charbon de 14 à 15 poinçons.
  13. Au XVIIIe siècle ce charbon se transportait de la mine au port dans de grands chariots appelés bannes.
  14. Les huit puits de La Machine produisaient, il y a deux siècles, 600 fournitures par an.
  15. En 1790 les ocreries de Saint Amand produisaient 6 000 tonneaux ressemblant à ceux renfermant le ciment et pouvant contenir 200 litres environ.
  16. Le grain pesait 1/20e de gramme. Le denier était la douzième partie d'un sou. L'écu de 6 livres pesait 7 gros 51 grains. Un contrat de mariage de 1560 porte la somme de 2 666 écus 2/3, soit 8 000 livres.
  17. A La Charité et à [Pouilly sur Loire|Pouilly]], on parle encore de journées de vigne, équivalant au travail d'un vigneron en un jour.