« Affaires de moeurs » : différence entre les versions

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===1680 - Les deux Anglaises et le cocher===
===1680 - Les deux Anglaises et le cocher===
*Le 23 juin 1680, deux ressortissantes anglaises, Suzanne Smith, épouse de Jean Faxe, officier chez le roi d’Angleterre, et demoiselle Elizabeth Smith, fille de Jacques Smith, écuyer demeurant à Londres, portent plainte contre le sieur Lafleur, cocher du carrosse assurant la liaison Moulins-Paris. Elles se sont embarquées la veille dans ce carrosse ; avec elles voyageait un troisième passager, le sieur Mouroz, demeurant à Paris. Peu après le départ, le cocher Lafleur « ''au lieu de toucher ses chevaux, les auroit laissés à la conduite du petit jeune homme qui luy servoit de postillon. Il seroit entré dans le carrosse, disant que la première place du carrosse luy appartenoit et il auroit porté la main soubs la jupe de dame Suzanne Smith en luy faisant des discours insolents…'' » My God ! Shocking, isn’t ? Et les discours insolents se sont prolongés pendant trois heures, malgré les remontrances des deux voyageuses et de leur compagnon de route.<br>
Le 23 juin 1680, deux ressortissantes anglaises, Suzanne Smith, épouse de Jean Faxe, officier chez le roi d’Angleterre, et demoiselle Elizabeth Smith, fille de Jacques Smith, écuyer demeurant à Londres, portent plainte contre le sieur Lafleur, cocher du carrosse assurant la liaison Moulins-Paris. Elles se sont embarquées la veille dans ce carrosse ; avec elles voyageait un troisième passager, le sieur Mouroz, demeurant à Paris. Peu après le départ, le cocher Lafleur « ''au lieu de toucher ses chevaux, les auroit laissés à la conduite du petit jeune homme qui luy servoit de postillon. Il seroit entré dans le carrosse, disant que la première place du carrosse luy appartenoit et il auroit porté la main soubs la jupe de dame Suzanne Smith en luy faisant des discours insolents…'' » My God ! Shocking, isn’t ? Et les discours insolents se sont prolongés pendant trois heures, malgré les remontrances des deux voyageuses et de leur compagnon de route.<br>
*Arrivées à l’étape de Saint-Pierre-le-Moûtier, les deux Anglaises abandonnent le carrosse, « ''cherchant une voie plus sûre ''», et elles attendent le lendemain dans une auberge. Avant de reprendre leur périple, elles se rendent au tribunal et accusent ce cocher trop entreprenant.<br><br>


Archives du Présidial de Saint-Pierre-le-Moûtier, série B. - Henri de Flamare, ''Inventaire sommaire des Archives Départementales antérieures à 1790'', tome II, série B.
Arrivées à l’étape de Saint-Pierre-le-Moûtier, les deux Anglaises abandonnent le carrosse, « ''cherchant une voie plus sûre ''», et elles attendent le lendemain dans une auberge. Avant de reprendre leur périple, elles se rendent au tribunal et accusent ce cocher trop entreprenant.<br><br>
*Archives du Présidial de Saint-Pierre-le-Moûtier, série B. - Henri de Flamare, ''Inventaire sommaire des Archives Départementales antérieures à 1790'', tome II, série B.


===1876 - 'Un amour contrarié... qui finit bien===
===1876 - 'Un amour contrarié... qui finit bien===
*En 1874, Claude S... est ouvrier mécanicien à Decize. Le jeune homme a lié connaissance avec Constance M..., une enfant qui est à peine âgée de treize ans. Il la rencontre souvent dans la rue et il parvient même à devenir pensionnaire de ses parents. Claude S... aime Constance, il projette de l'épouser. Mais le mariage semble encore loin.<br>
En 1874, Claude S... est ouvrier mécanicien à Decize. Le jeune homme a lié connaissance avec Constance M..., une enfant qui est à peine âgée de treize ans. Il la rencontre souvent dans la rue et il parvient même à devenir pensionnaire de ses parents. Claude S... aime Constance, il projette de l'épouser. Mais le mariage semble encore loin.<br>
*L'année suivante, Claude S... tire au sort pour le service militaire. Son numéro figure dans la première portion du contingent ; le mécanicien répète à qui veut l'entendre qu'il saura se faire réformer, car il a une blessure à la jambe. Prévoyant toutefois une longue séparation, il prend du bon temps avec sa jeune fiancée. Le 13 avril 1875, les jeunes gens restent seuls à la maison et, quelques semaines plus tard, les parents M... sont horrifiés : Constance est enceinte !<br>
L'année suivante, Claude S... tire au sort pour le service militaire. Son numéro figure dans la première portion du contingent ; le mécanicien répète à qui veut l'entendre qu'il saura se faire réformer, car il a une blessure à la jambe. Prévoyant toutefois une longue séparation, il prend du bon temps avec sa jeune fiancée. Le 13 avril 1875, les jeunes gens restent seuls à la maison et, quelques semaines plus tard, les parents M... sont horrifiés : Constance est enceinte !<br>
*Un malheur ne vient pas seul : Claude S... est déclaré apte pour le service par le médecin militaire qui n'a pas tenu compte de la blessure. Fuyant les parents M... qui lui rappellent sa promesse de mariage, Claude S... part s'installer à Paris ; Constance le rejoint ; ils vivent quelques semaines à Montgeron, puis ils regagnent [[Decize|<u>Decize</u>]], à court d'argent. Claude est incorporé, Constance accouche d'un garçon. Les parents M..., comprenant qu'ils ont été abusés, portent alors plainte pour séduction de mineure. La Cour d'Assises de la [[Nièvre (rivière)|<u>Nièvre</u>]] examine cette affaire le 3 mars 1876. Chacune des deux parties est entendue et, comme aucun mal n'est sans remède, le jury acquitte Claude S..., à condition qu'il signe une promesse de mariage en bonne et due forme et qu'il épouse la jeune Constance à l'occasion de sa prochaine permission.
Un malheur ne vient pas seul : Claude S... est déclaré apte pour le service par le médecin militaire qui n'a pas tenu compte de la blessure. Fuyant les parents M... qui lui rappellent sa promesse de mariage, Claude S... part s'installer à Paris ; Constance le rejoint ; ils vivent quelques semaines à Montgeron, puis ils regagnent [[Decize|<u>Decize</u>]], à court d'argent. Claude est incorporé, Constance accouche d'un garçon. Les parents M..., comprenant qu'ils ont été abusés, portent alors plainte pour séduction de mineure. La Cour d'Assises de la [[Nièvre (rivière)|<u>Nièvre</u>]] examine cette affaire le 3 mars 1876. Chacune des deux parties est entendue et, comme aucun mal n'est sans remède, le jury acquitte Claude S..., à condition qu'il signe une promesse de mariage en bonne et due forme et qu'il épouse la jeune Constance à l'occasion de sa prochaine permission.
 
*Le Journal de la Nièvre, 6 mars 1876
Le Journal de la Nièvre, 6 mars 1876


===1919 : Police des mœurs===
===1919 : Police des mœurs===

Version du 3 avril 2019 à 19:46

1680 - Les deux Anglaises et le cocher

Le 23 juin 1680, deux ressortissantes anglaises, Suzanne Smith, épouse de Jean Faxe, officier chez le roi d’Angleterre, et demoiselle Elizabeth Smith, fille de Jacques Smith, écuyer demeurant à Londres, portent plainte contre le sieur Lafleur, cocher du carrosse assurant la liaison Moulins-Paris. Elles se sont embarquées la veille dans ce carrosse ; avec elles voyageait un troisième passager, le sieur Mouroz, demeurant à Paris. Peu après le départ, le cocher Lafleur « au lieu de toucher ses chevaux, les auroit laissés à la conduite du petit jeune homme qui luy servoit de postillon. Il seroit entré dans le carrosse, disant que la première place du carrosse luy appartenoit et il auroit porté la main soubs la jupe de dame Suzanne Smith en luy faisant des discours insolents… » My God ! Shocking, isn’t ? Et les discours insolents se sont prolongés pendant trois heures, malgré les remontrances des deux voyageuses et de leur compagnon de route.

Arrivées à l’étape de Saint-Pierre-le-Moûtier, les deux Anglaises abandonnent le carrosse, « cherchant une voie plus sûre », et elles attendent le lendemain dans une auberge. Avant de reprendre leur périple, elles se rendent au tribunal et accusent ce cocher trop entreprenant.

  • Archives du Présidial de Saint-Pierre-le-Moûtier, série B. - Henri de Flamare, Inventaire sommaire des Archives Départementales antérieures à 1790, tome II, série B.

1876 - 'Un amour contrarié... qui finit bien

En 1874, Claude S... est ouvrier mécanicien à Decize. Le jeune homme a lié connaissance avec Constance M..., une enfant qui est à peine âgée de treize ans. Il la rencontre souvent dans la rue et il parvient même à devenir pensionnaire de ses parents. Claude S... aime Constance, il projette de l'épouser. Mais le mariage semble encore loin.
L'année suivante, Claude S... tire au sort pour le service militaire. Son numéro figure dans la première portion du contingent ; le mécanicien répète à qui veut l'entendre qu'il saura se faire réformer, car il a une blessure à la jambe. Prévoyant toutefois une longue séparation, il prend du bon temps avec sa jeune fiancée. Le 13 avril 1875, les jeunes gens restent seuls à la maison et, quelques semaines plus tard, les parents M... sont horrifiés : Constance est enceinte !
Un malheur ne vient pas seul : Claude S... est déclaré apte pour le service par le médecin militaire qui n'a pas tenu compte de la blessure. Fuyant les parents M... qui lui rappellent sa promesse de mariage, Claude S... part s'installer à Paris ; Constance le rejoint ; ils vivent quelques semaines à Montgeron, puis ils regagnent Decize, à court d'argent. Claude est incorporé, Constance accouche d'un garçon. Les parents M..., comprenant qu'ils ont été abusés, portent alors plainte pour séduction de mineure. La Cour d'Assises de la Nièvre examine cette affaire le 3 mars 1876. Chacune des deux parties est entendue et, comme aucun mal n'est sans remède, le jury acquitte Claude S..., à condition qu'il signe une promesse de mariage en bonne et due forme et qu'il épouse la jeune Constance à l'occasion de sa prochaine permission.

  • Le Journal de la Nièvre, 6 mars 1876

1919 : Police des mœurs

Hier, vingt-cinq procès-verbaux de contravention ont été dressés contre des filles de mauvaises mœurs pour infraction à la police des mœurs. Malheureusement, cette excellente mesure n'empêchera pas ces "papillons de nuit" d'exercer clandestinement leur "métier" dans notre cité nivernaise et d'y entretenir une débauche qui ne cessera qu'avec leur disparition.

  • Paris-Centre, dimanche 6 avril 1919. Relevé Pierre Volut février 2019