Nevers rue Sainte-Valière

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RUE SAINTE-VALIÈRE à NEVERS (Devenue rue Mademoiselle Bourgeois)

  • Fréquemment appelée, même sur les plaques, rue Sainte-Vallière, c'est une fraction de la route nationale n° 77 de Nevers à Sedan. Cette route fut jadis importante quand nos ducs, aux XVIe et XVIIe siècles, étaient en même temps gouverneurs de Champagne.
    C'est l'ancien faubourg du Martelet, nom remplacé, après 1600, par celui des Capucins.
    Cette rue, d'abord limitée à la place primitive de la Croix-Joyeuse, s'accrut, en 1876, de la rue des Ursulines, et la reperdit en 1885 (voir rue Jean Jaurès).
    N° 49 : Manutention militaire, ancienne fonderie de la Marine, créée en 1794, ancien couvent des Capucins, sur la fondation duquel (1601) ont été débitées plusieurs légendes (voir place de Joyeuse).
    L'église de ce couvent, consacrée en 1611, semble avoir doublé ou remplacé l'église paroissiale Saint-Valière, déchue de ce titre et comprise dans l'enclos du monastère. Elle avait un retable remarquable. Il n'y a plus aucune trace du couvent ni des moulins avoisinants (La Ronde et Givry).
    A leur suppression, en 1791, les capucins n'étaient que quatre : deux pères et deux frères.
    N° 52 : Ancienne chapelle Saint-Sylvain (Sauvin, Souin), très défigurée et transformée en locaux d'habitation, construite en 1317 ; elle avait remplacé une chapelle construite dans un cimetière qui fut désaffecté au temps de saint Louis (voir rue La-Fayette). Jusqu'à la Révolution elle dépendit de l'abbaye Saint-Martin. Saint Sylvain est invoqué contre les maux de gorge, les convulsions des petits enfants et le feu de saint Sylvain qui n'est peut-être que la lèpre. L'église de Levroux (Cher) possède une partie de ses reliques.
    N° 70 : Maison de la fin du XVIe siècle appelé le Prieuré. C'est l'ancien prieuré de Sainte-Valière où avait été créée en 1185 une Maladrerie, qui fut supprimée en 1572 et réunie à l'Hôtel-Dieu, ainsi que les autres établissements similaires. Cette maladrerie était affectée aux « fébricitens » ; depuis longtemps il n'y était plus fait « aucun exercice d'hospitalité ».
    Cette maison est devenue un refuge dirigé par les sœurs de Marie-Joseph qui, de 1860 à 1870, firent le service de la prison.
    L'église Sainte-Valière, bâtie en face (côté de la Manutention) par l'évêque Thibaud et consacrée en 1187, devint immédiatement paroissiale. La paroisse, supprimée après les ruines de la guerre de Cent ans, fut rétablie au commencement du XVIe siècle ; elle fut définitivement supprimée en 1601, lors de l'établissement des Capucins, et réunie à Saint-Trohé.
    Entre les nos 70 et 72, Impasse des Capucins, qui donne accès au lavoir alimenté par la fontaine Notre-Dame de Sainte-Valière (1476) ou Saint-Martin (1560).
    Entre la route et les nos 74 à 84, place de la Fonderie puis de la Manutention(2) sur la partie ouest de laquelle était la croix de Messieurs les Capucins, érigée en 1601, lors de la création du couvent et dont il reste quelques pierres du piédestal.

    (2) Rectifier en ce sens les indications données à Place de Joyeuse.

    Victor GUENEAU dans Mémoires de la Société académique du Nivernais – 1928/T30