Metz le Comte

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L'origine du nom de cette commune vient du gallo-romain maërs (mars). Quelques anciens titres en parle sous le nom de Castrum Martis. Ce bourg comptait une population de 630 habitants bien qu'il ait été anciennement ravagé par des guerres ruineuses.

Metz le Comte dépendait des comtes d'Autun et avait un seigneur particulier qui le tenait en fief de ces comtes. Mais la situation de ce château dont l'accès était difficile et par cela bien nommé Castrum Martis, engageait souvent ces seigneurs à se rendre indépendants et non seulement à résister aux comtes d'Autun, mais encore à faire des courses sur les terres de ces comtes, à piller et maltraiter leurs sujets. Ensuite ils se retiraient avec leur butin dans cette forteresse qui passa longtemps pour inexpugnable. Cependant, Richard le Justicier, duc de Bourgogne et comte d'Autun, entreprit de venger ses sujets et de punir le seigneur de ce château de tous ses brigandages. Il vint en effet avec une forte armée assiéger le château de Metz le Comte en l'an 880. La résistance des assiégés fut longue et les troupes assiégeantes étaient presque rebutées lorsque Landry, l'un de leurs chefs venu avec Hildegaire son oncle et évêque d'Autun, intéressé à la punition de ce rebelle, entreprit de forcer ce château. Il ne demanda au duc de Bourgogne que deux cents des plus braves soldats de son armée et, avec ce petit nombre, il réussit à emporter le château au second assaut qu'il lui donna.

Le seigneur de Metz le Comte ne pouvant plus résister, essaya de s'échapper mais Landry, qui ne le perdait point de vue, le poursuivit avec tant d'ardeur qu'il le prit enfin et l'amena au duc Richard qui le fit condamner à mort et exécuter sur le champ.

Pour prix des services et de la fidélité de Landry, ce duc lui donna le château de Maërs pour lui et sa postérité qui en a toujours joui dans la suite. Ce Landry était originaire de Poitou. Son père, Landry 1er vint avec son frère Hildegaire à la cour de Charles le Chauve et tous les deux s'y conduisirent si bien qu'ils en furent extrêmement considérés. Hildegaire fut fait chapelain et abbé de Saint-Pierre de Flavigny et ensuite évêque d'Autun en 876. Landry 1er servit Charles le Chauve dans ses guerres et lui donna tant de preuves de sa valeur et de sa fidélité qu'il en obtint pour récompense, entre autres biens, l'église de Saint-Auban en Bourgogne avec tous ses revenus. Il la donna en 868 à Saint-Bernard, évêque de Mâcon et à son église, du consentement de sa femme Hildeseride, de laquelle il n'eut que Landry II.

Ce nouveau seigneur de Maërs fut père de Landry III et aïeul de Bodo qui fit bâtir le château de Monceaux le Comte, à deux lieues de Metz le Comte sur un terrain que lui donna Bodo des Monts son parent, seigneur du pays. Ce Bodo eut pour fils Landry IV qui devint seigneur de Metz et de Monceaux après la mort des autres enfants de Bodo. Landry IV est qualifié du titre de Gloriosus Miles, dans une charte de l'an 986. Sa prudence et sa valeur lui acquirent une telle considération qu'il devint gendre d'Othe-Guillaume et comte de Nevers du chef de sa femme, Mahaut de Bourgogne. Il témoigna toujours à son beau-père un grand attachement ainsi qu'une profonde reconnaissance et le servit avec zèle dans toutes ses guerres contre le roi Robert qui voulait lui enlever le duché de Bourgogne. On dit qu'il contribua aux heureux succès qu'il obtint dans des circonstances où il avait tout à craindre pour la perte de ce duché.

Par cette alliance de Landry IV avec la fille d'Othe Guillaume, le château de Metz et celui de Monceaux furent réunis au comté de Nevers et n'en ont point été séparés. Ces deux châtellenies sont du nombre des cinq chefs-lieux que la coutume du Nivernais exempte de la forclusion.

Le château de Metz a été assiégé différentes fois et, dans toutes les guerres qui se sont faites dans le Nivernais, il a souvent arrêté les efforts des ennemis. Pleuvant de Rochefort, un des capitaines de la ligue, s'en empara en l'an 1590 et en laissa le commandement au capitaine Latour qui pilla comme les anciens seigneurs tous les lieux circonvoisins. Il ruinait les bourgs qui ne pouvaient lui résister, massacrait inhumainement les habitants que la fuite ne pouvait dérober à sa fureur et mettait son butin en sûreté dans son château afin qu'on ne pût le lui enlever. Enfin Louis de Gonzagues, duc de Nevers, résolut d'assiéger ce château. La résistance devint inutile contre les canons qui y firent plusieurs brèches et ses soldats ayant pu y pénétrer s'en rendirent maîtres. Ce château n'ayant pas été réparé périt insensiblement.


Source

  • Département de la Nièvre et des petites contrées qui en dépendent. Tome 2 par Jean Née de La Rochelle et Pierre Gillet (1827)
  • Martine NOËL (discussion) 21 mai 2021 à 17:24 (CEST)

Notes et références

Notes


References