La bataille de Verdun

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Guerre 1914-1918 57.jpg

21 février 1916.

  • Il y a cent ans commençait la bataille de Verdun. Tout au long de l'année 1916, près de 700000 hommes y ont perdu la vie, 365000 Français, 335000 Allemands. Des millions d'obus et de projectiles de toutes sortes ont été tirés. De violents échanges d'artillerie ont détruit les fermes, les villages et profondément labouré le sol.
    Au cours de cette année 1916, 49 jeunes hommes recensés dans le canton de Decize ont perdu la vie autour de Verdun : 15 Decizois, 10 Machinois, 4 de Champvert, 6 de Saint Léger des Vignes, 14 des autres villages du canton ; plusieurs centaines y ont reçu des blessures.
    Aujourd'hui, 21 février 2016, je tiens à retracer les combats où sont morts deux de nos compatriotes, l'un originaire de La Machine dès le 21 février 1916, le second originaire de Decize le 6 avril.
Crypte de la cathédrale de Verdun
Sosthène LOUTON, né à La Machine le premier octobre 1890, mineur de profession, a été incorporé au 16e Régiment de Chasseurs à Cheval (de Beaune) le premier octobre 1912 ; son service militaire n'était pas terminé lorsque la guerre a éclaté ; le 29 décembre 1914, il a été muté au 27e Régiment d'Infanterie (de Dijon).
Depuis le mois de décembre 1915, le 27e est en position au Bois Brûlé, dans la Forêt d'Apremont un secteur où tous les régiments bourguignons de succèdent ; alternativement avec le 10e R.I. (d'Auxonne), les bataillons occupent la première ligne, ils sont relevés tous les quatre jours.
Le 22 février, on note dans le Journal des Marches et Opérations « une activité de l'artillerie ennemie. À 14 heures, violent bombardement de toute la tranchée par obus de tous calibres, engins de tranchée. Quelques obus bouteilles à gaz asphyxiants tombent sur le front, dans la zone de la route de La Louvière particulièrement battue par des obus à shrapnels 77 et 105. Les dégâts sont fort importants, les tranchées sont bouleversées en maints endroits et les boyaux de communication sont obstrués. Un poste téléphonique et plusieurs abris sont effondrés sous les obus de gros calibre. À 15 h 35 fin du bombardement. À partir de ce moment l'artillerie ennemie se montre active par intermittence et tire de nombreux coups pendant une partie de la nuit. Les pertes de la journée sont uniquement le résultat du bombardement. Elle sont les suivantes : le capitaine de Vézins est tué, de même qu'un sergent et dix soldats (dont Sosthène Louton) ; deux sergents et dix-huit soldats sont blessés. »
Marcel ROND, caporal au 37e R.I., est inscrit sur le monument aux morts de Decize (et sur celui de l' église Saint-Aré). Il est né à Decize le premier juillet 1881 ; c'est donc en 1916 un vieux briscard de 35 ans, rengagé en 1914 ou 1915 dans un régiment de Troyes dont le dépôt avait été replié dans la caserne Charbonnier.
Marcel Rond trouve la mort au cours d'une bataille perdue. Le 23 mars 1916, le 37e R.I., qui était au repos à Beauzée, près de Bar-le-Duc, reçoit l'ordre de monter au front à l'ouest de Verdun. Esnes, la cote 304, le Mort-Homme, Malancourt sont les positions à occuper. Le 27 mars, les soldats reçoivent « l'ordre de tenir les avancées de Bethancourt le plus longtemps possible et de résister à outrance. » Pendant une semaine, les hommes creusent, fortifient les tranchées, installent des réseaux de barbelés. Le 5 avril commence un intense bombardement allemand. Dans l'après-midi du 6, des guetteurs repèrent une infiltration de l'infanterie ennemie dans une tranchée mal protégée. S'ensuit une vive fusillade. « La garnison du Mort Homme est complètement écrasée sous la mitraille et en partie anéantie, le reste est entouré par l'ennemi. » L'ordre de repli ne peut être appliqué correctement ; les soldats sont bloqués par leurs propres lignes de fil de fer ou forcés de patauger dans une zone marécageuse.

Texte de Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm et http://lesbleuetsdecizois.blogspot.fr/ selon des sources provenant de:

memoiresdeshommes.sga.defense ;
J.M.O. Des 10e R.I., 85e R.I. et 37e R.I., période de février à avril 1916 ;
fiches de décès des soldats ;
archives départementales de la Nièvre, fiches matricules des soldats.

et mis en page par Martine NOËL