Guerres de religion - avant-propos

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Avant-propos

Les recherches généalogiques dans le Nivernais sont limitées par la rareté des sources d'état-civil les plus anciennes : quelques rares paroisses ont conservé des archives du XVIe siècle, comme Decize (1524), Château Chinon (1526), Nevers Saint Arigle, Ouroux (1545), Saint Pierre le Moûtier (1553), Giry (1555), Cosne (1564), Clamecy (1567), Tannay (1568), Moraches (1573), Entrains sur Nohain (1576), Neuvy sur Loire (1578), Champlemy (1579) ou La Charité Sainte Croix (1587) (1); les archives notariales ne sont pas mieux conservées, les délibérations et les comptes des municipalités n'ont pas eu plus de chances.

Dans la Nièvre à partir de 1600, la stabilité politique et les progrès de la paysannerie permettaient aux familles de s'installer durablement dans les paroisses et la stabilité des patronymes en est la preuve jusqu'à la Révolution au moins. Au XVIe siècle en France, au contraire, tout est changement : les frontières, les métiers, l'issue des guerres, tout est prétexte à des destructions, des incendies, des pillages, des famines et toute cette désolation a conduit les familles qui subsistaient à se déplacer, à s'enfuir, à changer de domicile et de métier, de telle sorte qu'il devient très difficile de retrouver leurs origines réelles, surtout s'ils ne sont pas des notables fortunés.

Dans notre département actuel cette situation a été particulièrement ressentie et les populations ont évolué beaucoup plus vite que dans les siècles suivants que nous connaissons mieux. Pour mieux comprendre le sort de nos ancêtres nivernais du XVIe siècle, il faut bien les situer dans les événements nombreux qui ont bouleversé le duché de Nevers à cette période, en particulier les huit guerres de religion au cours desquelles le Nivernais a été souvent un théâtre d'opérations militaires.
Sans avoir la prétention de faire œuvre d'histoire, ce travail se fonde sur les nombreux ouvrages et travaux des historiens qui ont écrit sur cette période ou sur l'histoire du Nivernais et tente de retrouver les événements qui se sont passés dans nos pays pour les réunir et en avoir une vue d'ensemble qui puisse guider les recherches d'histoire locale ou familiale.

Sujets du Roi

Au XVème siècle les comtés de Nevers et d'Auxerre, la baronnie de Donzy, le Morvan et les autres terres qui constituent aujourd'hui le département de la Nièvre relevaient des ducs de Bourgogne. Le 21 mai 1420, le traité de Troyes, imposé par le duc de Bourgogne Philippe III et les rois Henri V d'Angleterre et Charles VI de France, au "soi-disant dauphin" (futur Charles VII), permettait à l'alliance anglo-bourguignonne de s'étendre jusqu'à la Loire : c'est ainsi que La Charité et Cosne passèrent entre les mains des bourguignons. Le gouverneur Perrinet Gressart y fut établi par Philippe III. En 1421, le dauphin Charles mit le siège sans succès devant La Charité. En 1429, le lieutenant du dauphin en Berry, Charles d'Albret n'y parvint pas plus, malgré la présence de La Pucelle d'Orléans qui s'efforçait de ranimer ses troupes. En revanche, ils réussirent à franchir l'Allier pour reprendre Saint-Pierre-le-Moûtier en 1429.
Cinquante ans plus tard, la situation politique avait bien changé : le roi de France Louis XI régnait de main de maître sur les territoires reconquis sur les anglo-bourguignons. Mais le duché de Bourgogne, sous l'autorité de Charles le Téméraire, ne relevait du roi de France que théoriquement. L'opposition entre ces deux princes était permanente.
Le duché de Bourgogne s'étendait jusqu'à la Loire, véritable frontière de la France de Louis XI. La mort de Charles le Téméraire au siège de Nancy le 5 janvier 1477, changea complètement la situation. Louis XI saisit aussitôt l'occasion pour envahir le duché de Bourgogne, rappeler aux habitants qu'ils étaient sujets du roi de France et créer un parlement à Dijon. Charles ne laissait qu'une héritière, Marie de Bourgogne, certes mariée à Maximilien d'Autriche, mais celui-ci n'avait pas assez du soutien des Pays-Bas pour faire valoir ses droits sur la Bourgogne déjà envahie par les troupes du roi. La mort de Marie de Bourgogne, le 27 mars 1482, affaiblit encore la position de Maximilien. Au traité d'Arras (1482), le mariage de la fille de Marie de Bourgogne avec le dauphin Charles (futur Charles VIII) fut conclu. La future apporterait en dot les territoires que Louis XI avait déjà occupé militairement, en particulier le comté d'Auxerre qui s'étendait jusqu'à la Loire, et la seigneurie de Château-Chinon. Le mariage finalement n'eût pas lieu mais par le traité de Senlis (1493) sous Charles VIII, le duché de Bourgogne et le comté d'Auxerre furent définitivement réunis au domaine royal. Par contre, le comté de Bourgogne (la Franche-Comté) restait terre d'Empire et revenait à Maximilien, de sorte que la frontière du royaume se trouvait maintenant sur la Saône.
Encore soixante ans plus tard, la réunion des comtés de Nevers et d'Auxerre dans la famille de Clèves renforça encore les liens entre les territoires de notre futur département. François Ier de Clèves, comte puis duc de Nevers, était également comte d'Auxerre et les deux terres réunies seront transmises à ses descendants.

Les routes du royaume

Au seizième siècle le duché de Nevers était déjà une terre de passage : la route de Paris à Lyon par la rive droite de la Loire (2) était fréquentée par les voyageurs, les étrangers, la poste créée par Louis XI et le commerce local. De nombreuses auberges et relais de poste fournissaient aux voyageurs les services, le gite et le couvert : on recevait à pied, à cheval et en voiture.

Les ponts de La Charité. (gravure XIXème siècle)

La navigation fluviale avait une grande importance commerciale. La Loire était alors navigable depuis le comté de Forez jusqu'à l'océan. Des travaux considérables étaient menés pour canaliser les eaux et permettre aux bateaux de s'amarrer aux quais dans chaque ville le long de son cours.

Dans l'autre sens, une route permettait de communiquer entre la Bourgogne et les provinces du centre et de l'ouest de la France, qui passait par Auxerre, Clamecy, et La Charité pour franchir la Loire et se diriger vers Bourges. C'est à cette époque que pour faciliter le passage du fleuve, les villes de La Charité et de Nevers se firent construire des ponts de pierre… Mais il n'y avait pas d'autre pont jusqu'à Bonny-sur-Loire. Lorsqu'il n'y avait pas de pont, on entretenait des gués qui permettaient de faire passer voitures et bestiaux d'une rive à l'autre, comme à Pouilly ou à Neuvy, ou bien il y avait des bacs pour la traversée comme à Cosne.

Les routes principales empruntaient les vallées de la Loire et de l'Yonne sans pénétrer dans les pays voisins, de sorte que bien des paroisses nivernaises restaient à l'écart de ces commerces et de l'influence des voyageurs étrangers. Ainsi le Morvan ou les zones forestières de la Puisaye ou des Amognes n'ont été que peu atteintes par les événements majeurs de ce siècle.

Les gens de guerre

La levée des armées par le roi ou par les princes et ducs qui décidaient de se défendre par les armes, amenait dans tout le royaume la présence de régiments ou de simples compagnies. Ces soldats vivaient sur la population locale, en achetant nourriture et vêtements aux paysans ou aux habitants des villes closes avec la solde que leur distribuaient les commissaires des guerres.
Mais, les impôts que demandait le roi pour la solde des gens de guerre étaient bientôt insupportables pour les villes qui demandaient sans cesse à être exemptées de telles charges ou à obtenir des délais de paiement. Le roi abandonnait aux échevins des droits pour prélever plus de taxes et d'octroi aux portes des villes, mais là aussi ces impôts étaient très mal ressentis par les habitants parce qu'ils étouffaient le commerce.
Si les officiers tardaient à distribuer la solde, les compagnies n'hésitaient plus à se servir par la force dans les campagnes. Lorsqu'ils faisaient le siège d'une ville close, le pillage des habitations était un droit pour ces soldats, qui ne s'en privaient pas et supprimaient tous les habitants qui tentaient une résistance.
Comme la levée des troupes ne donnait pas suffisamment d'hommes pour constituer ces armées, le roi faisait appel à des étrangers, suisses, italiens ou allemands, pour lesquels leurs officiers exigeaient des soldes très importantes et qui avaient encore moins de scrupules à se servir s'ils n'étaient pas payés.
En plus de les nourrir et de les vêtir, il fallait loger les gens de guerre. Lorsqu'ils arrivaient dans une ville, on commençait par leur offrir de se loger dans des faubourgs, mais s'ils menaçaient de faire un siège en règle, il fallait bien les faire entrer et désigner à chaque bourgeois le nombre de soldats qu'il devrait héberger chez lui, au risque de se faire voler ou de subir les viols ou le pillage de la maison. Heureux celui qui avait la vie sauve !
Dans les premiers jours de mai 1525, le comte Louis de Bellejoyeuse qui cantonnait à Lyon avec une troupe de 3000 mercenaires italiens, reçut l'ordre de se rendre en Picardie pour aider à la défense de cette province. Paquet Collon, le trésorier du roi qui les accompagnait, était natif de [Saint-Hilaire-]Fontaine et lorsqu'il sut que cette troupe devait passer par Decize, il se hâta de prévenir ses compatriotes de leur arrivée imminente et du danger qui allait peser sur la ville.
En effet le comte de Bellejoyeuse arriva à Decise, le 12 mai 1525, avec sa troupe entre sept et huit heures du matin. Un commissaire du roi et les maréchaux des logis de cette troupe se présentèrent à la porte du pont de Crote, et demandèrent les clefs de la ville. Antoine Germain, lieutenant de la châtellenie, Guillaume Coquille, Guillaume Copin, échevins et quelques uns des principaux habitants, accompagnés de Paquet Collon qui leur servait d'interprète, se rendirent à la porte. Le commissaire du roi, muni de sa commission, demanda des vivres pour sa troupe au taux fixé, et à l'entrée de la ville, pour vérifier combien on pourrait y loger de monde. On leur objecta que la comtesse de Nevers avait donné l'ordre de ne recevoir dans la ville aucuns gens de guerre sans son agrément. Le commissaire persista, en disant que le pont de la Loire faciliterait la revue qu'il voulait faire de tous les gens de sa troupe, différentes personnes du Bourbonnais ayant porté des plaintes contre eux pour leur avoir enlevé un grand nombre de bestiaux. Les échevins demandèrent un sursis pour envoyer avertir à Nevers la comtesse de l'arrivée du seigneur de Bellejoyeuse avec sa troupe, ajoutant à toutes leurs observations, que Decise était une ville petite et pauvre, déjà ruinée pour avoir reçu et entretenu la compagnie du capitaine Maulévrier, et ensuite une troupe de lansquenets, conduite par le duc de Chifort (ou de Cliffort), lesquels avaient pillé et rançonné les habitants et commis des violences atroces; qu'ils devaient redouter de semblables malheurs, et les éviter en offrant de loger la troupe qui se présentait dans les campagnes environnantes, et lui fournir tous les vivres qui seraient nécessaires. Rien ne put changer la résolution du commissaire; et malgré la tentative des chefs de la ville pour décider les habitants à recevoir une troupe aguerrie, à laquelle on ne pouvait opposer une longue résistance, les habitants ne voulurent pas obtempérer à ces sages remontrances, ce qui fut cause que le commissaire jura que la troupe logerait dans la ville, et fit aussitôt braquer les arquebuses. Toutes les négociations entreprises par MM. Delaboue, Delamenay, le lieutenant de la châtellenie et les échevins, avec le comte de Bellejoyeuse furent inutiles, il s'avança au bout du pont de Crote, leur observa qu'il était déjà tard, que la troupe était fatiguée, et notifia que si on ne lui ouvrait pas les portes à l'instant, il allait donner l'assaut dont les suites seraient funestes aux habitants qui ne se retireraient pas promptement, la ville devant être livrée au pillage.

Aussitôt on se sépare, les portes de la ville sont fermées et barricadées. De son côté le comte de Bellejoyeuse fait rassembler toutes les échelles existantes dans les campagnes voisines, et ordonne l'assaut. La principale attaque se fait au nord de la ville, l'escalade réussit vers le couvent de Sainte-Claire; l'artillerie dirige ses coups sur les croisées du château. On sonne le tocsin dans la ville, l'alarme se répand partout, et les habitants se portent en tumulte sur les remparts.

Les remparts de Decize.

Déjà les assiégeants ont mis le feu aux portes, celle du pont de Crote est tellement embrasée, que l'incendie se communique aux maisons du faubourg, et celles qui le composent sont réduites en cendres en fort peu de temps. Auprès de cette porte les murailles sont percées, et les soldats étrangers s'introduisent dans la ville soit par ce côté, soit par celui où se fait l'escalade. Ils parvinrent sur les remparts ayant à leur tête trois enseignes de la troupe. Bientôt la terreur s'empare des assiégés; ils se sauvent dans les églises, dans les couvents et le château, d'autres cherchent à fuir par la porte de la Loire. Après trois heures de combat, la troupe est maîtresse de la place, les soldats tuent tous les habitants qu'ils rencontrent, pillent les maisons, violent les femmes et les filles, brisent les meubles, s'emparent de l'argent et des effets précieux. Parvenus à l'église de Saint-Aré, ils en massacrent l'archiprêtre, rompent toutes les fermetures, même celles qui renfermaient les reliques du patron de la ville, et, sans aucun respect religieux, ces brigands s'emparent de tous les ornements et des vases sacrés.

Un grand nombre d'habitants devint victime de la fureur de cette troupe indisciplinée, les seules églises du couvent de Sainte-Claire et du prieuré de Saint-Pierre furent des asiles assurés; le comte de Bellejoyeuse mit des gardes et un capitaine au couvent des Clarisses pour les faire respecter. A l'exception des hommes qui se réfugièrent dans ces deux monastères, les autres n'échappèrent à la mort qu'en se mettant à la merci des soldats, ou en leur promettant de payer une bonne rançon. Mais en leur sauvant la vie, ils s'exposèrent à des souffrances inouïes. Il n'y a pas de supplices que ces avides italiens ne leur aient imposés pour les forcer à livrer tout leur argent, ou à leur enseigner les cachettes où ils avaient pu l'enfouir. Je rougirais de rapporter tous les odieux procédés qu'ils employèrent pour cela. il faut avouer cependant que tous ceux qui eurent le bonheur de se placer sous la protection du comte de Bellejoyeuse, obtinrent grâce sans rien payer.
Quand ils ne trouvèrent plus dans la ville d'aliment à leur cupidité, ces barbares aventuriers se répandirent dans les campagnes, où ils se livrèrent aux mêmes excès, et vécurent à discrétion.
Ces horreurs durèrent deux jours entiers, et le dimanche matin, 14 mai, sur les dix heures, le comte rassembla sa troupe, la fit défiler sur le pont de Loire, et même y fit rendre quelques effets à des personnes qui les réclamèrent. 300 personnes de la ville ou de la campagne perdirent la vie dans ces deux jours de désastre, mais on ne peut nombrer l'argent, les chevaux et les bestiaux dont ils s'emparèrent. Decise fut alors complètement ruinée, et le faubourg de Crote conserve encore les ruines du terrible incendie qu'il éprouva dans ce moment. (3).
En 1546, la sécurité relative entraina une redistribution des garnisons : certaines villes comme Auxerre, firent des requêtes à la Cour pour obtenir des allégements et le droit de limiter le nombre des soldats qu'on leur imposait. Cela ne pouvait se faire sans que d'autres villes soient désignées pour les recevoir. La paix étant faite avec l'Angleterre, les troupes de Charles de Cossé, maréchal de Brissac, furent cantonnées à Auxerre, puis déplacées à Vézelay, Cosne, Saint-Verain, Varzy et Saint-Péreuse. La ville de Varzy, voulant éviter cette charge, fit une remontrance qui ne fut pas écoutée.

L"Église de France

Au début du règne de François Ier, un moine augustin allemand, Martin Luther (1483-1546) publiait les 95 Thèses de Wittemberg, dans lesquelles il expliquait le regard critique qu'il portait sur la pénitence, la contrition et en particulier les indulgences dont le Pape et les évêques faisaient alors un commerce lucratif. Ayant refusé de se rétracter, Luther est successivement excommunié par le pape Léon X et mis au ban de l'Empire par Charles-Quint. C'est en Saxe qu'il s'est réfugié sans renoncer à ses thèses, et qu'il a publié sa traduction de la Bible en allemand qui va être diffusée rapidement autour de lui.
Les 95 thèses s'élevaient contre le commerce des indulgences, mais les catholiques souffraient aussi de la corruption du clergé, en particulier à propos des mœurs des prêtres et des moines, de la nomination aux bénéfices, de la résidence des évêques en dehors de leurs diocèses, etc.
Les propos modérés tenus par un évêque de Valence lors d'une conférence tenue à Fontainebleau en 1560 donnent une idée de ce que ressentaient les catholiques de cette époque :
Les évêques, pour la plupart, ont été paresseux, n'ayant devant les yeux aucune crainte de rendre compte à Dieu du troupeau qu'ils avaient en charge, et leur plus grand souci a été de conserver leur revenu, en abuser en folles dépenses et scandaleuses, tellement qu'on en a vu quarante résider à Paris pendant que le feu s'allumait dans leurs Diocèses. Et en même temps on voit bailler les Évêchés aux enfants et aux personnes ignorantes et qui n'avaient le savoir ni la volonté de faire leur état…
Les curés avares, ignorants, occupés à toute autre chose qu'à leurs charges, et pour la plupart étant pourvus de leurs bénéfices par moyens illicites.
Les cardinaux et les évêques n'ont fait difficulté de bailler les bénéfices à leurs maîtres d'hôtel, et plus est, à leurs valets de chambre, cuisiniers, barbiers et laquais. Les menus prêtres, par leur avarice, ignorance et vie dissolue, se sont rendus odieux et contemptibles à tout le monde (4).

C'est ainsi que de 1514 à 1538, le diocèse d'Auxerre, fut soumis à François de Dinteville, premier du nom, aumônier des rois Louis XII et François Ier, dont il ne quittait pas la cour, et où, selon Rabelais, il était connu tant pour sa sensualité que pour la simplicité de son esprit.

François Ier de Dinteville, évêque d'Auxerre.

Il résigna son siège épiscopal à son neveu comme un héritage de famille (5). Son secrétaire nous en a laissé ce portrait tout en litote :

" En son vivant bon chanoyne tortrier
" D'Ausserre fut, en ville et champ tortier.
" Preudhomme estoit et de grant renommée
" Et en maincts lieux sa vie estoit nommée.
" Le bruyt avoit de se lever matin
" Soubz le vouloir de boire ung bon tatin.
" Aux et oignons mieulx aimoit que le sucre.
" Peu fréquentoit des deffuncts le sépulcre.
" A Dieu faisoit, en tout temps et saison,
" Soigneusement briefve et courte oraison.
" Trouvé n'estoit en rochers et cavernes,
" Dévotement visitoit les tavernes.
" Il allegoit plusieurs auctoritez
" Qui contenoient bourdes et vérités.
[…]
" A ses debteurs disoit des paraboles
" Et les payoit doulcement en parolles.
" Aulcunesfois, au sexe feminin,
" Se demonstroit gratieux et begnyn
" De leur prester or, argent ou pecune… (6)

Les évêques et les prédicateurs catholiques s'efforçaient de vouer les récalcitrants à toutes les peines du Purgatoire ou de l'Enfer, mais leurs ouailles pouvaient écouter secrètement et d'une oreille plus favorable les voyageurs qui répandaient l'idée de la réforme de la religion.
De sorte que de plus en plus de chrétiens se détachaient de l'Église catholique et de ses obligations pour participer au culte proposé par les premiers pasteurs dans des réunions privées ou secrètes.

L'affaire de Corbigny

La présence de fidèles ou même de pasteurs de la nouvelle religion était rapidement connue dans une petite ville de province comme Corbigny. Même les couvents où des religieux étaient adeptes de cette religion, comme l'abbaye Saint-Léonard de cette ville, attiraient les soupçons et les dénonciations. C'est ainsi que messire Estienne Berthin, Jehan Aubry, frère Jehan Carreaul, messire Léonard Chignard, la femme de Estienne Biniot et Marguerite Perreau, ainsi que Perrette Garderon, femme dudit Jehan Aubry, habitants de Corbigny, ont été traduits en justice comme suspects d'hérésie. La cour du Parlement ordonna leur prise de corps quelque part où ils pourront estre trouvez en ce royaulme et de les mener prisonniers à Saint-Pierre-le-Moûtier pour faire leur procès et les renvoyer ensuite devant le Parlement pour y être jugés.
La cour ordonna en même temps au bailli de s'informer le plus amplement possible des conventicules, monopolles et assemblées secrettes que l'on faict audit lieu de Saint-Leonard et ès environs, de faire emprisonner les suspects et de réunir toutes les informations relatives à ce sujet (7).
L'affaire revient le 20 août 1543 devant le Parlement : Etienne Berthin et Léonard Chignard, prêtres, et plusieurs autres hommes et femmes, prisonniers pour cas et crime d'hérésie. Les prêtres sont renvoyés à l'official d'Autun, les autres élargis à condition de cesser les propos contre la foi chrétienne (8).
Les autres coaccusés, Me Jacques Perreau et Françoise Bourgoing, sa femme, Catherine Barrault, femme de Philippe Carderon, Marguerite Perrault, femme de Léonard Mougne, Marie Perrault, femme de Antoine Demannay, et Etienne Chinard, sont élargis aux soumissions par eux faites, c'est-à-dire de faire signifier l'arrêt dedans trois jours au procureur du roi et de s'engager à ne plus tenir dorénavant aucuns propos scandalleux et mal santans de la foy et relligion chrestienne, ains leur enjoinct de se conduire et gouverner comme bons chrestiens doibvent faire et selon les commandemens de Dieu et ordonnances et constitutions de nsotre mère sainscte Eglise. D'autres coaccusés, frère Jehan Perrault, Jehan Carrault, Laurence, femme d'Etienne Bynot, ayant fait défaut seront jugés à un mois (7).
L'abbé de Baudreuil, dans sa requête au Parlement, exposait que, comme seigneur temporel de Corbigny, il avait dû destituer de son état de lieutenant du bailli le nommé Jean Foullé, et que celui-ci, par vengeance, avait suscité les poursuites de Aignan Viole et Imbert Gallope, juges du bourg de Saint-Etienne, "jeunes gens d'esprit" qui avaient intimidé et suborné des témoins pour charger l'abbé de Saint-Léonard. En même temps ses coaccusés appelaient de ce juge incompétent et produisaient des lettres royaux constatant qu'ils étaient dévoués au roi et aux institutions.
L'abbé de Saint-Léonard, Jacques de Baudreuil, Antoine de Mannay, Léonard Moyne, messire Léonard Chesnard, prêtre, Marie et Marguerite Perreau, se reportaient à un jugement qui les renvoyait devant le sénéchal de Bourbonnois [à Moulins]. L'abbé de Saint-Léonard comparut à Moulins devant le sénéchal , et là, invoquant son cas privilégié, il réclama d'être jugé devant l'official d'Autun, son supérieur hiérarchique. Le Parlement par arrêt du 21 juillet 1546, autorisa la remise du prisonnier à l'évêque d'Autun… Il était passible de la saisie de son abbaye [son revenu]… Mainlevée lui est accordée par arrêt du 5 juillet 1546. Les coaccusés comme Jacques Perreau, comparaissent aussi devant le sénéchal de Bourbonnais…Même l'ancien juge du début de l'affaire, Jean Foullé qui obtient d'être mis en liberté pour préparer sa défense contre l'abbé.
Au bout d'une année la cause est portée devant la cour des grands jours de Riom, qui renvoie les parties à Auxerre (24 mars 1547). L'affaire fut réexaminée dans les mêmes termes le 30 mars 1549, les 3 avocats d'Auxerre, Germain Boycote, Pantaléon Pyon et Philippot Le Muet ont pu exprimer leurs conclusions. Dés le rendu de la sentence, l'abbé fit aussitôt appel au Parlement, qui le rejeta en renvoyant l'affaire devant un autre juge. Les sources nous manquent pour savoir comment l'affaire fut conclue (7).
Le 15 mars 1546, Guillaume Bochery, Jean Hardy, Jean Potin, Etienne Legros et Marie Moreau sa femme, et autres habitants de Corbigny furent condamnés pour crime d'hérésie à assister à une messe de réparation dans leur paroisse…
La même année 1543, Nicolas Voillault, tailleur-couturier à Pignol, paroisse de Tannay, fils naturel d'un prêtre, était poursuivi par le bailli de Nivernois pour blasphèmes proférés, et condamné à avoir la langue coupée et être brûlé vif. Le jugement fut confirmé par le Parlement de Paris. L'exécution eût lieu à Nevers.
Un fait semblable est imputé à Mathurin Diguet, clerc tonsuré, le 3 octobre 1543, qui fut confimé à Paris puis exécuté par le bailli à Nevers.
François Mige, lieutenant général du bailli de Nivernois, à la requête de la comtesse de Dreux, duchesse de Nevers, procède au jugement criminel de Guillaume de Cerisay et Nicolle Desmarets pour raison du cas d'hérésie. L'affaire est portée devant le Parlement de Paris qui a fait défense à la duchesse de Nevers, sous peine d'amende, d'instruire sur place les procès sur le crime d'hérésie et de lèse-majesté divine. Les époux de Cerisay étaint encore prisonniers à la Conciergerie en 1545.
Guillaume Bourgoing, conseiller du roi, fut nommé commissaire délégué royal sur le fait et inquisition des hérétiques ès pays de Bourbonnois, Nyvernois et Berry (21 janvier 1547).
D'autres suspects ont eu droit a un peu d'indulgence : le 19 mars 1546 comparurent Phelippot Grené, Jacques Jobert et d'autres habitants de La Charité : Guillemette Barbat, épouse de Jean Grené, Perrette Barbat, Marie Billaire, Nicolle de Bonnefond, Jean Sarrasin, Nicolas Blezy, Jean Lenoir, libraire, offrant de prouver par témoins qu'ils n'étaient pas suspects d'hérésie… Jean Solerre, marchand à Cosne, prisonnier à Auxerre, pour fait d'hérésie, obtint d'être élargi pour raison de santé en promettant de ne rien faire contre la religion ! (9)
Dans le même temps, des évènements encore plus graves secouaient les autres provinces du royaume. Ainsi, le massacre des vaudois du Luberon (Mérindol) qui s'étaint liés au protestantisme de Calvin. En avril 1545, ces vaudois furent massacrés par les troupes dirigées par Jean Maynier, premier président du parlement de Provence et baron d'Oppède (84). Trois mille personnes furent tuées et sept cents furent envoyées aux galères sur ordre du roi, les survivants partant se réfugier massivement en Suisse (10).

Les progrès de la religion nouvelle

Les premiers prédicateurs qui apportèrent les doctrines de la religion réformée dans le diocèse d'Auxerre venaient du val de Loire. Depuis 1530, l'évêque de ce diocèse était François de Dinteville, deuxième du nom, successeur de son oncle du même nom. Cet évêque ne fut pas souvent présent à Auxerre; des évêques in partibus, comme Filbert de Beaujeu, évêque de Bethléem, suppléaient à la liturgie de la cathédrale et aux visites pastorales.

François II de Dinteville fut d'abord ambassadeur du roi François Ier à Rome en 1531-1532. Il fut ensuite président des États de Bourgogne. Plus tard, il fut compromis dans une tentative d'empoisonnement du Dauphin, puis reconnu innocent, mais il dut partir en exil en Italie de 1539 à 1542. Il menait grand train de vie et faisait des dons généreux aux paroisses dans son diocèse et ailleurs. C'est pour lui que fut réalisé en 1535, le Tryptique de Sainte Eugénie de Varzy par un peintre (Bartholomeus Pons ?) dit le Maître de Dinteville parce qu'il était au service de ce prélat, et dont le portrait figure sur le panneau central du tableau de Varzy (11).

Tryptique conservé dans l'église de Varzy (Nièvre)


Vers 1535, un religieux bénédictin, docteur en théologie, du nom de Jean Michel était déjà venu prêcher la doctrine nouvelle à Sancerre. Parti à Genève pour y rejoindre Calvin, il revint clandestinement à Bourges où il fut arrêté et exécuté en 1539. Un autre religieux docteur en théologie, Jean Chaponneau, augustin de l'abbaye de Saint-Ambroix à Bourges, qui avait été chargé de mettre en scène le mystère dit Actes des Apôtres dans les arènes de la ville en 1536, quitta son abbaye pour rejoindre la Suisse et devenir pasteur à Neuchâtel (12).
En 1543, François de Dinteville accompagné de l'évêque d'Ebron et de l'archidiacre de la Puisaye, fit un voyage à Cosne, qui semble être la première ville de son diocèse où la population commença d'être gagnée par les idées de la réforme. Étant à nouveau à Gien en 1547, il découvrit que plusieurs habitants des paroisses environnantes, Briare, Bonny, Neuvy, Cosne, et jusqu'à Pouilly et La Charité, se dispensaient de leur devoir pascal et ne recevaient plus les sacrements à l'église. L'évêque demanda alors aux curés de les exhorter à une bonne pratique religieuse et de tenir des registres nominatifs de fréquentation des sacrements. Les curés devaient chaque année apporter ces registres au synode diocésain. L'archidiacre de Puisaye, Charles Grillet, vint à Cosne pour soutenir la chrétienté locale. Le pasteur protestant Chaponneau, qui était revenu prêcher à Gien, fut chassé (13).
En 1545, un prêtre de Gien, Etienne Bertin, adhérant aux idées nouvelles et qui refusait le célibat des prêtres, épousa à Cosne une jeune religieuse de Donzy, Charlotte Pinon, avant de s'enfuir avec elle dans le Berry. L'évêque François de Dinteville, fit instruire cette affaire par l'archidiacre de Puisaye, Charles Grillet, puis il fit arrêter le coupable et six ans plus tard, celui-ci fut condamné à Auxerre, réduit à l'état laïc, puis exécuté (14). Le curé de la paroisse Saint-Regnobert d'Auxerre en fit mention dans son registre.
Les prédicateurs huguenots se répandirent jusqu'aux limites du diocèse d'Auxerre et réussirent à convertir une majeure partie de la population de La Charité avant 1550. Il en était de même dans le diocèse de Bourges où les habitants de la ville de Sancerre furent aussi nombreux à adhérer à la foi nouvelle. Dans les autres diocèses du royaume d'autres populations furent violemment persécutées comme les vaudois de Mérindol (Vaucluse) qui s'étaient liés au protestantisme de Calvin.
Le 3 mai 1552, un synode diocésain à Auxerre publiait des statuts qui préconisaient l'éloignement des faux docteurs qui cherchaient à pervertir la foi catholique. En même temps l'évêque François de Dinteville imposait aux monastères de revenir à la règle dont ils s'étaient éloignés. Ce fut le cas de l'abbaye des Roches à Myennes et de celle de Saint-Laurent à Cosne. A partir de 1556, l'évêché d'Auxerre fut donné à Robert II de Lénoncourt (1510-1561) qui fut aussi prieur de La Charité. Lui non plus ne résidait pas souvent à Auxerre, quelquefois dans son château de Régennes (Yonne) ou au monastère de La Charité, mais le plus souvent à Paris ou même à Rome. Deux ans plus tard étant nommé archevêque d'Arles, il résignait son siège d'Auxerre à son neveu Philippe de Lénoncourt (1527-1592), qui prit possession le 8 décembre 1560. Lui aussi résigna son évêché en 1563 au cardinal Philibert Babou de la Bourdaisière (1513-1570).
Pendant ce temps, les évêques auxiliaires et les chanoines de la cathédrale d'Auxerre gouvernaient le diocèse au nom de l'évêque. Pour empêcher la diffusion de l'hérésie, ils commencèrent à employer la force: Jean de Saint-Yon, prévôt de la maréchaussée, fit le voyage à Cosne à la fin de l'année 1556 "pour sévir contre les esprits indociles, ou pour y extirper les méchants…" (15).
Cela n'empêchait pas les nouvelles paroisses réformées de s'organiser. François Morel, pasteur suisse de Collonges, fut le premier pasteur envoyé en France par Calvin en 1556 pour prêcher à Gien (16).
A cette époque, le diocèse de Nevers n'avait pas été touché par l'hérésie autant que ceux d'Auxerre et de Bourges. Depuis 1540 l'évêque de Nevers était un prince de la maison de Bourbon qui sera plus tard le prétendant à la succession de Henri III que les ligueurs voulaient couronner sous le nom de Charles X. Il fut successivement évêque de Nevers, jusqu'en 1546, puis évêque de Saintes, cardinal, évêque de Carcassonne et enfin archevêque de Rouen.

Après lui, l'évêché de Nevers fut donné à Jacques Spifame de Brou, qui avait été chancelier de l'Université de Paris puis vicaire général de l'archevêque de Reims. Mais ce prélat se convertit bientôt au calvinisme dont il encourageait la diffusion dans son diocèse.

Frontispice de l'Institution chrétienne, par Calvin (Genève)

En 1559, il partit pour Genève pour rejoindre Calvin, devenir pasteur, se marier et être enfin nommé pasteur à Issoudun en 1561. Accusé de malversations et d'adultère, il sera décapité à Genève en 1566 (17).

Il eut pour successeur à Nevers un de ses neveux, Gilles Spifame de Brou qui fut nommé en 1559. Contrairement à son oncle, celui-là s'opposa fermement aux progrès du calvinisme à Nevers et dans son diocèse jusqu'à sa mort en 1578.
Ces progrès se faisaient de plus en plus évidents : on fondait des paroisses protestantes dans les villes où une part importante de la population s'était convertie à la religion nouvelle.
Le 10 juillet 1559, Henri II allait mourir de la blessure qu'il avait reçue lors d'un malencontreux tournois à Paris. Durant tout son règne, la résistance à l'extension du protestantisme avait été organisée et soutenue par Catherine de Médicis, son épouse et maintenant sa veuve, qui devint régente lors de l'accession au trône de son fils François II qui n'avait que quinze ans.
Le nouveau roi et sa mère donnèrent le gouvernement au duc de Guise, partisan de la répression des huguenots. La conjuration d'Amboise, en mars 1560, lui avait donné raison, malgré la volonté d'apaisement de François II et de Catherine de Médicis. Le duc de Guise devint lieutenant général du royaume.
Mais le 5 décembre 1560, François II mourut à Orléans d'une otite qui l'a emporté en quelques semaines. Son frère Charles IX, âgé de dix ans lui succéda, toujours sous la direction de Catherine de Médicis, une nouvelle fois régente de France. Le prince de Condé se réfugia à Orléans, ville calviniste, pour y organiser la défense des huguenots.

Le roi de France est le roi "très chrétien" et son royaume, la France est "la fille aînée de l'Église" catholique. Les Guise, très attachés à leur foi catholique, gouvernent le pays.
Calvin, depuis Genève, avec le soutien des princes allemands, organise la prédication de son Institution chrétienne dans toute la France, avec plus de succès dans certaines provinces comme le Nivernais ou le Berry. Les huguenots sont soutenus par le prince de Condé et l'amiral de Coligny, ainsi que par la reine d'Angleterre. Le pays se déchirait entre ces deux partis et tout était prêt pour que les armées se lèvent pour les guerres fratricides.

(à suivre)

Notes

Cet Avant-propos a déjà paru en partie dans De la Nièvre au Pont-Neuf, 16, (2018) pp.17-24 <https://mega.nz/#!gQlH3IaK!RmwNKKOG9dkspq1WJPqZ-br_AIxpeaJ7zzBm4hkjz0Y>.
(1) Archives départementales de la Nièvre (AD58), Guide des sources de l'état-civil (1524-1902), Nevers, 1995
(2) La route d'Auxerre à Dijon par le Morvan n'a été ouverte qu'en 1715 (Paul Gache).
(3) Jean-François Née de la Rochelle, Mémoires pour servir à l'Histoire civile, politique et littéraire, à la Géographie et à la Statistique du Département de la Nièvre et des contrées qui en dépendent, 1827, Bourges, Paris, tome II, pp.211-215
(4) Jean de Montluc, évêque de Valence et Die, in Mémoires de Condé, La Haye, 1743, I, p.560
(5) Ambroise Challe, Histoire des guerres du calvinisme et de la Ligue : dans l'Auxerrois, le Sénonais et les autres contrées qui forment aujourd'hui le département de l'Yonne. 1863, Auxerre, 2 tomes, pp.10-11
(6) "L'épitaphe de Bacchus, chanoine tortrier en l'église d'Auxerre", in Les Œuvres de maistre Roger de Collerye, homme trèssçavant, natif de Paris, secrétaire de feu M. d'Auxerre, 1536, Paris, Pierre Roffet, fol. 103, cité par Jacques Thuillier, Études sur le cercle des Dinteville: I- L'Énigme de Félix Chrestien, Art de France, I, 1961, pp.57-75
(7) René de Lespinasse, "Poursuites et condamnations judiciaires pour faits d'hérésie en Nivernais au XVIème siècle", Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, Société Nivernaise des Lettres, Sciences et Arts, Nevers, 1900, v.18, p.177
(8) Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts - 1896 (SER3,T7 = T17), 1896
(9) René de Lespinasse, Chambre criminelle du Parlement de Paris, Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, Société Nivernaise des Lettres, Sciences et Arts, Nevers, 1896, p. 425 et sqq.
(10) Anne-Marie de Cockborne, "La migration vaudoise au cours des siècles", Actes du IVème colloque de l'Académie internationale de généalolgie, 2005, p. 84, citée par le Cercle généalogique de Saône et Loire, Le protestantisme, Nos ancêtres et nous, 2008, n°119, p.19
(11) J. Bruyn, Over de betekenis van het werk van Jan van Scorel omstreeks 1530 voor oudere en jongere tijdgenoten. IV- De Pseudo-Félix Chrétien: een Haarlemse schilder (Bartholomeus Pons?) bij de bischop van Auxerre, Oud Holland, 1984-2, pp. 98-110
(12) Guy Devailly, Le Diocèse de Bourges, Paris, Letouzey & Ané, 1973, pp.106-107
(13) abbé Jean Lebeuf, Mémoires concernant l'histoire ecclésiastique et civile d'Auxerre, Auxerre, Perriquet, 1743, 2 vol., 886 p. = vol. I, p. 589
(14) A. Faivre, Cosne à travers les âges, Cosne, H. Bourra, 1895, p.22 et 144
(15) Diocèse d'Auxerre, Registres du chapitre, Archives départementales de l'Yonne
(16) Paul Gache, Histoire de Bonny-sur-Loire, des origines à la Révolution, 1991, Bonny-sur-Loire
(17) Comte Servin. "Le procès de Spifame" in La Revue de Paris 18/4 (1911), p. 139-154


Alain Raisonnier (discussion) 27 janvier 2020 à 06:21 (CET)