Crimes 1948

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Le gang Lacquit

Le gang Lacquit passe aux assises de la Nièvre en mai 1948.

  • Le 8 mars 1947, après le vol de deux lapins, la bande a été interpellée à Nevers, au carrefour de la Croix-Joyeuse, par le sergent-chef Fournier. Celui-ci a été descendu froidement. Élie Lacquit, 43 ans, né à Decize, est condamné aux travaux forcés à perpétuité ; Lucien Lacquit, 35 ans, pupille de l’Assistance Publique, à deux ans de prison ; quant à Marcel Lacquit, 25 ans, le cerveau du gang, qui présente de nombreux antécédents judiciaires, il a obtenu l’acquittement à la suite d’un procès très embrouillé.
    La Cour d’Assises de l’Allier entreprend un second procès contre le gang Lacquit, coupable de pillages à Moulins.
(Le Journal du Centre, 21 mai 1948)
  • Élie Lacquit est né à Decize le 16 février 1904, dans une famille de chiffonniers qui a souvent changé de domiciles entre la Nièvre, le Cher et l'Allier.
    Un site de généalogie qui répertorie Élie Lacquit et sa famille permet de se reporter au journal La Dépêche du Berry et à plusieurs affaires judiciaires qui ont été jugées par la Cour d'Appel de Bourges.
    "Une querelle de famille. Le 16 juin dernier [1925], les nommés Machenin Joséphine, 30 ans, ménagère aux Chaumes, commune de La Guerche, Machenin Adrien, 24 ans, journalier, Cherrier Zélie femme Lacquit, 44 ans, ménagère, Lacquit François, 24 ans et Lacquit Élie, 21 ans, journaliers, tous demeurant à La Guerche, comparaissaient devant le Tribunal Correctionnel de Saint-Amand-Montrond pour coups et blessures réciproques.
    C'est une véritable querelle de famille qui avait eu lieu le 6 juin. Les deux femmes s'étant crêpé le chignon, Machenin pour défendre sa parente était intervenu. Ce que voyant, les frères Lacquit étaient intervenus au secours de leur mère et étaient tombés sur Machenin et un nommé Desfossés, témoin.
    Le Tribunal Correctionnel avait condamné Mmes Machenin et Lacquit à 50 francs d'amende chacune, Machenin Adrien à 100 francs d'amende, Lacquit François à huit jours de prison avec sursis et 100 francs d'amende et Élie Lacquit à 15 jours de prison et 100 francs d'amende. Pour Machenin Adrien et les frères Lacquit, qui avaient fait appel, le jugement de Saint-Amand est purement et simplement confirmé."
(La Dépêche du Berry, 31 octobre 1925)
  • "Trop turbulent. Cinq condamnations précédentes, presque toutes acquises pour le même motif, n'ont pas assagi le nommé Lacquit Élie, 23 ans, maçon à Saint Ouen sur Loire, qui est encore poursuivi pour outrage et rebellion à la police et ivresse.
    Étant ivre à Vauzelles, où il travaillait comme manœuvre, Lacquit fut interpellé par deux agents auxquels il répondit : "Les conseils de la police, on s'en f..., nous aussi on sera le directeur !" Comme on voulait l'appréhender, Lacquit frappa le brigadier de police et l'injuria. Le 25 novembre [1927], le Tribunal de Nevers lui infligeait six mois de prison. Devant la Cour d'Appel, le manœuvre nie les faits et exhibe des certificats qui le représentent comme soutien de famille de son père qui a trois enfants en bas âge. La Cour, néanmoins, confirme la peine."
(La Dépêche du Berry, 7 janvier 1928)
  • "Une bonne prise. La famille Lacquit, comprenant le père prénommé Charles, 59 ans, chiffonnier domicilié à Germigny sur Loire, la mère née Cherrier Zélie, 58 ans, également chiffonnière au même lieu, et le fils Élie, 27 ans, sans profession déterminée, tous les trois repris de justice, a été rencontrée par les gendarmes, le dimanche 23 courant, sur le territoire de la commune de Sancoins. Elle voyageait alors avec une camionnette qui fut tout d'abord saisie pour le motif que les pièces de circulation dont elle était détentrice étaient absolument irrégulières. Pendant le laps de temps indispensable à la force publique pour remplir les formalités urgentes en la circonstance, la bâche du véhicule fut enlevée et dissimulée, sans pouvoir être retrouvée sur le moment. C'est en recherchant cette bâche que les gendarmes découvrirent un âne que la famille Lacquit avait volé et attaché dans un boqueteau près du lieudit Le Razé. Cette bande d'indésirables fut mise aussitôt en état d'arrestation."
(La Dépêche du Berry, 27 août 1931)
  • Cambriolages et marché noir. En août 1942, des inspecteurs de Nevers découvraient deux malfaiteurs qui s'étaient spécialisés dans le vol de garages, notamment chez M. Camille Vincent, à Nevers. On découvrit des moteurs électriques, des bougies d'auto, de l'essence et le fruit d'autres vols, cartes, chemises, 64 flacons de parfums, des boîtes de poudre de riz, etc... entreposés chez leur femme et belle-sœur.
    C'est ainsi que Lucien Louis, 30 ans, demeurant 22 rue des Pâtis, Jean Hérault, 41 ans, chauffeur, 4 rue Charles-Roy, à Nevers, furent condamnés le 15 janvier 1943, le premier à quatre ans de prison et 600 francs d'amende, le second à un an de prison et 600 francs d'amende. Les receleurs, c'est-à-dire Marcel Lacquit, 21 ans, Antoinette Lacquit femme Louis, 36 ans, Raymonde Lacquit femme Faure, tous les trois demeurant à Garchizy, furent condamnés respectivement à 13 mois, 6 mois et 6 mois de prison. M. Antonin Brossier, 42 ans, transporteur à Varzy, inculpé d'avoir acheté deux pneus, fut relaxé. Hérault a fait appel et le ministère public a fait appel contre toute la bande.
(La Dépêche du Berry, 13 mars 1943)
  • Condamné aux travaux forcés à perpétuité, Élie Lacquit n'est pas allé à Cayenne, ni en Nouvelle-Calédonie. En effet, depuis le décret du 17 juin 1938, le bagne a été remplacé par une peine de prison :
"ART 1er. La peine des travaux forcés est subie dans une maison de force, avec obligation au travail et assujettissement à une épreuve d'isolement cellulaire de jour et de nuit. La durée de l'épreuve cellulaire est de trois années pour les condamnés aux travaux forcés, à perpétuité pour les condamnés aux travaux forcés à temps, elle est de 2 années si la peine est de 10 ans ou supérieure à 10 ans, et d'une année si la peine est de moins de 10 ans. Cette durée peut être réduite par mesure administrative, soit pour raison de santé, soit pour récompense de la bonne conduite ou du travail du condamné. L'isolement de nuit est toujours appliqué. La libération conditionnelle ne s'applique pas à la peine des travaux forcés."
Élie Lacquit est décédé le 13 mars 1984 à La Tronche (Isère).
Quant à Marcel Lacquit, présenté comme le cerveau de la bande en 1948, est-ce le même individu qui a été répertorié sur une liste de déportés ?
Né le 26 février à Issoire (Puy-de-Dôme), il a été déporté à Buchenwald le 24 janvier 1944 puis à Mauthausen le 25 février 1944. Libéré le 5 mai 1945, il a été rapatrié à Mulhouse le 20 juillet 1945. Son âge correspond à celui qui est signalé dans les affaires judiciaires précédentes. Un seul détail semble l'écarter du délinquant Marcel Lacquit : au moment de son arrestation, il travaille comme imprimeur à la Banque de France. Deux hypothèses : c'est un cousin, parfait homonyme, ou alors ce Marcel Lacquit aurait dérivé vers le banditisme.
Le gang Lacquit n'est pas le seul à défrayer la chronique en 1948, année plus que troublée entre les grèves, la guerre en Palestine, les menaces de Staline sur Berlin, le coup de force communiste de Prague, la guerre civile en Grèce...


Notes et références

Notes


References