Colas Alain

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Article de Jean Mathias Joly dans le Journal du Centre

Né à Clamecy, Alain Colas aurait eu 70 ans aujourd’hui. Avec fierté et émotion, son frère, Jean François, évoque le lien très fort qui unissait le navigateur à sa famille et à sa région, jusqu’à sa disparition, en 1978.

Alain Colas a disparu en mer il y a 35 ans et à l’âge de 35 ans. S’il était encore en vie, il aurait fêté, aujourd’hui, ses 70 ans. Peut-être avec sa famille. Avec son frère, Jean-François, qui vit à Brèves. Et qui évoque avec une fierté sincère et intacte le souvenir de son aîné, célèbre navigateur, né à Clamecy le 16 septembre 1943.

"Si ta tâche est une main, tu donnes un bras"

« J ai grandi entre deux monuments: mon père et mon frère. D'eux, j'ai tout appris» confesse Jean François Colas. Son père, Roger, a fondé la faïencerie familiale, qui est, aujourd’hui encore, l’une des fiertés de Clamecy. « Il était parti de rien. Un vrai self-made-man. Il nous a enseigné. qu'à force de volonté, on peut arriver à tout. Alain s’en est servi. Il a fait preuve de la même persévérance dans sa vie de marin. Lui aussi n'avait pas d'argent quand il s'est lancé. Mais il a su convaincre des partenaires de l’aider. Il a toujours cru en lui.» La famille Colas a vécu dans le quartier de Bethléem. Tout près de l'Yonne. Un premier frère Christian, a vu le jour en 1930. « Il était beaucoup plus âgé que moi je n'ai pas vraiment grandi avec lui », poursuit Jean François, lui-même né en 1946. « Soit trois ans après Alain, dont j’ai toujours été très proche. Il a été pour moi un grand frère extrêmement protecteur. Au début des années 70, il est revenu d’Australie, où il avait découvert la voile. Il m’a dit : “tu viens avec moi, pour faire partie de l’équipe de France”. Je n’avais aucune expérience de marin ! Mais il m'a donné un livre consacré aux techniques de la navigation à la voile. Sa consigne: "tu le potasses. Ensuite, sur le bateau, parmi l'équipage, si ta tâche est une main, tu donnes un bras. Alain était comme ça avec moi depuis l'enfance. Il m'emmenait toujours dans ses aventures"

"Il a modernisé et popularisé la voile"

Grâce à son frère, Jean François Colas a découvert la voile. Il a accompagné Alain partout. "J'ai démonté et remonté chaque boulon, chaque écrou de son bateau, Manureva". Partout, sauf lors de la première Route du Rhum, en 1978. Une course en solitaire où Alain Colas a mystérieusement disparu, le 16 novembre. Jean-François a alors tourné le dos à la mer, « par la force des choses ». Il est revenu à Clamecy où il a repris la faïencerie, aujourd’hui dirigée par son fils, Alexandre. Il a toujours espéré un signe, un indice lui faisant caresser l’espoir que son frère était encore en vie. Et il a apprécié les hommages qui ont afflué au fil des années. «II y a des rues Alain-Colas par tout en France. Mais la première, c’était à Sur Yonne, le hameau de Brèves où je réside. Quelques années après la disparition d’Alain, le conseil municipal de l’époque a décidé, à l’unanimité, de donner son nom à notre rue. Une belle attention.»

La Ville de Clamecy a inauguré une statue de bronze à l’effigie d’Alain Colas en 2006. Un lycée de Nevers porte son nom. « Le premier lycée de la communication », précise Jean-François Colas. « C’est un symbole car Alain était très fort dans ce domaine, II avait compris qu’il fallait communiquer pour attirer des sponsors. Il donnait deux conférences par semaine, il écrivait des articles, des livres, il faisait des films, il fut également le premier à utiliser les technologies modernes, à embarquer des appareils informatiques à bord de son voilier géant, Club Méditerranée. Il a fait évoluer la voile, II a contribué à moderniser et populariser auprès du grand public ce sport connu de quelques initiés jusque dans les années 70. »

Alain Colas aimait Clamecy, la Nièvre et la Bourgogne. À l’autre bout du monde, il gardait un lien fort avec les siens. « Avant de devenir marin, il était maître de conférence en Australie. II enseignait la littérature française. Il disait à ses étudiants que pour bien apprendre le français, il fallait comprendre la culture et la mentalité française. Donc la gastronomie. Il leur a appris à goûter la cuisine bourguignonne...


Le souvenir philatélique

Timbre émis en 1994
  • Hommage à Alain Colas, navigateur disparu en mer au large des Açores
  • Dessin et gravure de Jacques Gauthier



--Patrick Raynal 2 février 2014 à 09:34 (CET)