Aquae Nisinaei

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Les incertitudes celtiques

La tradition veut que le « eaux » de Saint Honoré aient été connues dès la plus haute antiquité. A la vérité, si des débris de poterie, des boucles en bronze, des pièces de monnaie gauloises retrouvés à la périphérie du bourg, accréditent l'hypothèse de l'existence d'un village celtique dénommé Arbandal ou Arbandata, il n'est pas possible d'affirmer que les Celtes avaient connaissance des sources thermales. D'ailleurs un historien romain du 4ème siècle n'indique-t-il pas que les Celtes usaient fréquemment des bains de rivière – été comme hiver – pour nettoyer leur corps mais aussi pour l'endurcir au contact de l'eau froide et qu'ils tenaient les Romains pour des efféminés parce qu'ils recherchaient des eaux chaudes ? Cette observation nous incite à clore le débat : peut-être les Gaulois d'Arbandal avaient-ils remarqué l'existence de sources tièdes à proximité de leur village ; mais ils n'en concevaient probablement guère l'utilité !

La splendeur romaine

Charleuf, citant un chroniqueur du 10ème siècle écrit : « on est tenté de croire que César ouvrit les routes et jeta les fondements des thermes en 52 avant Jésus-Christ, année de la chute d'Alésia, quand il s'installa à Bibracte après 7 années de campagne » L'ouverture des voies romaines qui convergent vers Saint Honoré a vraisemblablement répondu à des impératifs militaires : 8 ou 9 légions hivernant dans la région, il était stratégiquement nécessaire de relier Bibracte – probable quartier général – à Autun, Decize et Nevers. Arbandal, bientôt détruite et remplacée par la ville romaine d'Aquae Nisinaei (ou Aquae Alisincii), se trouvait naturellement à l'intersection de ces trois routes et c'est peut-être en les construisant que l'on découvrit les sources. A moins que ce ne soit pour accéder aux sources que César fit se croiser les routes à Saint Honoré ! Dédaignées par les Gaulois, les eaux tièdes ne le furent pas par les Romains qui, friands d’hydrothérapie, firent construire par la main d’œuvre locale des thermes luxueux en marbre de la proche carrière de Champrobert, qui fonctionnèrent jusqu’au 5ème siècle et furent très fréquentés. Les vétérans que César laissa dans la région furent, dit la chronique, « guéris par les eaux d'une lèpre hideuse ». Est-ce ce prodige qui fit la réputation de l'endroit ? Toujours est-il que les thermes d'Aquae Nisinaei paraissent avoir été fréquentés par de nombreuses générations de Romains ainsi que l'attestent, trouvées au fond des puits, les 600 pièces d'or et d'argent datées depuis le règne de Tibère (début du 1er siècle) jusqu'à celui de Valentinien (fin du 4ème siècle). Maladies cutanées et séquelles des blessures de guerre semblent seules avoir été l'objet de soins durant cette période. Un hospice militaire fut d'ailleurs construit.

L'oubli

C'est en 40 avant J.-C que les thermes romains furent ravagés par les invasions des Vandales. Des ruines considérables subsistaient encore au 7ème siècle et les habitants du voisinage n'avaient pas perdu l'habitude d'y venir. Les Sarrasins en achevèrent la destruction en 731.

Sources

  • Les bains de Saint Honoré : Une longue histoire ! Michel Thiberville (1980)
  • L'histoire des thermes, Paule Ranty


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