Hiver rude à Ourouer

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Un hiver 1788-1789 très rude à Ourouër (et sans doute ailleurs)

«L’an 1788 expirant, le froid s’est fait sentir de la manière la plus cruelle : les grandes rivières ont été gelées jusqu’à une profondeur de cinq et même six pieds ; plusieurs ponts ont été renversés ; les arbres se sont ébranlés, plusieurs se sont perdus et le plus grand nombre ont péri ; les moulins ont été scellés et la cherté des grains, réunie à la difficulté de les convertir en farine, a établi dans toutes les provinces une famine désespérante.
Le verglas a couvert la terre pendant six semaines.
Les hommes et les animaux ne pouvaient se soutenir ni trouver assez d’eau pour apaiser leur soif ; ils ont éprouvé les plus tristes accidents : les chutes violentes ont fait écarteler les animaux ; les fractures des membres chez les hommes ont été aussi multipliées que funestes.
La famine a continué au point que le boisseau de froment a été vendu en 1789 jusqu’à 110 sols et même six livres. Les vignes ont été gelées en grande partie. Mais la Providence, qui veille à la conservation de ses productions, les a ranimées en partie au printemps et si des pluies continuelles n’étaient survenues, on avait encore l’espoir d’une demi récolte ; les froments ont souffert beaucoup, mais les petits blés qu’on s’est efforcé d’ensemencer ont réparé le défaut, et Dieu aidant, avec un peu d’économie, on pourra vivre en 1790.
Dieu veuille épargner un aussi grand désastre à nos neveux.»

Ce texte, écrit par Guillaume PAILLARD, curé d’Ourouër, se trouve dans les registres paroissiaux au milieu des baptêmes, mariages et sépultures.
C’est un certain M. Carré, instituteur en retraite et Conseiller municipal de Prémery qui l’a publié en 1920 dans les Mémoires de la Société Académique du Nivernais (Deuxième série ; Tome VII)
Source : Gallica.


--m mirault 7 décembre 2008 à 10:16 (UTC)