Vieille Montagne

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En rentrant chez lui, quand il aperçoit au loin la silhouette de la « Vieille montagne », chaque habitant de Saint Honoré les Bains sait qu’il est arrivé. Le bouquet d’arbres qui abrite le sommet culmine – quand même – à 557 mètres d’altitude. La vue s’étend alors sur le Morvan et sur les plaines du Nivernais. Lorsque le temps est clair, on distingue les monts d’Auvergne. Le point de vue mérite l’effort consenti pour y arriver.

Le massif du Morvan, vu de la Vieille Montagne

Sur le sommet se trouvent les ruines d’un château féodal construit, semble-t-il, sur l’emplacement d’un oppidum gallo-romain. Le lieu était-il donc déjà fortifié pour servir de refuge au temps des Celtes ? Sa situation élevée l’aurait fait choisir pour établir des signaux de feu et faire communiquer les bords de la Loire avec Bibracte, le pays des Eduens. Aujourd’hui, la végétation a tout recouvert. On ne distingue plus guère les ruines du donjon qui fit face au Mont Beuvray. Si l’on est observateur, on comprend que l’on marche sur les débris de murailles d’une épaisseur considérable. Les bouquets de chênes, de charmes, de hêtres ont envahi la cour d’honneur et la place d’armes.

Des « tradeurs » sur la Vieille montagne au 19ème siècle ?

En 1847, lors de la hausse des blés, des spéculateurs avaient établi des signaux depuis le sommet. On correspondait probablement alors avec le clocher de Montenoison, distant de 40 km.
En 1848 un inconnu s’y est installé dans une baraque en planches. A nouveau chaque nuit on a vu briller des feux de différentes couleurs. L’homme prétendit vouloir y acclimater des mûriers et élever des vers à soie. Quand il disparut, on ne retrouva que des morceaux de verre multicolores. On n’a jamais su à qui étaient destinés les signaux lumineux: certains prétendent qu’il transmettait ainsi de Paris à Lyon des ordres de Bourse.

La Vieille Montagne, carte postale ancienne

La légende

Au vieux manoir médiéval situé au sommet et détruit au début du 16ème siècle se rattache une légende.
«  Un vieillard portant les attributs des pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle vint demander au château un gîte pour la nuit. Le châtelain était de fort méchante humeur car il rentrait bredouille de la chasse. Il fit fouetter le vieil homme dont la voix s’éleva disant avant de disparaître : « Demain verra périr tous tes biens et leur cendre n’emplira point la coquille d’un escargot » Dans la nuit, les ennemis assaillirent le château et le brûlèrent ainsi que les bois et les champs qui l’entouraient. Un vent violent survint qui emporta les cendres. Le châtelain échappa à la mort et partit en croisade. Quand il revint, il retrouva son dernier enfant qui avait été élevé au plus profond des bois par sa nourrice. La vieille forteresse fut définitivement abandonnée et on construisit un nouveau château plus près des sources chaudes.
Cela prouve, disait le conteur, que nul ne sait le temps qu’il fera demain. »

Article : Paule Ranty

--Patrick Raynal 2 mars 2014 à 07:46 (CET)