Pauvreté

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1887 - Grève des bûcherons

Cent cinquante ouvriers bûcherons, travaillant dans les bois de la forêt d'Entrains, viennent de se mettre en grève, les patrons marchands de bois, réactionnaires avérés, voulant leur rogner leur salaire, qui est déjà bien maigre.

S'ils réussissent, la journée de ces malheureux atteindra à peine 0,75 c. ou un fr. au maximum.

Hier, les bûcherons ont tenu une réunion à Entrains ; ils ont nommé leur bureau, composé absolument de grévistes, lui ont voté un ordre de confiance et ont déclaré la grève ouverte.

Les membres du bureau, président en tête, accompagnés de tous les grévistes, sont allés trouver le maire d'Entrains pour le prévenir officiellement de l'ouverture de la grève. Ils lui ont exposé les griefs des grévistes et leurs désirs ; le tout s'est passé avec le plus grand calme : cette manifestation pacifique était imposante.

Les bûcherons ont, après cette démarche, désigné deux délégués chargés d'apporter leurs doléances à M. le préfet et d'intervenir en leur faveur auprès de ce magistrat et auprès des députés de la Nièvre.

Les citoyens Jous Georges et Marlot fils ont été chargés de cette mission.

Puissent-ils aboutir à un prompt et bon résultat, car ces malheureux bûcherons sont bien éprouvés depuis quelque temps.

Oui, il est une chose épouvantable et qui révolte tous les honnêtes gens : c'est de voir les industriels, des négociants essayer de réduire de quelques sous le salaire de pauvres diables, et cela au moment où le travail qu'ils sont obligés de fournir est des plus durs et des plus pénibles.

Source

  • Le Patriote du Centre, 5 janvier 1887. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur : Martine NOËL (discussion) 27 octobre 2022 à 14:44 (CEST)

1891 - Un fou furieux

Ce matin, vers onze heures, un grand rassemblement était formé dans la rue des Boucheries, de chaque côté de la maison portant le numéro 6 de ladite rue.

Dans cette maison, au premier étage, habite un nommé Pierre Père, marié et père d'un enfant en bas âge.

Ce malheureux, en proie à un accès de folie furieuse, était debout sur l'appui de la fenêtre et, armé d'une hachette, gesticulait et menaçait les passants.

Cet homme est épileptique et avait été renvoyé successivement de chez les loueurs de voitures où il était employé.

La misère et le découragement aidant, la folie de la persécution s'était emparée de lui et, depuis environ un mois, il donnait des signes manifestes de démence.

Cette nuit, en tenant son jeune enfant, pour l'embrasser, il le serrait tellement que le pauvre petit râlait étouffé.

Une voisine, attirée par les cris, a pu, aidée de la femme de ce forcené, lui arracher l'enfant et le sauver.

Depuis ce matin, on cherchait à s'emparer de ce malheureux qui s'était barricadé chez lui. Ce n'est que vers deux heures de l'après-midi que, sur l'invitation du secrétaire général de la préfecture, M. Pinet de Menteyer, qui s'était rendu sur les lieux, il est descendu dans la rue, et qu'on s'est emparé de lui, sans qu'il ait, du reste, opposé la moindre résistance.

Il a été conduit à l'hospice.

La femme de Pierre Père est dans un état de grossesse avancé, et il lui a fallu une réelle énergie pour résister aux émotions de ces derniers jours.

  • La Tribune, 18 janvier 1891. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 19 novembre 2022 à 18:24 (CET)

Un fou furieux (suite)

Sous ce titre, dans notre précédent numéro, nous avons donné les détails concernant l'accès de folie du nommé Pierre Père. Hier, ce malheureux a été interné à l'asile d'aliénés de La Charité.

Peu après son entrée à l'hospice de Nevers, où il avait d'abord été conduit, il avait paru s'être calmé. M. Fichot, médecin de l'hospice, vint pour le visiter. Mais à sa vue, le fou, redevenu furieux, se précipita sur lui, le renversa d'un coup de poing et se mit à le piétiner sur le corps.

Retiré des mains de ce forcené, M. Fichot qui a, paraît-il, reçu des blessures assez graves, est resté à l'hospice sur les conseils de M. le docteur Gastowtt, qui a jugé imprudent le transport du blessé.

  • La Tribune, 23 janvier 1891. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 19 novembre 2022 à 18:25 (CET)

1893 - Derrière une haie

« Depuis quelques jours, la femme Moreau, âgée de 77 ans, avait disparu du domicile de sa fille, habitant à Nevers, rue des Pâtis. Lundi dernier [19 juin 1893], des gendarmes de Decize ont trouvé cette pauvre vieille derrière la haie d'un chemin bordant la Loire. Elle était dans un tel état de faiblesse qu'elle a été transportée en voiture à l'hospice de Decize où elle a été admise d'urgence.

Source

  • La Tribune Républicaine, vendredi 24 juin 1893

1899 - Victimes de la misère

« Le cadavre du nommé Justin Moulin, âgé de 40 ans environ, plombier, a été trouvé dans les champs au lieu-dit La Longue Vigne, commune de Sougy. L'identité de ce malheureux a été établie d'après une lettre trouvée sur lui et émanant de sa femme qui habiterait Orléans. Cette mort est attribuée à la misère. » La veille, au lieu-dit La Motte, commune de Decize, des passants ont trouvé le cadavre d'une femme inconnue, allongé sur une plage de la Loire.

Source

  • Le Moniteur de la Nièvre, mercredi 8 et jeudi 9 janvier 1899

Notes et références

Notes


References