Etablissement thermal de Saint Honoré

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Le renouveau

A la fin du 17ème siècle, plusieurs observateurs médicaux ayant attesté la vertu des eaux, la première analyse fut effectuée. En 1809, Bacon Tacon, ancien médecin de Catherine de Russie, acheta les sources et commença l'exploitation. Les guérisons sont nombreuses. En 1815, date de la défaite de Waterloo, plus de 200 soldats, faisant partie des troupes alliées et dégoûtantes de dartres et de gale s’en débarrassèrent complètement par l’usage tant intérieur qu’extérieur de ces eaux. Les simples trous dans le sol furent aménagés de façon rudimentaire : une planche facilitait le puisage de l'eau et, par la suite, un tonneau à claire-voie placé sur le trou lui-même faisait office de baignoire. Une gaine en douve que le docteur appelait « l'homme debout » élevait l'eau de la source supérieure à 2 m du sol, constituant ainsi un système de douche très primitif. Mais Bacon Tacon subit des revers financiers et dut quitter Saint Honoré complètement ruiné. Les autorités, inquiètes du manque d’hygiène créent une commission sous la présidence du préfet de la Nièvre qui est alors Mr de Talleyrand. Les vertus thérapeutiques de l’eau sont analysées. Après des fortunes diverses, les sources furent rachetées par le marquis d'Espeuilles qui dégagea les ruines romaines sous 5m d'alluvions et fit construire l’établissement thermal actuel. Il fut achevé en 1854.

La station thermale

Le 28 avril 1860, les sources furent déclarées d'intérêt public. Une nouvelle analyse des eaux fut effectuée par le Dr Ossian, membre de l'Académie de Médecine, et la présence d'arsenic fut découverte par le Dr Marius Odin en 1876. A cette époque, l'installation des thermes consistait en 17 cabines de bains alimentées par la source Crevasse. En plus de l'utilisation de l'eau thermale en boissons, douches et bains divers (douches froides et de vapeur pour les hommes – douches chaudes et écossaises pour les femmes) on commença d'utiliser les émanations gazeuses des sources « romaines » qui arrivaient sous l'établissement thermal. Les 3 salles d'inhalations s'élevaient au-dessus de grands réservoirs au fond desquels on apercevait encore les puits creusés par les Romains d'où émergeaient les sources. La température des douches était de 28 à 29°, celle de la salle de 20 à 21°. En ce temps, et malgré le cloisonnement des réservoirs destiné à reconstituer de véritables puits, la quantité d'hydrogène sulfuré restait insuffisante. Peu après, afin de remédier au trop faible dégagement gazeux de l'eau des Romains, on amena l'eau de la source Crevasse et on installa au fond des puits une roue hydraulique à palette hélicoïdale qui opérait un battage de l'eau. L'inconvénient de ce système était double : d'une part, il était bruyant ; les écrits de l'époque précisent : « une causerie exige une fatigue plus considérable que celle de la conversation ordinaire pour les malades atteints d'affection pulmonaire ou laryngienne (Collin) », d'autre part, la température des salles atteignait 29 à 30° alors qu'à l'extérieur le thermomètre marquait 20 ou 21°. En diminuant de 2/3 l'apport de la source romaine et en procédant à un nappage des eaux qui procurait la désulfuration complète de celles-ci, le bruit et l'humidité furent réduits. Le Docteur Collin fut largement l'initiateur de ces progrès qui permirent enfin de soigner efficacement les voies respiratoires. Ces procédés sont encore utilisés aujourd'hui.

A la fin du 20ème siècle, l’établissement est la propriété de la Chaîne thermale du soleil » qui gère 20 stations en France.

Photo: Paule Ranty - 2013

Bilan de la saison 2013

La saison thermale est terminée. Il est temps d’en faire le bilan. Anne Renaud, directrice de l’établissement, accepte un certain optimisme.
2.540 curistes sont venus dans le Sud-Morvan pour trois semaines de cure prescrites par leur médecin, soit 0,9 % de plus que l'an passé. Un quart de ces baigneurs, comme on les a longtemps appelés, venaient pour la première fois.
La tendance bascule pour la première fois depuis de longues années. Le challenge est de fidéliser la clientèle. L'efficience des eaux et l'amélioration du plateau technique sont des atouts. La qualité de l'accueil, aussi. Mais la vie quotidienne dans le village reste primordiale. Dès le départ, le curiste sait qu'il vient à la campagne. À tous les Saint-Honoréens, le rôle de lui faire aimer cette vie rurale. Quelques loueurs ont compris l'importance de l'accompagnement après les soins, dans un esprit chaleureux et proche. Leur clientèle apprécie et elle le dit. Les hébergements doivent être, rester ou devenir, irréprochables.

Comme dans toutes les stations thermales françaises, les cures à orientation voies respiratoires sont en baisse notoire (833 curistes, -3,3 %). Elles ont fait les beaux jours de la Perle du Morvan, mais c'est fini. Même si la baisse ralentit cette année (-13,2 % en 2012). Les médecins ne prescrivent plus spontanément cette orientation thérapeutique, lui préférant les médicaments qui soulagent immédiatement et sont facilement utilisables. Qu'en sera-t-il sur le long terme ? On a beaucoup témoigné et c'est même écrit en mosaïques dans le Parc Thermal, Saint-Honoré est la station qui guérit. De son côté, la rhumatologie augmente ses résultats, + 1,7 %. La double orientation qui permet de soigner à la fois mobilité et voies respiratoires séduit toujours, +7 %. Les curistes sont venus en majorité de Bourgogne, 29 %, mais aussi de la région parisienne, 15 %, de l'Est de la France, 11 % et du Nord, 9 %. Au moins 71 % d'entre eux ont donc forcément séjourné sur notre territoire. Une manne qu'il faut absolument conserver. Les mini-cures de 6 et 12 jours, sans remboursement, sont en place depuis 2 ans. 90 curistes les ont suivies, dont beaucoup d'anciens. 720 personnes ont fréquenté le Spa et les cabines de soins esthétiques, toujours très prisées pour leur esprit cocooning de qualité.

Qu'en sera-t-il en 2014 ?
Les programmes d'éducation thérapeutique du patient, entre autres dans le cadre de la lutte contre l'obésité, seront poursuivis. Deux nouvelles mini-cures seront mises en place : minceur et gérer son stress. Un nouveau séjour, en complément d'une cure de trois semaines, sera spécifiquement dédié au sevrage tabagique.
Durant l'intersaison, la réfection des toitures et les rénovations intérieures se poursuivent. Certaines baignoires vont être remplacées par un matériel plus moderne. Une troisième cabine de massage sera installée et trois kinésithérapeutes officieront la saison prochaine. Une réponse concrète à une demande récurrente.
Cinq personnes travaillent à l'année à l'établissement thermal, dans les bureaux ou aux services techniques. Les réservations pour la saison prochaine arrivent déjà. De date à date, elles sont en augmentation sensible. La communication de la Chaîne thermale du soleil est efficace, pour la station du Sud-Morvan comme pour l'ensemble du groupe. L'émission Des racines et des ailes, consacrée à la Bourgogne, fut également une vitrine exceptionnelle et valorisante des Thermes de Saint-Honoré-les-Bains.


Sources

  • Les bains de Saint Honoré : Une longue histoire ! Michel Thiberville (1980)
  • L'histoire des thermes, Paule Ranty
  • Journal du Centre - 25 novembre 2013


--Patrick Raynal 22 février 2014 à 20:22 (CET)