Clamecy

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Description architecturale

Située au confluent de l’Yonne et du Beuvron (rivière), la ville de Clamecy déroule ses maisons sur un coteau en pente douce dont les versants latéraux, à l’est et à l’ouest, sont plus abrupts. Rues étroites et tortueuses, nombreux escaliers, maisons médiévales à pignons, tourelles et courettes latérales, jardins tombant en pente raide jusqu’aux lavoirs aménagés sur le bief des moulins, toits de tuiles plates la facture médiévale est évidente.

Outre la collégiale (XIIe siècle) et son clocher de style gothique flamboyant, nombreux sont les édifices, hôtels particuliers classés ou inscrits.

La ville a longtemps bâti sa richesse autour d’activités aujourd’hui disparues : la minoterie, la batellerie et surtout le flottage du bois. Comme en témoignent les ouvrages destinés à assurer sa défense ou les nombreux biefs et pertuis utilisant la force motrice de l’eau.

Le plan de sauvegarde et de mise en valeur prévoit la protection des quartiers situés à l’intérieur de la cité d’origine la ville basse, l’ancien canal et la rue bourgeoise, la ville haute et la cité. D’autres quartiers anciens feront l’objet d’une demande de zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager. Le règlement du secteur sauvegardé exige la conservation des éléments anciens: fenêtres à meneaux, portes, pans de bois apparents, tuiles plates, etc. et de rétablir dans leurs dispositions anciennes tous les éléments qui auraient fait l’objet d’ajouts disgracieux : fenêtres, pentes de toits, souches de cheminées. Il est conseillé de faire appel à une main d’oeuvre qualifiée. La pierre est obligatoire pour les éléments d’appui et les seuils de portes. A des fins de mise en valeur, certaines maisons devront être modifiées (pentes de toiture, démolition d’appentis) d’autres devront être écrêtées. Les constructions nouvelles pourront avoir deux étages « dans la mesure où les niveaux de l’égout des toitures ou de la corniche n’excéderont pas d’un mètre ceux du bâtiment contigu existant ». Ces prescriptions précises n’ont pas suffi pour éviter la reconstruction d’un immeuble d’habitation sur la place du marché, contre lequel l’association locale s’élève actuellement.

Histoire

De La Rochelle propose pour Clamecy trois étymologies différentes et d'origine romaine.

Des esclaves seraient venus s'établir entre l'Yonne et le Beuvron et auraient dit clam ic ; ici, nous sommes cachés.

La ville fondée par un capitaine romain, nommé Clementius, se serait appelée urbs clementii.

Quelques auteurs la nomme urbs clementiacum,on pourrait bien faire venir la dénomination d'un temple que les Romains y auraient élevé à la Clémence.

Bullet, prononce clameciacus, clam, ec, ac ; jonction, rivière, habitation. Cette dénomination convient à la position de Clamecy. De l'époque gallo-romaine, on a découvert des médailles et les traces d'une voie dans les bois du marché.

La petite patrie des Clamecycois, qu'un titre du 6ème siècle, cité pour la première fois, reçue sa charte d'affranchissement en 1213 des mains d'Hervé IV de Donzy, époux de la célèbre Mahaut. Pendant la Guerre de 100 ans, la ville fut entièrement ravagée de 1358 à 1360. Elle eut à subir au 16ème siècle une série de combats, de sièges et de funestes pillages provoqués par les guerres de religion, qui étendaient leurs ravages particulièrement entre Auxerre et Corbigny.

Mais à partir de ce siècle, la ville fut florissante grâce au flottage du bois du Morvan qui venaient aboutir par l'Yonne à Clamecy où ils étaient triés aux écluses et assemblés en trains de bois. A partir du 18ème siècle, ce trafic prit une énorme extension. La création du canal du Nivernais ( 1834 ) et l'usage des péniches ont fait disparaître ce pittoresque moyen de transport.

L'Eglise Saint Martin, ancienne collégiale, classée monument historique, commencée au 12ème siècle, agrandie au 13ème et 14ème siècle et commencement du 16ème siècle.

L'église de Béthléem (1927) construite en ciment armé par l'architecte Renaud, de Nevers qui a cherché, par le style et la décoration de l'édifice, à évoquer le souvenir de Béthléem. Au tympan du portail, mosaïque de la Nativité, beau Chemin de Croix et cénotaphe à la mémoire des cinquante évêques de Béthléem. (1225 - 1793).

Les noms de quartier ou l'église]] rappellent d'autant mieux l'Orient que les mariniers appellent ce faubourg Beillant ou La Judée. En voici la raison.

Le 24 Octobre 1168, Guillaume IV de Nevers partit pour les Croisades, il rédigea un testament par lequel il demandait à être enterré à Béthléem en Palestine ; il léguait aux évêques de Béthléem l'hôpital de Pantenor à Clamecy, lieu d'asile pour les malades revenant de Terre Sainte. Peu après les Croisades, le royaume latin de Jérusalem fut reconquis par les Infidèles et les évêques de Béthléem vinrent se réfugier à Clamecy ; ils y construisirent une chapelle qui fut restaurée au 15ème siècle. Cette chapelle devint la cathédrale de ce curieux et fantôme d'évêché comme l'appelait Saint Simon, et qui dura jusqu'à la Révolution (toutefois sans autre juridiction que sur l'hôpital). Aujourd'hui, le titre d'évêque de Béthléem est porté par l'abbé de l'Abbaye de Saint Maurice d'Agaune en Suisse.

Clamecy a vu naître Jean II de Bourgogne, Comte de Nevers, dit Jean de Clamecy, l'écrivain et pamphlétaire Tillier Claude, le sculpteur Boisseau Emile André, le physicien et astronome Marié Davy Hippolyte, Rolland Romain.

Affranchissement de Clamecy par Hervé IV de Donzy - 1213

Nous, Hervé, comte de Nevers, persuadé que rien n'est plus conforme à l'humanité que de laisser vivre librement et d'affranchir de toute espèce de servitude ceux qui sont sous notre dépendance et désirant par ces motifs que nos sujets de Clamecy soient et vivent en liberté, avons ordonné et ordonnons qu'à l'avenir ils passent leur vie tranquille, en paix et à l'abri de toute contrainte ; et ce considérant, avons supprimé et supprimons en totalité et pour toujours, toute main morte à laquelle ils ont été soumis anciennement et jusqu'à ce jour, abolition de faire des corvées de toute nature ci-dessus mentionnées, à condition cependant, qu'au lieu de cette main morte, ces même sujets seront tenus désormais de payer la dîme sur les produits du sol, savoir : le dixième de la récolte en légumes, en froment, en vin et pareillement en toute autres denrées, et pour chaque maison, ils seront obligés de donner cinq sols d'or à nous ou à nos ayant-droit et successeurs, laquelle obligation ou redevance perpétuelle nos précités sujets ont consenti de concert avec nous à voir mettre en vigueur sans contestation aucune. En échange de cette redevance, donnons et accordons à nos susdits sujets, ayant leur domicile dans notre ville de Clamecy, droit d'usage dans les bois, vulgairement appelés Montlambert, contenant, pour leur utilité et leur besoin sept ou huit arpens de terre environ, lequel bois tient et contigu au lieu ou sol et terre de Lucy, près de l'antique forêt communément appelée forêt de Bèze, dans un chemein ou vallée de laquelle nous avons fait placer des bornes de division ou de séparation vers la terre ou sol de Lucy, sur lesquelles bornes se trouvent sculptées nos armes ou armoiries, tant d'une part à la terre de la juridiction où qu'il soit, osera aller contre ce que nous avons réglé et ordonnons, et afin que tous, sans exception, le regardent comme certain et inviolable, nous l'avons sanctionné de notre sceau : droits de justice réservés à nous et à nos successeurs;

Fait et publié l'an de grâce douze cent treize

Traduction d'après le texte latin publié par Jean Née de la Rochelle ( avocat-procureur fiscal, historien littérateur 1692 - 1772 )

Le choléra

L'invasion du choléra-morbus, dans la ville de Clamecy, n'est malheureusement plus douteuse. Un cas dans la journée du 2 mai, 3 cas dans celle du 6, 3 cas dans la nuit du 6 au 7, constatés par les médecins de cette ville, ne doivent plus laisser d'incrédules sur ce malheur public. Dans ces graves circonstances, la commission sanitaire qui, par des mesures préliminaires, a fait tous ses efforts pour paralyser les effets du fléau, serait coupable si, en cachant la vérité, elle entretenait ses concitoyens dans une sécurité plus dangereuse que la crainte du mal. Elle s'empresse donc de recommander à nouveau à chaque chef de famille de veiller à la salubrité et à la propreté de l'habitation, d'appeler un médecin aux premiers symptômes de diarrhée qui se manifeste chez quelqu'un des siens ; cette indisposition, peu grave dans des temps ordinaires, peut devenir très dangereuse pendant l'invasion du choléra ; ou si l'on n'avait pas un médecin immédiatement à sa portée, que chacun sache au moins qu'il faut, en attendant son arrivée, faire coucher le malade chaudement, lui refuser toute alimentation, et lui faire une application de sangsues au siège. Il ne faut pas que la crainte de la dépense empêche d'avoir recours aux soins des médecins ; le gouvernement saura reconnaître les services des hommes de l'art, et prendre à sa charge les soins qu'ils auront prodigués à l'indigence. D'ailleurs, on peut compter sur leur générosité et leur dévouement, ils en ont donné déjà tant de preuves !

La commission, convaincue de l'empressement que chacun apportera à seconder ses efforts, vient faire un appel à la bienfaisance de ses concitoyens. Le moment est venu d'agir efficacement ; que chacun apporte sa quote part : argent, draps, couvertures, flanelle, matelas, soins aux malades, etc., tous les dons seront reçus avec reconnaissance. Réduite à ses seules ressources, la ville de Clamecy serait impuissante, pour approvisionner l'hospice temporaire de tous les objets de literie, de linge, de médicaments, etc.


Source

  • Revue Sites et Monuments n°182 - juillet-aout-septembre 2003
  • Les notes clamecycoises d'Annie Delaitre - Réli - 2005
  • Texte communiqué par Pierre Volut
  • La Sentinelle de la Nièvre, 10 mai 1832, in Les Journaux Nivernais de 1790 à 1919, s.d. Guy Thuillier, p. 31, B.M. Nevers et Société Académique du Nivernais, 2009.
  • Transcripteur : Patrick Raynal 11 décembre 2013 à 18:40 (CET)
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 13 avril 2020 à 12:35 (CEST)


Notes et références

Notes


References