Assises de la Nièvre

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Sessions de 1882

Audience du 13 février

Le nommé MAILLOT (Timothée), âgé de 23 ans, journalier, né et domicilié à Cuncy-les-Varzy, accusé d'avoir, le 1er janvier 1882, commis un vol sur la personne de la nommée Mélanie D..., âgée de 26 ans a été condamné à 2 années d'emprisonnement.

Source : Le Journal de la Nièvre – 15/02/1882

Audience du 14 février

  • Incendie

Marie PREVOTAT, femme LEGER, âgée de 73 ans, propriétaire, domiciliée à Chassaing, commune d'Ouroux, est accusée d'avoir, le 3 novembre 1881, à l'Huis-Diollot, commune de Brassy, mis volontairement le feu à une écurie dépendant d'une maison d'habitation appartenant à Pierre LEGER, son fils, et à laquelle elle a communiqué l'incendie, ainsi qu'à plusieurs bâtiments voisins.

Le 3 novembre 1881, à l'Huis-Diollot, commune de Brassy, le sieur Jean PILLON, qui travaillait dans son champ, s'aperçut qu'une épaisse fumée sortait de la croisée d'une écurie appartenant au sieur Pierre LEGER, fils de l'accusée. Il appela au secours et courut lui-même avec son domestique du côté de l'écurie.

Au moment où il organisait le sauvetage des objets que l'incendie menaçait, son attention fut attirée par les cris de son domestique : « Voilà la metteuse de feu qui se sauve dans le champ du flûteur.» Jean PILLON se précipita sur les traces de la personne qui fuyait et finit par la découvrir accroupie derrière une haie. Il la reconnut pour la nommée Marie PREVOTAT, femme LEGER.

L'incendie qui venait d'éclater avait atteint et détruit presqu'en totalité tout un corps de bâtiment dont faisait partie l'écurie de Pierre LEGER et qui comprenait 3 maisons d'habitation, une grange et 2 écuries distinctes de celle de LEGER. Seule la maison d'habitation de ce dernier n'avait souffert que partiellement du sinistre. Enfin, les propriétés des sieurs ROUCHEPILLON et PREVOTAT avaient été atteintes par les flammes.

Pendant tout le cours de l'instruction l'accusée s'est renfermée dans un système de dénégation absolue; mais l'ensemble des faits relevés dans le procès et rapprochés de certains propos équivoques tenus par l'accusée antérieurement à l'incendie, a justifié son renvoi devant la cour d'assises. Il est difficile cependant de préciser le mobile auquel elle a obéi. Son fils était assuré, et peut-être a-t'elle espéré, en lui faisant toucher une indemnité assez considérable, remettre ses affaires en meilleur état; elle avait pour lui une affection très grande qu'elle n'accordait pas à ses autres enfants.

Après d'assez longs débats, le jury ayant rapporté un verdict négatif, la femme LEGER a été acquittée.

Source : Le Journal de la Nièvre – 17/02/1882

Audience du 15 février

  • La vengeance du mari

Cette affaire, dont nous avions parlé dans notre numéro du 21/10/1881, a perdu à l'audience beaucoup de sa gravité. Voici les faits qui amènent l'accusé sur le banc de la cour d'assise :

VANNEROT (Etienne) et Elisa-Florentine MOREAU se sont mariés dans le courant de 1868. Leur union, d'abord paisible, fut troublée en 1879 par la conduite irrégulière de la femme, que le mari ne put longtemps ignorer. Une séparation de fait intervint, à la suite de laquelle la femme VANNEROT alla partager le domicile d'un sieur JAMOT, serrurier à Clamecy. Le 16 octobre dernier, VANNEROT se rendit à une représentation d'un cirque. Il se trouva placé à quelques pas de sa femme, qui était accompagnée de JAMOT. A sa sortie du spectacle, vers 11 heures du soir, il alla se poster au coin d'une porte voisine de la maison qu'habitaient les deux amants, rue de la Monnaie. La nuit était sombre, le gaz était éteint. La femme VANNEROT ne tarda pas à paraître, en compagnie de JAMOT et des époux COMTE. A u moment où elle posait le pied sur l'escalier, VANNEROT, sortant de sa cachette, se précipita sur elle le couteau à la main, et lui porta 2 coups, l'un dans l'aine, l'autre dans le dos. Ces blessures n'ont présenté du reste aucun caractère de gravité.

Les témoins entendus ont été unanimes à certifier tout à la fois l'honorabilité du mari et les habitudes scandaleuses de la femme.

Dans ces circonstances, le jury a rapporté un verdict négatif tant sur la question principale que sur la question subsidiaire de coups et blessures qui résultait des débats.

Source : Le Journal de la Nièvre – 17/02/1882

Audience du 16 février

Aujourd'hui a été appelée devant la cour d'assises l'affaire concernant le sieur Constant VOLLES, entrepreneur de serrurerie à Decize, prévenu d'injures publiques envers les conseillers municipaux de sa commune.

Sur les observations de son avocat, Me GAUTHERIN, qui a fait connaôtre qu'un pourvoi en cassation avait été formé contre l'arrêt de renvoi, la cour, ne pouvant être juge de la validité de ce pourvoi, a déclaré qu'il y avait lieu à surseoir au jugement du fond jusqu'à la décision de la Cour de cassation.

Source : Le Journal de la Nièvre – 17/02/1882

Audience du 17 février 1882

Un jeune homme de 16 ans, le nommé LEBOIS (Victor-Ernest) était traduit devant le jury comme accusé d'attentat à la pudeur.

Une question subsidiaire de violences et voies de fait a été posée. Les débats ont eu lieu à huit-clos. Le verdict a été négatif sur l'une et l'autre question. En conséquence LEBOIS a été acquitté. Cette affaire était la dernière de la session.

Source : Le Journal de la Nièvre – 19/02/1882

Audience du 15 mai

  • INFANTICIDE

La nommée Julie LANDRY, veuve COURAULT, âgée de 40 ans, née à Paris et domiciliée à Préporché, est accusée d'avoir volontairement donné la mort à son enfant nouveau-né dans les circonstances suivantes : Dans la soirée du 17 février dernier, la femme COURAULT, veuve depuis 2 ans, mit au monde une petite fille bien conformée. Du reste, l'accusée a avoué que l'enfant avait poussé quelques cris et qu'elle l'avait étouffé en lui comprimant avec force le visage et les voies respiratoires jusqu'à complète asphyxie. Cette mère dénaturée passa toute la journée du lendemain auprès de sa victime, et la nuit suivante elle alla l'enterrer dans son jardin à une profondeur de 15 à 20 centimètres seulement. En raison des aveux et des charges de l'accusation, la défense de la femme COURAULT était devenue impossible. Aussi le jury a-t-il rendu un verdict de culpabilité mitigé par l'admission de circonstances atténuantes. L'accusée a été condamnée à 5 ans de travaux forcés.

Audience du 16 mai

  • FAUX ET ABUS DE CONFIANCE

Le sieur FONTAINE (Claude Alphonse), âgé de 43 ans, huissier à Château-Chinon, vient répondre d'abus de confiance et de faux. FONTAINE, aujourd'hui destitué de ses fonctions, avait acquis sa charge en 1867. Le peu d'ordre dans la gestion de ses affaires personnelles et surtout un excès dans les dépenses journalières de son ménage l'ont jeté dans une série de manoeuvres coupables. Depuis 1876, il était chargé des recouvrements à opérer pour le compte de la Caisse Commerciale de Nevers. Ne pouvant remettre à cette banque les sommes qu'il avait touchées pour son compte, il fabriqua, le 1er septembre 1880, sept billets pour le montant total de 10,000 fr.; chacun de ces effets, censé valeur reçue comptant, était souscrit par l'accusé lui-même à l'ordre de son oncle, FONTAINE (François), et était revêtu comme endossement de la fausse signature de ce parent. Ces billets furent protestés. la perte accusée par la Caisse Commerciale est d'au moins 6,800 fr., somme provenant de recouvrements opérés par FONTAINE et non transmis par ce dernier à ses mandants.

Il a également été accusé d'avoir détourné diverses sommes au détriment de : - Sieur TACHÉ, garde général de rivière à Château-Chinon, 4,000 fr. destinés à acheter des obligations du chemin de fer de l'Ouest; - M. BRICHETEAU, banquier à Nevers, 1,600 fr. provenant de diverses opérations de recouvrement dans l'arrondissement de Château-Chinon; - M. BUTEAU, marchand de vin, 1,323 fr. - Veuve BELIN, concierge du tribunal de Château-Chinon, 2,375 fr. qu'il devait placer; - ses confrères huisiers, 275 fr correspondants à leurs cotisations à la bourse commune et qu'il avait reçus en qualité de trésorier de la corporation des huissiers de l'arrondissement.

Tous ces faux et abus de confiance sont reconnus et avoués par FONTAINE; mais ses explications ne tendraient qu'à diminuer dans une faible mesure sa responsabilité pénale.

Au cours des débats la gravité des charges qui pesaient sur l'accusé s'est considérablement amoindrie. Les circonstances qui l'avaient amené à devenir infidèle, sa situation de famille et les entraînements qu'il a été démontré avoir subis ont appelé sur lui l'intérêt du jury. En conséquence, il a simplement été condamné à 1 an d'emprisonnement.

Source : Le Journal de la Nièvre - 18/05/1882

Audience du 17 mai

  • BLESSURES AYANT OCCASIONNE LA MORT

Le nommé MOREAU (Jean-Marie), âgé de 27 ans, cultivateur, né et domicilié à Château-Chinon, est accusé de blessures ayant occasionné la mort sans intention de la donner et de coups et blessures volontaires. Les faits se sont passés dans les circonstances suivantes : MOREAU avait passé toute la journée du dimanche 19 mars 1882 dans les cabarets de la ville de Château-Chinon. Il n'était pas encore rentré chez lui vers les 11 heures du soir, lorsqu'il se prit de querelles avec un sieur BERNIER, garde champêtre, avec lequel il avait passé quelques moments à boire. la dispute avait dégénéré en rixe, lorsque survinrent les sieurs DRODOLINSKI, maçon; NAVETTE, également maçon, et SADORGE, couvreur, qui cherchèrent à mettre fin à la querelle. DRODOLINSKI invita MOREAU à rentrer chez lui. Ce dernier, au lieu de suivre ce sage conseil, frappa DRODOLINSKI de 2 coups de couteau à l'épaule gauche et lui fit 2 blessures qui heureusement n'ont pas eu de suites sérieuses. Effrayé, SADORGE prit la fuite; mais MOREAU l'atteignit rapidement et lui enfonça son couteau dans la cuisse gauche, au-dessous du pli de l'aine. NAVETTE voulut alors venger son ami SADORGE. Il poursuivit MOREAU; mais celui-ci, se retournant toujours armé de son couteau, frappa NAVETTE au bras droit et lui fit une blessure assez grave pour entraîner une incapacité de travail d'environ 2 mois. Quant à SADORGE, également frappé, il fut ramené chez lui vers 2 heures du matin et mourut peu de temps après, entre 6 heures et 7 heures, avant l'arrivée d'un médecin qu'on avait malheureusement prévenu trop tard et dont les soins eussent pu sauver peut-être le blessé. MOREAU, après avoir cherché dans l'instruction à expliquer ces scènes, a fini par déclarer que, pris de vin et surtout sous l'empire d'une colère furieuse, il n'était pas maître de lui et ne se souvient plus de ce qui s'est passé. Les débats n'ont rien ajouté aux détails de cette triste affaire.

Cinq questions étaient posées au jury, qui y a répondu négativement. En conséquence, MOREAU a été acquitté.

Source : Le Journal de la Nièvre - 21/05/1882

Audience du 19 mai

  • TENTATIVE D'ASSASSINAT PAR UN MARI SUR L'AMANT DE SA FEMME

Le 18 février 1882, le sieur GAUTHERIN (Claude) , soldat au 37ème régiment d'artillerie, à Bourges, obtint une permission de quelques jours, et se rendit chez sa mère, à Planchez, où déjà pendant quelque temps, et avant d'être appelé sous les drapaux, il avait travaillé en qualité d'apprenti chez le sieur CATELON (Emiland dit Henri-Emile), âgé de 38 ans, maréchal-ferrant. Son séjour dans la maison de ce dernier avait permis au sieur GAUTHERIN d'entretenir avec la femme CATELON des relations coupables qui avaient fait naîre chez les époux de fréquentes querelles et qui s'étaient prolongées, au vu et au su des habitants de Planchez, jusqu'au moment où GAUTHERIN avait dû satisfaire aux obligations militaires. En revenant à Planchez, le 18 février, il apprit que le sieur CATELON, informé de la conduite de sa femme, nourrissait contre lui une grande animosité. Ses amis, sa mère, redoutant un malheur, l'engagèrent à éviter la femme CATELON; mais il ne tint aucun compte de ces sages conseils; il chercha et retrouva, dans la journée du 20 février, son ancienne maîtresse et obtint d'elle un rendez-vous pour le soir. Ils devaient de rencontrer à 7 heures et demie, dans un champ situé à une petite distance de la maison CATELON. GAUTHERIN fut exact au rendez-vous; mais au lieu de la femme qu'il attendait, il vit venir le mari qui, sans provocation, tira sur lui un coup de feu, et la balle l'atteignit à la partie droite du crâne, dont elle déchira profondément la peau. Une lutte s'engagea aussitôt; mais GAUTHERIN, vaincu par la violence du coup qu'il avait reçu, fut bientôt mis hors d'état d'opposer la moindre résistance. Son agresseur lui porta, lorsqu'il était à terre et sans défense, à la tête et au visage plusieurs coups d'un instrument contondant qui lui firent d'assez graves blessures. GAUTHERIN put cependant apercevoir pendant la lutte le visage et reconnaître le costume du sieur CATELON, quoique ce dernier eût pris la précaution de s'envelopper la tête et les épaules dans un fichu de femme en laine blanche. Il le dénonça à la gendarmerie comme étant l'auteur de l'agression dont il avait été victime et provoqua son arrestation. CATELON s'est renfermé dans un système de dénégations absolues; mais l'énergie avec laquelle GAUTHERIN persiste dans ses déclarations et les circonstances dans lesquelles les faits se sont passés donnent un démenti à ses affirmations et établissent évidemment sa culpabilité. En conséquence, le nommé CATELON (Emiland dit Henri-Emile) est accusé d'avoir, dans la soirée du 20 février 1882, à Planchez, tenté de commettre un homicide involontaire sur la personne du sieur GAUTHERIN, soldat au 37ème R.a.; laquelle tentative, manifestée par un commencement d'exécution, n'a été suspendue ou n'a manqué son effet que par des circonstances indépendantes de la volonté de son auteur; avec la circonstance que ladite tentative d'homicide volontaire a eut lieu avec 1° préméditation, 2° guet-apens, crime puni et prévu, etc.. La femme CATELON, qui avait été comprise dans la poursuite comme complice de ce crime, en a été écartée par la chambre des mises en accusation de la cour d'appel de Bourges, qui a déclaré qu'il n'y avait pas contre elle charges suffisantes et a renvoyé son mari devant la cour d'assises.

Malgré les rumeurs de danger, GAUTHERIN vint en permission à Planchez le 18 février. Il rencontra même son ancien patron, trinqua avec lui et accepta son invitation à manger chez lui. Le lendemain, au lieu de la femme CATELON, lors de l'agression dont il a été victime, il affirme avoir reconnu son ancien patron. CATELON niera toujours les faits. Un armurier expert auquel une canne-fusil saisie chez l'accusé est présentée, déclare qu'il ne saurait affirmer si cette arme a servi depuis la fête du 14 juillet dernier. PERROT, cultivateur à Planchez, a entendu dire que le ménage CATELON ne vivait pas en bonne intelligence. La femme MARATRAT, affirme avoir aperçut une personne couverte d'un fichu blanc marchant à une treantaine de pas devant elle le lundi 20 février, vers 7 heures du soir. Pensant d'abord que c'était une jeune fille de sa connaissance, elle ne saurait dire maintenant si c'était un homme ou une femme. Le ménage CATELON était en continuelles disputes mais la paix semblait régner depuis que CATELON était revenu d'un voyage en Suisse avec une femme de mauvaise vie. Soupçonnant un complot des époux, le substitut demande une peine stricte pour tentative de meurtre avec préméditation et guet-apens. La défense détruit un à un les éléments de l'accusation. Les armes saisies, dont la canne-fusil étaient restés à leur emplacement , couvertes de poussière. Les vêtements décrits par GAUTHERIN n'ont pas été découverts. La balle et la bourre même avaient disparu; nulle trace de sang et de boue sur les vêtements. GAUTHERIN serait le seul témoin intéressé à la condamnation de CATELON.

A la suite d'une courte délibération, le jury rapporte un verdict négatif. En conséquence, CATELON est acquitté et mis sur-le-champ en liberté.

Source : Le Journal de la Nièvre - 21/05/1882

Audience du 7 août 1882

  • INFANTICIDE

La fille PERRIN (Marie), âgée de 16 ans, née à Cizely, domestique à Ville-les-Anlezy, est accusée du crime d'infanticide. Dans la nuit du 2 au 3 mai 1882, elle a volontairement donné la mort à son enfant nouveau-né, en le frappant à la tête et en le jetant sur le carreau de sa chambre. Le siège du ministère public était occupé par M. ROBERT, substitut de M. le procureur de la République. M. René SENLY, avocat, présentait la défense. le jury ayant admis des circonstances atténuantes, la fille PERRIN a été condamnée à 5 ans de travaux forcés.

  • ATTENTAT A LA PUDEUR

Le nommé JAILLETTE (Paul), âgé de 26 ans, charretier à Nevers, paraissait devant le jury sous l'accusation d'attentat à la pudeur avec violence. Cette affaire a été jugée à huis-clos. M. ROBERT, substitut, a soutenu l'accusation. Me DEBOURGES a présenté la défense. Déclaré non-coupable par le jury, JAILLETTE a été acquitté.

Source : Le Journal de la Nièvre – 11/08/1882

Audience du 8 août 1882

  • TENTATIVE D'ASSASSINAT

La cour d'assises a jugé aujourd'hui le nommé LAMARTINE (Jean), accusé de tentative d'assassinat suivie de vol, commise, le 4 mai dernier, à Lamenay, sur la personne de la veuve GUICHARD.

La veuve GUICHARD, âgée de 73 ans, habite avec son fils, dans la commune de Lamenay une maison isolée. Le 4 mai 1882, vers 3 heures de l'après-midi, ce dernier la laissa seule pour aller couper des joncs sur le bord de la Loire. Lorsqu'il rentra au logis, une demi-heure après, il trouva sa vieille mère étendue sans connaissance sur son lit; elle baignait dans son sang et avait la tête horriblement fracassée. Le vol avait été le mobile de ce crime audacieux, car l'armoire était ouverte, le linge et les vêtements gisaient pèle-mêle à terre; un coupon de toile bleue, 2 jambons, 4 morceaux de lard et un pain de 6 kilos avaient disparu. L'état de la victime présentait une extrême gravité : tout le côté droit de la face était le siège d'une large contusion, au centre de laquelle on remarquait 3 profondes blessures faites à l'aide d'un instrument contondant. Le gonflement de la langue, les écorchures du nez, les nombreuses ecchymoses qui couvraient le cou et la poitrine, indiquaient que l'assassin, après avoir étourdi la veuve GUICHARD, s'était efforcé de l'étrangler. La malheureuse femme ne reprit ses sens que le 11 mai, elle ne put d'ailleurs fournir aucun renseignement sur son agresseur, car elle avait été attaquée par derrière et avait immédiatement perdu connaissance. Mais déjà, grâce à d'actives recherches, l'auteur du crime était entre les mains de la justice. Lors des premières interrogations, on avait remarqué des traces de pas se dirigeant vers la commune de Saint-Martin. Les soupçons se portèrent sur un nommé LAMARTINE qui avait habité, dans sa jeunesse, la maison même de la veuve GUICHARD. Une perquisition faite le 7 mai au domicile de l'accusé amena la découverte d'un gros morceau de jambon et d'une blouse lavée récemment; quelques jours après on trouva, cachés près de sa maison, la pièce d'étoffe volée, un autre jambon et des morceaux de lard. Enfin, alors que LAMARTINE soutenait n'avoir pas quitté son domicile à l'époque du crime, il fut établi qu'il avait couché à Lamenay dans la nuit du 3 au 4 mai. En présence de ces charges accablantes, l'accusé entra dans la voie des aveux. Se trouvant sans ressources, il avait pensé, dit-il, à commettre un vol chez la veuve GUICHARD. Il s'était caché derrière une haie à un endroit où, le jour même du crime, on a constaté que la terre était piétinée; il avait attendu le départ du fils GUICHARD, et avait étourdi la vieille femme en la frappant avec un bâton pointu dont il s'était muni. Ce récit est certainement incomplet. Si l'accusé avoue la préméditation et le guet-apens, il se défend en effet d'avoir eu l'intention de donner la mort à,sa victime, mais les constatations médicales démontrent d'une façon évidente qu'après avoir porté à la femme GUICHARD des coups d'une extrême violence et lui avoir fait de très graves blessures à la tête, l'assassin, s'acharnant après sa victime, s'est efforcé de l'étrangler et ne l'a abandonnée que lorsqu'il l'a crue morte. L'instruction a établi que LAMARTINE a commis un autre crime dans la nuit du 24 au 25 décembre 1881. Pendant la messe de minuit, il s'est introduit dans le presbytère de LAMENAY en forçant le contrevent d'une fenêtre et en brisant un carreau. Il connaissait très bien la maison, car son frère est sacristain de la paroisse. Aussi a t-il visité tous les meubles où le curé plaçait habituellement de l'argent, mais il n'a trouvé que deux francs e billon et diverses provisions de bouche. L'accusé a une réputation détestable : ne se livrant presque jamais au travail, il ne vit que de rapines et est très redouté de ses voisins. Il vient d'être condamné, le 24 juillet 1882, par la cour d'assises de l'Allier, à 15 ans de travaux forcés pour vols qualifiés. En conséquence, etc.

L'accusé a renouvelé ses aveux à l'audience.

LEMOL, procureur de la République, a soutenu les charges contenues dans l'acte d'accusation. Dans son réquisitoire, il s'est élevé avec force contre l'admission des circonstances atténuantes et a conclu en réclamant le châtiment suprême. La tâche de la défense, confiée à Me GAUTHERIN, était difficile. Malgré les charges qui accablaient l'accusé, le sentiment d'horreur qu'inspiraient son crime et ses méfaits antérieurs, l'honorable défenseur a pu obtenir du jury un verdict mitigé par l'admission des circonstances atténuantes. En conséquence, LAMARTINE a été condamné aux travaux forcés à perpétuité.

Source : Le Journal de la Nièvre – 11/08/1882

Sessions de 1989

Aujourd'hui, à midi, s'est ouvert, à Nevers, le 2ème session des assises de la Nièvre, sous la présidence de M. BUSSIERE, conseiller à la cour de Bourges : L'accusé est un nommé Edouard STRAUSS, âgé de 31 ans, né à Lyon, employé de commerce, sans domicile fixe, prévenu de vol qualifié. Le 15 mars 1899, entre 1 heure et 2 heures de l'après-midi, STRAUSS s'est introduit, en escaladant une fenêtre, après avoir brisé un carreau pour faire jouer l'espagnolette, dans une maison isolée située à Moiry, commune de St-Parize-le-Châtel, et habitée par les époux HENRY. Après avoir fracturé une armoire qu'il fouilla minutieusement ainsi que les autres meubles de l'appartement, il s'empara d'un porte-monnaie contenant 14 fr.05, d'une montre en argent avec sa chaîne, d'une brosse et de différents objets d'habillement puis s'enfuit sans être aperçu. Vers 2 heures et demi, la femme HENRY, étant rentrée chez elle, constata le vol commis à son préjudice; elle prévint aussitôt son mari qui se mit à la poursuite du malfaiteur et l'arrêta bientôt nanti des objets soustraits, à l'exception toutefois de la somme d'argent qui n'a pu être retrouvée. STRAUSS, après avoir nié pendant quelque temps, a avoué être l'auteur du vol; cependant, il ne reconnait pas s'être emparé de l'argent. L'accusé est un repris de justice dangereux; il a été signalé comme anarchiste militant et, comme tel, a été soumis à une surveillance particulière. Il a déjà subi 7 condamnations dont 2 pour vol, l'une à 6 mois de prison, prononcée par le tribunal de la Seine en 1892, l'autre à 5 ans de prison, prononcée par la cour de Lyon en 1894. 5 témoins ont été entendus. Ils s'accordent à dire que, lors de son arrestation, STRAUSS les menaça. M. DELANGE, procureur de la République, a soutenu l'accusation. Me Paul MEUNIER, avocat a défendu STRAUSS, qui a été condamné à 8 ans de travaux forcés.

Le Journal de la Nièvre - 16 mai 1899

Le 2ème session des assises de la Nièvre a été close aujourd'hui par la comparution de la nommée Jeanne Eugénie MICHON, originaire de Blet (Cher), âgée de 20 ans, domestique à Nevers, accusée d'infanticide. Le crime a été commis le 18 février dernier, alors que la fille MICHON était domestique chez les les époux R..., restaurateur, rue des Boucheries. M. le substitut BASTIDE occupait le siège du ministère public. Le défense de l'accusée a été présentée par Me REGNAULT, du barreau de Nevers. Eugénie MICHON a été condamnée à 5 ans de travaux forcés.


--Patrick Raynal 17 mai 2014 à 09:51 (CEST)


Condamnés à mort

* 21 Juin 1817. Cour Prévôtale de Château Chinon.

Jacques Parisot, Noel Bonneau, Benoît Boguet, Louis Boguet, Jacques " Cardeur " Martinet, Pierre Ignato, Léger Gain.

Assassins de Jean Cochot, meunier à Villapourçon et tentative d'assassinat de Mme Cochot et de son fils, pour voler de l'argent.

* 01 Février 1822. Nevers.

Louis Giraut et Gilbert Savard. 36 ans. Couvreur. 40 ans. Cabaretier. Faux monnayeurs.

27 Novembre 1824. Nevers.

Sulpice Bucheton. 24 ans. marchand de boeufs.

* 21 Octobre 1825. Nevers.

Edmé Nicolle. 55 ans, bourrelier. Tue le garde-champêtre à coups de pierre et de serpe.

* 3 Février 1826. Nevers.

Léonard Guyot. 24 ans, bûcheron et Louis Guyot, 37 ans, cabaretier à [[Anlezy}}.

* 25 Février 1826. Nevers (?).

Robert. Faux-monnayeur, auteur de fausses pièces de 5 francs à Clamecy et à La Charité sur Loire.

* 16 Mai 1828. Nevers.

François Joseph Chaudron. 38 ans. Couvreur. Ancien bagnard à Rochefort, ayant passé la majeur partie de sa vie en prison, évadé chronique. Le 29 Mars 1828, à l'Huis-Morvan, hameau de la commune d'Alluy, massacre, poignarde et égorge d'une douzaine de coups de couteau, tous mortels, Magdelaine Save, épouse Lhotte, 30 ans, cabaretière, pour lui voler 75 francs, des souliers, une croix, des vieux vêtements.

* 22 Août 1828. Nevers.

Edmé Trepied. 29 ans. Maréchal-ferrant à Dompierre sur Héry. Dans la nuit du 15 au 16 Novembre 1827, tue à coups de hache sa femme Jeanne Dorlet et leur fils Gabriel, 5 ans, n'épargne que leur dernier enfant, âgé de 18 mois, et cherche à faire croire à un cambriologa qui avait mal tourné.

* 19 Décembre 1840. Nevers.

Marie Hugon, veuve Guyonnet. En novembre 1839, empoisonne à l'arsenic son beau-fils, âgé de cinq ans. En Janvier 1840, empoisonne Pierre Guyonnet, son mari.br>

* 23 Octobre 1841. Nevers.

Joseph Ducrot. 34 ans. Cultivateur. Etrangle dans la nuit du 8 au 9 Mai 1841, à Rouy, sa propre soeur, Marie, 25 ans, qui vivait chez lui. Son épouse Françoise est acquittée.

* 26 Avril 1845.

Jean " Papart " Gondrant. Environ 35 ans. Colporteur et chanteur de rue. Déserteur et repris de justice. Condamné à mort pour fausses monnaies vers 1835, gracié, évadé, usant de multiples identités. Tue à coups de couteau le 7 Décembre 1843 sa maîtresse Catherine Quierry, 22 ans, enceinte de 5 mois, dans une auberge de Saint Amand en Puisaye. Un de ses frères avait déjà été condamnée à mort pour avoir tué sa femme en la faisant dévorer par un chien.

* 16 Juillet 1851. Nevers.

Louis Martelet assomme à coups de pieu et de 15 coups de couteau, le 24 Mars 1851 à Guipy, M. Boizot, maquignon à Corvol d'Embernard, à qui il devait 1 000 francs, avant de lui voler une centaine de francs.

* 30 Juillet 1852. Conseil de guerre Clamecy.

Pierre Cuisinier. 49 ans. Tue le gendarme Bidan à Clamecy, le 6 Décembre 1851. Condamné en 1ère instance par la même cour ; arrêt cassé.

  • 22 Novembre 1855. Nevers

Marguerite Blandin, épouse Galbois et Pierre Galbois

Parricide. 42 ans. Journalière. 40 ans. tisserand à Fragny, commune de Gâcogne. Battent et étranglent dans la nuit du 4 au 5 Mai 1856, jean Galbois, 70 ans, venu s'installer chez eux en Avril 1854, suite à son veuvage. Sitôt chez eux, il est spolié de ses biens et forcé à travailler comme un esclave pour mériter une maigre pitance et le gîte, mais sa bru trouvant qu'il coûtait trop cher malgré tout, décision fur prise de le supprimer.

* 31 Décembre 1855. Nevers.

Parricide. Pierre Galbon et Marguerite Galbon, son épouse. 40 ans. Tisserand. 42 ans. Journalière. Etranglent au matin du 5 Août 1855 à Gâcogne, Jean Galbois, 65 ans, père de Pierre, pour le voler.

12 Octobre 1857. Nevers.

Laurent Maurin. 30 ans. sans profession. Assassine à coups de hache, dans la nuit du 6 au 7 Avril 1857 à Livry, Louis Monty, 39 ans, propriétaire terrien, pour lui voler ses économies.


* 12 Avril 1862. Château Chinon.

Claude Jeannin. 26 ans. Journalier. tue dans la nuit du 11 Novembre 1861 à Brassy, Lazare Rateau, propriétaire, 60 ans, en lui fracassant le crâne pour le voler.

  • Source : La veuve guillotine
  • transcripteur : Mabalivet (discussion) 10 mai 2020 à 16:29 (CEST)+

Grâciés

La mention d'une grâce sans précision supplémentaire indique une commutation en peine de Travaux Forcés à perpétuité.

En cas de commutation supérieure, 20 ans ou 10 ans de Travaux Forcés, l'information est indiquée.


* 22 Novembre 1854. Nevers.

Jean " Groshi " Châtelain. Au hameau des Sarrois, commune de Limanton, en Janvier 1850, en Octobre 1851 et le 22 Janvier 1853, tue les enfants nés de sa liaison avec sa domestique Jeanne Cougnard, par ailleurs maîtresse de son fils François.( Jeanne Cougnard, ayant déjà comparu seule le 26 Août 1854, mais sans être condamnée - puisqu'ayant dénoncé son amant pendant l'audience, provoquant un renvoi à la session suivante, est condamnée au Travaux Forcés à perpétuité ). Grâcié.

* 24 Novembre 1854. Nevers.

François Meulé. A Germenay le 21 Août 1854, égorge et poignarde au coeur Claude Bourdereau, domestique, pour lui voler 10 francs. Pourvoi rejeté le 14 Décembre 1854. Grâcié.

  • Source : La veuve guillotine
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 10 mai 2020 à 18:53 (CEST)


Conseil de guerre

Gracié indique une commutation en Travaux Forcés à perpétuité.

1852. Clamecy. Martin Roux. 20 ans. Insurgé, tente d'abattre M. Poulain, républicain modéré. Gracié.

01 Février 1852. Clamecy.

Eugène Millelot. 28 ans. Imprimeur. chef de l'insurrection locale de Décembre 1851. Accusé d'avoir pillé la caisse du receveur particulier et avoir tué M. Musnier, instituteur. Gracié.

03 Février 1852. Clamecy

Pierre Trotet. 65 ans. Menuisier. Insurgé ayant participé à l'insurrection de Clamecy, blessa à la hanche d'un coup de ciseaux à bois le maréchal de logis Grazon qui venait l'arrêter. Gracié.

03 Février 1852. Clamecy.

Pierre Isidore Jouanin. 33 ans. Cordonnier cabaretier. Abat de 2 coups de fusil à Pousseaux M. Bonneau, père. Guillotiné le 30 Juillet 1852.

06 Février 1852. Clamecy.

Edmé Lorin. 30 ans. Maçon. 20 ans de travaux forcés.
Edmé Saget. 30 ans. Flotteur. 10 ans de Travaux forcés.

26 Février 1852. Clamecy.

Jean Rollin. Martin Roux. Charles Guénot. Thomas Mannery. Condamnés aux Travaux Forcés à perpétuité.
Augustin Gillet. Condamné à 20 ans de bagne.
Pierre Badin. condamné à 10 ans de surveillance.

  • Source : la veuve guillotine
  • Transcripteur :Mabalivet (discussion) 11 mai 2020 à 12:55 (CEST)