Affaires militaires

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1649 - Exactions de la soldatesque

Extrait de l'inventaire sommaire de la série B, présidial de Saint-Pierre-le-Moustier, tome I, par Henri Henry de Flamare
15 mars 1649
Me Jean Dantault, lieutenant-chevalier du guet au comté et maréchaussée de Château-Chinon, demeurant à Bunas, paroisse de Maux, contre M. d’Arnay, capitaine de la garnison de Moulins-Engilbert, du régiment de M. de Beaujeau : pillage, violences, blessures :
« Le dernier jour des Brandons, environ l’heure de midy, survinrent en sa maison, à Bunas, paroisse de Maux, douze ou quinze hommes de pied et de cheval de la garnison de Molins-Engilbert, du régiment de monsieur de Beaujeau, et le compleignant estant seul en sa maison ensommeillé, sa famille et aultres qui l’estoient venu veoir estant au verger, devant ledict logis ; et une petitte fille, nommée Claude Dantault, entra en iceluy et esveilla sondict père, ayant veu venir lesdicts cavaliers, disant : « Voici des messieurs, » qui occasionna icelluy compleignant de sortir. Et estant en sa cour, et lesdits cavaliers et gens de pied approchez de luy, armez de pistollets et espées, quatre d’iceux le saisirent au collet, le gourmandans de coups de bout de fusilz et tenant iceux tout bandez à ses oreilles et soubz le col ; ayans d’un coup de pistollet jetté son chapeau à terre, disoient iceux : « Ventre, mort, teste-Dieu, demeure ! » Et estoient iceux entr’eux nommez le Sourd, Dupré, Jollicoeur et Dubassin.
Puis ayant ainsi oultragé ledict sieur compleignant, dirent aux nommés La Fosse et de Ligny se saisir de luy et le bien garder. Puis les susdictz Sourd, Dupré, Jollicoeur et Dubassin entrèrent en la maison de luy compleignant, où estant seuls, ouvrirent un coffre estant en la maison et chambre du foyer, y prirent et vollèrent trois cens vingt livres en monnoye, sept bagues d’or et des linges, prirent encore six arquebuses et fusilz, quatre pistolletz qu’ilz donnèrent à d’autres qui gardoient le dehors ; s’adressèrent au compleignant, luy dirent : « Ventre-Dieu ! il faut les chiens. Teste-Dieu ! Couple-les, ou tu sera bastonné, » le tenant au collet et par les cheveux, disans : « Ventre-Dieu ! tu seras aujourd’huy bien frotté ! tu as un cors de chasse qu’il fault avecq les chiens. » Et, comme tous lesdictz hommes virent des cris et lamentations espouvantables de Louyse, Charlotte, Jeanne, Claude, François et Anthoine Danthault, ses enfens, disoient : « Ventre-Dieu ! taisez-vous et retirez-vous d’icy et couplés les chiens ; aultrement, ventre-Dieu ! nous vous ferons passer nos chevaux sur le corps. »
Par effect outragèrent de coups lesdictes filles, puis renversèrent le berceau où estoient ledict Anthoine, de l’aage d’environ un an, et ledict François, de trois ans ; lesdictz Sourd et Dupré le prirent par les bras et jettèrent contre terre. Et lesdictz enffens faisans cris haultz et lamentables, tirèrent les desusdictz un coup de fusil sur ledict compleignant, dont il est blessé aux deux piedz, prinrent et emportèrent un juste-à-corps ; puis dirent iceux Sourd et Dupré : « Ventre-Dieu ! Aux escuryes ! »
Les aultres y allèrent, touvèrent deux cavalles qu’ilz emmenèrent du costé dudit Molins avecq les fusilz, chiens, meubles et argent ; et, comme il a appris, délivrèrent le tout à leur capitaine, nommé le sieur d’Arnay, et au nommé Garnier, qui se dit advocat, des environs d’Arnay et Flavigny, qui a fomenté ledict sieur d’Arnay à faire faire le susdict vol et touttes aultres actions. Et qu’iceux d’Arnay et Garnier firent tout serrer chez le sieur Ravary, où estoit icelluy capitaine logé. Et disoit ledict Garnier audict capitaine, pour l’animer, ces motz, parlant dudit compleignant : Ventre et teste-Dieu ! que sa charge n’estoit que vallet de bourreau ; teste-Dieu !qu’il y avoit dix ans qu’il avait mérité de tuer.
Et, se réjouissant de la prise desdictz chiens, armes, meubles, argent, jumentz, que lesdictz cavalliers livrèrent, disoient iceux d’Arnay et Garnyer que pour avoir le tout, il falloit une des filles du compleignant pour coucher avecq eux ; et que si on avoit manquée cette prise, qu’ils avoient donné ordre d’amener des filles et de bien bastonner le père. Dirent à ce propos lesdictz Ligny et Dupré qu’ils estoient bien faschez de n’avoir couppé et osté une croix d’or qui estoit au col de l’une des filles dudict Dantault, de quoy ils furent menacez par ledict d’Arnay, leur capitaine. Lequel sieur d’Arnay et ledict Garnier ont emmené lesdictz chiens et emporté les susdictz meubles et armes, disans ces motz : « Ventre-Dieu ! qui que ce soit les demande, ne les auront pas. »
Parce que ledict Dantault avoit désobligé un parent d’icelluy sieur d’Arnay.

Transcription: Alain Trinquet - --Patrick Raynal 2 novembre 2008 à 17:29 (UTC)

1902 - Les forcenés de la Saulaie

Deux militaires du 13e R.I. étaient venus boire dans l'auberge de M. Martin, à La Saulaie. Ayant atteint un état de grande ébriété, ils se sont mis à tout démolir. Avec leurs épées-baïonnettes, ils brisaient tout ce qu'ils voyaient et menaçaient les autres clients. Le maréchal des logis Petit a arrêté l'un des deux énergumènes et il est parvenu à maîtriser l'autre, non sans avoir reçu une blessure à la main gauche. Les deux ivrognes ont été conduits à la caserne Charbonnier, où ils ont été immédiatement enfermés au cachot.

La Tribune Républicaine, 1er janvier 1902.

1904 - Au 13e R.I., des sous-officiers en conseil de guerre

L'affaire est inhabituelle. Le conseil de guerre vient de juger le sergent-major M... et l'adjudant B..., du 13e R.I. en garnison à Decize, pour vol et recel de tenues de sous-officiers. Le premier a été acquitté ; quant au second, il est condamné à un an de prison avec sursis.

Le Journal de la Nièvre, 21 juillet 1904.

1909 - Arrestation à Decize d'un insoumis

Jean Denis, 30 ans. Il est écroué à Bourges (La Tribune Républicaine, 7 janvier). Il y aurait un antimilitariste notoire à la caserne Charbonnier. Ce serait un ancien élève des Maristes de Decize ; il a été dénoncé par le Petit Nouvelliste de Decize

La Tribune Républicaine, 18 février 1909.

1909 - Au conseil de guerre

Charles Cl..., originaire de Decize, soldat au 10e R.I. en garnison à Auxonne, a eu une conduite inadmissible qui lui a valu 6 mois de prison. Pendant les manœuvres, il a bu avec un autre militaire chez la cabaretière Mlle Lieutet. Sommé de payer ses consommations, il a refusé et il a menacé de faire son affaire à la patronne, puis il s'est enfui. A la caserne, on a retrouvé dans son paquetage divers objets volés, dont deux photos représentant la cabaretière. Le conseil de guerre a sévèrement puni ce compatriote qui fait honte aux Decizois.

Le Journal de la Nièvre, 22 octobre.